Du Rififi au Parti

Big Brother sous les yeux de la Chine...

Messagepar laoshi » 22 Sep 2013, 16:53

Je crois que la seule chose positive dans ce procès, c'est que le Parti est maintenant obligé d'y "mettre les formes". Il reconnaît ainsi, implicitement, les principes du droit qu'il bafoue allègrement dans les faits...

Mais ce formalisme juridique est déjà une petite victoire de l'opinion publique et de la société civile qui se développent actuellement en Chine, singulièrement à travers Internet et les réseaux sociaux. Désormais, Big Brother gouverne sous les yeux de ceux-là mêmes dont il entend contrôler le moindre geste et la moindre pensée... rien ne pourra, à mon avis, inverser ce processus même si Big Brother a encore de beaux jours devant lui !...
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Confiscation des biens à l'étranger .

Messagepar mandarine » 23 Sep 2013, 07:43

J'ai la réponse à propos de la villa de Cannes!
Mais je reste persuadée que le reste des biens de la famille sont judicieusement dissimulés.


Le juge a annoncé le montant sur lequel ont porté les faits de corruption au centime près, et ajouté que les biens mal acquis, dont la Villa Fontaine Saint Georges à Cannes, un projet de résidence hôtelière financé par un milliardaire ami de la famille pour le compte de l'épouse de M. Bo, seront confisquées et l'argent reversé au trésor public ou, selon les cas, à la ville de Dalian.


http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/ar ... -32280229-[NL_Titresdujour]-20130923-[titres]
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Re: Du Rififi au Parti

Messagepar laoshi » 23 Sep 2013, 08:16

Espérons que ces fonds seront vraiment utilisés au service de la population, cette fois ! ;)
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Condamné à la prison à vie, Bo Xilai va faire appel

Messagepar mandarine » 24 Sep 2013, 15:22

Espérons que ces fonds seront vraiment utilisés au service de la population, cette fois
Ce n'est pas encore certain ,Laoshi,il y a appel ! Mais fort probable .

Les recours en appel ont été longtemps très rares en Chine, les tribunaux prononçant généralement des peines plus lourdes en deuxième instance.
: puisqu'il a perpette , il ne risque,en principe, "que" la peine de mort ; il me semble avoir lu par ailleurs que la perpétuité pouvait être commuée en résidence forcée au bout d'un certain nombre d'années.Mais s'il choisit d'agacer le Dragon en faisant appel...






L'ancien dirigeant chinois Bo Xilai va faire appel de la totalité du verdict. Il a déjà déposé sa requête auprès du tribunal contre sa condamnation à la détention à perpétuité.
Mis à jour le 23.09.2013



L'ancien dirigeant chinois Bo Xilai devant la Cour lors de son procès.














Image


L'ancien dirigeant chinois Bo Xilai a notifié au tribunal son intention de faire appel, a annoncé lundi une source proche du dossier. Bo Xilai a été condamné dimanche à la détention à perpétuité.

«Bo Xilai va faire appel de la totalité du verdict. Il a déjà déposé sa requête auprès du tribunal», a déclaré cette source. L'acceptation de cette demande, qui manifeste le refus de l'ancien membre du Bureau politique du Parti communiste chinois (PCC) de se plier à la décision de l'autorité judiciaire, reste soumise à leur approbation.

Mais, selon cette source, «aux termes de la loi chinoise, la cour doit accepter sa demande orale». Bo Xilai, à l'origine du plus vaste scandale politico-criminel qu'ait connu le régime depuis la fin de la révolution culturelle, a été condamné dimanche à la prison à vie.

Recours très rares en Chine

Le verdict a été prononcé pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir, notamment dans l'affaire de l'assassinat par son épouse Gu Kailai de l'homme d'affaires britannique Neil Heywood. Les recours en appel ont été longtemps très rares en Chine, les tribunaux prononçant généralement des peines plus lourdes en deuxième instance.

Bo Xilai a jusqu'au 1er octobre, jour de la fête nationale, pour finaliser sa démarche, selon cette source qui a précisé que l'ancien dirigeant avait informé le tribunal de son intention dès dimanche.

Le dernier des hauts personnages politiques jugé et condamné, l'ancien maire de Shanghai Chen Liangyun, avait renoncé à faire appel de sa condamnation à 18 ans de prison pour corruption en 2008.

L'ancien maire de Pékin, Chen Xitong, condamné à quinze ans pour corruption en 1998, avait vu son appel rejeté. «Aujourd'hui, c'est plus facile de faire appel, mais cela réussit rarement», a indiqué de son côté Jean-Pierre Cabestan, expert de la politique chinoise à l'Université baptiste de Hong Kong.


http://www.lematin.ch/monde/asie-oceani ... y/27885083
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Re: Du Rififi au Parti

Messagepar laoshi » 26 Sep 2013, 08:38

Cet appel montre sans doute que Bo Xilai a des partisans assez haut placés pour intercéder (voire intriguer) en sa faveur et qu'il espère un retournement politique. Là encore, il faudra donc suivre cette affaire au plus près pour juger de l'évolution de la Chine, non seulement du point de vue de l'état de droit, mais encore du point de vue des luttes internes au Parti.
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Après Chongqing, Nankin ?

Messagepar laoshi » 17 Oct 2013, 17:49

Après Bo Xilai, le maire de Chongqing, c'est le tour du maire de Nankin ; accusé de corruption, il vient d'être arrêté à son tour. Deux articles à lire sur cette affaire : Libération et Le Monde... Désolée, je n'ai pas le temps de vous en dire plus...
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Re: Du Rififi au Parti

Messagepar mandarine » 17 Oct 2013, 18:22

J'avais lu les articles en question et m'étais dit que tout cela relevait d'un banal...On se fait à tout , et le terme " corruption "en Chine est presque un pléonasme .
Pour avoir vécu au Nigeria,je sais ce qu'est la corruption au quotidien .Je ne pensais pas que les plus hauts dignitaires de Chine pouvaient être corrompus à ce point.
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"Silence à vie pour Bo Xilai"

Messagepar mandarine » 25 Oct 2013, 08:44

Verdict qui n'étonnera personne d'entre nous .

Chine : la perpétuité confirmée en appel pour Bo Xilai


Un convoi de véhicules aux vitres teintées a été vu peu avant 10 heures, ce qui laissait supposer que Bo Xilai avait été amené dans le prétoire pour l'occasion.

La réclusion à perpétuité a été confirmée en appel, vendredi 25 octobre, pour Bo Xilai, l'ex-membre du bureau politique du Parti communiste chinois condamné le mois dernier pour corruption et abus de pouvoir.

Cette confirmation scelle le sort du plus haut dirigeant chinois traduit en justice depuis des années, à l'origine d'un scandale politico-judiciaire qui a ébranlé le régime. Des centaines de policiers étaient postés tous les trois mètres et gardaient vendredi les entrées du tribunal de Jinan, capitale du Shandong, où la presse étrangère n'avait pas été autorisée à pénétrer.

Image

BO XILAI PRÉSENT ?

Seuls quelques organes de la presse officielle ont eu accès au prétoire. Les commerçants des alentours avaient été priés de fermer boutique pour l'occasion et la circulation avait été interdite aux abords du tribunal.

Un convoi de véhicules aux vitres teintées avait été vu peu avant 10 heures (4 heures à Paris) pénétrant dans l'enceinte du tribunal, ce qui laissait supposer que Bo Xilai avait été amené dans le prétoire pour l'occasion.

Des responsables chinois avaient assuré récemment en privé à la presse étrangère qu'il assisterait à la lecture du verdict. Bo Xilai avait été condamné le 22 septembre dernier pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir, notamment dans l'affaire de l'assassinat par son épouse Gu Kailai de l'homme d'affaires britannique Neil Heywood.

Lire aussi : "La condamnation de Bo Xilai à la perpétuité passionne la blogosphère chinoise"


https://mail.google.com/mail/?shva=1#in ... 6feb038e8c
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Le tigre se rebiffe

Messagepar laoshi » 26 Oct 2013, 07:24

Je n'éprouve guère de sympathie pour Bo Xilai, dont les nostalgies maoïstes ne me disaient rien qui vaille. Il n'en demeure pas moins que tout accusé a le droit d'être défendu. En rejetant l'appel de Bo Xilai et en trafiquant, comme elles le font, le compte rendu du procès, les autorités chinoises montrent, encore une fois, qu'elles ne sont pas prêtes à instaurer un Etat de droit. Après avoir lu L'Empire des ténèbres, j'Imagine que les conditions carcérales qui seront faites à Bo Xilai seront suffisamment difficiles pour briser sa volonté.

Brice Pedroletti, dans Le Monde, a écrit:Comment les médias chinois ont passé sous silence les arguments du condamné Bo Xilai

La rediffusion par la télévision chinoise, vendredi 25 octobre, d'images de la haute cour du Shandong, où fut rejeté le recours en appel de Bo Xilai, a fait l'impasse, comme l'ensemble de la presse chinoise, sur les réactions de l'accusé, le montrant impassible ou souriant sur plusieurs plans de coupe toujours très courts : en réalité, l'ancien membre du bureau politique ne s'est pas laissé faire et n'a cessé de clamer son innocence, selon le récit qu'en ont fait deux personnes ayant assisté à l'audience au quotidien anglophone de Hongkong, le South China Morning post.

Bo Xilai avait déjà contesté le verdict du 22 septembre qui le condamnait à la perpétuité pour corruption et abus de pouvoir, et fait un coup d'éclat au tribunal. L'incident avait lui aussi été totalement passé sous silence dans les médias chinois. L'audience de vendredi, qui a duré 40 minutes, a été interrompue plusieurs fois par M. Bo. Après que le juge a lu la confirmation du verdict, le prince rouge a déclaré : "C'est une condamnation injustifiée, les officiels qui s'en occupent veulent simplement en tirer un avantage politique et se présenter comme des héros de la chasse aux tigres", a-t-il vitupéré, en faisant référence à la campagne anti-corruption de Xi Jinping visant les "mouches" et les "tigres" parmi les officiels corrompus, c'est-à-dire les officiels de bas et haut rang.

Quand le juge l'a intimé de "respecter la loi", Bo Xilai a rétorqué qu'il ne "respectait que les faits" - une allusion à une vieille expression chinoise dont Deng Xiaoping a fait son mot d'ordre à l'ère de l'ouverture et des réformes en 1978, "rechercher la vérité dans les faits".

BO XILAI : "UNE RÉGRESSION DE L'ÉTAT DE DROIT EN CHINE"

Selon le quotidien hongkongais, Bo et ses deux avocats ont soumis onze points afin de soutenir leur recours en appel. Ils ont notamment insisté sur le fait que l'enquête pour corruption lancée contre Bo avait été déclenchée par la fuite de son chef de la police, Wang Lijun, au consulat américain [le février 2012]. Or, Wang Lijun n'a été condamné qu'à 15 ans de réclusion. "C'est dire que ce qui est noir est blanc et ce qui est blanc, noir. C'est une insulte à la justice et une régression de l'état de droit en Chine", s'est plaint Bo Xilai.

La tentative de défection de l'ancien superflic avait été motivée par les mesures prises alors par M. Bo à l'encontre de son premier lieutenant, mais celles-ci, a révélé le procès, étaient conformes aux instructions de la Commission des affaires légales et politiques [l'organe de décision suprême sur les affaires de police et de justice] au sein du parti à Pékin. "Il y avait un ordre en six points de la direction centrale", a rappelé Bo Xilai. La mention de cette fameuse instruction venue d'en haut avait été effacée de la retranscription par microblog du procès de l'ancien chef du parti de Chongqing en septembre.

Bo Xilai a également soutenu lors son recours en appel que ses aveux initiaux avaient été extorqués sous la contrainte. Le juge a rejeté cet argument, ce à quoi M. Bo a répondu en insistant que "sa confession était le résultat d'une tromperie".

"BO YIBO A UN PROBLÈME D'ATTITUDE"

L'attitude rebelle de Bo Xilai à son procès est un sujet délicat pour le parti : elle pose trop de questions sur une procédure judiciaire qui reste entachée d'irrégularités, malgré la pseudo-transparence des débats. En outre, elle fait écho à un précédent ennuyeux, celui de Bo Yibo, le propre père du "prince rouge", aujourd'hui célébré comme l'un des huit héros "immortels" du parti. Lors d'une lettre à sa famille dont des extraits avaient été publiés dans la presse de Hongkong avant son procès, Bo Xilai avait indiqué qu'il était prêt à suivre les pas de son père en prison et attendre que son nom soit blanchi : dernier des fondateurs du régime quand il s'éteint en 2007 à 98 ans, Bo Yibo a été maintes fois emprisonné – sous le régime du Kuomintang, mais surtout durant la Révolution culturelle en 1967, où il fut soumis à toutes sortes de privations et de sévices lors de sa détention qui dura près de dix ans. A l'époque, l'ancien vice-premier ministre s'était révélé récalcitrant et têtu face à la vindicte des gardes rouges au Stade des travailleurs à Pékin, où il était jugé comme "tenant de la voie capitaliste".

Il n'a cessé ensuite de réfuter point par point les accusations portées contre lui par les interrogateurs de Kang Sheng, le chef de la police de Mao, qui écrivirent alors dans leur rapport que "Bo Yibo a un problème d'attitude". Cette phrase donne d'ailleurs son titre au chapitre consacré à ces incidents dans l'ouvrage collectif sur la Révolution culturelle publié par Michael Schoenhals en 1996 (China's Cultural Revolution, 1966-1969: Not a Dinner Party). Aujourd'hui, c'est le "problème d'attitude de Bo Xilai" qui embarrasse, par sa charge symbolique, le clan au pouvoir.
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Prison ou palace ?

Messagepar laoshi » 28 Oct 2013, 05:31

Je m'inquiétais, apparemment à tort, des conditions de détention de Bi Xilai. SI j'en crois cet article du Figaro, le PCC sera aux petits soins pour le détenu. On n'est jamais trop prudent, un revirement politique et... les gagnants pourraient prendre la place des perdants !

Patrick Saint-Paul, dans le Figaro a écrit:Prison «cinq étoiles» à vie pour Bo Xilai


Image
Encadré par deux policiers, Bo Xilai, 64 ans, a encaissé la décision de la cour avec un sourire contrit.

L'ex-étoile montante du Parti communiste chinois (PCC), dont la peine de prison à vie a été confirmée en appel, se fera notamment servir par des chefs qui officiaient dans l'un des meilleurs hôtels de Pékin.

Le baroud d'honneur de Bo Xilai devant la justice chinoise a tourné court. Le tribunal supérieur de Jinan, dans la province orientale de Shandong, où il avait été jugé en première instance, a rejeté l'appel de l'ancienne étoile montante du Parti communiste chinois (PCC) et a confirmé sa peine de prison à vie. Le «prince rouge» tombé en disgrâce rejoindra la prison de Qincheng, une installation «5 étoiles», réservée aux «élites», où a déjà séjourné son père.

Encadré par deux policiers, Bo Xilai, 64 ans, a encaissé la décision de la cour avec un sourire contrit. «Le tribunal a vérifié les faits et les éléments présentés en première instance, a déclaré le porte-parole de la cour lors d'une conférence de presse. Les raisons invoquées par Bo Xilai ainsi que les arguments présentés par son avocat n'avaient aucune base factuelle et juridique et n'étaient donc pas recevables .»

Ancien secrétaire général du PCC à Chongqing, mégapole du sud-ouest du pays, Bo Xilai a vu ses ambitions politiques brutalement interrompues l'an dernier à la suite du vaste scandale qui a suivi le meurtre de Neil Heywood, un homme d'affaires britannique ami de sa famille, décédé en novembre 2011. Bo, qui figurait aussi parmi les 25 membres du Politbureau du PCC, avait troublé la partition écrite pour lui par le pouvoir lors de son procès en août, en rejetant les accusations de corruption qui pesaient contre lui. Il avait transformé les cinq jours d'audience en feuilleton vaudevillesque. La plupart des analystes jugent que le régime se serait montré plus clément envers lui s'il avait plaidé coupable.

Bo n'en recevra pas moins un traitement digne d'un hôtel de standing, même s'il y sera placé sous la constante surveillance des agents du régime. Cachée dans les collines boisées du nord de Pékin, la prison de Qinsheng avait déjà accueillie son père, Bo Yibo, compagnon de route de Mao Tsé Toung tombé en disgrâce et emprisonné durant la Révolution culturelle. Les dissidents et militants tibétains y sont traités comme des prisonniers ordinaires. Mais les anciens cadres du régime ayant «manqué gravement à la discipline du Parti» y reçoivent un traitement VIP et de nombreux privilèges.

Une prison qui ne figure sur aucune carte

«C'est comme un hôtel cinq étoiles», dit, non sans ironie, Bao Tong, ex-secrétaire du comité permanent du bureau politique du PC chinois, qui y a passé sept ans pour s'être opposé à la répression du mouvement pro-démocratique en 1989 sur la place Tiananmen. La prison a hébergé pratiquement tous les hauts responsables communistes emprisonnés depuis les années 1960, notamment la «Bande des quatre», la fraction politique dirigée par l'épouse de Mao. La maison d'arrêt dispose de cellules assez spacieuses, dotées de lits confortables, d'un divan, d'un bureau et d'une salle de bain. Les détenus s'habillent comme ils l'entendent, ont du lait au petit déjeuner et un choix de soupes et de plats au déjeuner et au dîner. En cuisines, certains chefs qui officiaient dans l'un des meilleurs hôtels de Pékin préparent des plats «de niveau ministériel», selon le quotidien officiel Beijing Times.

«Si Bo Xilai veut danser toute la journée et si le parti est d'accord, il pourra danser toute la journée»
Bao Tong, ex-secrétaire du comité permanent du bureau politique du PC chinois


L'ancien maire et chef du PC de Shanghaï, Chen Liangyu, emprisonné pour corruption en 2008, portait en prison un costume occidental et y pratiquait le taï chi, selon un journal de Hongkong. Qincheng a été agrandie l'an dernier et un ancien mur abattu pour faire place à «des pavillons, des arbres et de la pelouse comme dans un jardin chinois», a indiqué un hebdomadaire financier Caijing.

L'ancien maître de Chongqing pourra recevoir des visites et se promener longuement à l'extérieur. «Si Bo Xilai veut danser toute la journée et si le parti est d'accord, il pourra danser toute la journée», lance Bao Tong. Soigneusement protégé des regards dans cette prison qui ne figure sur aucune carte, il devrait cependant ne plus jamais être revu en public… À moins de bénéficier un jour d'une libération anticipée pour raisons de santé.
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