Bon anniversaire, Faustula !

[laoshi]

Ces deux oiseaux en grande conversation, peints par Lang Shining au milieu des fleurs, te souhaitent un bon anniversaire, Faustula !

[Faustula]

Merci, Laoshi, pour cette délicate attention. Je suis particulièrement sensible à cette esthétique qui résonne avec celle des peintures kachō-ga au Japon.

[mandarine]

Bon Anniversaire Faustula

[Faustula]

Merci de vos vœux d’anniversaire, Mandarine, ils me touchent d’autant plus que je ne suis guère assidue sur le forum, au grand dam de laoshi !

Je vais tout vous expliquer : nous sommes arrivées à la Chine, laoshi et moi, en passant par le Japon. Contre toute attente, c’est dans l’œuvre de Zola que nous avons découvert la peinture de fleurs et d’oiseaux, dite kachō-ga ; nous y avons identifié des Hokusai et des Hiroshige, jamais nommés mais minutieusement décrits…


Hokusai


Hiroshige

En poursuivant nos recherches, nous avons appris que ce genre pictural, quasiment inédit en Occident, venait de Chine (laoshi me dit qu’il s’appelle « huaniao hua » en chinois). C’est ainsi que nous avons commencé à explorer la culture chinoise. Laoshi a été beaucoup plus loin que moi dans cette voie en relevant le défi de la langue mais nous gardons, l’une et l’autre, une tendresse particulière pour « cet art si clair et si fin de l’Extrême-Orient » (Zola) qui nous a conduites à la Chine.

[mandarine]

Nul doute,il y a différence entre le dessin chinois et le japonais

Je découvre grâce à vous deux ,cet artiste qui a utilisé pas moins de 64 "noms d'artiste" !

Katsushika Hokusai (葛飾 北斎, Katsushika Hokusai?) (1760-1849), connu plus simplement sous le nom de Hokusai (北斎), ou de son surnom de « Vieux Fou de la peinture », est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires japonais. Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin, Van Gogh et Claude Monet, voire le mouvement artistique appelé japonisme. Il signa parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». Il est parfois vu comme le père du manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près « esquisse spontanée »1.

Ce dessin que vous joignez ,Faustula,est proche des motifs de certains tissus japonais

Quant à Hiroshige,qui lui aussi a utilisé une cinquantaine de noms d'artiste ,je suis surprise d'apprendre qu'il avait "inspiré" (ou été copié ?)
des artistes tels que Van Gogh et Monet , pour notre plus grand bonheur ; je comprends mieux votre admiration pour les oeuvres de Monet .



Votre anniversaire nous a permis cette parenthèse bien agréable,je vous en relercie
je chercherai désormais les oeuvres japonisantes de Van Gogh et Monet lors d'une prochaine exposition et penserai bien à vous deux ,merci

[Faustula]

Merci, Mandarine, pour vos recherches et pour ces images qui nous replongent dans l’univers que nous aimons tant. Si l’inspiration japonisante de certaines toiles célèbres est désormais reconnue, il n’en est pas de même pour l’œuvre littéraire de Zola. Autant le « japonisme » de Proust est célébré, autant celui de Zola est ignoré. Il est vrai qu’il faut le deviner, comme dans les magnifiques descriptions de Paris qu’affectionnait l’écrivain. J’ai retenu un passage dans lequel Zola retrouve, pour peindre la Cité par tous les temps, quelques variantes de la représentation du mont Fuji. Vous reconnaîtrez dans cette « série » « le rideau de pluie » qui figure sur l’une des estampes que vous avez citées.
Le peintre Claude a trouvé sur la butte de Montmartre le nouvel atelier qui convient à l’œuvre grandiose qu’il projette et il revient toujours au paysage de la Cité qui se déploie à ses yeux :
« À toutes les heures, par tous les temps, la Cité se leva devant lui, entre les deux trouées du fleuve. Sous une tombée de neige tardive, il la vit fourrée d'hermine […], se détachant sur un ciel d'ardoise claire. Il la vit, aux premiers soleils, s'essuyer de l'hiver, retrouver une enfance, avec les pousses vertes des grands arbres du terre-plein.
Il la vit, un jour de fin brouillard, se reculer, s'évaporer, légère et tremblante comme un palais des songes. Puis, ce furent des pluies battantes qui la submergeaient, la cachaient derrière l'immense rideau tiré du ciel à la terre ; des orages, dont les éclairs la montraient fauve […] à demi détruite par l'écroulement des grands nuages de cuivre ; des vents qui la balayaient d'une tempête, aiguisant les angles, la découpant sèchement […] dans le bleu pâli de l'air. D'autres fois encore, quand le soleil se brisait en poussière parmi les vapeurs de la Seine, elle baignait au fond de cette clarté diffuse, sans une ombre, également éclairée partout, d'une délicatesse charmante de bijou taillé en plein or fin. Il voulut la voir sous le soleil levant, se dégageant des brumes matinales […] Il voulut la voir à midi, sous le soleil frappant d'aplomb, mangée de clarté crue, décolorée et muette comme une ville morte […] Il voulut la voir sous le soleil à son déclin […] gardant aux arêtes des monuments les franges de braise d'un charbon près de s'éteindre […]"
Je me suis permis quelques coupes….

[mandarine]

J'admire votre érudition et ai l'impression d'être passée à côté de plein de choses jusqu'à présent.
J'ai dévoré les oeuvres de Zola,mais je ne savais pas qu'il était le contemporain de C. Manet ....
En observant bien le portrait de Zola ci-dessous, le Japonisme saute aux yeux mais encore faut-il en avoir été averti ; c'est fait grâce à vous en ce qui me concerne et vous en remercie

En 1868, dans son portrait d’Emile Zola, Manet signale la présence du Japon dans les mileux artistiques et littéraires en plaçant un paravent de style japonais et une estampe près du fondateur du naturalisme. Manet intègre par ailleurs dans ses oeuvres des techniques familières aux artistes de l'ukiyo-e : sujets coupés par les limites du cadre, suppression de l’horizon pour obtenir un plan plat (En bateau, 1874) ou intrusion d’éléments verticaux qui brisent l’unité du plan (Le Chemin de fer, 1873).

http://williams-creations.forumotion.co ... uard-manet