Le rat, paria du bestiaire chinois

Le rat, paria du bestiaire chinois

Messagepar laoshi » 08 Oct 2011, 17:47

ImageLe rat, qui n’avait pas réveillé son ami le chat au jour fixé par l’Empereur de Jade pour décider des animaux qui figureraient au calendrier lunaire, fut, grâce à sa petite taille, le premier à se faufiler dans le Palais tandis que tous les autres se bousculaient à la porte. C’est donc lui qui ouvre le cycle des douze animaux du zodiaque chinois.
ImageCeux qui appartiennent à ce signe sont, nous disent les astrologues chinois, des êtres charmants et sociables ; d’une parfaite franchise, ils ignorent la duplicité. Très actifs, débrouillards, ils ont l’esprit vif, ils sont ambitieux et rusés. Exigeants avec eux-mêmes, travailleurs, ils sont capables de réaliser de grandes choses. Leurs seuls défauts sont leur impatience, leur anxiété, leur tendance à vouloir tout contrôler et à étouffer parfois leur entourage tant ils ont besoin d’affection et de sécurité.
Les métiers de l’argent (financier, courtier, prêteur sur gages), les professions judiciaires ou policières (avocat, détective), les professions combinant l’art et le commerce (antiquaire, commissaire-priseur) sont pour eux idéales à moins qu’ils ne préfèrent les carrières artistiques (auteur-compositeur) ou médicales.
Eh bien ce portrait somme toute flatteur n’est pas celui que brosse le bestiaire de la langue chinoise ! Si, comme nous le verrons, on retrouve en effet de solides accointances entre le rat et le prêteur sur gages ou l’avocat, le caractère du rat n’est guère sympathique : poltron, voleur, mesquin, profiteur, cupide et grossier, il est le paria de la langue…
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Re: Le rat, saint-patron des poltrons

Messagepar laoshi » 10 Oct 2011, 21:28

Image L’affaire est entendue, le rat (ou la souris puisque le chinois ne distingue pas, ordinairement, entre les deux espèces) est d’un naturel timide et poltron : la tête du rat首鼠 [shǒu shǔ], qui s’aventure en dehors de son trou pour s’y retirer aussitôt, est le symbole vivant de l’hésitation et de l’indécision ; celui qui tergiverse, qui, faute d’oser choisir entre deux perspectives, reste dans l’expectative, semble, comme le rat, avancer la tête et la retirer. Du coup, le rat se prive des vues de longue portée, 目寸 [shǔ mù cùn guāng] ou « yeux de rat ne voient qu’à un pouce » : le rat ne voit pas plus loin que le bout de son nez, il a la vue courte ; peu clairvoyant, il ne voit les choses que par le petit bout de la lorgnette ; son étroitesse de vue et d’esprit s'oppose à la clairvoyance [mù guāng yuǎn dà]. Il peut même, comme dit le chengyu, « gâter une affaire, manquer une occasion par son indécision » : 首鼠偾事 [shǒu shǔ fèn shì ].

ImageMême idée dans un autre chengyu
首鼠两 [shǒu shǔ liǎng duān] : « Le rat sortant de son trou regarde d’un côté et de l’autre » : hésitant, indécis sur le parti à prendre, pusillanime, il est comme l’âne de Buridan, il tergiverse au lieu d’agir avec détermination 然决然 [yì rán jué rán].

Si, « en l’absence du chat, les souris dansent » ou comme disent les Chinois,
猫出 [māo chū shǔ xì] "quand le chat est sorti, les souris s'amusent" (le caractère [xì] évoquant, dans sa partie droite, la hallebarde, la lance que les acteurs chinois arborent sur scène), c’est le sauve-qui-peut dès qu’il apparaît !

Et les hommes n’étant jamais loin quand on évoque les animaux du bestiaire, devant le danger, ils réagissent bien souvent comme des souris ou des rats ; ils peuvent se terrer comme un rat dans son trou,
[shǔ fú], ou bien [shǔ cuān] s’enfuir, comme les rats à la débandade :

[shǔ cuān láng bēn], c’est "détaler comme des rats, courir comme des loups" ; autrement dit, c’est décamper sans demander son reste et « prendre ses jambes à son cou » ou bien encore « s’enfuir un pied chaussé et l’autre nu ».
« Prendre la poudre d’escampette », s’enfuir précipitamment, c’est aussi
[bào tóu shǔ cuàn], « se prendre la tête dans les mains et fuir comme des rats », à la débandade.

Et il ne faut pas se fier aux apparences : bien des hommes cachent un naturel peureux sous des dehors de fier-à-bras ! Il arrive qu’au lieu d’avoir, comme il se doit, « un cœur d’ours et une bile de léopard »
[xióng xīn bào dǎn], « l’ours se fasse petit comme une souris » ! [xióng xiǎo rú shǔ] ou qu’il dissimule « une bile de rat » 鼠胆 [shǔ dǎn] ! sous ses airs de matamore !

ImageCertains, « sous leurs airs imposants et majestueux de taureau, sont poltrons comme des rats »,
气壮如牛胆小 [qì zhuàng rú niú,dǎnxiǎo rú shǔ] : trouillards dans l’âme, ils affectent des airs braves mais ils rentreraient dans un trou de souris au moindre danger ! Secrètement inquiets et pensifs, ils nourrissent des « pensées de rat » [shǔ sī].

Quand, par extraordinaire, le rat « lèche le [museau du] chat » ,
[hào zi shì māo], c’est qu’il fait preuve d’un courage héroïque mais il faut qu’il soit réduit "aux abois" pour qu'il « morde le chat » [qióng shǔ niè māo]….
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Le rat est fils de la nuit

Messagepar laoshi » 27 Oct 2011, 08:03

ImagePeureux comme il est, le rat devait nécessairement fuir le jour. Comme il y a une année du rat, il y a une « heure du rat », entre 11h du soir et 1 h du matin.

Fils des ténèbres, les rats marient leurs filles à minuit, aussi ne détestent-ils rien tant que ceux qui veillent toute la nuit et qui les « empêchent ainsi de marier leurs filles » :
割拉老鼠 [gē lā lǎoshǔ jià nǚér]….

A l’abri de la nuit complice, s’agite tout un petit peuple de
[shǔ qiè] voleurs, de maraudeurs et de tire-laine. « Envieux comme un loup et voleur comme un rat », dit le chengyu : [láng tān shǔ qiè].

Toutes les occasions sont bonnes au rat pour commettre ses vols : le « rat d’eau »
水老鼠 [shuǐ lǎoshǔ] est spécialisé dans le vol sur les bateaux, le « rat de feu » 火老鼠 [huǒ lǎoshǔ] profite des incendies ; les chapardeurs, les filous qui se livrent à de petits larcins sont comme « la souris qui dérobe et le chien qui pille » du chengyu [shǔ qiè gǒu dào] ou [shǔ qiè gǒu tōu](une expression qui désigne aussi parfois des rapports sexuels illicites).

La dissimulation du rat est à l'unisson de sa vie nocturne. Si la ruse est associée, pour nous, au renard, c'est au rat que les Chinois l'attribuent :
鼠诡 [shǔ guǐ], fourbe, retors, perfide, le rat ment comme il respire ! 横行 [shé shǔ héngxíng] : « Le serpent et le rat marchent de biais » , dit le proverbe, les malfrats sont sans scrupule, ils cachent leurs manigances dans l'obscurité et n'hésitent pas à trahir ceux dont ils partagent si souvent le butin, comme cet autre personnage louche, le 警鼠 [jǐng shǔ], le « rat circonspect » , autrement dit le mouchard, l'indicateur. Cauteleux, madré, rusé, 蛇头鼠眼 [shé tóu shǔ yǎn], celui qui a une « tête de serpent et des yeux de rat » fouine partout, s'insinue partout pour accomplir ses noirs desseins. Et le rat a beau être petit, les dégâts qu'il cause, surtout aux récoltes, [shǔ hào] sont immenses ! Car, comme le dit le calembour, 老鼠, 大在后[lǎoshǔ lā mù xiān, dà tóu zài hòu tou] « quand le rat traîne la pelle, le gros bout vient en queue » : le plus important n'apparaît pas tout de suite, il ne vient qu'après coup ; les prémisses semblent modestes mais les conséquences sont grandes ; cette formule me semble fondée sur une observation très précise de la stratégie du rat qui, pour transporter un objet fragile, un oeuf, par exemple, se met sur le dos, tient dans ses pattes avant le précieux fardeau et se fait tirer par la queue par un autre rat...
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Moine, mandarin et usurier : la revanche des humbles

Messagepar laoshi » 02 Déc 2011, 15:20

ImageA travers les chengyu et les proverbes mettant en scène le rat, c’est toute une psycho-sociologie de la Chine ancienne qui se dessine ; on y lit la rancune des humbles contre ceux qui les pressurent, moines vivant en parasites, prêteurs sur gage exigeant des intérêts usuraires, mandarins avides et corrompus extorquant prébendes et pots de vin :

Des moines parasites :

Si, en apparence, les moines sont vénérés par la population qui leur fait volontiers l’aumône, ce respect n’est pas exempt d’une certaine amertume, voire d’un certain mépris : un « rat de pagode » ou un « rat d’autel domestique », [shè shǔ], est un vaurien jouissant de protections occultes.

ImagePlusieurs chengyu du
[jìn shū], Histoire dynastique des Jin, associent le « rat de pagode » à d’autres nuisibles : [jì fēng shè shǔ], « guêpe du génie des céréales et rat du génie du sol » ou 城狐 [chéng hú shè shǔ] « renard de remparts et rat d’autel domestique », sont des gredins couverts par de puissants protecteurs… Tels « la guêpe qui a fait son nid sur l’autel du génie des céréales et le rat niché dans l’autel du génie du sol », tel le renard qui a creusé son terrier au pied des remparts, on ne peut les chasser sans détruire l’endroit sacré qui les protège. Ce serait, comme le dit le proverbe, 打老鼠 [dǎ lǎoshǔ shāng le yù píng], « abîmer un vase de jade en cherchant à frapper un rat » : pour gagner peu, perdre gros. Même idée dans le chengyu 忌器 [tóu shǔ jì qì] « en visant le rat, craindre pour le vase » qui signifie redouter les conséquences fâcheuses de ses actes ; avoir scrupule à faire quelque chose, surtout, évidemment, quand il s'agit de s'attaquer à plus puissant que soi...

Des mandarins corrompus :

Après le clergé, les mandarins ou les officiers sont les cibles privilégiées de cette amertume de classe :

[què shǔ hào] ou [què shǔ zhī hào], littéralement, le « grain mangé par les moineaux et les rats », désigne ce qui est extorqué par les officiers rapaces.

Là encore, la littérature est à l’unisson de la culture populaire pour dénoncer les
[shuò shǔ] « gros rongeurs », ces fonctionnaires qui pressurent le peuple. On les trouve dans l’ode n° 113, au chapitre I du Guó Fēng , section Wèi Fēng, du 诗经 Shī jīng ou Livre des Odes.

Un portrait très vrai de ces mandarins serviles avec les puissants, dominateurs et cruels avec les humbles, nous est donné par le proverbe
[mǒu guān rú shǔ, dé guān rú hǔ] : « quand on cherche à devenir fonctionnaire, on est lâche comme une souris ; quand on l’est devenu, on ressemble à un tigre » .

Des prêteurs sur gage âpres au gain :

Si l’on en croit le proverbe, 老鼠倒把 [lǎoshǔ jiào lǐ dào bà shé], « d’un trou de rat retirer un serpent par la queue », on ne récupère pas facilement ce que l’on a donné ou mis en dépôt.

ImageL'appétit des thésaurisateurs et usuriers de tout poil est en effet insatiable ; ils n'ont aucun scrupule, ils exploitent les miséreux sans vergogne quitte à « feindre eux-mêmes la pauvreté » pour extorquer aux déshérités le peu qu'ils ont :
老鼠著的著的[cāng lǎoshǔ wèn lǎo guā jiè liáng ; shǒu zhe de méiyǒu, fēi zhe de dào yǒu] : « le rat de grenier demande au corbeau de lui prêter des grains ; celui qui en a la garde n’en a pas, mais celui qui vole en a » ! L’expression, qui me fait irrésistiblement penser au cynisme économique des champions de la fraude fiscale, en Grèce ou ailleurs, qui font payer la crise par les pauvres, souligne la mauvaise foi du rat et l’absurdité de ses propos : comment, en effet, celui qui passe son temps dans les airs pourrait-il s’encombrer de lourdes réserves de grain ? Cette fabulette est indifféremment utilisée pour fustiger l’hypocrisie du riche feignant la misère et pour ridiculiser la naïveté de celui qui, se fiant aux apparences, « fait erreur sur la personne qui pourrait lui apporter son aide ».

Pourtant, comme dans la fable, la morale, parfois, est sauve : il arrive que les riches et les puissants aient des revers de fortune, ils mesurent alors la fragilité des relations d’intérêt et le prix d’une amitié désintéressée :
船沉鼠跑[chuán chén shǔ pǎo], « en cas de naufrage, les rats quittent le navire ».
Il arrive aussi qu'ils meurent, emportant leur pouvoir dans la tombe, et c'est là l'ultime revanche des humbles :
如活老鼠 [sǐ zhī fǔ bùrú huó lǎoshǔ] « Une souris vivante vaut mieux qu’un préfet mort ! », dit le proverbe.
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Pitance de rat

Messagepar laoshi » 03 Déc 2011, 16:18

ImageSi le rat est parfois l’emblème de l’usurier, du profiteur qui se gave au détriment d’autrui, il est aussi celui de la misère ; il fait maigre pitance plus souvent qu’à son tour ! 老鼠啃尾,自 [lǎoshǔ kěn wěiba, zì chī zì] « Le rat se mord la queue, il se mange lui-même », dit le calembour (on l’emploie, par exemple, pour dire que l’on manger à ses frais ou que chacun paye sa note au restaurant).

Aussi le rat n’est-il lui-même, au bout du compte, qu’une maigre pitance, s’il faut parfois
取鼠 [shé xiàng qǔ shǔ] ,« renoncer à un éléphant pour saisir une souris », autrement dit, abandonner les grands profits pour les petits, on ne se résigne à manger du rat qu’en cas de disette : [luó què jué shǔ] « prendre des moineaux au filet et creuser la terre pour attraper des rats », c’est chercher par tous les moyens à se procurer de quoi survivre, de quoi nourrir une armée affamée.
C’est qu’il n’y a guère de chair à manger sur le rat :
滚水老鼠 [gǔn shuǐ pō lǎoshǔ] « jeter de l’eau bouillante sur un rat pour le peler », c’est être à bout de ressources, au comble de la détresse ; encore est-ce une entreprise désespérée :老鼠尾子, [lǎoshǔ wěiba hài jié zǐ/zi, yǒu nóng yěbù duō]ou 老鼠尾生妆(疮 ?)[lǎoshǔ wěiba shàng shēng zhuāng (chuāng), yǒu nóng yěbù duō] « Si l’on s’acharne sur la queue du rat, on ne trouvera pas beaucoup plus », disent les proverbes chinois : « on ne peut raser un œuf », dit-on en français !... Les « queues de rat », 老鼠尾 [lǎoshǔ yǐ], sont de courtes nouilles cuites à l’eau : elles appartiennent, non pas à la grande cuisine, mais à la cuisine populaire chinoise, on ne s'en étonnera pas !Image
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paroles de rat

Messagepar laoshi » 03 Déc 2011, 20:13

Image
Autant dire qu'avec un tel pédigree, le rat ne brille pas par le sens de l'honneur ou de la dignité. Ses paroles ont la bassesse de sa condition ou de ses appétits.

Certains, joignant la petitesse et la mesquinerie, ont un « ventre de rat » et des « intestins de poule »,
[shǔ dù jī cháng] comme dit le chengyu. 鼠口 : « on ne trouve pas d’ivoire dans la bouche des rats » ; ils ne disent rien de bon, ne font que débiter des grossièretés, des obscénités et des propos orduriers à moins qu'ils ne fassent assaut de mensonges et de mauvaise fois dans d'interminables procès.

Procéduriers, ils sont les champions de la chicane et traînent leurs ennemis devant la justice pour leur disputer leur part du gâteau : ces « disputes de moineaux et de rats »,
之争 [què shǔ zhī zhēng] sont si emblématiques des procès et de la chicane que l’expression , « moineau et rat », est synonyme, à elle seule, de « procès » et d’homme « sans valeur, vil, malhonnête ».
Ces procès acharnés, ayant trait à des peccadilles mais dont les conséquences peuvent être dramatiques sont aussi désignés par le chengyu
[shǔ yá què jué] « dents de rats, becs d’oiseaux », qui visent aussi les « gens violents ».
Mais la violence du rat est rarement directe, elle est souterraine, comme son terrier. Les « talents de rat »
鼠伎sont des « manœuvre perfides », des « sales coups », des « actions ignobles », bref de « médiocres talents » …
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haro sur le rat

Messagepar laoshi » 03 Déc 2011, 21:48

ImageAu bout du compte, on peut dire que le rat suscite le dégoût ; il est, par excellence, l’incarnation de la vermine : 腐鼠[gū chú fǔ shǔ] « poussin unique, rat crevé » ou 腐鼠 [fǔ shǔ] tout court « rat pourri » sont des termes de mépris désignant quelque chose de répugnant ou une personne insignifiante et méprisable. [shǔ gān chóng bì], « foie de rat et pattes d’insectes » a la même signification.

Dès qu'on en a l'occasion, on l'agonit d'injures :
[shǔ bèi], « espèce de rat, vaurien !» , [shǔ biàn hǔ] « rat devenu tigre !» , 鼠子 [shǔ zǐ] « fils de rat !» ...

Et l'on passe vite des injures aux coups. Quand il ne jouit pas de hautes protections, le rat devient le bouc émissaire à qui l'on jette la pierre, il est l'exutoire de la violence collective :
老鼠, 人人喊打[guò jiē lǎoshǔ, rén rén hǎn dǎ] ou 老鼠街, 人人喊打[lǎoshǔ guò jiē, rén rén hǎn dǎ], disent les proverbes : « Qu’un rat traverse la rue et tout le monde crie : Frappe le ! » ; il est haï par tous et tous le traitent en paria, comme le vagabond que l'on chasse du village, comme le lépreux que l’on montre du doigt ! Le dicton est si célèbre qu’il n’est pas besoin de le prononcer en entier : 老鼠, [guò jiē lǎoshǔ], c'est « crier haro sur le baudet » ou plutôt... sur le rat !
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Re: Le rat, paria du bestiaire chinois

Messagepar mandarine » 04 Déc 2011, 08:46

mon fils est RAT !
je choisis de ne prendre en considération que votre message du 8 octobre sur le sujet RAT
sans rancune et merci
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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pour nos amis nés sous le signe du rat

Messagepar laoshi » 04 Déc 2011, 11:23

Fort heureusement, Mandarine, la caractérologie du zodiaque est plus indulgente avec le rat que le bestiaire de la langue ! Mon amie Faustula, rat elle aussi, est bien de cet avis (je reconnais d'ailleurs en elle certains traits de caractère que lui prête le zodiaque chinois, sensibilité artistique, inventivité, imagination... !).

Je vous propose en tout cas de vous consoler avec ce calembour :
老鼠上秤, 自秤自 [lǎoshǔ shàng chèng pán, zì chèng zì] « Le rat monte sur la balance, il se pèse lui-même » (jeu de mots entre 自秤自 [zì chèng zì] « jauger ses propres forces », et [zì chēng zì] «s’exalter soi-même, s’envoyer des fleurs ».

Et comme, selon le proverbe
,凤凤, 老鼠 [lóng shēng lóng, fèng shēng fèng, lǎoshǔ de érzi huì dǎ dòng] « le dragon engendre des dragons ; le phénix, des phénix ; le fils de rat sait faire des trous » , autrement comme « les chats ne font pas des chiens », je suis sûre que vous n'avez pas à rougir de votre progéniture...
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laoshu ai dami : la souris aime le riz

Messagepar laoshi » 06 Déc 2011, 07:57

Pour finir sur une touche... sentimentale et sympathique cet inventaire des expressions mettant en scène le rat ou la souris, je vous invite à écouter un "tube" chinois : laoshu ai dami, la souris aime le riz ; vous trouverez sur mon site linguistique le texte chinois transcrit en pinyin et expliqué mot à mot et vous pourrez apprendre la chanson en musique.
Pour l'avoir fait apprendre à mes "élèves", je peux vous assurer que les ados adorent ! et les adultes... aussi !
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