CHINE Province du SICHUAN Juin-juillet 2011 Notes de voyage

postez ici vos carnets de route sur les provinces chinoises que vous avez visitées

CHINE Province du SICHUAN Juin-juillet 2011 Notes de voyage

Messagepar ZhenZooNaiCha » 16 Déc 2011, 10:22

CHINE. Province du SICHUAN. Juin, juillet 2011.Notes de voyage Note: Un de mes amis est réfractaire à Internet, j’ai donc aménagé une lettre en compte rendu de voyage. C’est un périple , de ville en ville, au jour le jour au seul gré de mes envies. Il n’y a donc pas de chapitres.

Arrivée à Chengdu le soir. Le taxi commandé en même temps que ma réservation à l’hôtel Sim’s Cozy garden (recommandé par le LP, réservé via Hostelworld) est ponctuel, moins cher qu‘un taxi et de plus c’est sûr car il sait très précisément où aller. Il ne va pas tourner en rond pendant deux heures…

Sim’s. Impeccable, personnel aussi charmant et compétent que celui du Cloudlands de Kunming.
Le lendemain, bonne offre de l’hôtel, on va faire un tour en ville à vélo. Chengdu, c’est seulement 13 millions d’habitants…
On va ainsi tranquillement découvrir quelques petits lieux comme le temple Wenshu, un marché, une surprenante très grande et ancienne église du
19 ème, ses annexes et jardins.
Des relations de CouchSurfing m’emmèneront au quartier touristique de JIN LI. Bof bof, mais l’attention était touchante. On s’est régalé de petits « snacks » plaisants à l’œil et délicieux.
Visité les 2 ou 3 musées « suggérés » de Chengdu.

Aparté sur les traveller’s chèques
que l’on peut, en Chine, seulement changer à La Bank of China.
J’en ai changé à Chengdu, sourires et 10 bonnes minutes chrono, car l’employé savait faire.
A Xi Chang. 45 minutes et de gros yeux, car l’employée affectée à ce poste ne savait pas faire. Il a fallu que je fasse appeler la responsable pour que le voisin de l‘employé , qui savait faire mais ne mouftait pas, s‘exécute. Ah! la rigidité des postes!
A ? j’ai oublié la ville. 25 minutes en me faisant la gueule..Sur le comptoir un petit terminal. Content, moyennement content, pas content. On peut cliquer…
Mais à quoi ça sert !
Et comme en plus à l’American Express rue Scribe à Paris l’employé auquel j’ai acheté mes traveller’s était aimable comme une porte de prison, je me demande si je recommencerai. Une seconde CB, c’est 0.33 euro /mois et on peut en prendre une seconde en roue de secours temporairement.

A côté de Chengdu. Nurserie des pandas. Tout a déjà été dit sur ce sujet.

Le village de Pinglee, et la forêt de bambous, à côté de Chengdu.
A ne surtout pas manquer, mais à condition d’y aller de préférence avec le SIM’S…car l’on peut ramasser un petit peu de thé dans les plantations, se rendre compte du temps infini que cela prend pour en collecter 10 grammes, et très bien déjeuner chez les hospitaliers parents de Zhen Zhen,la guide/salariée du SIM’S.
Le thé qu’ils produisent et que j’ai acheté s’est révélé de très bonne qualité.

Luodai, à proximité de Chengdu. Ne vaux pas le déplacement.

Leshan. En car ce n’est pas très loin de Chengdu. Le taxi, en fait un triporteur électrique, m’a vite montré sur une carte affichée dans la gare que le choix de mon hôtel n’était pas très judicieux car situé au fond de la ville neuve. Il m’a proposé un autre hôtel et je lui ai fait confiance. Le triporteur électrique ne va pas bien vite, il est un peu poussif mais de la gare autoroutière, cela descend très légèrement le long du fleuve. Il m’a accompagné au 17 éme étage d’un immeuble banal. Deux étages pour ce petit hôtel, le reste en appartement. Prix tout à fait raisonnable et vue sur les fleuves et le grand Bouddha.
De plus ce quartier tranquille au bord de l’eau est plaisant. Plusieurs salons de thé au bord de l’eau d’où l’on voit des baigneurs et leur bouée de sauvetage descendre le très fort courant dans une eau marron très foncée.
La puissance des deux fleuves qui se rejoignent fait tellement de bruit que l’on croirait entendre la marée montante dans nos contrées.
Lei de CS m’a gentiment guidé vers le Grand Bouddha. Pas trop de monde. Un must au Sichuan.

Emei shan. Marcher en montagne par beau temps, j’aime bien, mais dans le brouillard permanent, c’est pas mon truc.
J’ai décliné.

Zigong. Musée des dinosaures, puis j’ai découvert par hasard un fantastique musée des lanternes. Quatre étages. Seul visiteur.(China Lantern Museum).Je croyais que c’était fermé, mais non, le gardien est sorti de sa torpeur et m’a allumé un par un les étages et surtout les centaines de lanternes.

En route pour Ybin. Heureusement que j’ai pu me joindre à un petit groupe de Chinois sympathiques pour visiter la mer de bambous parce-que c’est une contrée immense et difficilement visitable seul car pas de transports locaux. 1 heure 30 de bus aller, 1 heure 30 retour. Un peu rapide. Visite au pas de course (j’ai horreur de ça) du musée rempli de très jolis meubles originaux et objets en bambous. Traversée de la forêt de bambous…C’est aussi monotone que la forêt des Landes en train…Toujours la même espèce. Alors qu’il y a je crois de mémoire 1200 espèces de bambous. La bambouseraie d’ Anduze en France, bien que toute petite par rapport à la mer de bambous de Ybin est bien plus variée et enrichissante.
Un coup de téléphérique, et on se rattrape par une belle promenade à flanc de rocher, taillé dans la masse, avec quelques temples par ci par là et quelques sculptures, gravures et bas-reliefs dans le roc très rouge comme dans l’Estérel.
De la haut magnifique vue sur la campagne.
Sauf erreur de ma part, c’est bien à Ybin, dans la rue principale, qu’il y a une grande église catholique. Elle n’a pas bougé et de part et d’autres il y a les si élégants sic..bâtiments chinois.
En tout cas c’est bien pratique pour se repérer.
A l’hôtel à Ybin, je croise un jeune couple qui parle un peu anglais. A ma question, comment va t’on à Xi Chang ? Réponse: pas de problème, c’est ma ville natale Vous prenez le bus No 5 en face, pour la gare de …Le car est à 6.30 heures et 3 heures 30 après vous arrivez.
Bon. J’arrive à 6 heures du matin à la gare, et j’apprends que le car vient de partir parce-que l’heure de départ c’était 6 heures et non 6.30 heures...mais chance, il y a un autre départ à 8 heures 30 . Parfait. Le temps passe et je ne vois toujours pas arriver la ville de Xi Chang. Ma voisine m’explique que c’est loin…8 heures plus tard je débarque à Lei Bo, une bourgade de quelques rues…et je suis encore loin.
Lorsque l’on cherche une adresse en Chine il faut toujours poser au minimum trois fois la question à trois personnes différentes, et jamais à la police pour arriver à destination..
Je le savais mais ces jeunes gens que j’avais questionnés me paraissaient fiables…et je n’ai même pas pris le temps de consulter ma carte. On apprend toujours…

A Lei Bo ,où il y au moins quatre rues…J‘aborde un jeune homme, tout de bleu vêtu avec un bel appareil photo en bandoulière. Tiens un premier et rare touriste chinois? Que nenni, un policier! Sur son tee shirt bleu on peut voir POLICE brodé bleu en tout petit caractère. Discret n‘est-ce pas? Sympa, il m‘a donné son numéro de téléphone, sans pour autant me demander le mien, ni mon passeport.
Si vous avez un problème, n‘hésitez pas à m’appeler.

Nuit, puis renouveau trajet de 8 heures pour enfin arriver à Xi Chang : Ville propre sans aucune âme. Le Kourou chinois est à côté.
Qionhai hu est un lac bordé de jardins tristounets, le musée de la minorité esclavagiste YI est intéressant, le temple lu shan également.

En route pour PUGE. A l’hôtel, ils m’ont griffonné le nom de la gare autoroutière, et indiqué quel bus prendre pour m’y rendre car les taxis ne sont pas légion ici. Dans le bus bondé j’ai montré mon papier à mon voisin qui m’a dit = qui m’a fait comprendre qu’il descendait au même arrêt que moi et qu‘il allait aussi à PUGE. On n’a pas pris le car mais une voiture collective pour un poil plus cher , mais c’est plus rapide. En route j’ai vu un marché mais on ne s’est pas arrêté. Arrivé à PUGE, rien à voir, bien déçu…
Je suis monté dans un car, et j’ai pris la route en sens inverse, en regardant attentivement. Top, le marché est là. Les chauffeurs de car sont attentifs en Chine et le chauffeur m’a dit :Mon garçon, ici ce n’est pas Xi Chang (ne connaissant pas le nom de lieu j’avais acheté un billet pour Xi Chang)
Oui je sais, merci bien.
Incroyable, un marché de la minorité YI. Les femmes sont habillées de manière éclatantes, leurs vêtements sont très beaux. Un patchwork de couleurs sur un fond bleu azur. Je me suis longuement promené dans le marché, j’ai goûté quelques rafraichissantes boissons, touché des yeux, humé. Un rare plaisir et la gentillesse complice des habitants. Zéro touriste. Les femmes vendent, et pendant ce temps les hommes habillés de gris passe muraille, jouent au billard…
Quelques jeunes femmes sont en jean et tee shirt..la fin est programmée.

Muli, un bled, pas grand-chose.
Je débarque dans un hôtel, pas mal, où pour la première fois on me demande non pas une nuit de caution mais cinq!
Repartant le lendemain matin à 07.00 heures, j’ai flairé une embrouille sur la restitution de la caution. Ce n’est pas la première fois que je vais à l’hôtel en Chine.
Salut! Un tripoteur taxi m’emmène ailleurs. Glauque à souhait, mais bon, pour une nuit, ca ira.
J’ai ensuite fait l’erreur de demander à un policier de m’aider à rejoindre Ya Ding puisque pas de car.
Il a appelé son chef, très courtois, qui m’a tout de suite demandé où je dormais. Oh la la c’est trop dangereux pour un étranger. On va vous sortir de là et vous trouver un lieu sur..
A Lei Bo !!
Bon, ils prennent leur T….a, je récupère mon sac à dos, avec un sourire d’excuse à la tôlière qui ne pipe mot, et les pandores me conduisent à l’hôtel que j’avais décliné se faisant fort de descendre le montant de la caution. La patronne n’a rien voulu entendre et tous penauds, ils ne savaient plus quoi faire de moi.
Finalement, après avoir circulé dans les 2 ou 3 rues de Lei Bo, ils m’en ont trouvé un..
Qu’est-ce que vous avez fait aujourd’hui. Chef !On a aidé un étranger. C’est bien, vous avez travaillé…
Mais impossible d’aller plus loin, pas de communication vers Ya Ding Nature park qui était l’un de mes buts.
Dur, car il faut virer de bord.
Retour à Xi Chang au même hôtel central et bon marché, d’où l’utilité de ne pas jeter les cartes de visite des hôtels…
J’ai attrapé la crève. Le patron de l’hôtel a désigné d’office une employée qui m’a emmené à l’hôpital. Heureusement que j’étais accompagné car à chaque acte, c’est passage à la caisse puis visite, passage à la caisse, un vrai casse tête chinois pour moi puis prise de sang…
La méthodologie est différente. On passe sa main à travers un mini guichet et une infirmière vous scarifie le bout du doigt avec une plume genre plume sergent major..Puis elle appose une pipette très fine pour aspirer le sang. 10 minutes plus tard, on a les résultats. On retourne voir le jeune médecin qui me dit seulement :OK.
Me voila rassuré. Après un nouveau règlement je vais chercher mes médicaments.
24 heures plus tard je serai sur pied.

Je n’ai aucun problème pour acheter un billet de car, mais quand on me répond qu’il n’y en a pas, (non pas qu’il n’y ait plus de place) je ne comprends pas pourquoi et je suis un peu désemparé. Chance, 4 étudiants baragouinaient anglais. Ils m’apprennent que la route vers Chengdu est coupée (un pont emporté) ainsi que le train suite aux inondations..Ah c’est ce que j’ai vu hier soir à la télé, mais je ne pouvais pas comprendre où c’était précisément.
Une heure d’avion pour Chengdu? Cher et pas de billet avant 3 jours…Et compte tenu des pratiques du surbooking, je ne suis pas 100% certain de partir à l’heure. Méfiance.
Rester ici 3 jours, mortel..
Attendre que le pont soit reconstruit…
Bon, eh bien je repars en sens inverse en car vers Leshan,3 fois 8 heures de car…

A Leshan j’ai retrouvé Lei de CS et ses amis. On a dîné dans un hot pot pas mal, mais franchement, je sais bien que c’est la spécialité du Sichuan, ça n’a rien à voir avec les parfums subtils de beaucoup de cuisines chinoises. On jette un peu n’importe quoi dans un bouillon épicé ,comme ça on fait passer tout un tas d’ingrédients dont des fleurs, quoique les fleurs, ce soit assez bon.
Lei m’a écrit ma route, et j’ai ainsi découvert trois lieux (référencés nul part):
De Leshan, j’ai rejoint XHIXI en car. Assis à côté du chauffeur, place du mort, mais belle vue.
Intriguée, car que pouvais donc bien faire un laowai ici, ma voisine m’a demandé où j’allais. Tendant une oreille attentive à l’étranger qui articulait trois mots de chinois, le chauffeur a fait un long discours……..
Soudain ,en rase campagne, le car a pilé sec et ma voisine m’a invité à descendre avec elle.
On a traversé des champs et de tous petits hameaux . J’ai compris que la route était coupée et que l’on prendrait un autre chemin.
J’ai pris des photos pour me repérer au retour. On a marché d’un bon pas 20 minutes.
Arrivés au bord d’un fleuve, il y avait un bac. Elle m’a confié à un
passager et est repartie reprendre un autre car. Il y a beaucoup de gens bien en Chine.
Le passager m’a conduit jusqu’à la gare.

C’est une vieille ligne de train à vapeur sino-anglais de 1959.
Jiayang Narrow Gauge Train. Ligne XHIXI BAJIAOGOU
Une voie pour le charbon, une voie pour les passagers. J’ai fait la connaissance de quatre sympathiques lycéens /es qui m‘ont plus tard confié que c‘était la première fois qu‘il voyaient un laowai en chair et en os. En attendant le train on a déjeuné sur le quai .La serveuse m’a timidement et gentiment apporté une fourchette, ce qui est bien la première fois que cela m’arrive en Chine.
Délicate attention.(Mais je n’ai aucun problème avec les baguettes)
C’est un tout petit train. Un wagon avec places assises et numérotées , et d’autres où la population s’entasse debout.
On s’arrête souvent et le trajet dans un paysage varié et coloré dure 1 heure 30 . C’est le moyen de communication des habitants locaux puis on revient.
Belle journée.

L’on peut, de Leshan, affréter un taxi et visiter la très grande maison de GUO MORUO, un célèbre écrivain Chinois.
C’est classé « Key national Relics Preservation Unit » et « Provincial Base for Patriotism and Tradition Education » A vos souhaits…
A part la conductrice de taxi et moi, personne.

Plus proche, et accessible en bus le musée de l‘ébène ainsi que de nombreux bois pétrifiés vaut le détour…Certaines sculptures auraient nécessité 8 artisans et trois années de labeur. C’est incroyablement ciselé. Pas mal de touristes, mais ,faute de temps les guides ne les conduisent pas au premier étage. J’avais donc la moitié du musée pour moi tout seul, tranquille…

En route pour Kanding. Super, à l’arrivée quelques centaines de mètres avant la gare, une armada de taxis rutilants.
Je débarque du car, pas un taxi!!!
Comprends pas..
Par chance, dans le car, j’ai discuté avec les mains avec mon voisin … , et il est aussi surpris que moi. Il y a une grève. Oui, les taxis sont en grève, en Chine, et il est tard. De plus, pas de bus..la totale. Et c’est bien la première fois que je vois çà, il y a de trop nombreux guides rabatteurs désagréables et très collants..
Il est cuisinier et un des ses copains viendra finalement nous chercher puis me déposera gentiment à l’hôtel Sally’s knapsack Inn, et ses chambres crades, recommandé par le LP, à rayer des listes. Seul client, le jeune patron passe son temps (le matin et le soir quand je suis là), à jouer à des jeux vidéos de guerre….le reste du temps il doit sans doute dormir..
Je peux utiliser Hotmail ? Oui, mais attendez un peu. J’en ai encore 5 à tuer!

Pas beaucoup de bus en ville, une ville tout en longueur de part et d’autre du puissant fleuve, pas commode pour circuler.

Mont Paoma :Accès en téléphérique, rien de spécial.

En descendant du téléphérique, à 50 mètres, j’ai découvert par hasard un gigantesque musée Tibétain, quatre étages, construit il y a trois ans. (référencé nul part): Les nombreux et massifs piliers en bois auraient 1500 ans. Visite guidée, très intéressante. C’était un vendredi .

Je fais court. Le lendemain, la jeune guide est venue me chercher à mon hôtel avec son copain et une amie prof d’Anglais. Grâce à eux j’ai pu aller plus facilement au lac MU GE CUO passer une bonne journée, malgré un temps gris.
Dommage que nous n’ayons pas eu le temps de nous tremper les pieds dans des bassins d’eau chaude où de petits poissons vous mangent les peaux mortes.(Curative Pool Boiling Spring)

Maintenant que les taxis ont repris du service, après trois jours de grève, je m’empresse de quitter mon hôtel. Mes amis de rencontre m’en ont trouvé un à 50 mètres à pied de la gare routière, moche mais bien pratique.

Pour la première fois de ma vie je me suis claqué le mollet sans trop savoir pourquoi en descendant des marches dans un hôtel . C’est non seulement douloureux, mais je marche difficilement. A la pharmacie ils m’ont vendu un aérosol et conseillé 8 jours de repos…
J’ai pris un taxi et lui ai demandé de me trouver un massage par des aveugles. Ils sont réputés en Chine. Quand les taxis voient que vous avez un vrai problème, ils ne vous déposent pas dans un massage parlour..
Je suis revenu deux fois me faire masser et cela m’a bien soulagé.
Grand soleil et fête annuelle du PCC..Chants sur la grande place, un monde fou, les habitants ont sorti leur costume du dimanche.
Quelques belles images.

Départ pour MOXI en mini van. Rarissime .Deux passagers. 3.5 heures de route, croisé 5 véhicules…Superbe ciel, magnifiques paysages et la mer rouge, constituée de pierres ferrugineuses.
MOXI, c’est la porte d’entrée du glacier Hailogou .Bon, c’est un glacier. Ascension grâce à un bon téléphérique autrichien. Redescente et là de superbes sources chaudes. Peu de clients, nombreux bassins ,dont un énorme où l’on peut réellement nager. J’y ai rencontré un Chinois d’une soixantaine d’années qui m’a parlé assez bien en Français. Lycéen, il avait fait trois ans de français, puis m’expliqua-t-il délicatement, il y a eu les évènements…(pour les Gogols, comprendre la révolution culturelle), et là plus de cours du tout. Il n’avait pas parlé français depuis 40 ans, mais était ravi de rafraîchir sa mémoire.

A MOXI, en bas du village, église catholique de 1918 en excellent état. Original.
Il n’y a qu’une rue, disons principale et un seul café sympa en bas de cette rue.
Le patron m’a guidé vers le théâtre où il y avait ce soir-là un spectacle Tibétain authentique pour les locaux et m‘a fait assoir au premier rang à côté des officiels. Pas de touristes. Superbe spectacle.
Sa femme fait des glaces maison à la banane onctueuses et délicieuses…De vraies glaces…

DANBA. Le joyau du Sichuan à mon sens.
Siao ping est une toute jeune infirmière, et on est allé à JIAJU ZANGZAI, consacré en 2005 par le National Géographique Chinois comme plus beau village de Chine. C’est à 7 km de Danba. C’est un village 100% tibétain et l’architecture est 100% Tibétaine. Curieux n’est-ce pas?
Le paysage et le cadre sont grandioses , mais j‘ai trouvé cela un peu figé.
Dans toute la région et particulièrement à SUOPO, les « watchtower » hautes tours de pierre fortifiées de quarante à soixante mètres de hauteur sont magnifiques. Il y en aurait 562.

Des thèses toutes confirmées par l'exploratrice française Frédérique Darragon, qui s'est lancée à la fin des années 90 dans une étude poussée de ces édifices découverts alors qu'elle traquait le léopard des neiges dans le sud-ouest de la Chine. Sur un millier de tours recensées, il n'en reste désormais que la moitié. 562 pour être précis, si l'on en croit les statistiques de Yixisangdan, en charge de la protection du patrimoine de Danba. Quant à leur âge, les avis divergent. Frédérique Darragon, véritable passionaria des diaolou, "tours fortifiées" en chinois, a mené un travail de datation au carbone 14 sur 82 tours, estimant entre les IVe et XVIe siècles la construction de celles qui existent toujours. Des résultats contestés par certains universitaires chinois, qui optent davantage pour une architecture défensive du XVIIIe siècle, diao signifiant donc "forteresse" en chinois. Quoiqu'il en soit, les tours fascinent et intriguent, d'autant qu'elles ont bien résisté au grand tremblement de terre ayant ravagé une partie du Sichuan en 2008. Extrait d’un article du figaro

Le lendemain Siao ping m’a guidé vers une maison musée, et là nous avons rencontré dans ce village de montagne He Yu ,une étudiante chinoise qui parlait couramment anglais.
C’est cette même jeune fille qui m’avait dit que c’était une française qui avait disons découvert et surtout sensibilisé les autorités à bien entretenir ces tours, jusqu’à ce que très récemment je tombe sur un article du Figaro où ils ne parlent même pas du poivre du Sichuan….
J’en ai rapporté un kilo pour les amis.
On s’est promené tous trois toute la journée dans ce village d’architecture Tibétaine tout comme JIAJU ZANGZAI. ça monte , ça descend sur des sentiers tortueux, et là c’était autrement plus intéressant que le village « classé » car c’était le village natal de Siao ping . L’on croisait ses tantes, ses amis, elle nous décrivait la flore, telles ces mini baies sauvages dont on ne mange que la peau, ces fleurs jaune pâle qui se fumeraient, ces feuilles aux propriétés hémostatiques... Passionnante journée.
On est arrivé finalement à son école.
Quand j’étais petite m’a-t-elle dit, c’était deux heures de marche le matin et deux heures le soir…4 heures d’études perdues, mais elle est devenue infirmière, pourtant issue d’une famille très pauvre.
Cela fait réfléchir. Je n’avais qu’une heure à pied aller-retour pour aller à l‘école, et c’était un chemin de terre très praticable.
Siao ping nous quitte pour aller passer un examen final.

Avec He Yu et son amie Malaysienne, nous affrétons une voiture, car pas de car pour rejoindre DAN LING.3.5 h de route défoncée dans une berline, et non pas un 4x4. …
Grande maison d’hôtes de style Tibétain, bon dîner, nuit fraîche mais il y a un paquet de couvertures. On est à 3300 mètres. Pas de réception de téléphone mobile.
On part tous trois à pied vers une source chaude qu’on aura beaucoup de mal à trouver. En pleine nature un bassin de 4 mètres par 4.Personne. On fait trempette une heure. L’eau est bonne.
Le lendemain balade de 5 heures à cheval, un régal. Paysages magnifiques.
Des marmottes, des yaks, des oiseaux, le tout dans des prairies constellées de fleurs sauvages. On boit une tasse de lait chaud de Yak dans une ferme au bout du monde où néanmoins il y a l’électricité.
On est dans un autre siècle et pourtant il y a la télé et un programme de télé réalité débile à la sauce chinoise. Quel contraste!

Je monte à Maerkang ,rien à voir, et en redescends. De là, j’avais escompté aller vers Xining, province du Qinghai, mais j’y ai finalement renoncé.

Départ donc pour Chengdu….
Je prends le car et rencontre un jeune chinois, professeur de chinois. Chic, me dis-je je vais pouvoir améliorer mon chinois. Non, il préfère, ça va plus vite, utiliser son broken English..
Après le car qui s’est arrêté avant Lu Ding, on prend une navette, un mini van pour rejoindre Lu Ding. Nous sommes 8 + le chauffeur entassés comme des sardines. On devrait arriver dans 20 minutes…Sur une route défoncée en construction, le chauffeur se faufile et slalom à la chinoise, mais à un moment: STOP. Jamais vu un embouteillage pareil. Des centaines de camions, cars, voitures, bloqués par un simple camion en panne.(On l’a su plus tard). Il pleut comme il faut, on ne respire plus dans le mini van. On n’attend pas de miracle. D’après certains, la ville n’est pas loin…t’es sûr demandais-je au prof? Oui. Le chauffeur me l’a confirmé…
C’était ça ou bien passer la nuit dans le mini van.
Bon, la nuit sans éclairage, ma lampe torche d’une main, il serait temps que j’achète une frontale, le parapluie de l’autre , on patauge dans les ornières et la gadoue de la route en construction. Une bonne heure plus tard après avoir couru comme des fous avant le dynamitage d’une falaise, on se refugie exténués sous le grand parasol d’un vendeur.
Un moine qui ne vivrait parait il que de l’aumône joue avec son I machin dernier cri en croquant une pomme…
Et des I machin dernier cri ,il n’y en a pas encore des tonnes en Chine.

Sur les 8,il n’en reste que 4,les autres marchaient beaucoup plus vite que nous. Voyant quelques motos venir de ce que je présume être la ville, je suggère au prof d’en affréter. Ah! il n’y avait pas pensé. Finalement, c’est un taxi qui viendra nous chercher tous quatre, à minuit, sans pour autant nous extorquer de l‘argent, ce qu’il aurait aisément pu faire. Le taxi a roulé 45 minutes chrono. Autant dire que si on avait marché , on ne serait jamais arrivé..Je suis un étranger. Les deux autres garçons, 20 ans, étaient des manœuvres. Plus jeunes, pas chargés, ils marchaient naturellement plus vite que moi. Ils m’ont aidé et jamais laissé tomber. On communiquait par signe. Merci à eux. A la gare routière, pas une chambre de libre...Sous une pluie battante, vers minuit, on a déniché une gargote où l’on s’est rassasié. Puis les garçons ont eu une idée géniale : On va dormir à l’internet café en face de la gare. Wow! J’avais peur de ne pas être accepté, car rarissimement, et tout particulièrement dans les petites villes les étrangers ne peuvent accéder aux cafés internet. Mais là, pas de problème. L’employé a stocké nos bagages dans un local fermé et nous nous sommes endormis vers 2 heures du matin dans de larges et moelleux fauteuils. Pas de musique la nuit, ni le staccato des mitrailleuses vidéo, un rêve. Nous avons tous très bien dormi, réveil à 6 heures et repris un car à 7 heures en achetant les derniers billets. Ouf.

Le professeur m’a invité chez lui, ses paysans de parents étant absents. On arrive à Chengdu et venant dont nous venions cela fait un choc, puis après 2 heures de bus on arrive à son hameau, près de Peng Zhou. Je dis bien hameau car c’est vraiment tout petit et rare. Ce sont de mini immeubles de trois étages entièrement neufs, des boîtes..construits suite au séisme de 2008.
Pour aller dîner, on attrape un bus pour le village où tout est également neuf, mais avec une architecture locale en béton et bois assez élégante dans le style de la région .
On revient en 30 minutes à pied, car pas de bus. On est vraiment à la campagne.
Dans son broken English, j’ai compris que l’on irait demain dans un village français!
Qu’est-ce que c’est?
20 minutes de car plus tard, on débarque à BAI LU dans un village de style français! La plupart des styles architecturaux sont mélangés, les petits immeubles haussmanniens et les maisons strasbourgeoises, le château de la Loire, l’hôtel IRIS, sic, le restaurant LES CHAMPS.
L’épicerie où l’on trouve du vin rouge chinois « Great Wall (ça c’est connu, mais aussi du « Grand Bato, du Bordux « … est dénommée « Le Super marché ».
Le Café de Flore…le tout à la sauce et aux couleurs chinoises.
C’est grand, plusieurs rues, très gai, coloré, détonnant.
Ce village tout neuf, pas entièrement terminé ,réellement habité par des Chinois, a été inauguré au printemps 2011. C’est un partenariat Franco- Chinois suite au tremblement de terre de 2008.
Rare en Chine, on ne paye pas de ticket racket d’entrée…ils leur reste un peu de pudeur…
Il coule une jolie rivière, et les restes d’une arche d’un pont construit par des missionnaires, plusieurs cafés, terrasses, parasols .Sympa.

Un peu plus loin une rare école qui ait résisté au séisme. Nombreux dessins réalisés par des enfants après le séisme . Très touchant.

Un peu plus loin, mais chantier interdit au public, une très grande église et ses annexes en reconstruction.
Elle a souffert du tremblement de terre, mais la reconstruire est important pour faire revenir les touristes et le business des photos de jeunes mariés…

Retour à Chengdu.
Le SIM’s étant complet, j’ai dormi une nuit au LOFT, recommandé par le LP. C’est un hôtel déguisé en hôtel de voyageur, qui n’a strictement rien à voir avec la philosophie du SIM’s. C’est tout juste si on vous dit bonjour. 2 malheureux PC, contre 8 au SIM’s. Le service du petit déjeuner ne commence qu’à 9 heures, et avec deux clients en salle on vous apporte un café tiédasse à 9 heures 30.
Ils n’ont pas l’air de savoir que les autocars partent tôt en Chine..
Les chambres sont beaucoup plus spacieuses qu‘au SIM‘s, donc plus chères, ce qui est normal, mais il n’y a pas d’ascenseur…
C’est mon sac à dos qui aime bien prendre l’ascenseur…
Même lorsque vous escomptez rester quelques jours dans un même hôtel, ne payez jamais plusieurs jours d’avance…surtout si on vous propose, mon œil, un prix spécial.

Départ pour Juizaigou.11 heures de car sur une bonne route.
Capacité hôtelière 20.000 lits..
Un monde fou, normal ce sont les vacances scolaires.
Tout est plus cher qu’ailleurs.
A l’entrée du parc, un ensemble de magasins de souvenirs presqu’aussi grand qu’un supermarché. C’est peu dire.
Le premier lac est bleu turquoise, le second lac est bleu turquoise, le …
Si j’aurais su, j’aurais pas venu
Compte tenu de ce que j’avais lu, j’avais réservé deux nuits. J’ai acheté le soir le dernier billet de car.
Chacun son truc.
Et re 11 heures de car pour rentrer à Chengdu.
XI ANJe n'y suis resté que très peu de temps (2 nuits) c'est donc forcément assez subjectif.
Je descends du car en provenance de Chengdu, pas un taxi ne daigne s'arrêter et quand ils s'arrêtent ils ne savent soudain plus lire. Il y en avait pourtant un paquet, et mon hôtel n'était pas à 5 mn, loin de là. Je n'avais pas encore vu cela.
Une gentille dame m'a conduit jusqu'au bon arrêt de bus. Un bon point.
Hôtel ,près de la porte Sud, personnel aimable comme une porte de prison mais ça arrive aussi en France. Pas de chance le seul mauvais en 2.5 mois de voyage était à Xi An. La vieille ville...toute neuve, mur d'enceinte tout neuf de 14 kilomètres de périphérie, oui, mais quasiment tout neuf. Un décor de carton pâte.
A l'intérieur pollution au maximum, deux tours dont la tour du tambour, bon il y en un peu partout en Chine. De là haut (pas si haut) on ne voit que du brouillard sur mes photos... un flou artistique sans doute...
A partir de la porte Sud, le long des remparts il y a une rue longue comme un jour sans fin, qui est remplie de magasins de peintures, calligraphies, marchands de pinceaux. Pas un touriste en juillet, et là on se sent bien. Rue sympathique.
La rue du quartier musulman. RAS. J’aimerais bien connaître le nom des arbres dont les fleurs jaunasses tombaient sur la rue comme de la neige. (en juillet )
Derrière, des milliers d'échoppes qui vendent toutes les mêmes conneries. L’ancienne mosquée. Il faut bien ouvrir les yeux pour voir que c'en est une. Se balader en ville, rien de bien particulier.

Terra cota. Une merveille bien sur . Mais ATTENTION
Il y a les bus, on peut en effet y aller seul.
Il y a deux sortes de "tours" Ceux qui s'arrêtent une petite heure à l'aller dans une immense fabrique de souvenirs, poteries, meubles et vraies fausses antiquités..chinoises, au demeurant assez intéressante, pourquoi ne pas voir ce qui se fabrique avec une imagination délirante et créatrice, et les autres qui vont directement à "terra cota", sans passer par les « souvenirs shops » mais qui reviennent plus tôt..
Donc temps passé à Terra cota idoine...

Le mausolée de l'empereur, éloigné du site "terra cota" est une perte d'argent et de temps. Une collinette, disons un monticule engazonné où vous dira t-on on n'a toujours pas trouvé l'entrée (lire pas cherché ou encore on ne veut pas la trouver ou encore invisitable, donc pas de ticket à vendre...
Bon voyage, mais Xi An ce n'est pas ma Chine.

Fin
ZhenZooNaiCha
 
Messages: 57
Inscrit le: 11 Déc 2011, 14:01

Re: Province du SICHUAN Juin-juillet 2011 Notes de voyage

Messagepar mandarine » 17 Déc 2011, 14:00

merci pour ce merveilleux périple
bien d'accord avec vous pour Xi'An !
le marché des YI m'aurait bien plu également

pour le poivre du Sichuan, il m'en reste encore mais c'est vrai que je l'économise
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
Avatar de l’utilisateur
mandarine
 
Messages: 1848
Inscrit le: 08 Juil 2011, 21:44
Localisation: reims

le mont Emei et le grand Bouddha de Leshan

Messagepar laoshi » 18 Déc 2011, 08:41

J'ai lu et relu le récit de vos aventures ! vous me faites rêver... Je le savais déjà, je ne connais rien de la Chine mais, à vous lire, je mesure mieux encore l'ampleur de mon ignorance.

Voici pour ceux qui ne connaissent pas non plus les sites dont vous parlez, quelques images du grand Bouddha de Leshan (la première est empruntée à un site chinois, la seconde vient de wikipedia)

Image

Image

Voici également un lien vers une vidéo de CCTV :

le mont Emei et le grand Bouddha de Leshan

Vous y apprendrez entre autres, comme moi peut-être, que
峨嵋 [é méi shān] "le mont Emei", haut lieu du taoïsme avant d'être investi par le bouddhisme, doit son nom à la forme des montagnes qui semblent dessiner deux sourcils sur le ciel de nuages : 娥眉 [é méi] signifie en effet "sourcils arqués", et, par métonymie, "belle femme". Vous remarquerez en passant que la clef de la montagne a été susbtituée à celle de la femme dans [é] et que la clef de la montagne a été ajoutée à dans [méi].

Les deux religions, après s'être longuement combattues, ce dont témoigne la légende du serpent blanc et du serpent vert, ont fini par coexister.

Le grand Bouddha a été édifié en 713 ;
[lè shān] "Leshan", en chinois, signifie "montagne de joie" ; la statue, qui se dresse sur le coeur d'un Bouddha couché, symbolise le bouddhisme émanant du coeur ; elle était destinée à protéger la contrée des inondations dévastatrices qui ravageaient périodiquement la région.
laoshi
Avatar de l’utilisateur
laoshi
Administrateur
 
Messages: 3912
Inscrit le: 06 Juil 2011, 06:23

quelques images du Bouddha et du mont Emei

Messagepar laoshi » 08 Jan 2012, 18:03

Quelques images supplémentaires, dont certaines fort impressionnantes, entre autres l'oreille du Bouddha...
laoshi
Avatar de l’utilisateur
laoshi
Administrateur
 
Messages: 3912
Inscrit le: 06 Juil 2011, 06:23


Retour vers paysages de Chine

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité

cron