Pour chacun de nous, le bestiaire chinois est d'abord associé aux douze animaux du zodiaque.
La légende veut que l'Empereur de jade soit à l'origine de ce bestiaire sacré. Les animaux s'étant plaints d'être maltraités par les hommes, l'Empereur de jade eut l'idée d'associer un animal à chacune des années du cycle lunaire afin que les hommes prennent leur animal totem en pitié.
Tous les animaux du zodiaque, hormis le dragon, sont en effet proches des hommes. Ce sont des bêtes de somme, souvent victimes de la cruauté de leurs maîtres (comme le buffle qui laboure ses champs, le cheval qui tire sa carriole ou le chien qui garde ses troupeaux), des animaux de la ferme dont ils se nourrissent (comme le cochon, le poulet ou le mouton) ou des animaux sauvages qu'ils chassent ou qu'ils cherchent à exterminer, comme le rat, le serpent ou le tigre. Certains peuvent d'ailleurs appartenir à plusieurs catégories à la fois, comme le singe ou le chien, qui sont tantôt des animaux domestiques, tantôt une viande de choix...
Le chat, si utile pour protéger les céréales contre l'appétit dévorant du rat, aurait largement mérité de faire partie du zodiaque chinois et pourtant, il n'y a pas d'année du chat en Chine ! la légende veut en effet que le chat ait été joué par son ami le rat, auquel il voue depuis lors une haine mortelle : pensant sans doute qu'il vaut mieux ne pas réveiller le chat qui dort, le rat, négligeant de réveiller son ami comme il l'avait promis, se serait rendu seul au rendez-vous fixé à l'aube par l'Empereur de jade. Est-ce parce qu'il n'a pas bénéficié de la bienveillance impériale que le chat a été si maltraité dans l'histoire ? Force est de constater en tout cas qu'il a payé un lourd tribut à la superstition et à la cruauté humaine.
Je commencerai donc mon inventaire avec le chat pour réparer cette injustice.
Notons, pour commencer, que le chat tient une place de choix dans le bestiaire de la langue chinoise. Le Panda, animal emblématique de la Chine, n'est-il pas à moitié chat ? 熊猫,[xióngmāo], c'est littéralement « ours-chat ».
A suivre !