le "cancer" des "rumeurs toxiques"

le "cancer" des "rumeurs toxiques"

Messagepar laoshi » 03 Sep 2011, 10:25

Pour les Chinois épris de liberté, Internet est avant tout un formidable outil d'information alternatif comme en témoignent les tentatives désespérées du régime pour le censurer. En Chine, c'est Internet qui permet de dénoncer la censure et d'échanger les informations que le régime voudrait étouffer ; ma petite correspondante chinoise a su ainsi, le jour même, que le prix Nobel avait été décerné à Liu Xiaobo et que la femme de celui-ci était assignée à résidence, elle y a appris aussi l'existence de Tintin chez les Soviets, une BD encore aujourd'hui interdite en Chine. Je n'ai pu encore parler avec elle de la Révolution du jasmin, en Tunisie et ailleurs, ni des promenades du même nom étouffées dans l'oeuf en Chine, mais je pense qu'en effet les jeunes sont tout à fait capables de contourner la Grande Muraille électronique.

Celle-ci reste malgré tout en place : lorsque j'ai voulu parler, par MSN, à ma jeune amie, de la blague de Xiaoming, blague inoffensive que nous avait racontée sur CI Tong Zi, mon clavier a été immédiatement bloqué : je pouvais continuer à lire ses messages, elle ne pouvait plus lire les miens (mais nous pouvions continuer à nous parler même si cela refroidit évidemment l'atmosphère !...).

Je remarque aussi qu'elle n'a pas reçu le Germinal de Claude Berry que je lui avais envoyé en cadeau pour Chunjie (je commence vraiment à me demander s'il ne s'agit pas d'un acte de censure) mais que rien ne pourrait l'empêcher de lire le livre de Zola sur internet.

Mais la censure n'est pas le seul moyen dont dispose le pouvoir pour exorciser le danger du Web : les propagandistes de la toile utilisent pour vanter la politique du Parti exactement les mêmes méthodes que certains sites commerciaux, chez nous, pour vanter de tel ou tel produit : inonder le web de commentaires reprenant plus ou moins habilement la rhétorique officielle pour noyer dans la masse les messages des internautes critiques. On les appelle les "wu mao" (cinq centimes)


Le Monde du 31 août 2011 a écrit:
La Chine veut s'attaquer aux "rumeurs toxiques" sur le Web

L'agence officielle d'information Chine nouvelle a appelé les sites Internet, mardi 30 août, à mettre fin au "cancer" des rumeurs sur la Toile. Cet appel intervient quelques jours après une mise en garde d'un haut responsable du parti communiste et reflète la gêne grandissante du gouvernement face à la montée en puissance des sites de micromessagerie. "Internet est un vecteur important pour les informations sociales, la civilisation et le progrès. Mais les rumeurs vont faire du mal au réseau et sont un cancer dangereux", a indiqué Chine nouvelle dans un commentaire publié en chinois.

"Pour nourrir un Internet sain, nous devons purger le sol sur lequel poussent ces rumeurs", ajoute l'agence officielle. La Chine est le pays au monde qui compte le plus grand nombre d'internautes (485 millions) et s'efforce de contrôler la Toile en bloquant les contenus, notamment politiques, qu'elle juge incorrects.

DES MESURES CONTRE LES PIRATES INFORMATIQUES

Mais l'engouement pour des sites comme Weibo, un service de micromessagerie, similaire à Twitter – interdit en Chine –, a mis en lumière la difficulté pour les autorités de tout surveiller. Près de 200 millions de Chinois utiliseraient ce type de service, soit 209 % de plus qu'à la fin de l'année dernière, selon les statistiques du Centre chinois d'information sur Internet.

Le rôle des réseaux sociaux en Chine a notamment été mis en évidence après un accident de train meurtrier en juillet, qui a fait quarante morts. Les utilisateurs de Weibo ont envoyé des millions de messages critiquant les réactions des autorités à cette catastrophe.

Les autorités chinoises ont également annoncé qu'elles allaient durcir les mesures à l'encontre des pirates informatiques. A partir du 1er septembre, toute personne "détenant, achetant ou vendant des données obtenues illégalement sera passible de peines criminelles", précise Chine nouvelle
laoshi
Avatar de l’utilisateur
laoshi
Administrateur
 
Messages: 3912
Inscrit le: 06 Juil 2011, 06:23

les wu mao à la rescousse

Messagepar laoshi » 03 Sep 2011, 12:46

Pascale Trouillaud, Agence France-Presse (Pékin) et Cyberpress 12 mai 2011 a écrit:
Chine: Les «commentateurs du net» sèment la bonne parole



La Chine, qui emploie une armée de «policiers du net» pour censurer la Toile, utilise par ailleurs des bataillons de «commentateurs du net», sorte de pigistes de la propagande qui y sèment subrepticement la bonne parole, de manière de plus en plus habile.

Avec bientôt un demi-milliard d'internautes chinois, dont plus de 300 millions de blogueurs, la Toile représente une formidable caisse de résonnance. Ce qui n'a pas échappé au Parti communiste, très attentif aux débats qui s'élèvent du net malgré la censure.

De manière anonyme ou sous pseudonyme, des intermittents de la propagande disséminent sur l'internet la pensée du régime à parti unique. La plupart du temps contre rémunération.

Qui sont ces petites mains, combien sont-ils à s'infiltrer dans les blogues, forums et microblogues des grands portails Sina, Sohu, Tencent, Netease ou sur les sites des journaux?


«Mystère!», dit à l'AFP Jeremy Goldkorn, fondateur du site sur les médias Danwei.org, «ces gens ne parlent pas à la presse, on ne peut que faire des supputations.»

Pour Li Ming, blogueur indépendant, «on peut estimer qu'ils sont au moins des dizaines de milliers».

Ce sont surtout des étudiants, souvent des aspirants au Parti, qui «font une espèce de copier-coller de base comme ils feraient du marketing téléphonique en Occident», dit Renaud de Spens, expert de l'internet chinois.

Il y a aussi des petits fonctionnaires, des employés d'entreprises publiques, des retraités, et même des femmes au foyer.

Le système n'est pas centralisé et «ce sont les provinces, les villes, districts, ou unités de travail qui montent leurs petites armées» de l'internet, ajoute l'expert.

En 2010, la seule province du Gansu a cherché à recruter 650 «commentateurs du net» à plein temps.

Récemment, le secrétaire général d'Amnesty International, Salil Shetty, s'est alarmé de voir des pays comme la Chine «investir des ressources considérables pour créer des réseaux de blogueurs pro-gouvernementaux».

À l'origine, au milieu des années 2000, quand les blogues ont décollé en Chine, il y a eu le «wu mao» («cinq décimes»), celui qui répandait la parole officielle pour 5 centimes d'euro le message -- d'où son sobriquet.

Ensuite sont apparus les «commentateurs du net» («wangluo pinglunyuan»), de bons petits soldats de la Toile un peu plus subtils.

Au lieu de poster des commentaires comme «Vive nos dirigeants,» ou «Vive le Parti», ils se sont mis à fonctionner par thème et à développer des argumentations rationnelles.

Actuellement sur les frappes en Libye - que Pékin désapprouve - ils répandent la thèse de l'hypocrisie de l'Occident qui n'attaquerait ce pays que pour son pétrole.

«Il y a un effet subliminal, ça rentre dans les têtes, même des dissidents», dit M. de Spens, «notamment ce qui fait sens».

Les commentateurs s'activent ces jours-ci tout aussi bien sur l'élimination de Ben Laden, que sur le futur porte-avions chinois, l'égalité des chances à l'école, les scandales alimentaires ou le prix des légumes.

Sur Weibo, le Twitter chinois, ils salissent l'image d'Ai Weiwei, l'artiste contestataire détenu au secret.

L'efficacité du procédé divise les experts.

«Sur les gros sujets, trois jours après la bataille, il n'y a pratiquement que la propagande qui reste», ce qui donne un «faux avis général», remarque Renaud de Spens.

Cependant pour Jeremy Goldkorn, les internautes chinois «ont du jugement» et «ont tendance à ne pas croire tout le monde».

Mais «quand il y a beaucoup de commentaires dans la ligne officielle, il est évidemment plus difficile pour ceux qui sont d'un avis différent de se faire entendre».

Et l'opération peut être à double tranchant: l'internaute pro-gouvernemental sincère est souvent accusé d'être un «wu mao».

Une véritable insulte, synonyme de «vendu».

laoshi
Avatar de l’utilisateur
laoshi
Administrateur
 
Messages: 3912
Inscrit le: 06 Juil 2011, 06:23

Re: le "cancer" des "rumeurs toxiques"

Messagepar mandarine » 29 Sep 2011, 18:51

oui laoshi , vous êtes "pistée"
moi aussi , j'ai subi des "brimades " sur internet : blocages , cheval de troie , j'en suis arrivée à ne plus vouloir utiliser en france ,l'ordinateur portable que j'avais en chine , j'ai toujours une appréhension quand je m'en sers,
je sais que ma réaction vis à vis de Daweide vient de ce que j'ai subi en tracasseries diverses pendant 4 années sur le net ,
j'ai été privée de contacts avec ma famille des USA et du canada , avec mon fils en france et de ça , j'en veux encore à ces fameux contrôleur du web chinois à qui j'envoyais des messages d'exaspération (ça se débloquait momentanément apres cela , mais le contrôleur suivant prenait son poste et ça recommençait
je m'en suis plainte durant des mois au staff de notre immeuble , personne n'a soufflé mot , tous devaient savoir pourquoi , ce sont les autres expat qui m'ont informée des contrôles de nos PC sur certains quartiers de shanghai
au fait , je n'ai pas reçu la lettre de CI ce matin !
le forum de CI est toujours aussi triste ! où sont les belles envolées de notre temps !j'en regretterais presque Michelem !
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
Avatar de l’utilisateur
mandarine
 
Messages: 1848
Inscrit le: 08 Juil 2011, 21:44
Localisation: reims

mater internet à tout prix !

Messagepar laoshi » 24 Jan 2012, 17:26

Les dirigeants chinois ont retenu les leçons des révolutions arabes ; ils ont compris qu'il fallait impérativement muserler les réseaux sociaux si l'on voulait continuer à régner sans partage. C'est ce qu'explique Nicolas Bequelin au Monde

Le Monde a écrit:"Une logique de reprise en main de l'expression critique sur le Net"

Entretien avec Nicholas Bequelin, division Asie de Human Rights Watch. Il revient sur le durcissement par les autorités chinoises du contrôle des dissidents.

Comment expliquer le tour de vis actuel des autorités chinoises, avec les menaces à l'encontre de Hu Jia et de Ai Weiwei, la mise en examen de Zhu Yufu et le départ vers les Etats-Unis de Yu Jie ?

Chacun des cas mentionnés a sa dynamique propre, mais ensemble ils traduisent la volonté ferme des autorités chinoises de nier aux dissidents la possibilité d'acquérir une influence à travers Internet et les réseaux sociaux. La leçon que Pékin a tiré des soulèvements populaires en Afrique du nord et au Proche-Orient est que ces derniers constituent une menace encore plus grande que préalablement envisagé, parce qu'ils peuvent sui generis créer de larges mouvement sociaux.

En réponse, le gouvernement a lancé à partir de février 2011 une très vaste campagne de répression visant à expulser les critiques les plus fortes de la blogosphère chinoise. C'est cette campagne dont Ai Weiwei a fini par faire les frais avec son arrestation puis sa mise sous contrôle judiciaire sous prétexte de fraude fiscale. De nombreux avocats des droits de l'homme et critiques du gouvernement, comme Yu Jie, ont été placés en détention secrète, torturés et se sont vu intimer de cesser leurs activités. Cette technique extra-légale brutale a porté ses fruits, avec un recul très marqué de l'activisme sur internet des cercles les plus critiques du gouvernement. Les dissidents historiques, comme Chen Xi, Chen Wei, ou maintenant Zhu Yufu paient un prix très lourd avec des condamnations et des inculpations pour crime contre la sécurité nationale pour des essais publiés sur Internet. L'obligation d'enregistrement sous nom propre des utilisateurs des services de microblogging weibo, tout autant que l'avertissement donné à Hu Jia de cesser de s'exprimer – pourtant très prudemment – sur Twitter font partie de cette même logique de reprise en main de l'expression critique sur le net.

L'approche de la réunion annuelle en mars de l'Assemblée nationale populaire (ANP) et la perspective de la transition de l'équipe dirigeante en 2012, avec le XVIIIe congrès du parti communiste chinois à l'automne, conduiront sans doute à la poursuite de ces efforts de contrôle tout au long de l'année.

Dans le même temps, on voit le meneur des "indignés de Wukan", dans le sud du pays, être nommé chef du parti local dans l'attente d'élections. Comment comprendre des prises de décision aussi paradoxales ?

L'annonce de cette nomination au poste du secrétaire du parti communiste de Wukan [de Lin Zulian] est très surprenante et reflète sans doute une décision théâtrale à des fins politiques de la part de Wang Yang, l'ambitieux secrétaire du parti du Guangdong (sud de la Chine), qui cultive ainsi sa veine populiste "proche du peuple". C'est un pari risqué, car, en admettant le bien-fondé de la révolte de Wukan, il risque d'encourager d'autres foyers de protestation, comme le montre la manifestation mardi de villageois de Wanggang (également situé dans le Guangdong). Ceux-ci ont menacé de créer "un autre Wukan" si leurs dirigeants locaux, qu'ils accusent également de confiscations illégales de terres, n'étaient pas remplacés.

Propos recueillis par François Bougon
laoshi
Avatar de l’utilisateur
laoshi
Administrateur
 
Messages: 3912
Inscrit le: 06 Juil 2011, 06:23

traitement de choc contre le "cancer" des "rumeurs toxiques"

Messagepar laoshi » 31 Mars 2012, 11:20

Les cyberactivistes réagissent avec courage au nouveau tour de vis que vient encore de subir internet en Chine. Comme le dit Peng Xiaoyun, se taire aujourd'hui, quand le pouvoir s'attaque à la liberté d'expression sur internet, c'est être assuré de se taire encore et encore, et de fermer les yeux sur le pire.
Il semble que l'affaire Bo Xilai/Wang Lijun ne soit pas étrangère à la nervosité des champions de "l'harmonie" !


Sébastien Blanc, de l'AFP a écrit:
Chine: brutal raidissement contre l'internet


La Chine a annoncé samedi d'importantes restrictions d'utilisation des microblogs, la fermeture de plusieurs sites internet et l'arrestation de personnes accusées d'être à l'origine de "rumeurs" de coup d'Etat à Pékin.

Ce durcissement brutal intervient 15 jours après le limogeage du responsable charismatique Bo Xilai, un coup de tonnerre politique qui a brisé l'image d'unité que souhaite donner le Parti communiste chinois. L'événement a alimenté toutes les spéculations sur la Toile.

Les deux principaux services de microblogs chinois, Sina Weibo et Tencent QQ, ont suspendu samedi la possibilité pour les internautes de mettre en ligne des commentaires, officiellement afin de lutter contre les "rumeurs nuisibles".

Les deux géants ont affirmé que cette mesure resterait en vigueur jusqu'au 3 avril, alors que les autorités montrent une nervosité croissante face au flot de critiques véhiculées par les microblogs. Ces messages en maximum 140 idéogrammes sont très populaires chez les Chinois pour se plaindre d'abus ou dénoncer des scandales. Selon les observateurs ils jouent un rôle crucial pour façonner l'opinion publique.

"Les rumeurs et les informations illégales et nuisibles propagées par microblog ont eu des mauvaises répercussions sociales", a justifié Tencent. "Les commentaires contiennent une vaste quantité d'informations nuisibles. Il est nécessaire de procéder à un nettoyage", a insisté ce poids lourd des réseaux sociaux, de la messagerie instantanée et du microblogging en Chine.

"Du 31 mars 08H00 au 3 avril 08H00 la fonction commentaire de Weibo sera temporairement suspendue", a de son côté indiqué Sina, qui possède le premier service de microblogging du pays, Sina Weibo.

Les internautes chinois, déjà soumis à une censure draconienne qui bloque par exemple Twitter, Facebook et Youtube, n'ont pas tardé à réagir.

"Couper les commentaires de tous les utilisateurs de microblogs est une grave atteinte à la liberté d'expression et cela restera gravé dans l'Histoire", a jugé Lawyer 80, sur weibo.com.

Peng Xiaoyun, un autre cyberactiviste, a appelé ses pairs à se mobiliser en craignant une aggravation de la répression. "Si vous restez silencieux aujourd'hui tandis que les commentaires sont coupés, alors vous continuerez à vous taire demain quand les microblogs seront fermés et tout le monde se taira le jour où vous serez arrêté", a-t-il mis en garde. Peng a précisé qu'il "déménageait" sur Google+. Comme lui d'autres internautes appelaient à quitter les systèmes chinois pour des réseaux sociaux étrangers (Facebook, Twitter), même s'il faut contourner la censure pour les consulter en Chine.

Les autorités chinoises ont par ailleurs imposé la fermeture de 16 sites web et arrêté six personnes pour "création et propagation de rumeurs", a annoncé samedi Chine nouvelle. Selon la police citée par l'agence officielle, on reproche à ces sites d'avoir rapporté "l'entrée à Pékin de véhicules militaires ainsi que des choses qui ne tourneraient pas rond à Pékin".

Toujours d'après la police, un nombre non précisé d'utilisateurs du Net ont été "admonestés et éduqués" pour avoir diffusé ces rumeurs qui, la semaine dernière, ont emballé les forums de discussion.

La Chine, où la presse est muselée par l'Etat, compte plus d'un demi-milliard d'internautes et plus de 300 millions de comptes weibo enregistrés. Les autorités ont ces derniers mois resserré leur étau sur cette vaste communauté.

Depuis le 16 mars, il est théoriquement impossible d'ouvrir un compte de microblog sous un nom d'emprunt, même si cette mesure ne semble pas appliquée de façon systématique.

Le PC chinois, parti unique au pouvoir, a suivi d'un oeil inquiet le printemps arabe, sachant bien le rôle joué par les réseaux sociaux qui ont servi d'outil de mobilisation rapide et anonyme pour les militants pro-démocratie...
laoshi
Avatar de l’utilisateur
laoshi
Administrateur
 
Messages: 3912
Inscrit le: 06 Juil 2011, 06:23

le Wall Street journal au pied du mur

Messagepar laoshi » 05 Août 2013, 08:39

il ne fait pas bon, pour la presse internationale, évoquer les questions qui fâchent Pékin... Le Wall Street Journal, à son tour, est bloqué par la Grande Muraille électronique... C'est ce que nous apprend cet article du Monde mais on ne sait pas quelle est exactement l'information qui a défrisé les censeurs du PCC... Pas question, en tout cas, pour les autorités chinoises de laisser entrer en Chine ce qu'on peut lire sur les murs des rues américaines...

Le Monde du 04.08.2013, a écrit: La Chine censure le "Wall Street Journal"
Le Wall Street Journal est devenu samedi 3 août le troisième média américain bloqué par la "Grande Muraille informatique", un système qui permet aux autorités chinoises d'expurger Internet de contenus qui leur déplaisent.
La version chinoise du site d'information, cn.wsj.com, est désormais totalement inaccessible aux internautes chinois ne disposant pas de techniques de contournement, comme l'indique le site GreatFire.org, qui vérifie tous les mois la disponibilité des sites en Chine. En revanche, la version anglophone du Wall Street Journal est toujours accessible.

TENTATIVES DE PIRATAGE

En juin 2012, l'agence Bloomberg avait subi le même sort, avant le New York Times en octobre. Les deux sites restent à ce jour bloqués par la "Grande muraille", pour avoir publié des reportages mettant en cause l'actuel et l'ancien président chinois, Xi Jinping et Wen Jiabao, et leurs familles.

En début d'année, le WSJ avait déjà été victime de tentatives de piratage émanant de hackers chinois, et a assuré que ces attaques étaient menées dans le but de surveiller ses journalistes de contrôler leur couverture de l'actualité sur place. Les autorités chinoises avaient nié toute implication. Outre la presse, Pékin bloque de nombreux géants du web, comme Google, Facebook ou Twitter.
laoshi
Avatar de l’utilisateur
laoshi
Administrateur
 
Messages: 3912
Inscrit le: 06 Juil 2011, 06:23

Dialogue sur les droits de l'homme à Kunming.

Messagepar mandarine » 05 Août 2013, 10:40

Finalement , rien ne change , même à la suite de la réunion de Kunming (La Chine et les Etats-Unis ont organisé mercredi 31 juillet un dialogue sur les droits de l'homme à Kunming).
Dialogue de sourd mais dialogue tout de même ; la France n'aurait-elle pas eu le courage d'initier une telle rencontre ?
Nous avons nous aussi probablement , à balayer devant notre porte sur ce sujet,mais rien de similaire à ce qui se passe en Chine.

La Chine et les Etats-Unis organisent un dialogue sur les droits de l'homme


La Chine et les Etats-Unis ont organisé mercredi 31 juillet un dialogue sur les droits de l'homme à Kunming, capitale de la province du Yunnan (sud-ouest), selon un communiqué de presse publié vendredi par le ministère chinois des Affaires étrangères.

Les deux parties ont eu des discussions franches, en profondeur, compètes et constructives sur la protection des droits de l'homme et les préoccupations nationales, sur la coopération internationale en matière de droits de l'homme, la justice et les droits de l'homme, la liberté d'expression et la protection des droits de la vie privée, indique le communiqué.

La partie chinoise a introduit les progrès du pays en matière de démocratie et de règle de droit, d'amélioration du niveau de vie de la population, de protection des droits des minorités, de soutien au développement coordonné des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.

La partie américaine a confirmé les progrès chinois quant au développement socio-économique et à la réduction de la pauvreté.

La partie chinoise a souligné que le dialogue sur les droits de l'homme était important pour la construction d'un nouveau type de relations entre les puissances mondiales, tout en appelant les deux parties à traiter efficacement leurs différends et à réaliser des collaborations pragmatiques.

Ce dialogue devrait être guidé par le respect mutuel, l'égalité et la non-interférence mutuelle dans les affaires intérieures, a rappelé la partie chinoise.

La situation des droits de l'homme en Chine est à son plus haut niveau au regard de l'histoire et la Chine est un pays régi par la loi, a assené la partie chinoise, exhortant les Etats-Unis à respecter la souveraineté juridique de la Chine et à cesser de lui faire des remarques pour des cas isolés

La partie chinoise a de plus soulevé la question de la discrimination raciale, du manque de protection des droits des indigènes, de l'utilisation de la torture contre le terrorisme, des conditions de détention désastreuses et autres problèmes concernant directement les Etats-Unis.


http://french.china.org.cn/china/txt/20 ... 615362.htm
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
Avatar de l’utilisateur
mandarine
 
Messages: 1848
Inscrit le: 08 Juil 2011, 21:44
Localisation: reims

"nettoyage" à la chinoise

Messagepar laoshi » 29 Nov 2013, 09:11

Cela a au moins le mérite de la clarté :

clubic a écrit:Censure : la Chine estime avoir "nettoyé" Internet

Le gouvernement chinois estime que le renforcement de la censure et de la traque des rumeurs sur le Web a contribué à « nettoyer » Internet dans le pays. Une situation dont la Chine se félicite. Réputée pour sa politique extrêmement sévère en matière de censure, la Chine estime que ses efforts pour lutter contre les rumeurs et les fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux ont porté leurs fruits.

Le gouvernement chinois n'a jamais caché sa volonté de lutter contre les messages allant à l'encontre de la politique du pays, et notamment contre le parti communiste. Pointée du doigt depuis de nombreuses années, notamment pour le blocage des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter dans la majeure partie du pays, ou la censure des résultats de Google, la démarche est tout à fait normale mais surtout efficace selon le responsable de la régulation d'Internet en Chine, Ren Xianliang : « La lutte contre les rumeurs a reçu une réponse positive, et a été très efficace » estime-t-il.

« Internet est devenu propre. La fréquence des calomnies a diminué, et cela n'a pas eu d'influence sur la diffusion des informations » estime-t-il dans une déclaration publiée par Reuters. Ce qu'il ne précise bien évidemment pas, c'est que des centaines de militants ont été arrêtés dans cette volonté de grand nettoyage, notamment via le site Sina Weibo qui est particulièrement surveillé par les autorités.

Mais la Chine ne compte pas s'arrêter là et désire continuer à renforcer la surveillance d'Internet à l'intérieur de ses frontières, en formant ses propres modérateurs et en travaillant avec des entreprises locales. Par ailleurs, Ren Xianliang réaffirme le droit de la Chine de bloquer des sites Web demandant l'indépendance du Tibet, ou soutenant les mouvements séparatistes de la région de Xinjiang, à l'ouest du pays. « Certains sites de propagande sur le Tibet ou Xinjiang cherchent à diviser notre nation, ou à affaiblir le pouvoir de l'Etat. Cela va à l'encontre de la loi » estime Ren Xianliang. La Chine compte à ce jour 604 millions d'internautes, dont 464 millions de mobinautes.
laoshi
Avatar de l’utilisateur
laoshi
Administrateur
 
Messages: 3912
Inscrit le: 06 Juil 2011, 06:23

Re: le "cancer" des "rumeurs toxiques"

Messagepar mandarine » 29 Nov 2013, 13:44

MODERATEUR :poste peu enviable en Chine si l'on n'est pas la carpette des autorités chinoises.

Terme peu approprié pour la Chine, CENSEUR conviendrait mieux. ;)

Si l'on veut durer sur un site en Chine,mieux vaut s'allier avec le diable,si l'amour-propre et le "qu'en dira-t-on"ne vous étouffent pas...
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
Avatar de l’utilisateur
mandarine
 
Messages: 1848
Inscrit le: 08 Juil 2011, 21:44
Localisation: reims

Re: le "cancer" des "rumeurs toxiques"

Messagepar laoshi » 29 Nov 2013, 17:17

Du temps de Hu Jintao et de la "société d'harmonie", cela s'appelait "harmoniser" ... Quel mot pour dire "censurer"dans le langage du "rêve chinois" de Xi Jinping ? quand on sait que le rêve se construit justement sur le refoulement et la censure des désirs interdits à l'état de veille, on ne peut s'empêcher de penser que l'inconscient a joué un tour pendable au débonnaire successeur de Hu Jintao...
laoshi
Avatar de l’utilisateur
laoshi
Administrateur
 
Messages: 3912
Inscrit le: 06 Juil 2011, 06:23

Suivant

Retour vers l'actualité chinoise

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité

cron