Cao Xueqin, dans Le Rêve dans le Pavillon rouge, au Récit XXVII, a écrit:
Une antique tradition veut que des offrandes d'adieu soient, ce jour-là, faites à la Divinité des Floraisons, parce que cette fête ne précède que de quinze jours celle du solstice d'été, époque où toutes les floraisons sont flétries. C'est donc ce jour-là que doit abdiquer, pour un an, la divinité qui préside à leur épanouissement, et, par suite, que le festin d'adieu lui doit être offert. Cette coutume demeure principalement entretenue dans les gynécées, aussi fut-ce dès la première heure que se leva toute la population du parc. Les Demoiselles s'étant toutes appliquées à confectionner, au moyen de branches de saules et de pétales, des palanquins et des montures, ou des étendards et bannières taillés dans de la soie, du brocart, de la gaze ou du crépon, allèrent de tous côtés en suspendre, par des cordons versicolores, au faîte des arbustes et aux rameaux fleuris. De sorte que le parc fut bientôt empli de banderoles brodées flottant au vent, parmi le déploiement des ramures en fleurs. A quoi s'ajoutaient les grâces et beautés de tant de jeunes personnes, si merveilleusement vêtues et parées, qu'abricotiers et pêchers demeuraient confondus d'humiliation et de honte, hirondelles et loriots de dépit et de jalousie.
Il semble que la fête, qui se déroulait "à l'ombre des jeunes filles en fleurs", se soit achevée par l'enterrement des pétales flétris, c'est du moins ce qui se passe dans le roman. Le récit XXVII se termine par une très belle élégie à la mort des fleurs...