Voici la présentation de l'émission :
France Culture a écrit: Laure Adler s'entretient avec l'écrivain et romancier Mo Yan, Prix Nobel de Littérature 2012
Chassé de l'école pendant la révolution culturelle, le jeune Mo Yan est obligé de garder les bêtes. Il décide alors de lire tous les livres du village, jusqu'au dictionnaire. De cette enfance solitaire surgira une littérature hantée par les animaux.
Il nous parle de ses souvenirs de la révolution culturelle. "Pour nous Mao était un Dieu (...) Maintenant j'ai conscience que c'était un homme".
Si son ouvrage "le Pays de l'alcool", a été inspiré notamment par le Grand Bond en Avant, son objectif "n'était pas d'écrire un roman historique. (...) L'essentiel était de créer des personnages avant tout, et de montrer leur destin dans ces périodes troubles".
A chaque livre de Mo Yan, sa forme littéraire. L'écrivain avoue d'ailleurs être inspiré par Claude Simon, le nouveau roman et William Faulkner. Comme ce dernier, Mo Yan n'est "jamais satisfait de son livre", mais garde l'espoir de "rendre l'humanité un peu plus heureuse"...
Il revient sur son passé d'enfant insolent; nous parle de son expérience à l'armée, qui lui a permis d'échapper à son milieu pauvre et donc, d'écrire. "Quand on a faim, quand on a pas de quoi se vêtir, on ne pense pas à créer".
"Les défauts de la société viennent des hommes". L'écrivain s'exprime sur la censure, sur le gouvernement de son pays, sur la société chinoise. Pour Mo Yan, la Chine évolue énormément, de manière à la fois positive et négative. "Je pense que pour bien connaitre la Chine, il faut être chinois (...) Pour comprendre un pays, il faut lire ses livres".
Mo Yan évoque encore la place des femmes dans la société chinoise. "Le niveau de libération des femmes reflète le niveau de progrès de la société".
"J'étais un sale gosse, aujourd'hui je suis un gentleman de 60 ans", conclut-il.
Vous pouvez télécharger le fichier mp3 ici