Wang Bing à Beaubourg, par Raymond Delambre

[laoshi]

Je n'ai malheureusement pas eu le temps de voir cette exposition, où Wang Bing exposait ses photographies en marge de la rétrospective de ses films présentée au Centre Pompidou jusqu'au 26 mai.

Wang Bing, qui n'avait jamais exposé ses photos, est photographe de formation. Il a revisité, en images fixes et en noir et blanc, le village des Trois Sœurs du Yunnan, la contrée désolée de L'Homme sans nom et le site du camp qu'il avait filmé dans Le Fossé, en plein désert de Gobi.

Raymond Delambre, dont je vous ai déjà parlé à propos des Trois Soeurs du Yunnan, commente cette exposition pour le plus grand groupe de presse chinois en Europe, dans une interview au centre Pompidou.

[laoshi]

La galerie Paris-Beijing a prolongé l'exposition du Musée Pompidou. On pouvait la voir jusqu'au 7 juin... Oui, je sais, je suis un tout petit peu en retard !

COMMUNIQUE DE PRESSE

Vernissage mardi 29 mars à partir de 18h
Exposition du 29 avril au 7 juin 2014
En collaboration avec le Centre Pompidou
Galerie Paris-Beijing
54, rue du Vertbois, 75003 Paris

La Galerie Paris-Beijing est fière de présenter, pour la première fois dans le monde, le travail photographique du cinéaste chinois Wang Bing.

Internationalement remarqué dès son premier film, l’épopée ouvrière A l’ouest des rails (2004) et devenu célèbre avec la fiction historique Le Fossé (Lion d’or à Venise en 2010), Wang Bing fait du cinéma de l’extrême : durées scandaleuses (jusqu’à 9 heures !), sujets radicaux, esthétique rude des images qui approchent des réalités cruelles avec honnêteté et douceur, jusqu'à l’empathie.

Né en 1967 dans le Shaanxi, province dans le centre de la Chine, Wang Bing a d’abord étudié la photographie à Shenyang avant de suivre de cours de cinéma à Pékin. Très récemment, il a renoué avec cette première passion : entre 2013 et 2014, Wang Bing a réalisé des séries de photographies, en revenant sur les lieux de deux longs métrages antérieurs et au moment du tournage de son tout dernier film, Père et fils.

La Galerie Paris Beijing a eu le plaisir de soutenir l’artiste dans ce projet et de coproduire ses nouveaux travaux, qui seront exposés en partie au Centre Pompidou, où une rétrospective de son travail cinématographique lui est consacrée du 14 avril au 26 mai prochain.

Dans la prolongation de l’évènement et de l’exposition au Centre Pompidou, la Galerie Paris-Beijing montre deux séries de photographies inédites : L’Homme sans nom (2013) et Père et fils (2014).

Pour la première série, Wang Bing est revenu sur les pas de l’héros mutique qu’il avait suivi en 2006 dans la profondeur de la steppe chinoise pour documenter son quotidien en marge de la société. Pour la deuxième série, il a filmé et photographié la vie misérable de Cai, mouleur de pierres, et des ces deux fils dans la banlieue désolée d’une ville perdue dans les montagnes du Yunnan. Le film inédit, Père et fils, sera aussi projeté à la galerie pendant toute la durée de l’exposition.

Wang Bing nous montre un monde et une humanité en ruines, le revers de la médaille de la marche triomphale de la Chine vers la prospérité matérielle : « Il faut montrer les problèmes de la Chine contemporaine », dit-il, « l’hypocrisie de ce système où la croissance économique cache un appauvrissement matériel et spirituel qui touche des millions de personnes ».
Exposition Centre Pompidou

[laoshi]

Voici une photo de Wang Bing en compagnie de Raymond Delambre, qui a eu la gentillesse de me fournir ce cliché : l'extrême jeunesse de ce visage, qui contraste avec la maturité du cinéaste, m'a étonnée ! Elle donne envie d'espérer en la Chine, envers et contre tout ! Un jour, inéluctablement, cette jeunesse-là exigera autre chose que les miettes de la consommation qu'on lui concède, elle exigera la liberté, la vérité et la justice !...

[laoshi]

Je vous signale une vidéo de quelques minutes présentant un panorama de l'œuvre cinématographique et photographique de Wang Bing, commentée par Raymond Delambre, sur un site chinois.