Du Rififi au Parti

un épilogue judiciaire pour un bras de fer politique ?

Messagepar laoshi » 24 Août 2012, 11:12

Je n'ai pas eu le temps de reprendre et de terminer ma traduction de la lettre des vétérans. J'espère pouvoir m'y remettre sous peu. En attendant, le procès de l'épouse de Bo Xilai, Gu Kailai, semble comme un épilogue du bras de fer qui a opposé les durs du maoïsme aux partisans des réformes dont Hu Jintao (pourtant fort peu libéral) et surtout Wen Jiaobao, sont le fer de lance. Le Point croit même pouvoir y déceler les prémices d'un hypothétique "printemps chinois" qui ne remettrait pas en cause la mainmise du Parti sur le pouvoir, autrement dit la quadrature du cercle...

Le Point a écrit:Affaire Bo Xilai : le procès Gu Kailai annonce-t-il un printemps chinois ?

Les dirigeants actuels chinois ont écarté la ligne néo-maoïste incarnée par le prince de Chongqing. Un prélude à l'ouverture politique ?
Le choix du moment compte beaucoup dans le fonctionnement du Parti communiste chinois. En mars dernier à Pékin, Bo Xilai, numéro un du PC de la mégapole de Chongqing, participe, comme ses fonctions l'y obligent, à la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire. Il est limogé le 15, à la fin de cette importante réunion. On ne lui laisse pas la possibilité d'aller retrouver des soutiens dans sa ville. Il est depuis - dit-on - en résidence surveillée, entre les mains de la commission de discipline du Parti.


De son côté, Gu Kailai, l'épouse de Bo Xilai, est accusée d'avoir empoisonné Neil Heywood, un ami britannique qui aurait cherché à lui soutirer de l'argent. L'homme d'affaires serait allé jusqu'à menacer le fils Bo après l'avoir aidé à faire des études aux États-Unis. Gu Kailai est jugée le 9 août. La sentence est annoncée une dizaine de jours plus tard, le 20 août. Entre ces deux dates, les dirigeants chinois tiennent leur traditionnel séminaire estival à Beidaihe, station balnéaire des bords de la mer Jaune. Belle occasion pour le président Hu Jintao et le Premier ministre Wen Jiabao de vérifier que personne dans la haute direction communiste n'ose contester le verdict qui frappe Gu Kailai.

Volonté de transparence

Telle qu'elle est présentée, la culpabilité de cette ancienne avocate internationale n'est guère contestable. D'ailleurs, elle aurait avoué. Et au moment du verdict, elle déclare : "Je trouve la sentence juste, elle montre que notre justice respecte totalement et sérieusement la loi."

Côté scène, le pouvoir a montré que la justice s'attaque aux puissants lorsqu'ils commettent des fautes graves. Dès lors que Wang Lijun, l'ancien adjoint pour la police de Chongqing, était allé en février faire des révélations dans un consulat américain, il n'était plus question d'enterrer les "graves déficiences" de gestion de cette municipalité. Au contraire, l'entourage du président Hu Jintao s'est appliqué à donner une impression de transparence.

Mais côté coulisses, rien n'est simple. L'opinion chinoise a de tels doutes sur la régularité des procès que nombre d'internautes se demandent quel arrangement dissimule la condamnation de Gu Kailai. Certains vont même jusqu'à estimer que c'est un sosie qui a comparu devant le tribunal ! Chacun sait en Chine que derrière tout tribunal siège un "comité du jugement" chargé de faire appliquer la loi selon les critères du Parti. Tous les blogueurs s'intéressant à l'affaire constatent en tout cas les sommes considérables que Neil Heywood manipulait dans l'entourage de Bo Xilai. Les soupçons de corruption et de sortie illégale d'argent vont bon train et s'étendent à l'ensemble de la classe politique. Le "tous pourris" n'est pas loin.

L'autre bataille

Ce n'est guère la préoccupation principale des dirigeants chinois. Car un autre combat vient de se jouer à l'intérieur du Parti communiste. Objectif : maintenir la cohésion sur la ligne des réformes suivie par Hu Jintao. Et donc écarter la ligne de Bo Xilai, empreinte de populisme et fortement teintée de références au maoïsme, une stratégie qui lui avait permis d'entrer cet automne au Comité permanent du Parti et d'être très populaire dans sa ville de Chongqing et au-delà.

Inacceptable pour l'entourage de Hu Jintao, chef de file des "modernes". Il n'a sans doute pas été si facile de convaincre les nombreux cadres du Parti devenus des admirateurs du modèle de Chongqing. Ni ceux qui trouvaient expéditif le limogeage de Bo Xilai. Pour le discréditer, des éléments montrant qu'il avait entravé l'enquête au lendemain de la mort de Neil Heywood ont circulé. Pire, il a été avancé que Neil Heywood aurait appartenu aux services secrets anglais : la famille Bo aurait donc fréquenté un espion ! Une accusation très grave.


Le 18e congrès du Parti communiste se déroulera cet automne. Après dix années à la direction du pays, Hu Jintao et Wen Jiabao se retirent, assurés que leur influence se maintiendra : aucun partisan de Bo Xilai ne sera parmi les neuf membres du Comité permanent du Bureau politique, véritable coeur du pouvoir en Chine. Une majorité des prochains hauts dirigeants devrait être en accord avec la politique menée par le président et le Premier ministre sortants. Et même les conservateurs modérés ou les simples opposants au style de pouvoir de Hu Jintao ne sont plus en position de force.

Vers une ouverture politique

La voie semble libre pour avancer vers de nouvelles réformes. Wen Jiabao était le seul depuis quelque temps à déclarer que les changements économiques de la Chine devaient être complétés par des avancées politiques. Or, voilà que Zhou Yongkang, qui était un des soutiens de Bo Xilai au Comité permanent, appelle le 20 août lors d'une tournée d'inspection des tribunaux de Tianjin "à la mise en oeuvre totale du principe de l'État de droit et à une meilleure répartition des pouvoirs de justice et de police". Des termes qui sous-entendraient une sérieuse évolution du régime.

En 1980, le procès de Jiang Qing, la veuve de Mao à la tête de la bande des Quatre, avait donné le signal d'un virage économique. Deng Xiaoping, l'homme fort de l'après-maoïsme, avait lancé la "modernisation et l'ouverture" qui, trente ans plus tard, ont fait de la Chine la deuxième économie au monde. Toute proportion gardée, le procès de Gu Kailai marque aussi un tournant. L'enjeu des prochaines années est qu'une nouvelle génération de dirigeants chinois ait l'audace d'aller vers une démocratisation qui comporterait un développement des libertés et une séparation des pouvoirs. Mais sans mettre en cause le monopole du Parti. Une partie serrée.
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Et de deux !

Messagepar mandarine » 06 Sep 2012, 06:45

A la suite d'un fait divers dans lequel est impliqué le fils de Lin Jinhua , Directeur de cabinet de Hu Jintao ,
l’homme qui tenait tous les rouages du Parti communiste, et qui semblait tenir la corde pour devenir l’un des neuf dirigeants suprêmes pour les dix prochaines années

La publication de cette affaire , autorisée par le gouvernement(!) vise à faire chuter un allié de Hu Jintao
la bataille pour la succession de l'actuel président a déjà bien commencé.

Le cœur du pouvoir chinois, c’est le comité permanent du bureau politique. Les neuf personnes les plus puissantes du pays. Un chiffre ramené cette année à sept. Et ce sont les alliés de Hu Jintao qui semblent en faire les frais.


Pas joli tout ça
La face du Parti en prend un coup !


http://www.rue89.com/2012/09/04/un-acci ... =obinlocal
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Un pas en avant , deux pas en arrière

Messagepar mandarine » 06 Sep 2012, 06:59

Le Parti "ratisse large" avant les élections
Un cinéaste en fait les frais :
La dernière victime, comme le raconte l’hebdomadaire The Economist cette semaine, est le réalisateur chinois Lu Chan, dont on a pu voir l’an dernier le film « Nanjing Nanjing ! » consacré au massacre de Nankin par l’armée japonaise en 1937.


http://www.rue89.com/2012/07/09/nervosi ... son-233723
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"petits meurtres entre amis"

Messagepar laoshi » 06 Sep 2012, 07:33

Eh oui, là où manque la démocratie, règne la politique des coups fourrés, des crocs-en-jambe et des petits meurtres entre amis ! Certains continuent pourtant de nous assurer que la Chine ne peut se passer de la domination du PCC pour préserver "l'harmonie"... Qui est derrière cette éviction d'un proche de Hu Jintao ? mystère ! les "modérés" proches de Wen Jiabao ou les purs et durs auxquels la destitution de Bo Xilai avait porté un coup apparemment fatal ? Encore une affaire à suivre de près ?...

Pour ce qui est de la censure de ce film, elle relève typiquement de la vieille paranoïa maoïste à l'oeuvre dès l'origine de la Révolution culturelle avec l'interidiction des tragédies du Mandarin Ming...

Le Parti sait bien que les auteurs et les réalisateurs qu'il musèle chercheront nécessairement à contourner la censure, il est donc passé maître dans l'art de décrypter la moindre allusion à l'actualité dans les oeuvres de fiction ; le passé est une mine pour les scénaristes qui veulent
古讽 [jiè gǔ fěng jīn] "se servir du passé pour faire la satire du présent" ou "parler du passé pour dénigrer le présent" ; il y a un ou deux ans, les producteurs de téléfilms chinois s'étaient même vu interdire tout scénario du type "voyage dans le temps"
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Wang Lijun inculpé

Messagepar laoshi » 06 Sep 2012, 09:32

L'affaire continue, sur le plan judiciaire, avec l'inculpation de Wang Lijun dont la racambolesque épopée au consulat américain de Chengdu a déclenché le scandale Bo Xilai et plus récemment le procès de Gu Kailai...
François Bougon dans Le Monde a écrit:Affaire Bo Xilai : l'ancien chef de la police de Chongqing officiellement mis en examen

L'ancien chef de la police de Chongqing, qui a déclenché un des plus retentissants scandales politiques en Chine depuis des années, a été "récemment" mis en examen par un tribunal de Chengdu, a annoncé, mercredi 5 septembre, l'agence officielle Chine nouvelle. Wang Lijun, qui était vice-maire de Chongqing et chef de la police locale, est poursuivi par la justice pour détournement de la loi à son profit, défection, abus de pouvoir et corruption.

Il s'était réfugié brièvement en février au consulat américain de Chengdu, capitale de la province du Sichuan, dans le sud-ouest du pays, avant, finalement, de se rendre aux autorités. Cette action avait provoqué la chute de son ancien mentor, le numéro un du Parti communiste de Chongqing et figure montante de la politique chinoise, Bo Xilai, ainsi que l'arrestation de la femme de ce dernier, Gu Kailai, qui a été condamnée en août à la peine de mort avec un sursis de deux ans pour le meurtre en 2011 de Neil Heywood, un ressortissant britannique proche de la famille Bo.

Lors de l'audience, Gu Kailai a expliqué avoir informé Wang Lijun de son projet de tuer le Britannique, car ce dernier avait menacé son fils. M. Wang aurait proposé de faire tuer Neil Heywood en simulant un raid antidrogue avant de se raviser. Une fois le crime commis, elle lui en a raconté les détails, un récit qu'il a enregistré et qu'a utilisé le parquet au procès.

Le sort de Bo Xilai, suspendu de ses fonctions au sein du Parti communiste chinois, où il était notamment membre du bureau politique et candidat à la Commission permanente, n'est toujours pas connu. Le congrès du PCC, qui aura lieu en octobre, pourrait décider de son exclusion avant de le confier à la justice.


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Re: Du Rififi au Parti

Messagepar jolvil » 09 Sep 2012, 21:46

Un article avec des photos du crash de la ferrari dans lequel est mort le fils de Ling Gu:
http://www.dailymail.co.uk/news/article ... cials.html

C'est bien l'illustration d'une Chine à 2 vitesses: privilèges et affairisme pour les dirigeants, labeur pour le bas peuple. Mais gare aux excès de vitesse et aux tentations ! ;)
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Re: Du Rififi au Parti

Messagepar laoshi » 11 Sep 2012, 14:36

Se livrer à des jeux sexuels au volant d'une Ferrari ? Il faut être sacrément doué, non ?

Je note, à lecture de l'article, que la mort de ce "prince rouge" porte un sérieux coup aux partisans de Hu Jintao dans la lutte pour la succession. Est-ce que, par hasard, quelqu'un aurait voulu aider le destin ?... en tout cas, cette affaire, qui jette un jour cru sur les moeurs dissolues des élites communistes, sur leurs malversations et leurs privilèges inouïs tombe au plus mal pour les partisans du statu quo.
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Révolution de Palais en cours à Pékin

Messagepar mandarine » 12 Sep 2012, 08:53

Toute le presse a les yeux tournés vers" le Palais ";on se croirait revenu au temps des Empereurs.



mandarine a écrit:A la suite d'un fait divers dans lequel est impliqué le fils de Lin Jinhua , Directeur de cabinet de Hu Jintao ,
l’homme qui tenait tous les rouages du Parti communiste, et qui semblait tenir la corde pour devenir l’un des neuf dirigeants suprêmes pour les dix prochaines années

La publication de cette affaire , autorisée par le gouvernement(!) vise à faire chuter un allié de Hu Jintao
la bataille pour la succession de l'actuel président a déjà bien commencé.

Le cœur du pouvoir chinois, c’est le comité permanent du bureau politique. Les neuf personnes les plus puissantes du pays. Un chiffre ramené cette année à sept. Et ce sont les alliés de Hu Jintao qui semblent en faire les frais.


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11.09.2012
Révolution de palais en cours à Pékin

ImageL’absence d’apparition publique depuis début septembre et le « mal de dos » de Xi Jinping, futur maitre désigné de la Chine, ne trompe personne : la succession de Hu Jintao à la tête de la deuxième puissance mondiale donne lieu à une intense lutte de pouvoir. Xi Jingping n’a pu se rendre à plusieurs rendez-vous importants, notamment avec Hillary Clinton et les sites internet bruissent de rumeurs sur cette disparition, allant jusqu’à évoquer un attentat…

La presse de Hong Kong se borne pour l’instant à faire état de cette absence sans trop la commenter. A Pékin, Richard Arzt, un des journalistes étrangers très bien informés, nous signale que « si Hu Jintao n’a pu empêcher Xi Jinping de lui succéder, il a probablement réussi à faire passer de neuf à sept le nombre des membres du comité permanent du bureau politique afin de pouvoir continuer à peser». Si l’information se confirme, il s’agirait –après l’éviction brutale et très médiatisée de l’étoile montante du parti, Bo Xilai-, d’une nouvelle révolution de palais. Le comité des « neufs empereurs » est en effet le cœur du pouvoir chinois et tout changement au sein de cette instance suprême change les positions sur le théâtre de la bataille de succession en cours. Les manœuvres se déroulent dans la plus totale opacité et il faudra attendre le Congrès du parti, qui semble s’annoncer mi-octobre, pour que soit dévoilé le degré de puissance qu’aura conservé Hu Jintao. Les chinois ont l’habitude de dire que le pouvoir est « derrière le rideau ». Reste à savoir dans quelle mesure Xi sera la marionnette de Hu. Si Xi est encore là….
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fausse note pour un champion de l'harmonie !

Messagepar laoshi » 12 Sep 2012, 09:26

Quand on pense que le manuel d'éducation civique destiné à promouvoir le modèle chinois à Hong Kongdécrit "le parti unique" comme "avancé, altruiste et solidaire", pour mieux fustiger le "multipartisme des démocraties occidentales où l'affrontement des partis met en péril les citoyens", on croit rêver !

Pour Hu Jintao, champion de "l'harmonie", cela ressemble à une "fausse note".
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intrigantes intrigues de palais

Messagepar laoshi » 13 Sep 2012, 08:14

Le Point indique de Xi Jinping a été mentionné pour la première fois dans la presse depuis 10 jours : il aurait présenté ses condoléances à la famille d'un vétéran du Parti récemment disparu mais il n'y a apparemment ni photo ni vidéo de cet acte officiel...

Ce matin, France Inter consacrait une chronique à la disparition du "dauphin" de Hu Jintao reprenant les informations disponibles dans la presse papier (dont Le Monde) et rendait hommage à l'inventivité des internautes chinois qui se jouent de la censure. Puisque le nom de Xi Jinping, ses initiales en langue alphabétique et les expressions "blessure au dos" ou "mal de dos" sont désormais censurés sur le web chinois, ils jouent de l'homophonie entre l'anglais SHE et WHO pour désigner Xi et Hu...
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