Flambée de violences au Xinjiang

Flambée de violences au Xinjiang

Messagepar mandarine » 25 Avr 2013, 07:32

Les autorités chinoises n'ont pu démontrer "de façon indépendante" que cette ethnie s'était rendue coupable d'actes terroristes,mais la répression sanglante a fait comme si ,Ouïghours et agresseurs violents confondus .
C'est une région autonome que je ne connais pas.
Cependant , leur tenue vestimentaire qui les différencie est proche de ce que nous connaissons en Afrique du Nord par exemple ou en Turquie;en visite à Hangzhou, nous avions croisé une famille Ouïghour et nous étions bien incapables à l'époque de deviner qu'ils étaient chinois mais plutôt touristes comme nous.Mes connaissances s'enrichissent de jour en jour et ce forum y participe grandement.




Chine: 21 morts dans une flambée de violences au Xinjiang

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Au moins 21 personnes, parmi lesquelles des policiers, ont trouvé la mort dans des violences mardi dans la région chinoise troublée du Xinjiang, ont annoncé mercredi les autorités. (c) Afp

PEKIN (AFP) - Des violences ont fait 21 morts dont six policiers dans la région chinoise à majorité musulmane du Xinjiang, ont annoncé mercredi les autorités en accusant des membres de l'ethnie turcophone ouïghoure d'actes de "terrorisme".

Selon le site internet de presse Tianshan, contrôlé par les autorités du Xinjiang, des affrontements armés ont éclaté lors d'une opération policière de recherches d'armes blanches dans la préfecture de Kashgar, une zone déjà en proie à des troubles par le passé.

Tianshan a assuré que, lors de ces investigations, les violences avaient émané d'un groupe préparant des "actes terroristes". Mais il n'était pas possible de vérifier ces affirmations de façon indépendante.

"En tout 21 personnes ont trouvé la mort. D'abord 15 ont été tuées, parmi lesquelles des policiers et des agents municipaux, puis, durant les affrontements, six agresseurs ont été tués par balle", a déclaré à l'AFP M. Cao, un responsable du district de Barchuk, situé dans l'ouest de cette Région autonome aux confins occidentaux de la Chine.

"On dénombre parmi les victimes six policiers et tous les membres du gang tués par balles sont des Ouïghours", a de son côté indiqué à l'AFP Mme Hou Hanmin, chef du bureau d'information du gouvernement du Xinjiang.

Le Xinjiang est régulièrement secoué par des troubles en raison des fortes tensions entre Han (ethnie majoritaire en Chine) et Ouïghours (musulmans turcophones). Les autorités accusent invariablement de "terrorisme" les militants ouïghours.

Selon les autorités chinoises, 10 des 15 premiers tués étaient des Ouïghours.

Interrogé sur le fait de savoir si les six autres tués étaient aussi des Ouïghours, M. Cao a dans un premier temps répondu "oui", avant d'ajouter: "Cela n'a pas d'importance, ce sont des agresseurs violents". La police a procédé à huit arrestations, a-t-il enfin indiqué.

A Pékin le ministère des Affaires étrangères a, par la voix de son porte-parole, dénoncé mercredi des "éléments terroristes" perturbant le contexte favorable qui prévaudrait au Xinjiang.

"La situation actuelle dans le Xinjiang est globalement bonne", a commenté Mme Hua Chunying. "Mais il s'y trouve quelques éléments terroristes qui font tout leur possible pour faire dérailler la voie de la stabilité et de développement adoptée par le Xinjiang".

Nombre de Ouïghours, qui sont près de neuf millions au Xinjiang, dénoncent la répression culturelle et religieuse à leur encontre ainsi que l'immigration massive de Han qui procèdent au développement économique de cette région encore pauvre, mais possédant d'abondantes ressources naturelles.

Le district de Barchuk (Bachu en chinois) est situé à l'est de la ville de Kashgar, qui est également une préfecture plusieurs fois théâtre de heurts sanglants ces dernières années. Des violences y avaient ainsi fait 20 morts en février 2012.

Les régions de Kashgar et de Hotan avaient aussi connu des troubles fin juillet et début août 2011, à la suite desquels Pékin avait envoyé une brigade d'élite de la police antiterroriste. Les attaques officiellement attribuées à des Ouïghours et les ripostes de la police avaient fait plus de 20 morts.

Des violences bien plus meurtrières avaient éclaté au Xinjiang en juillet 2009. Près de 200 personnes avaient été tuées et plus de 1.600 personnes blessées à Urumqi, capitale de la région autonome.


http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20 ... jiang.html
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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l'histoire se répète...

Messagepar laoshi » 25 Avr 2013, 07:39

L'histoire se répète, malheureusement ! De violentes émeutes ont déjà eu lieu à maintes reprises au Xinjiang... et la répression a toujorus été la réponse des autorités chinoises.
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violence et répression au Xinjiang

Messagepar laoshi » 30 Avr 2013, 12:35

Notre ami ZhenZooNaiCha vient de faire un voyage au Xinjiang, où les tensions avec Pékin ne cessent de se renforcer. Si j'en crois les impressions qu'il a eu la gentillesse de me communiquer en avant-première, ces tensions sont palpables, ne serait-ce que dans le refus des habitants de parler chinois... Les événements récents, et la répression qui s'en est suivie, témoignent de cette dangereuse escalade.

Stéphane Lagarde, correspondant de RFI à Pékin, a écrit:

Chine: 19 «terroristes» supposés interpellés au Xinjiang

Les Ouïghours, musulmans sunnites turcophones de Chine, sont persécutés par Pékin.

La police affirme avoir arrêté 19 personnes et saisi des armes dans la région autonome du Xinjiang, à l’extrême ouest de la Chine. Ces interpellations font suite aux affrontements entre Ouïghours et policiers, qui ont fait 21 morts la semaine dernière. La région, située à la frontière avec le Pakistan et l’Asie centrale, est souvent confrontée à des tensions entre la minorité musulmane turcophone et les Han, l’ethnie majoritaire en Chine. Les autorités chinoises parlent de terrorisme et affirment que ceux qu’elle qualifie « d’agresseurs » préparaient des attentats pour cet été.

Pékin prend très au sérieux les affrontements qui se produisent régulièrement au Xinjiang. C’est donc le vice-ministre de la Sécurité publique et directeur de l’antiterrorisme en personne qui a fait le déplacement lundi matin à Kashgar, où un hommage était rendu aux policiers et aux fonctionnaires municipaux tués dans les échauffourées du 24 avril.

Huit suspects ouïghours sont interrogés depuis une semaine. Mais depuis, d’autres auraient été interpellés dans plusieurs villes, affirme Meng Hongwei. Il s'agit au total de 19 personnes membres de la minorité musulmane turcophone, toutes suspectées d’avoir préparé « des grandes affaires » selon la terminologie officielle. Autrement dit, des attentats dans des endroits publics de cette ville, dernier oasis de la route de la soie avant l’Asie centrale.

La version des autorités contestée

Selon Chine Nouvelle, les affrontements se sont produits alors que des officiels de la région effectuaient une visite de routine dans une famille qui s’est révélée abriter des terroristes supposés. Ces derniers « regardaient régulièrement des vidéos prônant l’extrémisme religieux et le terrorisme (…) Depuis 2012, ils se réunissaient pour se préparer physiquement et perfectionner des techniques meurtrières apprises dans les vidéos. »

Sur les images diffusées par les chaînes locales de la maison où s’est produit le clash la semaine dernière, il ne reste que des murs incendiés et des débris au sol. Des armes et des bombes artisanales ont pourtant été retrouvées au domicile des suspects, poursuit le patron de l’antiterrorisme chinois. Cette version des faits est contestée par les Ouïghours à l’étranger, qui posent la question suivante : si la famille visitée par les officiels n’avait a priori rien à se reprocher, pourquoi une telle perquisition ?
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Re: Flambée de violences au Xinjiang

Messagepar laoshi » 27 Juin 2013, 16:16

Nouvelles violences au Xinjiang. 27 morts. L'engrenage émeutes/répression continue

L'Express a écrit: Chine: des émeutes font 27 morts au Xinjiang

Ces nouveaux heurts meurtriers interviennent après que des affrontements armés ont fait 21 morts à la mi-avril entre des membres de la minorité ouïghoure, la population turcophone musulmane du Xinjiang, et des policiers.

Le Xinjiang est régulièrement secoué par des troubles en raison de fortes tensions entre Hans, l'ethnie ultra-majoritaire en Chine, et Ouïghours

De nouvelles émeutes ont fait 27 morts ce mercredi dans la région chinoise à majorité musulmane du Xinjiang, a rapporté l'agence Chine nouvelle.

Dix-sept personnes ont été tuées -neuf policiers et vigiles ainsi que huit civils- avant que la police ouvre le feu et tue 10 émeutiers, a rapporté un responsable sous couvert de l'anonymat à l'agence officielle chinoise.

Ces nouveaux heurts meurtriers interviennent après que des affrontements armés ont fait 21 morts, dont six policiers, à la mi-avril entre des "séparatistes" de la minorité ouïghoure, la population turcophone musulmane du Xinjiang, et des policiers, selon la version officielle chinoise.

Selon Chine Nouvelle, vers 6H mercredi, "des émeutiers armés de couteaux ont attaqué les postes de police et le bâtiment du gouvernement local" de la ville de Lukqun, située à environ 250 km au sud-est de la capitale régionale Urumqi et non loin de l'oasis de Turpan.

Inégalités et répression religieuse

Le Xinjiang est régulièrement secoué par des troubles en raison de fortes tensions entre Hans, l'ethnie ultra-majoritaire en Chine, et Ouïghours, invariablement accusés de "terrorisme" ou de "séparatisme" par les autorités.

Mais des groupes Ouïghours en exil rejettent ces accusations de terrorisme et rendent les inégalités et la répression religieuse responsables des troubles.

Les plus graves affrontements entre Hans et Ouïghours se sont produits en juillet 2009 à Urumqi, la capitale de la région, faisant environ 200 morts. Les autorités ont renforcé le déploiement de forces de sécurité chinoises dans une région déjà très militarisée.

"La répression incessante et la provocation expliquent les heurts", a réagi mercredi après la dernière tuerie le porte-parole en exil du Congrès ouïghour mondial, Dilxat Rexit.

La moitié des procès pour "atteinte à la sécurité de l'Etat" de Chine

Le Xinjiang a concentré lui seul l'an dernier plus de la moitié des procès pour "atteinte à la sécurité de l'Etat", alors qu'il n'héberge que moins de 2% de la population chinoise, selon la fondation Duihua (Dialogue), basée aux Etats-Unis.

Cette organisation spécialisée dans l'aspect juridique des droits de l'Homme en Chine considère qu'il existe une "discrimination ethnique" à l'encontre des Ouïghours en Chine.

Selon les chiffres officiels, le Xinjiang compte 46% de Ouïghours et 39% de Hans, le reste de la population appartenant à d'autres minorités comme les Kazakhs, les Kirghizes, les Tadjiks ou encore les Mongols.

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Re: Flambée de violences au Xinjiang

Messagepar laoshi » 27 Juin 2013, 21:21

L'article de Libération est plus détaillé que celui de L'Express , le voici :

Philippe Grangereau, dans Libération a écrit:
En Chine, le Xinjiang théâtre de violences sans fin
Vingt-sept personnes ont été tuées mercredi dans l’attaque au couteau d’un commissariat et de bâtiments officiels chinois par des assaillants présumés ouïghours. Turcophones et musulmans, les Ouïghours constituent 46% de la population du Xinjiang, région autrefois connue sous le nom de Turkestan chinois. Elle est le théâtre depuis 2009 de nombreux attentats et affrontements ethniques entre les colons han (Chinois de souche) et les autochtones ouïghours. Des photos de l’attaque sont apparues ce jeudi sur les microblogs chinois.

Que s’est-il passé?

Vingt-sept personnes ont été tuées dans ces violences qui se sont déroulées mercredi dans le village de Lukeqin, non loin de la ville touristique de Turfan. Selon la version de l’agence Chine Nouvelle, «une foule d’émeutiers armés de couteaux» a attaqué les bâtiments officiels peu avant l’aube. Neuf policiers et huit autres personnes ont été poignardés. Les policiers chinois auraient alors ouvert le feu et tué 10 des assaillants. Les autorités n’ont pas précisé ni le nombre ni l’ethnie des attaquants, ni si ces derniers s’étaient emparés des armes du commissariat.

Quels sont les précédents?

A la mi-avril, des affrontements armés avaient déjà fait 21 morts dans la localité de Serikbuya, près de Kashgar. Selon Pékin, des «terroristes» avaient dans un premier temps tué 15 policiers et agents municipaux; dans un second temps, la police a contre-attaqué, tuant six «terroristes», tous Ouïghours. En juillet 2011, les colons hans avaient été la cible de trois attentats qui ont fait 40 morts. Un commissariat avait été attaqué, là encore au couteau.

Les attentats n’ont cessé de se multiplier depuis les émeutes ethniques d’Urumqi, durant l’été 2009, qui se sont soldées par 200 morts, principalement des Hans. La vague d’exécutions de Ouïghours qui a suivi n’a fait qu’ajouter de l’huile sur le feu.

Pourquoi cette répétition de violences?

Les autorités chinoises blâment le plus souvent «des groupes terroristes islamistes» qui s’entraîneraient au Pakistan, pays limitrophe du Xinjiang. Les Ouïghours y voient plutôt des actes de résistance contre la migration massive Han, et la politique chinoise de marginalisation de leur culture millénaire. Du primaire jusqu’au cycle universitaire, l’enseignement en langue ouïghoure est proscrit depuis plusieurs années. Des dizaines de milliers d’enseignants locaux ont été licenciés. Les fonctionnaires ne peuvent ni porter la barbe ni la moustache et toute activité religieuse leur est interdite. Pour les étudiants, observer le ramadan vaut une expulsion immédiate. Les Ouïghours, exemptés de la politique de l’enfant unique il y a dix ans encore, ne sont plus autorisés à avoir plus que deux enfants, parfois trois dans les zones rurales. La grande majorité des postes de responsabilité naguère occupé par des Ouïghours sont aujourd’hui presque tous tenus par des Hans.
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Démonstration de force à Urumqi

Messagepar laoshi » 30 Juin 2013, 07:18

Les autorités chinoises ont décidé de frapper les esprits : la démonstration de force que les unités militaires viennent de faire à Urumqi a de quoi désamorcer toute velléité de manifestation à la veille de l'anniversaire des émeutes de 2009. On peut voir quelques images de cette parade impressionnante dans une vidéo de Yahoo.

La Presse C.A., citant l'AFP a écrit:Chine : démonstration de force militaire à Urumqi, capitale du Xinjiang

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Les unités militaires mobilisées samedi à Urumqi pour cet exercice semblaient être composées principalement d'unités de la Police armée, une unité paramilitaire équivalant à une gendarmerie et disposant d'équipements lourds.

Agence France-Presse
URUMQI

À moins d'une semaine de l'anniversaire des émeutes d'Urumqi, les autorités chinoises ont organisé samedi une impressionnante démonstration de force militaire dans la capitale du Xinjiang, l'immense région du Nord-ouest chinois ensanglantée cette semaine par de nouveaux affrontements entre Chinois de souche et Ouïghours turcophones, a constaté l'AFP.

À la surprise générale de la population, des milliers d'hommes en armes, casqués et en tenue de camouflage ont soudain verrouillé vers 19 h (11 h GMT) le centre d'Urumqi, appuyés par plus de cent véhicules blindés équipés de mitrailleuses lourdes, bloquant l'accès à la place centrale, la «Place du peuple», sur laquelle s'est déroulé un exercice. «Je n'avais jamais vu une chose pareille», a déclaré un habitant de la ville, distante de quelque 3000 km de Pékin, dans l'ouest de la Chine.
La démonstration de force a eu lieu à l'approche de l'anniversaire des émeutes, déclenchées le 5 juillet, à caractère ethnique entre Chinois de souche et Ouïghours, la population turcophone du Xinjiang, qui avaient fait quelque 200 morts en 2009 à Urumqi, les incidents les plus sanglants au Xinjiang depuis la révolution culturelle (1966-76). Elle intervient au terme d'une semaine de violences meurtrières au Xinjiang, où une attaque qualifiée de «terroriste» par les autorités chinoises a fait mercredi 35 morts à Lukqiu, à 250 km au sud-est d'Urumqi, suivie vendredi d'une émeute à Hotan, à quelque 1.500 km au sud-ouest de la capitale régionale, selon la presse officielle et Radio Free Asia, une radio financée par le gouvernement américain. Les unités militaires mobilisées samedi à Urumqi pour cet exercice semblaient être composées principalement d'unités de la Police armée, une unité paramilitaire équivalant à une gendarmerie et disposant d'équipements lourds, difficile à distinguer de l'Armée populaire de libération (APL). Les hommes de plusieurs unités avaient des équipements antiémeutes.
Des milliers de badauds se sont massés aux abords de cette place d'Urumqi, agglomération de plus de deux millions d'habitants nettement divisée entre ses parties chinoise et ouïghoure -, tentant d'apercevoir les militaires à l'exercice, dont les effectifs étaient évalués à plusieurs milliers. La foule a pu entendre la clameur de leurs slogans martiaux scandés à pleins poumons, sans pouvoir les voir. Nombre d'habitants se sont interrogés sur les raisons de cette démonstration de force, qui s'est terminée peu après 20 h 30 (12 h 30 GMT).
«Le gouvernement régional se prépare en vue de répondre à toute éventualité à l'approche du quatrième anniversaire» des émeutes, avait annoncé vendredi le quotidien officiel Global Times. Toutefois, dans les rues des quartiers ouïghours d'Urumqi, en dehors des nombreuses patrouilles de policiers, aucun signe de nervosité particulière de la population n'était décelable, ont constaté un photographe et une vidéaste de l'AFP. Urumqi est une cité où les Ouïghours sont désormais minoritaires en raison de la pression démographique chinoise.
À Hotan vendredi, plus de cent émeutiers, qualifiés de «terroristes», sont descendus en ville, «attaquant de nombreuses personnes avec des armes après s'être rassemblés sur des lieux de culte», selon le Global Times de samedi.
Radio Free Asia a annoncé que la police avait tiré sur les émeutiers et «fait au moins deux morts et un blessé», mais le site internet officiel chinois Tianshan Web a affirmé pour sa part qu'aucun civil n'avait été blessé ni tué.
Les «terroristes, conduisant des motos, ont utilisé des couteaux comme armes et attaqué un commissariat de police», a ajouté le Global Times, assurant que la situation est maintenant «sous contrôle».
Selon Radio Free Asia, les Ouighours se sont insurgés contre la police qui s'était «introduite en force dans une mosquée et l'avait encerclée» pendant un office la semaine dernière.
À Lukqiu mercredi, une foule d'émeutiers armés de couteaux a attaqué à l'aube les postes de police et les autres bâtiments officiels, selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle.
Le bilan est de 35 morts, dont 11 émeutiers abattus, a écrit l'agence, mais Radio Free Asia a fait état jeudi d'un bilan plus lourd encore de 46 morts, citant des responsables et des habitants sur place.
À Urumqi, le 5 juillet 2009 et les trois jours suivants, des émeutes d'une rare violence, accompagnées de scènes de lynchage, avaient vu s'affronter la population ouïghoure aux Chinois Han «de souche».
Les Han, arrivés par millions ces dernières décennies dans la région, sont à l'origine d'un sentiment de marginalisation des autochtones, le plus souvent musulmans.
Selon les chiffres officiels, 46% des habitants du Xinjiang sont des Ouïghours, soit une dizaine de millions, et 39% des Han, l'ethnie dominante chinoise.
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Re: Flambée de violences au Xinjiang

Messagepar mandarine » 30 Juin 2013, 07:43

Nous étions simultanément sur le même sujet...
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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un complot de l'Oncle Sam...

Messagepar laoshi » 01 Juil 2013, 21:34

Comme d'habitude, Pékin voit une ingérence étrangère derrière les émeutes du Xinjiang. Ce n'est pas sa politique qui suscite la résistance des Ouïghours mais c'est Washington qui instrumentalise en sous-main les "terroristes" pour déstabiliser le PCC. Dans ce contexte, la tourmente de l'affaire Snowden est pain béni pour le pouvoir chinois...

La Presse CA a écrit:Chine: les violences au Xinjiang dues au «terrorisme»

Les violences au Xinjiang ne sont pas dues à un «conflit ethnique» entre Ouïghours musulmans et «Hans», les Chinois de souche, mais au «terrorisme», a affirmé lundi en chœur la presse officielle chinoise, accusant les États-Unis et désignant une filière qui serait liée à l'opposition syrienne.

À la suite des sanglants incidents de la semaine dernière, le Bureau politique du Parti communiste chinois (PCC), sous la direction du président Xi Jinping, a dépêché un haut dirigeant, Yu Zhengsheng, à Urumqi, capitale du Xinjiang, où il a annoncé un tour de vis sécuritaire dans cette région du nord-ouest à dominante musulmane.

«Nous allons prendre des mesures renforcées pour réprimer les groupes terroristes», a déclaré ce membre du comité permanent du Bureau politique, cité par le China Daily, devant les responsables du PCC du Xinjiang.

Il s'exprimait à l'approche de l'anniversaire le 5 juillet des plus violentes émeutes entre Hans et Ouïghours, survenues à Urumqi en 2009, qui avaient fait officiellement 197 morts.

Lundi, la situation y était calme lundi, mais des patrouilles de la Police armée étaient visibles tous les 100 mètres, notamment autour du grand bazar de la ville, ont constaté des reporters de l'AFP.

Un commentaire non signé du Quotidien du Peuple, organe du PCC, a violemment attaqué les États-Unis, accusés de «conspirer pour orienter les calamiteuses activités terroristes vers la Chine» et de pratiquer un «double langage sur la question du contre-terrorisme, équivalent à de l'indulgence» et de la «complicité».

Washington avait fait part vendredi de sa «profonde inquiétude» après les incidents quant à la «discrimination» dont les Ouïghours feraient l'objet.

«Les violents incidents terroristes au Xinjiang ne sont pas une question ethnique ou religieuse», a répliqué le journal, rendant les médias occidentaux responsables des critiques contre la politique chinoise en matière de relations interethniques.

De son côté, le quotidien officiel Global Times, appartenant au Quotidien du peuple, a assuré lundi qu'un de ses reporters «a obtenu récemment l'information exclusive auprès des autorités antiterroristes selon laquelle certains membres de la faction du "Turkestan oriental" (NDLR, nom donné au Xinjiang par les radicaux ouïghours en exil) étaient entrés en Syrie depuis la Turquie et ont participé à des organisations extrémistes, religieuses et terroristes au sein de l'opposition syrienne».

Ces éléments auraient «combattu contre l'armée syrienne», et certains auraient regagné le Xinjiang pour y fomenter des troubles.

Le journal cite le cas d'un homme de 23 ans, répondant au nom de Maimaiti Aili, membre du Mouvement islamique du Turkestan oriental (MITO), arrêté à une date indéterminée, qui aurait avoué que son mouvement l'avait envoyé au Xinjiang pour y commettre des actes de sabotage et y «intensifier la lutte».

La presse chinoise rapportait également l'arrestation d'un nommé Ahmatniyaz Sidiq, également orthographié Ahmetniaz Stek, dernier des auteurs présumés de l'attaque de mercredi à Lukqiu en fuite. Celui-ci aurait mis sur pied une «cellule terroriste» de 17 membres et décidé de lancer l'attaque sur la petite ville, située à 250 km au sud-est d'Urumqi, après l'arrestation d'un de ses membres. Armés de couteaux, ils avaient pris d'assaut les postes de police et les bâtiments officiels, tuant 24 personnes, «dont deux femmes et 16 Ouïghours», selon le China Daily. Onze des assaillants ont été abattus.

Vendredi, une centaine de «terroristes» ouïghours ont provoqué une émeute à Hotan, selon Chine Nouvelle. Le bilan restait inconnu lundi.

En outre, 19 personnes ont été arrêtées dans la région pour avoir «répandu des rumeurs via des SMS et sur l'internet», selon le quotidien.

Dans cette immense région semi-désertique, qui a vu ces dernières décennies affluer des millions de Chinois «Hans», l'ethnie archidominante du pays, les autorités sont confrontées au triple défi du «terrorisme, de l'extrémisme religieux et du séparatisme, à la fois local et à l'étranger», a martelé la presse chinoise en écho au discours officiel.

«Les Ouïghours vivent dans une prison à ciel ouvert», a répondu lundi dans un communiqué le Congrès mondial ouïghour, une organisation dissidente en exil, selon qui leur «résistance» n'a «rien à voir avec le terrorisme».

Le dirigeant chinois envoyé à Urumqi, Yu Zhengsheng, a prévenu les responsables régionaux, réunis sous la houlette du chef du parti du Xinjiang, Zhang Chunxian, qu'ils «devaient être clairement conscients de la nature complexe et grave du combat à long terme contre le séparatisme», assimilé au terrorisme.

Urumqi a été samedi soir le théâtre d'une impressionnante démonstration de force de la part de milliers d'hommes des unités contreinsurrectionnelle de la Police armée chinoise, démonstration qualifiée lundi par la presse officielle de «réunion antiterroriste».
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Où il est toujours question des Ouïghours

Messagepar mandarine » 19 Août 2013, 15:00

Chine: les Ouïghours dénoncent des condamnations à mort «politiques»



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Pékin – La condamnation à mort cette semaine de deux Ouïghours dans la région chinoise du Xinjiang est une «sentence politique», a affirmé le Congrès mondial ouïghour, une organisation exilée représentant ces musulmans turcophones.

Ces condamnations «prouvent que les Ouïghours ne sont pas traités sur un pied d’égalité (avec le reste des Chinois)», a déclaré la présidente de cette organisation Rebiya Kadeer, dans un communiqué envoyé mercredi soir à l’AFP.

Les sentences montrent que «rien ne permet (aux Ouïghours) d’espérer dans un avenir proche une pleine jouissance de leurs droits à la liberté de religion, de culture, de pratique de leur langue, d’expression et d’opinion sous la nouvelle direction chinoise», a ajouté la dissidente ouïghoure en exil.

Les deux condamnés ont été reconnus coupables lundi d’homicides et d’activités terroristes. L’un des deux a également été condamné pour fabrication d’explosifs.

Trois autres hommes se sont vu infliger par ce même tribunal des peines de prison allant de neuf ans de réclusion à la perpétuité.

Les cinq condamnés, qui ont tous – selon les médias officiels chinois – reconnu les faits durant le procès, étaient accusés d’avoir participé au Xinjiang à des violences qui s’étaient soldées en avril par un bilan de 21 morts dont six policiers.

Ils ont aussi fait preuve d’«extrémisme religieux», avait précisé l’agence de presse Chine nouvelle.

Le Congrès mondial ouïghour demande aux autorités chinoises de produire les preuves ayant servi à condamner ces hommes et affirme que leurs aveux ont pu être obtenus par la contrainte, étant donné l’usage fréquent de la torture en Chine.

L’organisation de défense des Ouïghours dénonce enfin des récentes actions des forces de sécurité chinoises ayant visé à empêcher des Ouïghours de célébrer l’Aïd el-Fitr, la fête de fin du ramadan.

Le Xinjiang est régulièrement secoué par des troubles en raison des fortes tensions entre Han (ethnie majoritaire en Chine) et Ouïghours (musulmans turcophones). Les autorités accusent invariablement de «terrorisme» les militants ouïghours.

http://www.algerie360.com/international ... ues%C2%BB/ http://www.algerie360.com/international ... ues%C2%BB/
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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Arrestation du pasteur d’une « Eglise domestique »

Messagepar mandarine » 19 Août 2013, 15:43

Le 15 Août concerne surtout les catholiques ,
mais là , les protestants ont été visés.

Je trouve curieux l'appellation "Eglise Domestique".



Il était une fois... une foi qui se décline sous plusieurs couleurs
Jeudi, 15 Août 2013 02:08

Arrestation du pasteur d’une « Eglise domestique » dans le Xinjiang

Le 4 août dernier, la police a arrêté à Urumqi, capitale de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, le pasteur de la Muen Church, Tan Wen, et ordonné à sa communauté de cesser de se réunir sous peine de « devoir en subir les conséquences »

----------------

Les forces de l’ordre sont intervenues lors de l’office dominical du matin auquel assistaient plusieurs dizaines de fidèles. Selon les témoins interrogés par l’organisation China Aid qui rapporte les faits le 5 août, plus d’une vingtaine de policiers ont forcé les portes du lieu de réunion de la Muen Church, dimanche 4 août à 9 h 30 du matin. Se réclamant du Bureau de la Sécurité publique d’Urumqi (district de Shayibake) ainsi que du commissariat de Xishan, ils n’ont cependant présenté ni mandat ni document officiel justifiant leur intervention.

Après avoir interrompu l’office, les policiers ont interpellé le pasteur et confisqué toutes les bibles ainsi que les recueils de chants et de prières des fidèles. Ces derniers ont tenté alors de bloquer la porte pour empêcher les forces de l’ordre d’emmener leur pasteur et ont demandé les raisons de son arrestation. Les policiers leur ont rétorqué qu’il leur était interdit de se réunir pour prier et qu’ils seraient eux aussi arrêtés s’ils persistaient dans leurs « activités illégales ».

Selon l’agence AsiaNews qui relaye l’information ce 9 août, après avoir été emmené au poste de police de Xishan, Tan Wen a ensuite été transféré dans un centre de détention où il devrait rester encore une quinzaine de jours.

Il s’agit de la seconde interpellation du leader protestant en moins de deux mois. Les sources locales la soupçonnent d’avoir été ordonnée en représailles de la plainte que le pasteur vient de déposer à l’encontre du Bureau de la Sécurité publique d’Urumqi.

Le 22 juillet dernier, China Aid rapportait les circonstances de la première incarcération de Tan Wen, à la suite de laquelle ce dernier avait porté plainte pour « détention arbitraire, violation du droit à la liberté religieuse et du droit de propriété ». La Muen Church avait également déposé un recours auprès de l’administration publique d’Urumqi, lui demandant de reconsidérer l’interdiction « infondée » qui lui était faite de réunir ses fidèles.

Le dimanche 9 juin dernier, alors que Tan Wen officiait dans une maison privée du district de Shayibake devant une assistance essentiellement constituée de personnes âgées, trois hommes et deux femmes avaient fait brutalement irruption en hurlant : « Votre réunion est illégale : que personne ne bouge ! ». Comme aucun des perturbateurs ne portait d’uniforme ou ne présentait de papiers officiels, certains fidèles avaient d’abord cru qu’il s’agissait d’un hold-up.

Tout en refusant d’apporter une quelconque preuve de leur identité, les cinq policiers en civil avaient cependant procédé à un interrogatoire des fidèles de plus d’une heure, menaçant les plus jeunes de les emmener au poste de police pour les questionner davantage. Finalement, Tan Wen avait écopé d’une peine de dix jours d’emprisonnement et d’une amende de 500 yuans.

Dans ce même rapport de juillet, China Aid relatait également deux autres ‘raids’ policiers effectués au sein d’Eglises domestiques d’Urumqi. L’un d’entre eux concernait une certaine Sr Lu Xia qui, dimanche 23 juin dernier, assistait à la réunion de prière d’une Eglise domestique, toujours dans le district de Shayibake à Urumqi. Des policiers du Bureau de sécurité publique avaient brusquement interrompu l’office et, sans présenter de papiers officiels, l’avaient arrêtée et conduite en détention pour cinq jours.

Plus récemment, des officiers en civil du Bureau de la Sécurité publique avaient investi le domicile de Sr Zhu Jinfeng à Urumqi, où s’étaient réunis plusieurs croyants pour une étude biblique dominicale. Utilisant les mêmes procédés que dans les affaires précédentes, les policiers avaient interrompu la séance et condamné Sr Zhu Jinfeng à l’amende de 500 yuans pour « réunion illicite ».

La région autonome ouïgoure du Xinjiang, située dans l’extrême nord-ouest de la Chine subit actuellement une vague de persécution particulièrement violente à l’encontre des « Eglises domestiques », un terme qui regroupe les communautés non affiliées au Mouvement des trois autonomies, l’organisation officielle chapeautant les communautés protestantes en Chine. Arrestations, confiscations de biens et autres mesures coercitives menées par les autorités locales se sont multipliées ces derniers mois, proportionnellement au développement de ces communautés chrétiennes non homologuées que China Aid estime regrouper aujourd’hui plus de 80 millions de fidèles.

Source : Eglises d’Asie (EDA)

Eglises d’Asie (EDA) est l’agence d’information de la Société des Missions Etrangères de Paris (http://www.mepasie.org/). Constituée d’une équipe de journalistes laïcs et religieux spécialisés dans les questions religieuses en Asie, elle s’est donné pour but de : - diffuser des dépêches journalières sur l’actualité du monde religieux et des Eglises chrétiennes en Asie, - être un pôle d’information et de documentation pour les journalistes, les professionnels et les spécialistes de l’Asie.


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Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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