Liao Yiwu était l'invité de Des Mots de minuit sur la 2 cette nuit. On peut voir l'émission sur le site de l'émission. Je ne sais pas combien de temps elle restera en ligne.
Liao Yiwu intervient en première partie, de la troisième minute environ jusqu'à la 28 ° minute.
Le journaliste ne connaît visiblement pas grand-chose à la Chine et la l'histoire chinoise ; on le sent très mal à l'aise et ses questions sont souvent maladroites : on pourrait quand même attendre d'un journaliste sérieux qu'il apprenne un minimum à prononcer les noms de ceux dont il parle... Il ne sait même pas lire le nom de Liu Xiaobo, le prix Nobel de la Paix, qu'il appelle "Liao (au lieu de "Liu") KSiaobo" quand il ne l'appelle pas "KSiaobo" tout court...
Mais l'émission mérite d'être regardée : la lecture, en direct, du récit des massacres de Tian'Anmen est bouleversante et les reportages diffusés sur "l'homme au char", Liu Xiaobo, Soljenitsine sont très émouvants. Mo Yan aussi est de la partie : Liao Yiwu dit tout le mal qu'il pense de ce prix Nobel de littérature qui ose prétendre, selon lui, qu'aucun auteur n'est prisonnier des geôles chinoises à moins qu'il n'ait été, par ailleurs, condamné pour "vol"... Toujours le jésuitisme de Mo Yan..., malheureusement.
Liao Yiwu donne des chiffres terrifiants à propos des massacres de Tian'Anmen : selon lui, la Place a été encerclée par 200 000 soldats et le nombre des victimes, parmi les étudiants et la population, se monte à 3000. Son plus grand regret est de voir que les Occidentaux, anesthésiés et fascinés par la puissance commerciale de la Chine, aient oublié les combats qu'ils menaient du temps de la guerre froide en faveur des dissidents soviétiques, qu'ils abandonnent à eux-mêmes les dissidents chinois et qu'ils ignorent à peu près tout de la "Chine clandestine" en lutte pour la liberté.
Son interview se termine par un air de flûte... celui-là même, peut-être, qu'il est allé jouer sous les fenêtres de Mme Filipetti après l'annulation de sa visite...