par laoshi » 27 Avr 2013, 13:15
Après avoir traduit le texte chinois, je me rends compte qu'il y a un jeu de mots intraduisible en français. En réalité, ce dont il est question dans la devinette, c'est la lanterne elle-même et non "le cheval peint sur la lanterne" contrairement à ce que disent les sous-titres ; car les lanternes de ce type, dans lesquelles se trouvent des figurines de papier montées sur une roue qui tourne à la chaleur de la bougie, sont nommées 走马灯 [zǒu mǎ dēng] "lanternes au cheval galopant" en chinois. Pour garder l'allusion au cheval, je traduirais quant à moi ce terme par "lanternes à carrousel" puisque le mot "carrousel" évoque une "ronde équestre"...
On trouve, dans Le Rêve dans le Pavillon rouge, une énigme concernant ces lanternes à carrousel, à la fin du Récit n° 50 (page 1171 du Tome I, dans l'édition de la Pléiade). Ici, les jeunes gens qui se livrent au jeu des devinettes ont combiné deux contraintes, la contrainte de la poésie rimée empruntée à la culture savante et celle de l'évocation de la clef de l'énigme qui doit nécessairement être un objet de la vie courante :
A quoi bon, ces fougueux coursiers,
Les entraver de cordes pourpres ?
Qu'ils foncent sur remparts et douves,
Les naseaux crispés de fureur !
Au gré de leur maître et seigneur,
Qu'ils déchaînent tempête et foudre !
Jusqu'aux trois Iles fortunées
Des gigantesques chélonées,
Que s'étende leur renommée.
(je précise que les "chélonées" sont des tortues marines géantes censées porter sur leur carapace les trois Iles fortunées de la Mer orientale, autrement dit, le paradis des immortels)
Voici le texte chinois que je n'ai pas encore traduit mot à mot (on mesure la concision de la langue chinoise) :
騄駬何劳缚紫绳, 驰城逐堑势狰狞
主人指示风云动 ! 鳌背三山独立名
laoshi