"la rue, c'est la vie"... j'aime beaucoup votre formule ; on voit bien en effet que les gens que vous prenez en photo ne se sentent jamais agressés, jamais soumis à un regard voyeuriste ; c'est ce que permet la vie sur place, la convivialité, même si c'est entre expatriés et Chinois de Chine... Rien à voir avec le regard pressé du touriste qui n'hésite pas, parfois, à "voler des images".
Personnellement, quand je suis allée en Chine pour 10 malheureux jours sur place, je n'avais que 15 leçons de chinois Assimil à mon actif mais j'ai toujours demandé la permission de prendre la photo (moi, c'était "nǐ yào bú yào ?") ; immédiatement, le sourire apparaissait et généralement, la photo était autorisée, certains même posaient et venaient spontanément sur la photo (à la Grande Muraille), les visages fermés se détendaient : cela a été le cas dans un quartier populaire à Pékin, dans un hutong près d'un marché de nuit, la grand-mère qui surveillait le quartier voyait d'un mauvais oeil des Européens entrer dans sa ruelle, les gros bras arrivaient déjà : ma formule magique et le sourire est revenu (c'était en 95). La seule fois où je n'ai pu demander la permission, c'était justement à Shanghai, une marchande d'oeufs de cent ans qui traversait la rue, poussant sa charrette, venant vers moi sans me voir... quand elle a rejoint le trottoir et qu'elle m'a vue, elle a failli me battre et j'ai encore le regret de l'avoir agressée par mon regard...