Droits de L'homme et bien-être animal ne sont pas incompatibles quand il est question d'humanité.
Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders lors de la visite de la Grande Muraille de Chine au 4ème jour dans le pay
De quoi parlent et le ministre chinois des Affaires étrangères, lors de leur rencontre officielle ? Des droits de l’homme, mais aussi de bien-être animal ! Pour sa dernière journée à Pékin, le vice-Premier MR a fait le point sur ses contacts avec les autorités chinoises (président, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères). « Dans les contacts bilatéraux avec mon homologue, je viens avec deux priorités. D’une part, la défense de nos intérêts économiques. D’autre part, la problématique des droits de l’homme. »
Concrètement, Didier Reynders a exprimé sa volonté de voir reprendre au plus vite le dialogue entre l’Union européenne et la Chine non seulement au niveau économique mais aussi des droits de l’homme. A ce propos, le ministre des Affaires étrangères a abordé, avec son homologue chinois, le dossier du Tibet. Pour rappel, à la veille de la visite d’Etat, l’ONG International Campaign for Tibet, avait adressé au roi Philippe et aux responsables politiques fédéraux et régionaux un courrier les priant de soulever la question des droits humains.« J’ai remis au ministre des Affaires étrangères chinois une liste de six personnes. Nous demandons officiellement d’avoir de leurs nouvelles et de savoir quelle est leur situation. » Et Didier Reynders d’expliquer que les pays désireux de relayer ces préoccupations se répartissent les listes de noms, dans un souci d’efficacité.
« On ne doit pas, en permanence, donner des leçons »
Au passage, le vice-Premier MR défend son approche en matière de droits de l’homme. « Je suis convaincu qu’on ne doit pas, en permanence, donner des leçons. Je suis convaincu qu’on fait plus progresser les choses en les évoquant en direct avec les personnes concernées, plutôt qu’en en parlant à son opinion publique ce qui, bien souvent, referme des portes. Les débats publics, ce sont les ONG et les Parlements qui doivent les mener. Pas nous. Et j’espère donc que les ministres-présidents, dans leurs contacts au plus haut niveau, aborderont aussi ces questions. »
Un autre sujet s’est invité à la réunion bilatérale : le bien-être animal ! Le premier jour de la visite d’Etat en Chine, c’était en effet le Yulin Dog Meat Festival. A savoir la fête pour le solstice d’été, que l’ethnie Zuhang célèbre en mangeant des chiens et des chats, tués dans des conditions assez atroces, afin, dit-on, que l’adrénaline augmente la qualité de viande. Une situation dénoncée avec force, cette année, par les associations de défense animales, tant en France qu’en Belgique ; elles évoquent le massacre de 10.000 chiens et 4.000 chats chaque année dans le Sud de la Chine. Des pétitions ont été déposées, et deux élus de la N-VA ont posé officiellement une question parlementaire au ministre des Affaires étrangères. Il semble que le sujet fasse débat en Chine aussi, un peu comme la corrida peut le faire en Europe. « J’ai donc relayé les préoccupations exprimées en Belgique. Mais j’espère que les ministres-présidents pourront également le faire, puisque ce sont dorénavant les Régions qui sont compétentes pour le bien-être animal », a ajouté Didier Reynders. Qui sera, dès ce jeudi, à Shanghai, pour la suite de la visite d’Etat. Et, à peine rentré au pays (samedi soir), il retrouvera le Premier ministre chinois, attendu lundi à Bruxelles.
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