Les rédacteurs d'un catalogue chinois consacré à la Cour des fermages, daté de 1968, a écrit:
Les sculpteurs ont résolument suivi les instructions du Président Mao Zedong recommandant aux artistes et aux écrivains de s'installer au milieu des ouvriers, des paysans et des soldats, pour apprendre auprès d'eux. Ils ont vécu et travaillé dans la cour où étaient prélevés les fermages.
Ils ont passé outre les conventions qui voulaient que les statues soient faites de marbre, de granit, de bronze ou de plâtre et ont adopté la technique de la terre cuite, très prisée des masses populaires chinoises... Ces personnages de terre cuite ne satisfont pas seulement les goûts esthétiques des classes laborieuses, elles sont aussi bien meilleur marché et beaucoup plus rapides à réaliser que les œuvres conventionnelles. La paille et l'argile sont disponibles partout. Avec de telles méthodes, les artistes professionnels et les amateurs, qu'ils souhaitent représenter l'histoire de la Révolution communiste ou refléter la société socialiste contemporaine, peuvent créer et exposer leurs œuvres sur place.
Bien que Mme Mao ait fait l'éloge de cette œuvre, dont on trouve des répliques dans tous les musées chinois ou presque, elle parut à certains manquer d'esprit révolutionnaire pendant la Révolution culturelle ; aussi lui a-t-on ajouté des personnages moins résignés, plus héroïques et brandissant même le petit livre rouge de Mao, ce qui est évidemment un anachronisme : Liu Wencai étant mort en 1949, juste avant que l'Armée Révolutionnaire de Libération n'entre au Sichuan, on voit mal comment les paysans, illettrés qui plus est, auraient pu brandir le catéchisme maoïste.