"A Hong Kong, on commémore Tiananmen"

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C'est triste à dire, mais les médias français sont de plus en plus sourds aux manifestations des démocrates chinois. Une brève dans le journal d'Inter ce midi, sur les manifestations de Hong Kong commémorant les événements de Tian'Anmen, rien sur France Culture, rien pour le moment sur le site du Monde ou de l'Obs qui en restent aux manifestations de 2014, rien non plus sur le site de Marianne... Il faut aller chercher Le Figaro pour trouver quelque chose ! Seul RFI sauve l'honneur !

A Hong Kong, on commémore Tiananmen
Des dizaines de milliers de personnes devaient descendre dans la rue jeudi à Hong Kong pour commémorer la répression du printemps de Pékin en 1989 sur la place Tiananmen, et réclamer une véritable démocratie dans l'ancienne colonie britannique.

Si les Hongkongais se rassemblent en nombre traditionnellement le 4 juin, la manifestation revêtira cette année une signification particulière dans un contexte de tensions entre prodémocrates et l'exécutif local, soutenu par la Chine.

"C'est une lutte permanente pour la justice", lance Richard Tsoi de l'Alliance au soutien des mouvements démocratiques et patriotiques en Chine, organisatrice de la manifestation.

Le Legislative Council (LegCo), parlement de Hong Kong, doit en effet examiner le 17 juin un projet de réforme prévoyant de faire voter pour la première fois tous les Hongkongais majeurs à l'élection en 2017 du chef de l'exécutif de ce territoire autonome chinois.

Cette réforme est toutefois assortie d'une clause limitant à deux ou trois le nombre de candidats, lesquels devront en outre avoir reçu l'aval d'un comité loyal au Parti communiste chinois (PCC).

Le mouvement prodémocratie, qui fustige une "démocratie tronquée", a paralysé l'an dernier pendant deux mois une partie de la ville.

Des rencontres de conciliation entre les militants d'une part, le gouvernement local et des responsables chinois d'autre part, sont demeurées infructueuses, chacun refusant de céder un pouce de terrain.

Le texte doit recueillir les suffrages des deux tiers du LegCo. Or les députés prodémocratie, qui détiennent plus d'un tiers des sièges, menacent lui faire échec. Le gouvernement doit impérativement "retourner" quatre députés prodémocratie en sa faveur pour l'emporter.

voici maintenant le texte de RFI

Hong Kong : les commémorations de Tiananmen servent de tribune à la démocratie
Parapluies, slogans, activistes, la commémoration organisée dimanche 31 mai à Hong Kong en hommage aux milliers de personnes tombées il y a 26 ans place Tiananmen ressemblait comme deux gouttes d'eau aux protestations pour la démocratie réprimées il y a quelques mois par Pékin.

Le leader de la contestation Joshua Wang et ses acolytes ont dénoncé une nouvelle fois le pouvoir grandissant de Pékin sur la démocratie hongkongaise après avoir été contraints au silence en décembre 2014. Dans le même temps, des députés prodémocratie étaient reçus à Shenzhen, située à une heure de Hong Kong, par des responsables chinois pour évoquer la réforme sur l'autonomie de Hong Kong. Une entrevue qualifiée par certains comme le rendez-vous de la dernière chance.

Absorbée par la Chine en 1997, l'ancienne colonie britannique bénéficie du principe "un pays, deux systèmes" qui lui confère davantage d'autonomie que les villes continentales. Cependant le pouvoir refuse toujours d’octroyer le suffrage universel à ce haut lieu de la finance mondiale. Si le régime communiste s'est converti au capitalisme il a laissé de côté les principes démocratiques.

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Les choses ne sont pas si claires que l'affirment ces deux articles, comme en témoigne ce texte de Courrier International :

Massacre de Tian’anmen : les Hongkongais tentés par l’oubli
Le massacre du 4 juin 1989 reste tabou en Chine continentale, et Hong Kong restait jusqu’à présent le seul lieu de conservation de la mémoire. Mais les Hongkongais, préoccupés par leur propre avenir, commencent à s’en désintéresser.

Vingt-six ans après le massacre de Tian’anmen (répression dans le sang du mouvement prodémocratie), la Fédération des étudiants de Hong Kong a pris une décision étonnante : pour la première fois, elle ne participera pas à la soirée de commémoration dans le parc Victoria de Hong Kong, qui est chaque année le plus important rassemblement du monde commémorant cet événement. En 2014, 180 000 personnes y avaient participé.

“C’est une décision qui va plaire à Pékin”, regrette Wang Dan, ancien leader du mouvement de Tian’anmen, selon le site du quotidien hongkongais Oriental Daily News.

Identité hongkongaise

Désormais, pour certains Hongkongais, la participation à la soirée commémorative provoque un trouble identitaire. “Beaucoup d'entre nous n'aiment pas la soirée du 4 juin, en raison de l’idée implicite qu’elle entraîne : que nous serions chinois”, a confié l’étudiant Zhang Kunyang, étudiant, au site hongkongais Xianggang Duli Meiti. Ces propos font écho à la revendication identitaire hongkongaise, distincte de la nationalité chinoise, qui a accompagné la “révolution des parapluies” en 2014. Les foules hongkongaises avaient bloqué le centre de la zone économique spéciale pendant plus d’un mois pour protester contre l’imposition par Pékin d’un mode de désignation non démocratique du chef de l’exécutif.

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Chacun pour soi

Ainsi, selon un sondage réalisé par l’université de Hong Kong, la popularité de l’Alliance des citoyens hongkongais pour la démocratie, organisatrice de la soirée de commémoration, est au niveau le plus bas jamais enregistré depuis sa création, au lendemain du massacre de 1989. Le soutien des Hongkongais a chuté de 60 % en 1992 et se situe à 45% aujourd’hui. Son slogan, “ Pour une Chine démocratique”, pose également problème. “Quand les gens appellent à la construction d'une Chine démocratique, je me demande : quel lien avec moi ?” s'interroge Kyle Chan, étudiant de l’université baptiste de Hong Kong, sur le site en chinois du New York Times.

“Nous devons nous concentrer sur Hong Kong, et non sur la question de la démocratie en Chine continentale. Nous, les Hongkongais, gérons nos affaires, que les gens du nord du fleuve de Shenzhen (qui sépare le territoire du continent) gèrent les leurs”, déclare le président de l’association des étudiants de l’université de Hong Kong, selon le site en chinois du New York Times.

Auteurs

Zhang Zhulin et Agnès Gaudu