Chine: Chen Guangcheng dénonce la répression visant sa famille
Publié le 24 septembre 2013 à 21h11
Washington (AFP)
Le dissident aveugle Chen Guangcheng, réfugié depuis mai 2012 aux Etats-Unis, a dénoncé mardi la répression accrue visant sa famille et plus généralement tous les dissidents en Chine, demandant à Barack Obama d'intervenir.
Lors d'une conférence de presse à Washington, le dissident, qui s'exprimait en chinois, a détaillé les mesures de rétorsion dont souffre depuis ces derniers mois sa famille que "le gouvernement communiste a pris en otage après avoir tenté sans succès de (le) faire taire", a-t-il assuré.
Son neveu Chen Kegui avait été arrêté peu après la découverte de la fuite à Pékin de son oncle Chen Guangcheng, un avocat aveugle de naissance, qui était assigné à résidence dans la province du Shandong (est). Chen Kegui avait été condamné en novembre 2012 à plus de trois ans de prison pour coups et blessures volontaires, après une violente bagarre avec un cadre local entré chez lui à la recherche de son oncle.
Souffrant d'une appendicite, le jeune homme n'a reçu qu'un traitement sommaire, sans hospitalisation, a assuré son oncle mardi. L'association Freedom Now, qui craint pour la vie du jeune homme, a publié mardi une lettre demandant "d'agir urgemment" à la commission sur la détention arbitraire de l'ONU.
D'autres membres de la famille du dissident --y compris son petit-neveu âgé de 4 ans-- sont surveillés et harcelés, a-t-il assuré, accusant notamment "les autorités locales (d'avoir) payé des voyous" pour détruire les biens et le jardin de la maison familiale.
Chen Guangcheng, 41 ans, qui a acquis une notoriété internationale pour avoir mis en cause les excès de la politique de l'enfant unique en Chine, était arrivé à New York le 19 mai 2012 avec sa femme et leurs deux enfants.
Le gouvernement chinois avait promis au gouvernement américain "de mener une enquête ouverte et honnête sur mon cas et il n'en a rien été", a poursuivi M. Chen. Au contraire, la "situation a empiré", avec plus de 140 militants des droits de l'homme interpellés depuis la rencontre entre les présidents américain Barack Obama et chinois Xi Jinping en marge du G20 début septembre à Stockholm, a-t-il ajouté.
Il a appelé M. Obama "à prendre des mesures" pour faire respecter les droits de l'homme et promouvoir la démocratie dans le monde.
Chen Guangcheng s'est par ailleurs refusé à évoquer sa situation personnelle aux Etats-Unis, se contentant de renvoyer à une prochaine conférence de presse. Il avait en juin accusé la Chine d'exercer une pression "continuelle" sur l'Université de New York pour que l'établissement où il étudie le chasse. Un porte-parole de la NYU avait auparavant annoncé que l'université qui le loge et l'entretient depuis son arrivée aux Etats-Unis, "ne pourrait pas subvenir indéfiniment" à ses besoins.
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