Personne ne pouvait, mieux que Liu Xiaobo, analyser cette oeuvre singulière et interdite. Je vous propose de la découvrir dans le diaporama que j'ai publié le 15 août sur le site de la pétition pour sa libération
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Voici ce qu'il écrivait le 5 juillet 2017 à sa "petite crevette" [en chinois le mot xiā 虾, "crevette", est pratiquement homonyme de xiá 霞, le prénom de Liu Xia, qui signifie "nuages empourprés"]
Liu Xiaobo, dans sa dernière lettre d'amour du 5 juillet 2017, a écrit:
Les poèmes de ma petite crevette sont la confluence du froid et de l’obscur, tout juste comme le noir et blanc de ses photographies.Le désespoir conjugué au calme absolu devant la souffrance. Des enfants éperdus, des poitrines grandes ouvertes devant un rideau de fumée qui se dissipe. Une folle drapée de noir, peut-être inspirée de la veuve qui fut témoin de la résurrection de Jésus ou de la sorcière de Macbeth. Mais non, ce n’est ni l’une ni l’autre. Ce n’est qu’une brindille isolée, arrachée à la jungle foisonnante de la créativité de ma petite crevette ; une fleur de lotus blanche couverte de poussière sur un sombre horizon, dédiée à l’âme des morts.