Marcel Jean, délégué artistique du festival a écrit:
C'est une décision qui nous attriste et porte ombrage à l'hommage que nous rendons au cinéma d'animation chinois. C'est en plus une censure qui va certainement davantage attirer l'attention sur le film interdit, alors que tout se serait sûrement passé plus calmement si les autorités locales nous avaient laissé le projeter. Quand nous avons commencé nos discussions avec Le Bureau du cinéma chinois dans le cadre de notre hommage, il nous avait déjà demandé de déprogrammer un autre film de Jian Liu que nous voulions rediffuser, Piercing I, son premier long-métrage, pourtant déjà projeté ici en 2010. Leur motif : "ce film a un contenu inapproprié". Nous étions à un stade très précoce d'organisation de l'édition 2017 et ça nous a semblé une concession acceptable. Quand ils ont vu, quelques semaines plus tard, que nous souhaitions aussi programmer Have a Nice Day en compétition, après son passage au Festival de Berlin, ils nous ont aussi demandé de le retirer.
Les organisateurs du Festival ayant refusé de céder, Pékin a trouvé la parade, c'est l'une des deux sociétés de production, Nezha, qui a finit par demander elle-même le retrait du film...
Marcel Jean a écrit: Lorsque l'ayant droit lui-même souhaite une déprogrammation, c'est très difficile de dire non, puisqu'ils peuvent toujours refuser de nous envoyer le DCP (le fichier numérique du film, NDLR). Et, de toute façon, il n'est pas question de mettre en péril dans leur propre pays la sécurité des artistes et des producteurs, qui sont plus vulnérables que nous. À l'évidence, ils ont subi à leur tour la pression du BCC (Bureau du cinéma chinois), qui s'est tourné vers eux.
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