Celle-ci reste malgré tout en place : lorsque j'ai voulu parler, par MSN, à ma jeune amie, de la blague de Xiaoming, blague inoffensive que nous avait racontée sur CI Tong Zi, mon clavier a été immédiatement bloqué : je pouvais continuer à lire ses messages, elle ne pouvait plus lire les miens (mais nous pouvions continuer à nous parler même si cela refroidit évidemment l'atmosphère !...).
Je remarque aussi qu'elle n'a pas reçu le Germinal de Claude Berry que je lui avais envoyé en cadeau pour Chunjie (je commence vraiment à me demander s'il ne s'agit pas d'un acte de censure) mais que rien ne pourrait l'empêcher de lire le livre de Zola sur internet.
Mais la censure n'est pas le seul moyen dont dispose le pouvoir pour exorciser le danger du Web : les propagandistes de la toile utilisent pour vanter la politique du Parti exactement les mêmes méthodes que certains sites commerciaux, chez nous, pour vanter de tel ou tel produit : inonder le web de commentaires reprenant plus ou moins habilement la rhétorique officielle pour noyer dans la masse les messages des internautes critiques. On les appelle les "wu mao" (cinq centimes)
Le Monde du 31 août 2011 a écrit:
La Chine veut s'attaquer aux "rumeurs toxiques" sur le Web
L'agence officielle d'information Chine nouvelle a appelé les sites Internet, mardi 30 août, à mettre fin au "cancer" des rumeurs sur la Toile. Cet appel intervient quelques jours après une mise en garde d'un haut responsable du parti communiste et reflète la gêne grandissante du gouvernement face à la montée en puissance des sites de micromessagerie. "Internet est un vecteur important pour les informations sociales, la civilisation et le progrès. Mais les rumeurs vont faire du mal au réseau et sont un cancer dangereux", a indiqué Chine nouvelle dans un commentaire publié en chinois.
"Pour nourrir un Internet sain, nous devons purger le sol sur lequel poussent ces rumeurs", ajoute l'agence officielle. La Chine est le pays au monde qui compte le plus grand nombre d'internautes (485 millions) et s'efforce de contrôler la Toile en bloquant les contenus, notamment politiques, qu'elle juge incorrects.
DES MESURES CONTRE LES PIRATES INFORMATIQUES
Mais l'engouement pour des sites comme Weibo, un service de micromessagerie, similaire à Twitter – interdit en Chine –, a mis en lumière la difficulté pour les autorités de tout surveiller. Près de 200 millions de Chinois utiliseraient ce type de service, soit 209 % de plus qu'à la fin de l'année dernière, selon les statistiques du Centre chinois d'information sur Internet.
Le rôle des réseaux sociaux en Chine a notamment été mis en évidence après un accident de train meurtrier en juillet, qui a fait quarante morts. Les utilisateurs de Weibo ont envoyé des millions de messages critiquant les réactions des autorités à cette catastrophe.
Les autorités chinoises ont également annoncé qu'elles allaient durcir les mesures à l'encontre des pirates informatiques. A partir du 1er septembre, toute personne "détenant, achetant ou vendant des données obtenues illégalement sera passible de peines criminelles", précise Chine nouvelle