Le bouvier et la tisserande

Le bouvier et la tisserande

Messagepar laoshi » 05 Août 2011, 17:49

Voilà une très belle version de cette légende que j'ai traduite à partir d'un recueil destiné aux enfants des écoles. Ceux qui voudront aller plus loin et voudront apprendre à la raconter en chinois pourront la lire et l’entendre en consultant mon atelier d’initiation à la langue chinoise

On raconte qu’il y a bien longtemps, il y avait, dans une famille pauvre, un enfant intelligent, loyal et généreux. Il avait entendu dire par les anciens que, sur le mont Fúniú (1), un bœuf restait couché, il avait donc envie d’aller dans la montagne et de ramener ce bœuf à la corde pour labourer son champ. Un jour, il fit ses adieux à sa famille et, après avoir traversé d’innombrables montagnes, après avoir pataugé dans le cours de mille et un torrents, il vit que ce vieux bœuf était bel et bien couché sur un énorme rocher plat ; l’animal n’avait que la peau sur les os.
L’enfant se prosterna, en faisant sonner sa tête contre la pierre et appela : « oncle buffle ! » puis il invita le vieux bœuf à le suivre…. Le vieux bœuf ouvrit de grands yeux mais il ne fit entendre aucun son et il referma les yeux. Voyant l’air apathique du vieux bœuf, le garçon pensa, dans son for intérieur, qu’il devait avoir faim ; il entreprit donc d’arracher de l’herbe pour la lui donner. Il arrachait de l’herbe et le vieux bœuf la mangeait touffe après touffe, mais c’était sans parvenir à satisfaire sa faim. Et cela se continua ainsi, l’enfant nourrit méthodiquement le vieux bœuf pendant trois jours. Quand le vieux bœuf fut rassasié, il leva la tête et dit : « mon enfant, à l’origine, j’habitais le Ciel et, quand Pán Gǔ (2) sépara le Ciel de la terre pour créer le monde, les cinq céréales n’existaient pas sur terre, j’ai les volées pour en ensemencer la terre, suscitant la colère de Yù Huáng (3), il m’a chassé de la maison céleste à coups de pied et je me suis blessé à la patte en tombant si bien qu’aujourd’hui encore je suis incapable de travailler ; ma blessure, il faudrait la laver avec la rosée de cent fleurs pendant cent jours pour qu’elle guérisse »...
Après l’avoir entendu parler, l’enfant n’était plus du tout pressé de descendre de la montagne. Chaque jour, à l’aube, il allait cueillir cent fleurs et il lavait la blessure du vieux bœuf avec la rosée dont elles étaient couvertes. Quand il avait faim, il mangeait quelques fruits sauvages, quand il avait soif, il buvait quelques gorgées de l’eau des sources de la montagne, et, la nuit, il dormait à côté du vieux bœuf. Cent jours passèrent ; finalement, le vieux bœuf se leva et il suivit l’enfant jusque chez lui. Le jeune garçon et le vieux bœuf dépendaient l’un de l’autre pour vivre : le jour, l’enfant menait paître son bœuf, la nuit, il dormait à ses côtés, c’est pourquoi tout le monde l’appelait « le bouvier ».
Les années avaient passé, l’une après l’autre, le bouvier avait grandi. La belle-sœur de l’enfant proposa le partage des biens. Le bouvier ne réclamait ni maison ni terre, il ne désirait rien d’autre que son vieux bœuf, un méchant char-à-bœufs et une mauvaise malle. Il attela le bœuf, le chargea de sa malle et il arriva à une chaumière construite à l’extérieur du village. C’est là qu’il s’arrêta. Le deuxième jour, le vieux bœuf cracha une gousse de haricots mungos qu’il gardait dans sa gueule, Puis il hocha doucement de la tête en direction du bouvier. Le bouvier sema les graines de haricots devant sa porte et il fallut à peine quelques jours pour que les jeunes pousses sortent de terre, c’est pourquoi le bouvier rama les haricots : il s’était passé à peine quelques jours que les plants avaient déjà grimpé sur les tuteurs et les couvraient entièrement.
Le vieux bœuf lui dit :« cette nuit, cache-toi sous la ramée, tu pourras voir les immortelles, et les immortelles pourront te voir aussi, celle qui t’aura vu à la dérobée pendant sept nuits, désirera devenir ta femme ; c’est pour cela que je t’ai amené ici en tirant ta voiture, tu l’accueilleras comme ta femme dans le monde d’ici-bas et tu te marieras.». La nuit, le bouvier ménagea un trou à travers les arborescences des haricots et tourna un regard plein d’espoir vers le ciel ; il constata, comme prévu, qu’une foule d’immortelles se baignaient dans un lac de jade. Quand il s’approcha, une immortelle jeta un coup d’œil à la dérobée vers lui ; la deuxième nuit, il vit cette immortelle arriver seule pour se baigner dans le lac de jade, elle se mit à regarder le bouvier avec hardiesse. La troisième nuit, elle regarda de loin le bouvier avec un doux sourire. La quatrième nuit, elle lui fit un signe de tête. La cinquième nuit, elle lui tendit, à deux mains, une corbeille de vers à soie. La sixième nuit, elle fit paraître, en catimini, un métier à tisser. La septième nuit, tenant la navette à tisser, elle fit signe de la main au bouvier.
Le bouvier et l’immortelle vivaient l’un au ciel, l’autre sur terre. Le bouvier espérait que l’immortelle descendrait dans le monde des hommes, l’immortelle espérait que le bouvier l’épouserait au plus vite. Cela faisait sept mois que ces sept jours avaient commencé quand du ciel descendit une pie jacasse, elle se posa sur la tête du vieux bœuf et dit au bouvier : « c’est l’immortelle qui m’envoie te dire de préparer la voiture pour ses noces. » C’est pourquoi il attela la voiture et grimpa sur le siège pour partir. Le vieux bœuf, frappant le sol des quatre pattes, s’éleva dans les airs et arriva en un instant sur les rives du lac de jade. L’immortelle et le bouvier montèrent côte-à-côte dans le char-à-bœuf et il ne leur fallut qu’un moment pour arriver sans encombre dans leur foyer. C’est ainsi que le bouvier prit cette immortelle sage et vertueuse pour femme. Elle savait élever les vers à soie, dévider les cocons, et les étoffes qui sortaient de son métier à tisser étaient aussi lumineuses que splendides. Tout le monde s’accordait à dire que son métier à tisser c’était du ciel qu’il avait été apporté. Des soieries qu’elle tissait, elle confectionnait des vêtements, chauds pour l’hiver, frais pour l’été. Tout le monde l’appelait respectueusement « la tisserande ».
Dès que la nouvelle se fut répandue, les marchands des contrées les plus éloignées vinrent acheter les soieries qu’elle tissait. Sans qu’on s’en aperçoive, trois ans avaient passé. La tisserande donna un fils et une fille au bouvier. Le bouvier cultivait ses champs, la tisserande tissait, leur modeste vie s’écoulait dans une félicité et un bonheur parfaits. Garçons et filles, les admirant au plus haut point, leur demandèrent en toute simplicité comment ils s’étaient rencontrés et le bouvier, montrant du doigt la rame des haricots mungos, leur révéla les tenants et les aboutissants de leurs relations. Les jeunes gens s’en souviennent au fond de leur cœur quand les haricots sont mûrs : tous les cueillent en évoquant cette histoire et ils en sèment dans leur propre cour intérieure. Eux aussi ménagent furtivement un trou dans les rames des haricots et regardent avec espoir vers le Ciel. Les garçons espèrent ardemment pouvoir apercevoir à la dérobée l’immortelle du bouvier, les jeunes filles, quant à elles, espèrent ardemment réussir à apercevoir, à la dérobée, en regardant bien, les jeunes gens qui sont au service des immortelles. Mais ils ont beau espérer, espérer, aucun d’entre eux n’est jamais parvenu à réaliser son rêve, parce qu’ils n’ont pas l’aide du vieux bœuf.
Quelques années passèrent encore ainsi de manière paisible. Un jour que le bouvier était occupé à suivre le vieux bœuf en labourant son champ, subitement, un coup de tonnerre ébranla le ciel clair. Le vieux bœuf suspendit sa marche, il regarda le bouvier et de ses yeux jaillit un flot de larmes, il dit au bouvier : « en amenant la tisserande dans le monde d’ici-bas pour ses noces, j’ai bafoué les lois du Ciel, maintenant, le tambour du ciel a retenti, je dois mourir. Quand je serai mort, la mère de l’immortelle, La Reine-Mère de l’Ouest, viendra rompre votre union conjugale. Souviens-toi, une fois que j’aurai été dépecé, quiconque aura mangé ma chair deviendra immortel, fabrique-toi une paire de bottes et revêts-toi de ma peau, tu pourras chevaucher les nuages pour monter au ciel. » À peine avait-il fini de parler que le vieux bœuf tomba mort.
Le bouvier, le cœur brisé, pleura amèrement et longuement, puis il fit ce que lui avait recommandé le vieux bœuf. Au septième jour du septième mois, au premier croissant de lune, le bouvier était occupé à biner son champ quand ses deux enfants accoururent. Enserrant ses jambes dans leurs bras, ils lui dirent : « Une grand-mère est venue à la maison, elle n’a pas soufflé mot, elle a, sur le champ, arraché maman à son métier à tisser pour l’emmener. » Le bouvier savait qu’il s’agissait de la Reine-Mère de l’ouest, il s’empressa donc de laisser tomber sa houe, et, tirant à lui ses deux enfants, il s’éleva dans les airs et se lança immédiatement à sa poursuite. Il était sur le point de la rattraper quand la Reine-Mère de l’ouest, retirant une épingle d’or de ses cheveux, en fit une gaffe pour ramer à ses pieds ; le grand fleuve d’une vague roulant des flots impétueux surgit alors. Le bouvier ne pouvait plus rien faire d’autre que de retenir à lui ses enfants, et il restait là, debout sur la rive du fleuve, à laisser échapper ses cris avec ses larmes. Ses sanglots dérangèrent l’Empereur de jade dans son sommeil, et celui-ci s’aperçut que les deux enfants étaient vraiment pitoyables ; son cœur commença à s’attendrir, aussi ordonna-t-il que tous les quatre soient réunis, une fois l’an, à la nouvelle lune, le septième jour du septième mois, au premier croissant de lune.
Toute la famille du bouvier avait disparu, toute la population trouvait cela on ne peut plus étrange. Parce qu’ils traitaient ordinairement très bien les gens, tout le monde s’inquiétait de leur sort. Mais comment trouver un quelconque renseignement, comment chercher, on ne voyait aucune trace de la famille ? C’est alors que certains, se souvenant de cette histoire, allèrent jeter un coup d’œil sous la rame des haricots mungos. Arrivés sur place, ils regardèrent en direction du ciel, et c’est là seulement qu’ils comprirent. Ils virent un grand fleuve roulant des flots impétueux et la tisserande était là, debout, pleurant sur une rive, tandis que le tisserand, retenant à lui ses enfants, pleurait sur la rive opposée. Les gens sortirent alors de sous la ramée en essuyant leurs larmes et ils reprirent espoir en se tournant vers le firmament, ils remarquèrent, dans la nuit scintillant d’innombrables d’étoiles, qu’une large et longue bande argentée l’emportait sur toutes les autres, ils l’appelèrent « le Fleuve céleste » (4). Sur une rive du fleuve céleste, l’emportait une étoile, sur l’autre rive, séparée d’elle, l’emportaient trois étoiles, les hommes les appelèrent, l’une, « l’étoile de la tisserande » et l’autre, « l’étoile du bouvier ». A chaque fois que les gens pensaient au bouvier et à la tisserande, ils s’arrêtaient sous la rame des haricots et jetaient un coup d’œil à travers elle. Au premier croissant de lune, le septième jour du septième mois, ils aperçurent subitement les pies jacasses qui montaient à tire-d’aile vers le Ciel. Se tenant les unes les autres par la queue, elles construisirent un pont de pies. Le bouvier, guidant son fils et sa fille, monta sur le pont et la tisserande fit de même. Toute la famille était enfin réunie.

1 - Le mont Funiu (littéralement, « le mont de la prosternation devant le bœuf ») est un mont mythique.
2 - Pán Gǔ démiurge démiurge qui forma le monde en mettant en ordre le chaos originel.
3 - Yù Huáng, l’Empereur de Jade, la divinité suprême
4 - C’est notre « Voie lactée »
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La lutte des classes s'invite dans le mythe

Messagepar laoshi » 27 Août 2012, 10:46

Voici une autre version de la légende. Plus courte, moins poétique peut-être, elle apporte cependant certaines précisions intéressantes, entre autres le conflit qui oppose visiblement les Niu et les Ma, autrement dit les gens du "clan du buffle" à ceux du "clan du cheval"... Or, en travaillant sur le bestiaire de la langue (je n'ai pas encore mis en ligne ce travail), j'ai découvert que le cheval était par excellence l'animal aristocratique tandis que le buffle était l'animal plébéien. La lutte des classes se serait-elle donc invitée dans le mythe ?

On raconte qu’il y a bien longtemps, il y avait, dans le hameau du clan des Niu, à l’ouest de Nanyang, un garçon intelligent, loyal et généreux ; comme ses parents étaient morts prématurément, il en était réduit à gagner chichement sa vie auprès de sa belle-sœur, la femme de son frère aîné.

Née Ma, celle-ci était malveillante : elle avait coutume de le maltraiter et l’accablait de multiples besognes. Une année, à l’automne, elle lui confia neuf buffles qu’elle l’envoya mener paître en exigeant de lui qu’il en ramène dix à la maison. Le bouvier n’eut d’autre solution que de quitter le village. Il gagna la montagne tout seul en poussant ses bêtes devant lui, dans les forêts luxuriantes sur les montagnes retirées.

Assis à l’ombre d’un arbre, le cœur gros, il ne savait pas quand il pourrait rentrer au logis avec dix buffles ; c’est alors qu’apparut devant lui un vieillard aux cheveux blancs et à la barbe blanche. Le vieillard lui demanda pourquoi il avait le cœur gros et, quand il eut appris quel était son sort, il lui dit en souriant : "Ne t’afflige pas, sur le mont Funiu, il y a un buffle qui a été terrassé par la maladie. Si tu vas le nourrir correctement, et que tu attends que le vieux buffle soit guéri, tu pourras rentrer au logis en le poussant devant toi."

Le bouvier courut par monts et par vaux, il emprunta des chemins éloignés et finit par trouver ce buffle mal en point. Il s’aperçut que l'animal était gravement malade et alla lui cueillir, une par une, des brassées d’herbes. Il le nourrit pendant trois jours d’affilée ; quand le vieux buffle fut rassasié, il leva la tête et lui dit : "À l’origine, j’étais, au Ciel, le grand bœuf cendré immortel mais, parce que j’ai transgressé la loi céleste, j’ai été déchu et chassé du Ciel ; je me suis blessé une patte en tombant et je ne peux plus bouger. Ma blessure, il faudrait la laver avec la rosée de cent fleurs pendant un mois pour qu’elle guérisse..."

Le bouvier ne craignait pas la fatigue ; pendant un mois, il prodigua des soins attentifs au vieux buffle : le jour, il cueillait des fleurs pour en recueillir la rosée et soigner sa blessure, le soir, il se serrait contre son corps pour dormir à ses côtés. Quand il eut réussi à guérir le vieux buffle, le bouvier eut la joie immense de rentrer au logis en poussant dix buffles devant lui.

Pourtant, après son retour, sa belle-sœur ne se montra pas mieux disposée à son égard ; à plusieurs reprises déjà, elle avait voulu lui faire du tort, à chaque fois, le vieux buffle s’était efforcé de venir à son secours mais elle finit par entrer une rage telle qu’elle chassa le bouvier de la maison. Le bouvier ne demanda qu’une chose, c’est que le vieux buffle le suivît.

Un jour, la tisserande et toutes les immortelles descendirent ensemble en ce bas monde pour s’y amuser. Tandis qu’elles se baignaient dans la rivière, le bouvier reconnut la tisserande, grâce à l’aide du vieux buffle. En réponse à ses bons sentiments, la tisserande descendit du ciel en catimini et rejoignit la société des hommes pour se faire l’épouse du bouvier.
Elle partagea également entre tous les papillons qu’elle avait apportés du Ciel, elle enseigna à tous l’art d’élever les vers à soie, de dévider les cocons et de tisser des soieries chatoyantes de lumière.

Après que le bouvier et la tisserande se furent mariés, l’homme labourait, la femme tissait, unis par une affection et des sentiments profonds ; ils eurent deux enfants, un garçon et une fille et toute la famille vivait dans le bonheur. Cependant les beaux jours ne durent pas et le Souverain du Ciel eut tôt fait d’avoir vent de cette affaire ! La reine-mère de l’ouest descendit du ciel en personne et força la tisserande à y remonter. Mari et femme, qu’unissait une profonde affection, furent séparés l’un de l’autre.

Le bouvier n’ayant aucun moyen de monter au ciel, c’est encore le vieux buffle qui le tira d'affaire : il lui dit qu’après sa mort, il n’aurait qu’à se confectionner des chaussures avec sa peau et qu’il pourrait ainsi monter au ciel. Le bouvier agit suivant les recommandations du vieux buffle, il mit les chaussures qu’il avait confectionnées dans la peau de celui-ci, il s’éleva dans les nuages et chevaucha les brouillards pour rattraper la tisserande en entraînant avec lui ses enfants. Alors qu’il la voyait de ses yeux et qu’il était sur le point de la rattraper, comment aurait-il pu savoir que la reine-mère de l’ouest retirerait soudain l’épingle d’or de son chignon et la brandirait tout à coup, faisant jaillir devant lui la rivière céleste aux flots déchaînés ?

Le bouvier et la tisserande étaient séparés, chacun sur une rive, et ne pouvaient rien faire que de verser des larmes en sanglotant l’un en face de l’autre. Leur amour fidèle et constant émut les pies. Elles arrivèrent par milliers à tire-d’aile, formèrent un pont pour que le bouvier et la tisserande puissent s'y rencontrer. La belle-mère de l’ouest était sans ressources contre cela, elle ne put faire autrement que de les autoriser tous les deux à se rencontrer chaque année, au septième jour de la septième lune, sur le pont de pies.

Depuis lors, quand arrive le septième jour de la septième lune du calendrier rural, la tradition veut que ce soit le jour de la rencontre du bouvier et de la tisserande sur le pont de pies. Les filles à marier se rassemblent face à un parterre de fleurs au clair de lune, la tête levée vers le firmament pour observer le ciel étoilé, scrutant la rivière d’argent pour y découvrir, de part et d’autre, l’étoile du bouvier et celle de la tisserande. Elles espèrent parvenir à apercevoir leur rencontre annuelle. Elles supplient le ciel de leur accorder les doigts de fée de la tisserande, elles le prient de leur accorder un mariage parfait conforme à leurs vœux, et c’est de là que vient la fête des amoureux, le 7 au soir de la septième lune...
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Un écho harmonique du conte dans "La Dure Loi du karma"

Messagepar laoshi » 04 Nov 2012, 09:50

Je me rends compte, en lisant La Dure Loi du Karma, de Mo Yan, à quel point le légendaire chinois reste vivant dans l'imaginaire romanesque. On trouve, dans la deuxième partie de ce roman, une belle adaptation de la légende du Bouvier et de la Tisserande, non pas une de ces les « idylles pastorales d’un laboureur et d’une tisserande » que fustigeait Liu Xiaobo dans son article vengeur des années 80 contre la "littérature des racines", mais un simple écho "harmonique" du récit, au sens musical du terme (les harmoniques sont en quelque sorte des sons secondaires qui accompagnent discrètement le son principal et lui donnent sa richesse et sa plénitude ; plus un instrument est parfait, plus les harmoniques sont distinctes : ainsi, lorsque l'on fait vibrer la note "do", sur un très bon piano, un accordeur à l'oreille exercée entendra DO-MI-SOL-SI bémol ).
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Re: Le bouvier et la tisserande

Messagepar mandarine » 05 Nov 2012, 17:04

Seriez-vous également musicienne, Laoshi ?
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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Re: Le bouvier et la tisserande

Messagepar laoshi » 05 Nov 2012, 20:41

Oui, Mandarine, je l'ai été, dans une vie antérieure, quand je n'étais pas encore percluse de rhumatismes !
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