le grand déballage...

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Messagepar laoshi » 22 Avr 2017, 07:11

Sans démocratie, la Chine est condamnée aux révolutions de Palais. Tous les coups sont permis... comme le montrent les révélations de Guo Wengui sur les services de sécurité chinois !

Brice Pedroletti dans Le Monde, cité par Le Temps, a écrit:
L’homme d’affaires qui affole la Chine

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Installé aux Etats-Unis, Guo Wengui multiplie les révélations explosives sur les services de sécurité de son pays. Notamment sur les luttes de pouvoir qui opposeraient ses plus hauts dirigeants

Guo Wengui, 50 ans, magnat immobilier chinois installé aux Etats-Unis, est devenu l’homme que Pékin veut faire taire. Visé depuis de longs mois par une enquête en Chine, il fait l’objet, depuis mercredi 19 avril, d’une «notice rouge» d’Interpol, signalant officiellement aux polices du monde entier que la Chine souhaite l’arrêter. Le flamboyant homme d’affaires, qui se montre sur Twitter dans l’intérieur kitch de sa résidence américaine, en tenue de sport ou en veste à col Mao, multiplie depuis le mois de mars les révélations explosives sur le régime chinois, par le biais d’entretiens fleuves avec des médias sinophones basés en Occident.

Avant son départ de Chine il y a trois ans, M. Guo était notamment connu pour l’hôtel Pangu, un palace sept étoiles de Pékin en forme de torche, construit juste à côté du stade des Jeux olympiques de 2008. Ce terrain très convoité avait été obtenu à la suite d’un coup d’éclat: l’arrestation pour corruption du vice-maire de Pékin, qui faisait obstruction au projet de Guo Wengui, après l’apparition d’une vidéo des ébats sexuels du fonctionnaire.

«Tout ceci ne fait que commencer»
L’annonce d’une interview de trois heures, mercredi, entre Guo Wengui et le service en chinois de Voice of America (VOA), la radio américaine, a motivé une campagne de la propagande chinoise contre lui – et des pressions très fortes sur VOA. L’interruption du programme au bout d’une heure a mis en émoi la blogosphère chinoise, malgré une censure intense. «Tout ceci ne fait que commencer», a réagi sur Twitter Guo Wengui, alias@KwokMiles. Il va, dit-il, «transmettre à la presse» les documents en sa possession sur les avoirs de dirigeants chinois à l’étranger, ainsi que des vidéos les impliquant – vidéos supposément «à caractère sexuel».

De son côté, la Chine a lancé une contre-offensive sur ses propres médias, mais aussi sur YouTube, où est apparu, jeudi, le film surréaliste des aveux faits aux enquêteurs par Ma Jian. Cet ex-chef du contre-espionnage chinois, et numéro deux du Ministère de la sécurité d’Etat, est sous enquête depuis 2014 et en attente de procès. Sa détention avait poussé Guo Wengui, un de ses proches, à quitter la Chine. Dans la vidéo, l’ex-espion en chef du régime reconnaît avoir reçu des millions de dollars de Guo Wengui pour toutes sortes de faveurs, qui vont des écoutes téléphoniques d’un rival à l’intimidation de journalistes ou d’entrepreneurs.

Services rendus au contre-espionnage chinois
Guo Wengui a toujours démenti, dans ses déclarations depuis mars, avoir corrompu Ma Jian. Il n’en a pas moins détaillé longuement leur coopération – il avait été coopté, explique-t-il, pour rendre toutes sortes de services au contre-espionnage chinois. L’hôtel Pangu, affirme-t-il à Mingjing News, était sous la supervision de la sécurité d’Etat et «des gens à eux travaillaient dans l’équipe de l’hôtel».

Que Guo Wengui bluffe ou non, ce que le scandale suggère de la dérive des organes de sécurité chinois et de la férocité des luttes de pouvoir au sein du régime donne le tournis: soupçonné de collusion avec l’ex-chef du contre-espionnage chinois, Guo Wengui a entrepris de dénoncer à son tour les agissements mafieux et la corruption de Fu Zhenghua, un ponte de la police qui doit justement son ascension à la campagne anticorruption du président Xi Jinping. Fu Zhenghua est l’un des vice-ministres de la sécurité publique, grande concurrente de la sécurité d’Etat, c’est-à-dire le renseignement.

Dossiers accumulés sur les dirigeants chinois
En bref, l’homme d’affaires accuse le «superflic» d’avoir persécuté le chef du contre-espionnage en raison des dossiers accumulés par ce dernier sur les dirigeants chinois en dix-huit ans de bons et loyaux service – des prête-noms dans les affaires aux enfants illégitimes en passant par, toujours, des vidéos scabreuses. Puis Guo Wengui avance que Fu Zhenghua a mené contre sa famille et ses employés de l’hôtel Pangu une opération d’une brutalité inouïe, avec des tortures qui dépassent «tout ce que l’envahisseur japonais a pu faire».

Le but était de lui extorquer 50 millions de dollars en échange d’une garantie de sécurité. Et d’obtenir, a-t-il déclaré à VOA mercredi, des informations sur l’enrichissement supposé de membres de la famille d’un des personnages clés de l’actuelle équipe dirigeante, le chef de la lutte anticorruption Wang Qishan.

«Je ne suis ni un partisan, ni un opposant»
Dans ses échanges de plusieurs heures avec Mingjing News, Guo Wengui évite toutefois de s’en prendre au système communiste – «je ne suis ni un partisan, ni un opposant», dit-il –, ainsi qu’au président Xi Jinping ou à Wang Qishan. Mais il dénonce la «folie» de responsables des organes de sécurité comme Fu Zhenghua, investi de très larges pouvoirs dans le cadre de la purge anticorruption, menée à partir de 2013, notamment contre Zhou Yongkang, l’ex-membre du Comité permanent et grand manitou de l’appareil policier et d’espionnage jusqu’en 2012. Pour les observateurs, le scandale révèle une ultime lutte politique autour des services chargés de la sécurité du régime communiste.
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le reportage de RFI

Messagepar laoshi » 22 Avr 2017, 07:19

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