Les intrigues et l’étiquette du Palais prennent une place prépondérante dans le feuilleton. On y apprend, par exemple, que chaque soir les eunuques du "service sexuel' de l'empereur lui présentaient sur un plateau de petits rectangles de bois portant le nom d'une femme du gynécée et que la femme que l’Empereur choisissait pour la nuit lui était livrée enroulée dans un tapis « comme un poireau dans un rouleau de printemps ». On y apprend aussi le sort peu enviable qui attendait les concubines d’un souverain défunt, reléguées au "Palais des délaissées", le Palais Yi, à 150 km de Pékin, livrées au bon vouloir de domestiques toutes plus corrompues les unes que les autres dans une bâtisse quasiment laissée à l’abandon.
La hiérarchie des concubines est précisée. Lan, entrée comme simple servante au Palais, est promue 贵人[guì rén] « guiren » (littéralement « noble personne ») après avoir été mise enceinte par l’Empereur. Encore faut-il que le titre soit ratifié par l’Impératrice douairière qui, bien évidemment, se fait plus que tirer l’oreille pour accepter la décision impériale. L’ombrageuse Cixi, qui a la haute main sur le gynécée, met une condition au titre qu’elle a concédé : si Lan, qu’elle a réussi à faire avorter (elle veut évincer l'empereur et mettre son petit-fils Pu Yi sur le trône), n’est pas à nouveau enceinte au bout d’un an, elle sera reléguée au rang le plus vil de la domesticité et renvoyée au Palais Yi… Le rang le plus élevé est celui de 贵妃 [guì fēi], concubine impériale et le plus bas celui de "daying" mais je n'ai pas trouvé comment cela s'écrit.
Toutes les unions sexuelles de l’empereur sont consignées dans un registre officiel, avec l’heure de l’accouplement. L’impératrice douairière peut affecter une concubine à l’empereur et fixer la périodicité des rapports sexuels de celui-ci.
On apprend aussi, au fil des épisodes, d'autres points du règlement du Palais :
- Interdiction de rentrer des médicaments dans la Cité sous peine de mort
Autorisation à voir sa famille pour une concubine 2 fois par an dans une pièce à l’entrée de la Cité. Même chose apparemment pour un eunuque.
interdiction de se promener la nuit dans le jardin
Le feuilleton est néanmoins décevant pour ceux qui comme moi cherchent avant tout à entendre du chinois pour former leur oreille : la musique, mauvaise, est omniprésente et beaucoup trop forte, elle tend à masquer les dialogues. Les sous-titres défilent à une vitesse qui défie les capacités de lecture d'un spectateur lambda au point qu'on ne peut guère profiter des images si on veut suivre le texte. Je suis quand même heureuse de reconnaître ici et là des expressions que j'ai apprises en traduisant le premier épisode de Xi Laile et quelques expressions que j'ai trouvées dans la légende de Meng Jiang Nü ! Je me dis que je progresse mais... bien lentement ! il est vrai que le vocabulaire de la cour n'est pas celui de tous les jours !