Un oublié du zodiaque chinois : le chat !

Un oublié du zodiaque chinois : le chat !

Messagepar laoshi » 14 Sep 2011, 08:59

Image Pour chacun de nous, le bestiaire chinois est d'abord associé aux douze animaux du zodiaque.
La légende veut que l'Empereur de jade soit à l'origine de ce bestiaire sacré. Les animaux s'étant plaints d'être maltraités par les hommes, l'Empereur de jade eut l'idée d'associer un animal à chacune des années du cycle lunaire afin que les hommes prennent leur animal totem en pitié.
Tous les animaux du zodiaque, hormis le dragon, sont en effet proches des hommes. Ce sont des bêtes de somme, souvent victimes de la cruauté de leurs maîtres (comme le buffle qui laboure ses champs, le cheval qui tire sa carriole ou le chien qui garde ses troupeaux), des animaux de la ferme dont ils se nourrissent (comme le cochon, le poulet ou le mouton) ou des animaux sauvages qu'ils chassent ou qu'ils cherchent à exterminer, comme le rat, le serpent ou le tigre. Certains peuvent d'ailleurs appartenir à plusieurs catégories à la fois, comme le singe ou le chien, qui sont tantôt des animaux domestiques, tantôt une viande de choix...

Le chat, si utile pour protéger les céréales contre l'appétit dévorant du rat, aurait largement mérité de faire partie du zodiaque chinois et pourtant, il n'y a pas d'année du chat en Chine ! la légende veut en effet que le chat ait été joué par son ami le rat, auquel il voue depuis lors une haine mortelle : pensant sans doute qu'il vaut mieux ne pas réveiller le chat qui dort, le rat, négligeant de réveiller son ami comme il l'avait promis, se serait rendu seul au rendez-vous fixé à l'aube par l'Empereur de jade. Est-ce parce qu'il n'a pas bénéficié de la bienveillance impériale que le chat a été si maltraité dans l'histoire ? Force est de constater en tout cas qu'il a payé un lourd tribut à la superstition et à la cruauté humaine.
Je commencerai donc mon inventaire avec le chat pour réparer cette injustice.
Notons, pour commencer, que le chat tient une place de choix dans le bestiaire de la langue chinoise. Le Panda, animal emblématique de la Chine, n'est-il pas à moitié chat ?
,[xióngmāo], c'est littéralement « ours-chat ».
A suivre !
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Deng Xiaoping et la théorie du chat blanc

Messagepar laoshi » 14 Sep 2011, 10:12

ImageLe chat, dont nous venons de voir qu'il était secrètement présent dans le symbole de la Chine, inspire depuis la fin de l'ère maoïste, la nouvelle politique de la Chine. Chacun se souvient, bien sûr, du fameux mot de Dèng Xiǎopíng lançant sa politique de réforme avec le proverbe :

黑猫老鼠 [bùguǎn hēi māo huáng māo,yǎo dédào lǎoshǔ cái suàn hǎo māo], "Qu’importe qu’un chat soit noir ou roux, pourvu qu’il attrape les souris" .

C’est-ce qu’on appelle aussi
猫黑 [bái māo hēi māo lùn] "la théorie du chat blanc ou du chat noir",ou encore, en abrégé, "la théorie du chat blanc" : [bái māo lùn].

Le chat, en l’occurrence, est très humain, puisqu’il s’agit d’encourager les entrepreneurs et les commerçants à relancer l’économie chinoise mise à mal par des décennies de maoïsme.
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Le chat et les jeux

Messagepar laoshi » 17 Sep 2011, 11:31

[cáng māo] ou 猫猫 [cáng māo māo],littéralement "cacher le chat" c’est jouer à cache-cache voire, comme le font les mères avec leurs bébés, jouer à "coucou-caché" .

猫猫 [duǒ māo māo] , littéralement "esquiver le chat", c’est encore jouer à cache-cache mais aussi jouer au chat et à la souris

Quand on a la chance d’avoir des paires, au majong ou aux cartes, on dit qu’au printemps, les chats vont par deux :
春猫竟对 [chūn māo jìng duì]
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un imaginaire commun

Messagepar laoshi » 17 Sep 2011, 15:33

Image Certaines expressions chinoises concernant le chat ont leur équivalent presque mot pour mot en français :

"Quand le chat s'en va, dit-on en français, les souris dansent" ; eh bien les Chinois disent à peu près la même chose !
猫出 [māo chū shǔ xì] "quand le chat est sorti, les souris s'amusent" ! le caractère [xì] évoque, dans sa partie droite, la hallebarde, la lance que les acteurs chinois arborent si souvent sur scène et qu'ils manipulent avec une formidable dextérité dans des joutes qui relèvent de la danse autant que du combat...

"faire une toilette de chat", en français, c'est faire une toilette rapide, se laver la figure, les mains, les aisselles, mais ne pas se laver le corps tout entier. Là encore, les Chinois disent quasiment la même chose ; le calembour
洗脸,* [māo xǐ liǎn,yī huà lā] " le chat se lave la figure, il s'essuie d'un coup de patte", signifie "(faire quelque chose) à la légère, grossièrement".

"C'est du pipi de chat", dit-on en français pour dénigrer quelque chose, pour en mettre en relief le peu d'importance ou la mauvaise qualité, les Chinois réservent l'expression
尿 [māo niào], littéralement "pipi de chat" au mauvais alcool ; quant au "pipi de chaton" 尿 [māo er niào], c'est du mauvais vin, de la piquette, mais aussi parfois des larmes...

En Berry, ma région d'origine, on dit que si le chat se lave le museau en passant sa patte derrière l'oreille, on va avoir une visite ; un proverbe chinois voit dans la toilette du chat le même présage :
洗脸,有 [māo xǐ liǎn, yǒu kè lái], "le chat se lave la figure, un visiteur arrive"
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Le chat, un homme comme les autres ?

Messagepar laoshi » 18 Sep 2011, 16:44

Comme dans l’expression française « il n’y a pas un chat », qui signifie qu’il n’y a pas âme qui vive, le mot « chat », en chinois, suffit souvent à désigner un homme quelconque.

C'est le cas dans l’expression péjorative
[à māo à gǒu], synonyme de "quidam", de "Pékin" ou, pour mieux traduire , de « Untel ou Untel » (sert de préfixe aux appellations de personnes et aux termes de parenté, entre autres pour les femmes mariées qui ont pris le nom de leur époux mais sont « nées X ou Y »).

Un rustre, un homme sans manières est un "chat sauvage"
[yěmāo](autre nom de ) [bào māo] par opposition au chat domestique 家猫 [jiā māo].

Lorsque personne ne trouve grâce aux yeux de celui qui trouve à redire à tout, pour qui « tous sont bons à jeter au chien », le chat apparaît en compagnie du poulet et du chien :
鸡猫不是 [jī māo gǒu bùshi],littéralement « poulet, chat, chien ont tort ».

偸猫 [tōu māo dì gǒu] : "dérober les chats et les remplacer par des chiens", c'est avoir des relations sexuelles illicites avec un homme ou une femme

L'expression [māo shǔ tòng mián], "chats et rats dorment ensemble", évoque une union contre nature entre supérieurs et subordonnés fricotant ensemble, agissant de connivence.

[sān jiǎo māo] : "être un chat à trois pattes", c'est faire les choses à moitié, tout savoir, mais à demi, bref, c'est manquer de compétence (et sans doute aussi de modestie).

古老鼠, [chén māo gǔlǎo shǔ] littéralement « vieux chat et rat d’un autre âge » c’est être démodé, ringard, suranné, archaïque.

Le chat prête également certaines de ses attitudes à l'homme : s'il se courbe, s'il a le dos voûté, on dit qu'il
猫腰 [māo yāo], littéralement, qu'il a des hanches de chat, qu'il "fait le gros dos", dirait-on en français...

L'ivrogne qui agit de façon ridicule est
[zuì māo] , "un chat ivre" !

La substitution du chat à l'être humain apparaît dans une pièce de la dynastie Yuan,
[lí māo huàn zhǔ] Le Seigneur remplacé par un chat, qui raconte que la favorite Liu Fei aurait fait dérober le bébé de sa rivale, la favorite Li Chen Fei, et lui aurait fait substituer un chat pour faire passer celle-ci pour un monstre. Le petit garçon, sauvé par un eunuque, devint l'empereur Ren Zong, de la dynastie des Song du Nord (1023-1066). Il fit réhabiliter sa mère.
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Perfide, sournois et hypocrite

Messagepar laoshi » 18 Sep 2011, 17:15

La psychologie féline pensée à la chinoise ne diffère en rien de son homologue française. Pour tous, c'est entendu, le chat est perfide, sournois et hypocrite (chose que l'amie des chats que je suis réfute absolument) !

L'expression
, littéralement "homme-chat", ou plutôt « chat-homme » (puisqu’en chinois le déterminant précède toujours le déterminé) désigne celui qui cache sa perfidie sous des dehors aimables à l’image de Li Yifu, un mandarin de la dynastie Táng dont les sourires trompeurs sont devenus légendaires : doux, humble et respectueux, , qu’on surnomma , le chat Li, était en réalité un monstre de traîtrise et de duplicité qui cachait un poignard derrière son sourire, comme dit le chengyu [xiào lǐ cáng dāo] et qui parvint au sommet du pouvoir par ses manigances et autres magouilles, [māo er nì] ! intrigues, manœuvres sournoises, complots sont encore dits [māo niào] : "pisse de chat". Il ne fait pas bon [gān yú yǔ māo zuò zhěntóu] "se faire un oreiller d'un poisson séché et d'un chat", autrement dit s'attirer des ennuis !

La souplesse, voire la versatilité du chat, est proverbiale
时时 [māo er yǎn, shíshí yǒu biàn] "les yeux du chat changent à chaque instant", dit-on pour parler de quelqu'un qui s'arrange de tout, qui s'adapte à toutes les circonstances.

Comme en français, le chat est réputé hypocrite au possible : si "le chat pleure le rat, il feint la compassion", comme le dit le calembour
猫哭老鼠,假, [māo kū lǎoshǔ, jiǎ cíbēi], 猫哭耗子, [māo kū hàozi, jiǎ cíbēi], c’est évidemment qu’il veut l’attraper et le manger ; sa pitié n’est que feinte hypocrite, il verse des larmes de crocodile.

La "fausseté" morale du chat s'étend bien au-delà de la psychologie, elle contamine la réalité matérielle : le chat est un faussaire :
猫金,"l’or de chat" est un faux or c’est, au mieux, du mica aurifère ; il en va de même chose pour "l’argent de chat" , [māo yín], le faux argent ou mica argentifère ; "l'œil-de-chat" [māo yǎn shí] ou 猫睛 [māo jīng shí ] vaut un peu mieux, c'est une sorte d'opale aux couleurs changeantes qu'on appelait également "œil-de-chat", pour le premier et "oeil-de-tigre", pour le deuxième en français.
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Couard... mais fier de l'être !

Messagepar laoshi » 23 Sep 2011, 08:44

Le chat triompe évidemment sans peine de ses proies naturelles, les oiseaux et les souris : il faut avoir un courage héroïque au rat pour qu'il "lèche le [museau du] chat" [hào zi shì māo] et il faut que "le rat" soit réduit "aux abois" pour qu'il "le morde" [qióng shǔ niè māo].

Cruel avec les faibles, "chat qui dévore le perroquet"
[māo shì yīng wǔ] s'attaque aux braves gens au lieu de s'en prendre aux méchants.

Le chat se frotte rarement aux puissants,
汉不斗, [hǎo hàn bù gēn nǚ dòu,hǎo māo bù gēn gǒu dòu] : "l'honnête homme ne se bat pas avec une femme, bon chat ne se bat pas avec le chien", disent les Chinois, ce qui n’est sans doute pas très gentil pour les femmes !

Cela n’empêche pas le chat d’avoir une haute estime de lui-même : quiconque a observé un chat assis bien droit sur son séant, les yeux mi-clos, ou marchant la queue dressée n’a pu manquer de lui trouver un port altier et des allures princières : « fier comme un chat qui a fait dans la cendre », disait-on chez moi ! Fier comme Artaban, le chat qui l’a emporté dans une bagarre ne se sent plus de joie :
猫欢 [dé shèng de māo huān sì hǔ], disent les Chinois : "chat victorieux exulte comme un tigre" !
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Doux, tendre et émouvant

Messagepar laoshi » 23 Sep 2011, 09:16

ImageMalgré sa mauvaise réputation, le chat est d’une douceur proverbiale qui s’oppose à la brutalité du chien :

[dé ge māo, gǒu shì wēn cún] : « ayant attrapé un chat, le chien en reconnaît la douceur » ; autrement dit, on apprend la reconnaissance en suivant l'exemple d'autrui.

昭猫 [zhāo māo er dì gǒu er] « fournir un chien à quelqu'un qui cherchait un chat », c’est être taquin, espiègle ; 昭猫 [zhāo māo dòu gǒu] a le même sens mais peut signifier aussi « s'associer à un individu douteux »

狗脸 [yīshí māo liǎn yīshí gǒu liǎn] : "tantôt visage de chat, tantôt visage de chien", dit-on pour évoquer le caractère soupe-au-lait de celui qui passe de la douceur angélique du chat à l'humeur massacrante du chien.

Beaucoup de petits mots tendres s'appliquent au chat :
[mǐ māo], c'est la chatte, dans le langage des enfants ; elle est aussi [mǔ māo] "maman chat" ou "fille chat" par opposition au mâle [láng māo] ; le chaton est , ou , petit chat...
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le gueux de la maisonnée

Messagepar laoshi » 26 Sep 2011, 15:21

Bien qu'il lui arrive "d'exulter comme un tigre", le chat est un animal de basse extrace, un gueux dont la rusticité s'oppose à la noblesse du grand félin sauvage : [zhào māo huà hǔ] c'est "peindre un tigre en prenant le chat pour modèle", autrement dit, c'est faire une pâle copie du réel, faire une oeuvre sans originalité, voire faire quelque chose sans rien comprendre à ce que l'on fait.

Quand on fait quelque chose
猫猫虎虎 [māo māo hǔ hǔ] (expression à ne pas confondre avec 马虎虎 [mǎ ma hu hu], même si le sens des deux expressions est voisin, on le fait négligemment, grossièrement, et non pas 认认真真 [rèn rèn zhēn zhēn] sérieusement, comme on le devrait.

差事 [māo tóu chāi shì] :(littéralement "mission officielle de tête de chat") est une mission de mercenaire, une vile besogne ; le mot [māo tóu], "tête de chat", désigne les tuiles de rive et est employé pour désigner les hiboux ou les chouettes.

Le chat ne vaut pas grand-chose au regard des animaux de la ferme, il ne rapporte rien
: 赢得 [yíngdé māo mài le niú] : "gagner un chat, avoir vendu un bœuf" ; c'est gagner peu et perdre gros, lâcher la proie pour l'ombre ; 争猫丢 [zhēng māo diū niú] "marchander un chat et perdre un bœuf" a à peu près le même sens, c'est aussi lâcher la proie pour l'ombre...

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petites fables cruelles

Messagepar laoshi » 26 Sep 2011, 15:36

ImageA en juger par ce que j’ai pu voir sur le marché de Canton, il y a une quinzaine d’années, le chat chinois n'est pas toujours bien nourri : les marchands de chats se contentaient de donner un peu de riz mélangé à une infâme bouillie aux chatons en piteux état qu’ils entassaient dans des cages sordides pour les vendre aux amateurs…

De nombreuses expressions chinoises témoignent de la désinvolture avec laquelle bien des maîtres nourrissaient leur chat avant que celui-ci ne devienne un véritable animal de compagnie.
Sous la dynastie Ming, l’expression très péjorative,
, "pitance de chat", désignait le serviteur d'un eunuque : on imagine que les eunuques, aigris par leur condition, âpres au gain, étaient fort peu généreux avec leurs propres domestiques.

Le chat est un éternel affamé que la vue d’une proie inaccessible met au pire supplice. Qui n’a jamais observé un chat brûlant de convoitise devant un poisson rouge qui semble le narguer à l’abri de son aquarium ou devant un oiseau protégé par l’osier de sa cage ?
挂臭,叫瘦 [yú guà chòu, māo jiào shòu], "le poisson pendu pue, le chat qui miaule [par l’odeur alléché] maigrit", disent les Chinois. Ils font de ce poisson séchant hors de portée l’équivalent de notre supplice de Tantale (ce personnage de la mythologie grecque dont Homère raconte qu'il est condamné aux enfers à ne jamais pouvoir étancher ni sa faim ni sa soif, le vent éloignant les branches de l'arbre fruitier vers lequel il tend la main et le fleuve dans lequel il baigne s’asséchant brutalement quand il se penche pour y boire).

Il arrive pourtant parfois au chat de croire qu’il touche au but et d’éprouver "une fausse joie" en "mordant dans une vessie"
尿泡 :瞎欢 [māo yǎo niào pào :xiā huānxǐ] ...


割猫 [gē māo yǐ bàn māo fàn], "couper la queue du chat pour la lui donner à manger" ou 将猫 [jiāng māo yǐ bàn māo fàn], "prendre la queue du chat pour mélanger sa pitance", c’est payer le repas.... avec l'argent de son hôte !

Dire qu’ "un chat aveugle tombe sur un rat mort",
瞎猫碰见死老鼠 [xiā māo pèngjiàn sǐ lǎoshǔ], c’est dire que celui dont on parle a une chance insensée, qu’il a trouvé sa pitance (ou le succès) par pure coïncidence

D’autres expressions évoquent des fabulettes cruelles dont le chat est la victime systématique.

Le chat, en souvenir de ses origines africaines, disent certains, déteste le froid et adore la chaleur : en hiver, il "couve le feu", comme on dit en Berry, il s’en approche tellement parfois qu’il s’y brûle (c’est même l’une des causes les plus fréquentes des incendies des granges dans les fermes : le chat qui se brûle les poils mettant le feu au foin dans lequel il cherche un refuge),
[liǎo máo de dòng māo zi], "chat gelé se brûle les poils" disent les Chinois. L’expression, très imagée, signifie tomber de Charybde en Scylla en cherchant la protection des puissants comme le chat cherchant la chaleur du foyer. En français, on dirait, en souvenir d'Icare, "s'approcher trop près du soleil et s'y brûler les ailes"...
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