A Touch of Sin censuré en Chine

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Re: A Touch of Sin censuré en Chine

Messagepar laoshi » 16 Déc 2013, 08:01

J'ai vu le film hier, je dois dire que j'ai été un peu déçue. Il est vrai que je n'ai pas l'habitude de voir des films ultra-violents de ce genre. :roll:

Le plus grand intérêt du film, pour moi, c'est, en quelque sorte, le décor : une Chine grise, délabrée, comme Wujinshan ("la montagne d'or"), une petite ville minière aux murailles imposantes où une immense statue de Mao accueille encore le visiteur et qui semble n'avoir pas bougé depuis la mort du Grand Timonier ;

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une Chine dont les paysages sont déchirés par des chantiers surgis de nulle part et qui retournera à son isolement et à sa misère lorsque les chantiers seront terminés et que les ouvriers seront partis trimer ailleurs ; une Chine où les cultures maraîchères poussent au pied des immeubles des mégalopoles (en l'occurrence Chongching) mais dont les paysans restent irrémédiablement séparés des richesses de la ville qui flambent sous leurs yeux ;

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une Chine où le clinquant coexiste avec la grisaille de rues sans âme et sans vie ; une Chine où la jeunesse n'a d'autre choix que les usines-bagnes comme Foxconn ou la prostitution dans les hôtels et les saunas ;

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une Chine où il n’y a plus d’autres valeurs que celle de l’argent, l’argent omnipotent qui croit tout pouvoir acheter, les consciences (celle de Dahai) comme les corps (celui de Xiaoyu).

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Pour le réalisateur, à l'évidence, c'est la violence intolérable de ce monde-là qui suscite celle des hommes et des femmes qui passent tout à coup à l'ultra-violence du fait divers.

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L'histoire de Dahai, le mineur de Wujinshan, est exemplaire à cet égard ; s'il prend son fusil de chasse, c'est qu'il se heurte à la corruption du chef du village qui a privatisé la mine en promettant 40% de redistribution des bénéfices aux habitants (sans jamais rien tenir) et aux cadres de la mine qui couvrent ses malversations. Alors que tous, villageois et mingongs employés à la mine, se résignent à ce déni de justice, lui croit pouvoir obtenir réparation pour le village en interpellant publiquement les corrompus et, faute de réponse, en les dénonçant au pouvoir central. Mais personne ne veut l’entendre : les nervis du potentat de la mine le rossent à coups de bêche et l’employée de la poste refuse sa lettre pour Zhongnanhai (le siège du Parti communiste à Pékin) sous prétexte qu’il n’en connaît pas l’adresse précise. Pour Dahai, tout devient clair, tous sont de mèche, du richissime propriétaire de la mine à la postière, en passant par le comptable de la mine ou sa secrétaire. Sa violence extrême est une contre-violence, la violence des humbles contre les puissants comme en témoigne son dernier meurtre, celui d'une brute maltraitant un pauvre cheval qui refuse d'avancer...

Jia Zhangke articule très habilement les quatre destins qui s’entrecroisent dans le film. En contrepoint de ce drame, une troupe d’opéra du Shanxi donne un spectacle sur des tréteaux de foire qui met le sens du film en abyme : il s’agit de Su San Qi Jie (« l'interrogatoire de Su San ») : il conte l’histoire d’une jeune femme accusée de meurtre que le juge a condamnée en refusant de l’entendre, double tragique de Xiaoyu dans le troisième épisode du film.

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Xiaoyu, qu’on a quittée le couteau sanglant à la main dans une pose typique des films de Kung-fu, arrivée à Wujinshan pour chercher du travail, assiste justement au spectacle. Pour le public chinois qui connaît les faits divers réels dont s’inspire Jia Zhangke, l’allusion est transparente :


Dans Le Monde, Emmanuelle Jardonnet, a écrit:
Les quatre histoires vraies qui ont inspiré « A Touch of Sin »

[...]L'incident s'est produit le 10 mai 2009 dans un hôtel du comté de Badong où Deng Yujiao, 21 ans, travaille comme pédicure.
Le directeur de la chambre de commerce locale, venu à l'hôtel avec deux collègues pour s'offrir des services sexuels, tente de la violer. Ils se battent, et elle finit par le tuer de plusieurs coups de couteau à fruits. Elle est arrêtée pour meurtre, accusée de troubles mentaux et enfermée en hôpital psychiatrique.
L'information, qui se propage de façon exceptionnelle sur Internet, avec 4 millions d'échanges sur les blogs et les forums, provoque l'indignation générale. Malgré les tentatives des autorités de censurer le débat, son cas devient un symbole de l'injustice face à la corruption et l'immoralité des cadres officiels, et Deng Yujiao une icône nationale de la résistance face aux abus de pouvoir.
Après de multiples pétitions et manifestations, la justice abandonne l'accusation de meurtre pour celle d'homicide involontaire et la libère sous caution. Lors de son procès, le 16 juin, elle est jugée coupable, mais libérée, et les deux officiels qui étaient également présents lors de la tentative de viol sont radiés de leurs fonctions.


Jia Zhangke nous dit du même coup quelle est la fonction du cinéma pour lui : comme l’opéra traditionnel, son film se veut le porte-parole des humbles privés de langage et d’interlocuteurs. Il se veut un avertissement aux autorités murées dans leur silence autistique et dans leur toute puissance narcissique : si rien ne change, l’explosion sociale est au bout. « Le premier qui, au lieu de lancer un épieu à son ennemi, lui a lancé un mot d’injure est le véritable créateur de la civilisation », disait Freud. La violence commence là où ne circule plus la parole. Un système politique et économique qui s’obstine à ne pas entendre les voix d’en-bas se condamne lui-même à l’explosion : la grenade imprimée en gros plan sur le T-shirt d’un ouvrier de chez Foxcoon ne dit pas autre chose.

Jia Zhangke explore toutes les formes de violence : la violence ciblée de Dahai qui va chatouiller les moustaches du tigre jusque dans son antre (le tapis dans lequel il enveloppe son arme est éminemment symbolique), la violence de la victime contre son bourreau, la violence crapuleuse du laissé-pour-compte qui n’hésite pas à tuer pour s’emparer de la puissance de l’argent, la violence suicidaire du jeune bouddhiste qui cherche, par la mort, à s’évader d’un monde sans âme. A chaque épisode correspond une région différente de la Chine et un type de film différent, le western pour le redresseur de torts, le road movie sanglant pour le mingong baroudeur, le film de Kung-fu pour la jeune femme qui tue son violeur, le documentaire social pour le jeune ouvrier de chez Foxconn. Beaucoup de bonnes choses donc même si je ne partage pas l'enthousiasme unanime de la critique.
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Un univers symbolique : l'image du tigre

Messagepar laoshi » 17 Déc 2013, 09:20

Je l’ai dit plus haut, le tapis à l’effigie de tigre dans lequel Dahai enveloppe son fusil est éminemment symbolique.

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Il évoque le bestiaire de la langue chinoise qui fait du tigre l’animal du pouvoir par excellence ; un
虎饱 [hǔ bǎo] « tigre repu », par exemple, c’est un fonctionnaire, [hǔ zhèng], c’est un régime autoritaire ; « taquiner la moustache du tigre », c’est chercher des ennuis en bravant le pouvoir des grands, comme le fait Dahai à ses risques et périls.

Mais Dahai ne se contente pas de « taquiner les moustaches du tigre », il abat sans pitié les tigres repus qui se nourrissent de la chair et du sang des mineurs. En cela, comme le remarque Marie-Pierre Duhamel à laquelle j’emprunte ici certaines clefs de lecture (en y ajoutant mon grain de sel), il ressemble à un héros du grand classique Au Bord de l’eau, Wu Song, qui tue, à mains nues, un tigre mangeur d’hommes après avoir échappé à un aubergiste vendeur de chair humaine. Là encore, l’allusion est mise en abyme : une troupe d’opéra du Shanxi en donne justement une version chantée en plein air alors que Dahai, humilié, battu par les gros-bras du propriétaire de la mine, entre en ville. L’acteur d’opéra joue le rôle de « Lin Chong », un autre personnage du roman, instructeur militaire qui se fait hors-la-loi redresseur de torts après avoir subi une injustice : le costume de Dahai, qui porte un manteau de l’armée, dès lors, fait sens….

Mais il y a une grande différence entre Dahai et les bandits de grand chemin du roman : eux forment une bande forte de sa solidarité et disposent d’un repaire inexpugnable tandis que Dahai est seul ; comme l’écrit très justement Marie-Pierre Duhamel (je traduis de l’anglais) : « c’est un chevalier à la mesure de notre temps, l’humiliation et la rage débouchent chez lui sur le meurtre et sur la folie. C’est une tragédie sans esprit chevaleresque, une rébellion sans exploit, le désespoir à l’état pur. »

La référence littéraire, cependant, n'est pas directe dans le film ; Jia Zhangke pense en cinéaste et c'est à un autre cinéaste qu'il rend hommage ici, Chang Cheh, qui avait tiré un film du roman en 1972 : The Water Margin (en français, La Légende du lac). Ce film appartient au genre du
[wǔxiá piàn], un terme chinois que l'on traduit généralement par "film de chevalier errant", ou "film de sabre chinois", l'équivalent de nos films "de cape et d'épée".
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"A touch of sin" ou "le décret du Ciel"

Messagepar laoshi » 18 Déc 2013, 09:24

Le titre chinois du film, 注定 [tiān zhùdìng] « la prédestination » ou « le décret du Ciel », comme son titre anglais, « un soupçon de péché », donne une dimension religieuse ou métaphysique à l'oeuvre de Jia Zhangke.

Toutes les religions semblent convoquées dans le film. D’abord la religion populaire et le taoïsme à travers le bestiaire symbolique du zodiaque qui affirme la prédestination du sujet. Dahai, le redresseur de torts, agit sous le signe du tigre ; San’er, le baroudeur à moto, sous le signe du bœuf : il suit un camion transportant des bovins et porte un bonnet sur lequel est brodée une tête de bœuf, image de la résignation mais aussi de l’obstination stupide.

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Un autre animal du zodiaque, le singe, symbole de noblesse et de liberté, apparaît sur l’épaule d’un paysan (c'est aussi un des personnages principaux du Pèlerinage vers l'Ouest, autre classique chinois). Si l’on retrouve des bœufs dans l’épisode de la fuite nocturne de Xiaoyu, c’est plutôt le serpent qui est associé à la jeune femme : il l’accompagne jusque dans son errance après le meurtre de son violeur.

Comme la scène de l’opéra, « la divination par les serpents » que le bonimenteur de foire propose dans une camionnette délabrée à de rares passants met en abyme le titre chinois du film et la question de la prédestination. C’est là que Xiaoyu trouve un moment de répit et un fragile refuge après le drame mais la charmeuse de serpents, qu’elle semble interroger du regard, reste muette, elle ne délivre aucun message d’espoir, aucune clef pour l’avenir, elle ne donne aucun sens au malheur des hommes : le Ciel reste aveugle aux injustices de la terre et sourd à la plainte des malheureux qu’il a prédestinés à la souffrance.

Le malheur serait-il donc, comme le proclame la religion catholique, la rançon du péché ? Le catholicisme est bien là en effet, sous l’image de deux religieuses qui assistent au martyr du cheval tombant sous les coups d’une brute imbécile. Est-il, comme le pensent les bouddhistes, le prix à payer pour se laver des fautes que l’on a commises dans sa vie antérieure ?

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Lianrong qui libère des poissons rouges et Xiaohui, avec lequel elle se prosterne devant des statues du Bouddha, partagent sans doute cette croyance. Quant au cochon (autre animal du zodiaque) et au canard que l’on égorge à la veille du nouvel an, ils évoquent les rites de la religion archaïque auxquels s’apparente la logique sacrificielle des meurtriers, à la fois sacrificateurs et victimes expiatoires d’un système inique.

Le malheur a-t-il un sens ? Quelle place pour la liberté ? A-t-on d'autre choix pour échapper au malheur que la mort ? Telles sont, me semble-t-il, les questions fondamentales que pose le film... Mais une autre, plus politique, court en filigrane de ces questions métaphysiques : qui donc arme le bras des assassins ? "Si tu as des griefs, plains-toi au Ciel", dit un personnage à Dahai et "les dieux sont à blâmer", murmure Xiaoyu après avoir tué son agresseur. La violence des humbles n'obéirait-elle pas, elle aussi à un "décret du Ciel" ? Ceux qui gouvernent, dans la tradition chinoise, qu'ils soient empereurs rouges ou empereurs jaunes, croient détenir le "Mandat du Ciel", Jia Zhangke nous dit peut-être que le Ciel risque de leur retirer son mandat par le truchement des assassins. L'explosion qui fait sursauter Dahai, au début du film, explosion inexpliquée (dynamitage sur un chantier, accident ?) est sans doute là encore très symbolique.

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Ajoutons que le camion renversé derrière lequel se produit l'explosion semble comme une corne d'abondance déversant ses tomates par centaines. Il me semble qu'il faut rapprocher cette scène de celle dans laquelle Lianrong, la jeune bouddhiste, rend huit poissons à la rivière :

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en Chine, le poisson est le symbole de l'abondance et le nombre 8 le chiffre de la richesse. Il y a donc sans doute aussi un message de renoncement dans le film : seul l'abandon des possessions matérielles et le retour à certaines valeurs spirituelles peuvent peut-être sauver la Chine de l'implosion sociale et de la violence aveugle.
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la symbolique des lieux et des langues

Messagepar laoshi » 19 Déc 2013, 10:52

A Touch of sin commence et finit au Shanxi, la province d’origine de Jia Zhangke. Pékin, lointaine, n’est jamais vue dans le film, elle n’existe qu’à travers ce mystérieux Zhongnanhai, le quartier de la Cité interdite (la bien nommée) qui sert de quartier général au pouvoir.

Mais le centre de géographique du film est le Sichuan et la province voisine du Hubei ; c’est là que se situe Fengjie où Sanming, le compagnon de Dahai à la mine, va passer le nouvel an ; San’er, le baroudeur qui fait une partie du voyage avec lui, en bateau, se rend dans son village, à mi-chemin entre Wuhan et Chongching.

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Enfin, Xiaoyu, la femme amoureuse, habite Yichang. Ainsi se dessine le triangle géographique contenant le barrage des Trois Gorges, symbole très controversé de la politique officielle « modernisation » de la Chine. Comme le montre Marie-Pierre Duhamel, cette géographie symbolique donne une des clefs du film. Le barrage des Trois Gorges est en effet l’emblème d’une politique qui entend, au sens propre du terme, « faire table rase du passé », quitte à effacer de la carte des milliers de villages (voire de vestiges du passé) comme Fengjie (le village de Sanming) et à déplacer des millions d’habitants, coupés de leurs racines : la destruction déguisée en construction, un leitmotiv de la politique du Parti.

Mais le voyage vers le sud a un autre sens pour les personnages : aller vers le sud, c’est aller vers le « monde moderne », vers l’univers mondialisé des « zones économiques spéciales » du Guangdong : Canton, la mégalopole du delta de la Rivière des Perles et Dongguan où le jeune Xiao Hui rencontre Lianrong. Lieu de tous les rêves, le sud attire de ses néons les pauvres diables qui viennent s’y brûler les ailes, comme les moustiques se jettent d’eux-mêmes sur les flammes des bougies. Là où ils croyaient trouver la liberté, ils rencontrent les formes les plus sophistiquées de l’oppression : la scène où le manager du night club apprend à ses nouvelles recrues à accueillir les clients avec l’obséquiosité et la servilité anciennes est un chef d’œuvre. Son mandarin standard contraste fortement avec les accents et les dialectes que parlent les personnages dès qu’ils échappent à leurs rôles sociaux. Ils rappellent, comme le montre admirablement Marie-Pierre Duhamel, que l’on est toujours de « quelque part » ; ce contrepoint linguistique permet à Jia Zhangke de mettre en évidence la fonction idéologique du putonghua (du mandarin) qui est la langue du pouvoir et de la « novlangue » communiste.

Significativement, tandis que Lianrong se soumet aux caprices pervers d’un cadre régional dans « le wagon de chemin de fer du chef », la télévision égrène les formules creuses de la « société harmonieuse » chère à Hu Jintao (malheureusement, cela n'est pas traduit dans les sous-titres).

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Voilà à quoi la mère d’une enfant de trois ans en est réduite pour nourrir sa petite fille dans la Chine moderne. Ce train de rêve, où les nouveaux riches viennent s’acheter une fille soumise à tous leurs fantasmes, est un train immobile ; ceux que l’on construit à la va-vite dans la course à la modernisation au mépris des normes de sécurité sont des trains de cauchemar qui déraillent parfois, comme celui de Wenzhou, et qu’on essaye d’enterrer (au sens propre du terme) pour promouvoir le mirage de l’harmonie.

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Ce n’est donc pas un hasard si Xiaoyu apprend l’accident de Wenzhou dans un reportage télévisé alors qu’elle rend visite à sa mère sur le chantier d’un nouvel aéroport, proche du barrage des Trois Gorges.

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Là encore, le sens du film est mis en abyme par les spectacles auxquels assistent ou participent les personnages : Jia Zhangke veut-il nous mettre en garde contre les malfaçons qui risquent fort de faire de ce gigantesque ouvrage d’art le lieu d’une catastrophe prochaine ? C’est bien possible.

Les chorégraphies du night club qui mettent en scène l’armée et une cohorte de courtisanes impériales sont une sorte de raccourci emblématique des ambitions de la Chine d’aujourd’hui :

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utiliser la discipline collectiviste du communisme au service de l’ultralibéralisme, s’assurer un nouvel empire sur le monde par la puissance de son armée et le luxe trompeur de ses nouveaux riches.
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Xi Jinping, Jia Zhangke et Zhang Yimou

Messagepar laoshi » 20 Déc 2013, 18:35

Il reste un mystère sur ce film : comment ce procès à charge contre le régime avait-il pu passer le barrage de la censure avant que les cerbères de l'orthodoxie communiste se ravisent ?

Si j'en crois Michael Gloversmith, Xi Jinping aurait confié à un diplomate américain, plusieurs années avant d'accéder à la présidence, qu'il "n'aimait pas le genre de films que faisait Zhang Yimou et qu'il leur préférait ceux de Jia Zhangke, comme Still Life et I wish I knew". Il est possible que cette prédilection de Xi Jinping ait servi de talisman protecteur au film dans un premier temps.

Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur le rapport que cette oeuvre entretient avec la filmographie antérieure de Jia Zhangke, mais, n'ayant pas vu ses autres films, je n'en dirai rien. Je vous renvoie, sur ce point, aux analyses de Marie-Pierre Duhamel, en anglais.
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bandes-annonces et extraits

Messagepar laoshi » 21 Déc 2013, 09:42

Vous pouvez voir, sur Première, six bandes-annconces et extraits du film.
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violence criminelle ou légitime défense ?

Messagepar laoshi » 29 Déc 2013, 11:35

Un paysan chinois de Suzhou vient de tuer deux responsables de la démolition forcée de sa maison. Son fils a été blessé à la tête, les démolisseurs ont cassé le bras de sa femme, qui est incarcérée à l'hôpital ; lui-même a eu le crâne fracturé : pour beaucoup d'internautes chinois, qui apportent leur soutien à Fan Mugen et fustigent les "truands" à la solde des spécultaeurs, il s'agit de légitime défense.

L'éxécution de Xia Junfeng, qui avait tué deux chengguan (gardes municipaux chargés de faire respecter la discipline sur la voie publique) tandis qu'ils le rouaient de coups, fait craindre le pire pour Fan Mugen.
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Diffusion sur BE 1 et sur Canal + Cinéma

Messagepar laoshi » 05 Nov 2014, 18:45

A Touch of sin va être prochainement diffusé à la télévision. Je ne connais aucune des deux chaînes concernées mais peut-être certains d'entre vous y ont-ils accès... Vous trouverez tous les renseignements sur le site de Télérama
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A Touch of Sin à la librairie du Panthéon

Messagepar laoshi » 11 Oct 2015, 08:20

La Librairie du Cinéma du Panthéon vous invite :
Mardi 13 octobre 2015 à 18h30
Yves Alion et Raymond Delambre présentent L'Avant-Scène Cinéma N° 625 consacré à A Touch of Sin et au cinéma chinois

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Yves Alion, responsable de L’Avant-Scène Cinéma, a proposé au spécialiste jiazhangkeien Raymond Delambre, de chapeauter le N° 625 consacré à A Touch of Sin et au cinéma chinois.
Le film de Jia Zhang Ke constitue à la fois un révélateur concernant la République populaire de Chine et une illustration pour un certain cinéma d’auteur.
Que dit la représentation cinématographique d’une société, d’une époque, d’une économie ? Les réponses, plurielles, mobilisent tant l’esthétique, la sociologie que la géopolitique, conjointement à l’étude thématique.
L’Avant-Scène Cinéma intègre en l’espèce un panorama des cinéastes, dont les Hongkongais et Taïwanais : non seulement ceux habitués aux festivals occidentaux, mais aussi les réalisateurs aux productions effectivement vues par les Chinois. Le large spectre, de Sun Yu à Lou Ye, remet en cause le discours des indépendance et dissidence.

Au sommaire :
A Touch of Sin, tableau de la Chine d’aujourd’hui, par Raymond Delambre
Les figures de la révolte, par Antoine Coppola
Entretien avec Shozo Ichiyama, producteur japonais
25 cinéastes chinois d’aujourd’hui, par Raymond Delambre et la rédaction de L’ASC (dont Pierre-Simon Gutman, rédacteur en chef adjoint)
Le cinéma chinois : un paysage ondoyant, par Raymond Delambre
La Chine, puissance cinématographique de demain (voire d’hier), par Raymond Delambre
Découpage, par Laurent Aknin et René Marx

Raymond Delambre est conservateur en chef, sinologue et cinélogue, spécialiste du cinéma asiatique, diplômé de sciences politiques, programmateur. Collaborateur de CinémAction, Monde Chinois, Nouvelle Asie, outre L’ASC. Prochain ouvrage : un Dictionnaire amoureux du cinéma chinois. Aussi Dramaturge lauréat de la Fondation franco-japonaise Sasakawa et de l’aide à la création octroyée par le ministère de la culture.

La Librairie du Cinéma du Panthéon [Cinélittérature]
15, rue Victor-Cousin 75005 Paris - RER B "Luxembourg", Métro Ligne 10 "Cluny – La Sorbonne"
Ouvert du lundi au samedi de 11h à 20h tél. : 01 40 46 02 72
contact@cinelitterature.fr
http://cinelitterature.fr
http://facebook.com/librairiepantheon
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