la scolarité des enfants chinois en Chine

postez ici les messages qui ne trouvent pas leur place dans les sujets déjà proposés

la scolarité des enfants chinois en Chine

Messagepar mandarine » 04 Juil 2012, 12:13

Un article très intéressant sur ce sujet et dans lequel il est souligné que si la scolarité en Chine est gratuite pendant 9 années(jusqu'à la fin du collège) ,
les "frais annexes " ne sont pas supportables par toute la population et tous les enfants ne sont donc pas scolarisés.




2. LES ATOUTS DE L'EDUCATION CHINOISE _________________________________

. Attitude très positive des élèves vis à vis des études.
. Les enfants apprennent à travailler dur et à être réguliers dans l’effort . Fort respect envers les enseignants (que les élèves appellent en disant « Professeur + son nom »). Les élèves se lèvent et les saluent au début et à la fin de chaque cours
. La profession d’enseignant est hautement considérée par la population.
. Responsabilisation et Implication des élèves dans la vie de la classe : l’élève devient professeur de temps en temps / supervision des études / nettoyage des classes / expérience professionnelle
. Très bonne ambiance, élèves unis et proches malgré l’esprit de compétition
. Une attention particulière est donnée au travail en groupe
. Place du sport et des arts / Exercices physique quotidiens



3. LES MOINS DE L'EDUCATION CHINOISE ______________________________________

. Emploi du temps équivalent à quasiment 2 temps plein … Près de 80h par semaine passées à l’école.
. Elèves exténués. Certains dorment en classe.
. Quasiment pas de vie sociale en dehors de l’école
. Très peu de temps passé en famille – Peu de moments de partage et d’échanges.
. Peu ou pas de temps pour le jeu, le plaisir, la rêverie…
. Sélection sévère et concurrence acharnée (probable héritage du mandarinat impérial)
. Culturellement, il est irrespectueux de remettre en cause le savoir d’un aîné. Une question au professeur peut être perçue comme un manque de respect, d'où l'absence de dialogue en classe. Les enseignants parlent, élèves
écoutent : il n’ a pas vraiment d’échanges, même en cours de langue.
. Apprentissage par mémorisation - pas de développement de l'esprit critique
méthode d’enseignement où dominent l’effort, la compétition et le sens de la collectivité . manque d’ouverture d’esprit et technique systématique de l’apprentissage par cœur (quitte même à négliger le sens . obsession des professeurs envers les notes et la réussite aux examens.


http://www.ecolesdumonde.com/french/chine.php

Je vous conseille ce livre très poignant ,l'histoire est vraie ,celle de la volonté désespérée d'une enfant et de sa mère pour avoir accès à la scolarité dans une campagne rurale démunie .

http://www.evene.fr/livres/livre/ma-yan ... -10811.php
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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Re: la scolarité des enfants chinois en Chine

Messagepar laoshi » 05 Juil 2012, 10:15

J'ai lu moi aussi le Journal de Ma Yan, livre poignant en effet pour ce qu'il dit de la condition des petites filles dans le monde paysan... Malheureusement, on ne sent la valeur des choses que lorsqu'on en est privé. Nos élèves n'ont, bien souvent, aucune appétance pour le savoir que leur donne l'école française et pour le dialogue qu'elle permet.

L'article complet auquel vous renvoyez sur l'école est très intéressant et confirme ce que j'ai pu constater en parlant avec ma petite correspondante chinoise. Elle n'a jamais osé dire à son professeur de littérature française, par exemple, que je lui avais envoyé le Molière d'Ariane Mnouchkine ni que nos parlions toutes les deux de ce film superbe et de la vie de Molière, de son oeuvre ou de son temps. Cela aurait été pour elle un manque de respect ! Même chose pour Hugo, Zola, Baudelaire ou Rimbaud.... Cela m'a semblé éminemment étrange et regrettable !
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la poésie Tang à l'école

Messagepar laoshi » 15 Jan 2013, 18:58

On apprend très tôt la poésie Tang en Chine, à l'école primaire, y compris dans les endroits les plus reculés, comme en témoigne cet extrait d'un feuilleton diffusé sur CCTV l'an dernier, Le Mariage nu.



Le poème que récitent ces petits enfants est Le Pavillon des cigognes ; il est lié à la Fête du double neuf, où l'on a coutume de faire une excursion en montagne en mémoire de Hua Jing...
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PISA : un succès en trompe-l'oeil ?

Messagepar laoshi » 04 Déc 2013, 09:12

Le rapport des jeunes Chinois à la scolarité et au savoir n'est sans doute pas le même que celui des jeunes Français. La délégitimation du savoir, en France, entre autres, a durablement compromis la transmission des connaissances à ceux-là mêmes qui en auraient le plus besoin (car, pour les élites, pas de souci à se faire, évidemment, sauf, peut-être là où le conformisme pousse les meilleurs élèves à se crétiniser pour n'avoir pas à passer pour des "intellos", injure suprême aujorud'hui !). Je reste effarée par le nombre de consignes parfaitement stupides qui sont régulièrement imposées aux professeurs par l'administration et par l'intériorisation de ces normes imbéciles. Je vous en donne deux exemples : il est désormais interdit, dans mon ancien lycée, de donner un "avertissement" (soit pour le manque de travail, soit pour le comportement) aux élèves sur leur bulletin trimestriel, vous pensez, cela pourrait traumatiser le chérubin ! Savez-vous qu'il ne faut plus parler de "faute" d'orthographe, mais d'"erreur" ? comme si l'orthographe était susceptible de s'évaluer en termes de vérité !... J'imagine qu'en Chine, on appelle un chat un chat et qu'on ne recule ni devant les sanctions ni devant les évaluations. Mais cela n'explique pas tout et Philippe Grangereau montre ici que la réussite chinoise aux tests PISA est largement un effet en trompe-l'oeil.

Philippe Grangereau, dans Libération, a écrit:
Shanghai, l'exception scolaire chinoise
DÉCRYPTAGE
La capitale économique domine les tests Pisa mais masque les disparités du système scolaire en Chine

Encore une fois, la performance des écoliers de la ville de Shanghai au Programme international pour le suivi des élèves (Pisa) est la plus impressionnante. Comme en 2009, première année où la capitale économique de la Chine (23 millions d’habitants) a participé à ce test de l’OCDE destiné à évaluer les performances respectives des systèmes éducatifs de la planète, ses écoliers monopolisent la première place dans les trois matières testées: maths, science et lecture. Cette performance hors norme, explique à Libération Andreas Schleicher, le directeur du programme Pisa, ne doit toutefois pas être perçue comme un succès emblématique de l’ensemble du pays. «Nous n’avons jamais dit que Shanghai était représentatif de toute la Chine, et ce n’est certainement pas le cas», met-il en garde.

Nombreux sont ceux qui avaient pourtant abusivement extrapolé les résultats du Pisa de 2009, à commencer par le président américain Barack Obama qui en avait déduit que «les Etats-Unis sont en danger de rester à la traîne». Ce n’est peut-être pas faux, mais c’est très exagéré. «Comparer les meilleurs étudiants d’un pays (la Chine) aux étudiants ordinaires des autres pays n’a aucun sens», souligne pour sa part Xiong Bingqi, vice-directeur du Centre de recherche sur l’éducation, une ONG de Shanghai.

L'Etat dépense 18 fois plus pour un écolier de Shanghai
Shanghai est en effet plus une exception que la règle à l’échelle de la Chine. Ses habitants gagnent, en moyenne, plus de deux fois le revenu moyen des Chinois. Cette cité privilégiée est pour l’instant le seul endroit (hormis le cas particulier de Hong Kong) où les autorités chinoises autorisent l’OCDE à pratiquer ses tests. Un choix qui provient très certainement d’une volonté de présenter le meilleur du lot. Ses écoles très bien équipées, sont assurément peu comparables aux écoles rurales des provinces pauvres du Guizhou ou du Hubei où, faute de mobilier scolaire, les élèves doivent parfois venir avec leurs pupitres et leurs tabourets sur le dos le premier jour de l’année scolaire. L’enseignement primaire et les trois premières années du secondaires sont théoriquement gratuits, mais ce principe n’est pas appliqué partout. En outre, nombre de familles rurales ne peuvent s’acquitter du prix des livres scolaires, et doivent pour cette raison retirer leurs enfants de l’école. L’absentéisme peut atteindre 60% dans les zones les plus démunies. L’immense Chine, devenu depuis une décennie l’un des pays les plus inégalitaires au monde, est par endroits un pays riche, et dans d’autres un authentique pays du tiers-monde.

Ces inégalités sont renforcées du fait que l’Etat dépense 18 fois plus pour un écolier shanghaïen que pour ceux des provinces les plus pauvres, selon l’Unesco. Cet élitisme inhérent système d’éducation chinois va bien au-delà encore. Les élèves des zones rurales doivent en effet avoir davantage de points au Gaokao (baccalauréat) que ceux des villes pour entrer dans les grandes universités. Résultat: 84% des diplômés du secondaires de Shanghai vont à l’université, contre 24% seulement en moyenne à l’échelle nationale. Les parents d’élèves shanghaïens se mettent de surcroît en quatre pour payer à leur progéniture activités extra-scolaire et cours de rattrapage privés si nécessaire (700 euros en moyenne par an pour les cours de maths et d’anglais).

«Le pays des examens»
Quand Pékin autorisera-t-il l’OCDE à tester le pays tout entier? Selon Schleicher, le PISA testera quatre provinces, en plus de Shanghai, en 2015 «et nous travaillons avec le gouvernement chinois pour élargir notre couverture à l’ensemble du pays sur le long terme». A quels résultats faudra-t-il alors s’attendre? «Ils seront moins bons au début, mais ils s’amélioreront vite, pense Xiong Bingqi, car les écoles se mettront à bachoter le modèle d’examen du Pisa, et tous les efforts des enseignants se concentreront sur cet examen.»

Sans trop le dire, Pékin entraine déjà de manière intensive depuis 2009 une douzaine de provinces aux tests du Pisa. Mais c’est un peu comme si on entrainait des enfants à faire un numéro de cirque, d’après cet expert. «En Chine, les examens ne reflètent absolument pas la personnalité des élèves, alors qu’en théorie ils sont faits pour ça», analyse Xiong Bingqi. «Il ne faut pas oublier, dit-il, que la Chine est "le pays des examens", et que l’enseignement est exclusivement tourné vers la réussite de tests standardisés. Cette approche qui se concentre sur les connaissances de base ignore le développement personnel des élèves, qui de ce fait manquent d’esprit d’initiative, de curiosité et de capacité d’autonomie».

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Le "Rêve chinois" à l'école de Mao...

Messagepar laoshi » 01 Avr 2015, 17:58

L'héritage maoïste de Xi Jinping se confirme avec le retour de l'endoctrinement idéologique à l'école ; on reste confondu devant le culte pour "grand-papa Mao" et les mensonges d'Etat qui sont inculqués dans ces écoles sous couvert d'histoire : faire de "l'avènement du communisme" le symbole de "la paix et de la prospérité retrouvées" en passant sous silence les dizaines de millions de morts dont la politique de Mao est directement responsable relève du plus parfait cynisme. Après la mise au pas des artistes envoyés à la campagne "apprendre auprès des paysans", comme au bon vieux temps de la Révolution culturelle, l'appareil idéologique d'Etat reprend décidément des couleurs. Cela ne me dit rien qui vaille pour le peuple chinois....

Le Nouvel Obs en temps réel, avec l'AFP a écrit:Chine: sous les préaux d'école, la relève de l'Armée rouge

ImageBeichuan (Chine) (AFP) - Vêtus de leurs uniformes bleu gris frappés de l'étoile rouge, ils ressemblent à de jeunes recrues communistes de la guerre civile chinoise du siècle dernier.

"Nous sommes la nouvelle génération des petits guerriers de l'Armée rouge", s'égosillent en chœur les enfants, sanglés dans leurs vareuses, copiées sur celles des soldats de Mao Tsé-toung partis à la conquête de la Chine.

Et, comme eux, "nous marchons de l'avant avec une fermeté incomparable", s'époumonent-ils.

Ces gamins sont le cœur de cible d'une campagne bien contemporaine, avec l'école pour champ de bataille, pour séduire la jeunesse du pays.

L'hymne de l’Ecole élémentaire Armée rouge de Beichuan qui leur est enseigné, avec les hauts faits de l'histoire révolutionnaire, est un exemple un peu extrême de "l'éducation patriotique" remise à l'honneur par le Parti communiste chinois (PCC) pour redorer sa légitimité, même si des esprits critiques y voient surtout une nouvelle opération de bourrage de crânes.

Près de 150 de ces "Écoles Armée rouge", un projet financé par les familles de "l'aristocratie communiste" issue de l'époque révolutionnaire, ont vu le jour depuis 2007 à travers le pays.

Les collines dentelées qui entourent le canton de Beichuan dans la province du Sichuan (sud-ouest) ont servi de refuge aux troupes communistes pourchassées dans les années 1930 par les nationalistes. Elles résonnent maintenant de l'écho des dizaines de voix enfantines chantant "L'étoile rouge scintille/Nous allons fortifier la mère-patrie".

D'un coup, les rangs serrés s'éparpillent dans un joyeux brouhaha: c'est l'heure de rentrer en classe dans une bousculade sous le regard du président Mao et de son successeur, l'actuel président Xi Jinping, dont les portraits sont fixés au mur.

"Regardez cette gravure montrant l'Armée rouge dans les marais", dit en classe le maître d'école, Tang Jinping, devant un tableau électronique digital dernier cri. "Que ressentez-vous à l'égard des générations précédentes et de grand-papa Mao ?", demande-t-il à sa jeune assistance.

Un garçon de 12 ans lève vivement la main et débite d'un trait: "Je trouve que l'Armée rouge est très remarquable. Nous devons étudier l'esprit révolutionnaire !"

- 'Ne jamais oublier l'humiliation' -

Situées dans de "vieilles zones révolutionnaires", les plus pauvres du pays, berceaux de la guérilla communiste, ces écoles particulières arborent le plus souvent les noms de dirigeants communistes.

Elles ne relèvent pas directement de l'armée mais visent à "améliorer les conditions misérables d'éducation" dans ces régions tout en "répandant l'esprit de l'Armée rouge", selon le site officiel du projet.

La plupart des parents de Beichuan sont partis travailler à la ville, confiant leurs enfants à ce "pensionnat rouge", généreusement financé depuis son ouverture en 2012.

L'initiative est venue de la veuve du maréchal He Long et de l'épouse de Li Ruihan, un retraité de la haute direction chinoise. La veuve de Deng Xiaoping a fait don de 100.000 yuans (16.000 dollars), et la mère de l'actuel président Xi Jinping, Qi Xin, 150.000 yuans, selon le site.

"Aujourd'hui, alors que la cupidité a envahi tous les aspects de la vie (...), inculquer l'idéalisme révolutionnaire est plus important que jamais", proclame le site du projet.

Ces écoles "vont fournir une grande contribution à la promotion de l'histoire du Parti et à l'éducation de la jeunesse par les méthodes révolutionnaires traditionnelles".

En chute libre après la décennie de la révolution culturelle (1966-76), "l'éducation idéologique" de la jeunesse chinoise a été remise en selle après la violente répression du mouvement étudiant à Tiananmen en 1989, sous la houlette du président Jiang Zemin, qui l'a réintroduite dès l'école primaire et même au jardin d'enfants.

Depuis, tout manuel scolaire comporte un chapitre essentiel dévolu à l'intrusion européenne en Chine au 19e siècle, intitulé "L'humiliation qui ne doit pas être oubliée", aussi important que la résistance communiste à l'occupation japonaise dans les années 1940, prélude à l’avènement du pouvoir communiste en 1949, synonyme d'ère de paix et de prospérité retrouvées.

"Rappeler le siècle de l'humiliation vous permet de montrer votre compréhension de la grandeur de la nouvelle Chine", conseille ainsi un manuel à des élèves de 12 ans.

Expert à l'Université américaine de Seton Hall, Zheng Wang estime que "le message principal, c'est que le pays a été sauvé par le Parti", dont il faut "rehausser la légitimité" après la tragédie de Tiananmen et la disparition de l'URSS.

Quitte à attiser la ferveur nationaliste et à passer sous silence l'histoire souvent violente du PCC et les catastrophes qu'il a provoquées, selon les critiques.

"Dans un sens, les "Ecoles élémentaires Armée rouge" prolongent les efforts du Parti pour mystifier les gens ordinaires et produire des esclaves du Parti", juge Li Xinai, un auteur exilé qui a étudié le projet.

"La première des choses, c'est d'aimer son pays, et de bâtir une société harmonieuse", assure la principale, Li Guilan, citant l'ex-président Hu Jintao.

A côté, un gamin de huit ans rédige un poème à la gloire d'un révolutionnaire local: "J'ai compris que l'Armée rouge, c'est le Parti communiste", dit-il.
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des drones contre la fraude au bac chinois

Messagepar laoshi » 10 Juin 2015, 05:50

Le gaokao est le lointain cousin du baccalauréat. C'est, comme notre vénérable examen, un diplôme de fin d'études secondaires mais, à la différence de celui-ci, c'est un examen très sélectif : alors que plus de 80% des élèves de terminale obtiennent le bac, le gaokao élimine entre 30 et 40% de candidats. Le rang obtenu détermine l'affectation dans telle ou telle faculté. Les familles sont prêtes à tout pour que leur rejeton intègre un établissement prestigieux, certaines vont jusqu'à payer des étudiants brillants pour qu'ils passent les épreuves à sa place. L'ingéniosité des fraudeurs pour déjouer les contrôles est prodigieuse : films d'empreintes digitales collés sur les doigts soumis au détecteur d'empreintes, lunettes connectées et autres dispositifs électroniques miniaturisés (60 000 ont été saisis en 2012) mais la technologie est aussi une arme redoutable pour les autorités : le drone a fait son apparition au-dessus des salles d'examen de Luoyang...

La Tribune a écrit:
Capables de surveiller toute la zone d'examen, les drones intercepteront chaque signal radio, jusqu'à 500 mètres au-dessus de la salle. Ensuite, le drone localise l'emplacement exact du tricheur, et le transmet directement sur une tablette.
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Purge dans les manuels scolaires

Messagepar laoshi » 20 Juil 2016, 06:57

La Révolution culturelle revient à l'école, 50 ans après ! Décidément Xi Jinping ne fait pas dans la dentelle...

Joséphine Leroy, dans Actuallite.com, a écrit: Chine : retrait de millions de manuels scolaires “pro-Occident”

Début mai, un éditeur de manuels scolaires chinois (Presse de l’Éducation Populaire) était soupçonné sur un blog d’« idolâtrer » la culture occidentale. Depuis, des millions d’exemplaires des manuels scolaires ont été retirés sur ordre des autorités du pays. « Qui est qualifié pour juger la connaissance ? », demandait il y a quelque temps un ancien employé de la maison, Wen Lisan, coupable d’avoir rédigé certains articles incriminés. À cette question, le gouvernement chinois pense pouvoir apporter sa réponse.

En Chine, les autorités ont une définition bien particulière de la pensée réactionnaire. L’ancien employé de la maison Presse de l’Éducation Populaire — dont on sait désormais qu’il s’appelle Wen Lisan — s’est fait connaître pour ses positions antigouvernementales. D’où l’accusation de véhiculer une idéologie réactionnaire dans les manuels scolaires dans lesquels il apportait sa contribution. Les autorités ont ainsi exigé le retrait de millions de manuels d’écoles primaires et collèges qui pourraient contenir de tels passages.

Chasse aux coupables

Dans une notification du 23 juin transmise par le Groupe Médias et Publications de Zhongnan, on peut lire : « Selon les exigences du ministère de l’Education [...], la liste des noms des rédacteurs dans une partie du matériel éducatif doit subir d’importantes révisions. » Avant de nommer le responsable : « Le nom de Wen Lisan sera supprimé de la liste des rédacteurs. » Qualifié d’« élément anti-Parti, anti-Chine et radicalement pro-occidental » ayant « posté de nombreux éléments réactionnaires », le rédacteur est placé sur liste rouge puisque la notification aurait été envoyée à Xinhua (grande chaîne de librairies de la région de Hunan) et postée sur les réseaux sociaux.

La station de radio RFI Chinese rapporte que le ministère de l’Éducation aurait par la suite engagé une « inspection approfondie et minutieuse » de l’ensemble des manuels scolaires et des publications sur l’éducation. L’enquête devait fournir des résultats le 14 juillet. Jusqu’à cette date, aucun manuel n’a été distribué ou imprimé.

Depuis, le ministère a donc signifié qu'à l’automne, les manuels chinois de la série « Ywen » ne seront plus autorisés à la circulation et les exemplaires en stock seront détruits. Cette décision a un coût : des millions de yuans (l’équivalent de dizaines de millions d’euros), estiment des sources internes de l’industrie de l’édition chinoise.

Accusés d’idolâtrer la culture occidentale

L’attention s’est particulièrement portée sur les écrits de Wen Lisan. Des défenseurs du Parti ont trouvé un éloge de Yang Jiang, la traductrice, auteure et dramaturge Chinoise, témoin de la Révolution culturelle, décédée ce 25 mai 2016. Il s’était alors laissé aller à une critique du Parti Communsite Chinois, qu’il désignait sous le nom de « bandits communistes ». Mal lui en a pris. Selon la station de radio RFI Chinese, il se serait alors définitivement attiré les foudres des loyalistes du Parti. Les médias communistes chinois se sont alors empressés de le traiter de « pro-USA », « pro-Japon » et « anti-Chine ». Wu Bin, un néo-maoïste très actif dans les réseaux sociaux, l’accuse de « ridiculiser l’image des dirigeants et des héros révolutionnaires ».

Wen Lisan avait partagé son opinion sur des sujets tels que le massacre des étudiants pro-démocratie le 4 juin 1989. Il écrivait : « L’ancien régime pourrait bien être l’Enfer sur Terre [référence aux Nationalistes qui gouvernaient le pays avant que le Parti Communiste chinois ne s’empare du pouvoir dans la guerre civile de 1949, NdR]. Mais qui aurait pu prédire que le nouveau régime saurait être pire que l’Enfer ? » Postées sur le réseau Sina Weibo, toutes les réflexions politiques de ce type ont été réutilisées par les défenseurs du gouvernement chinois.

« Ils donnent l’ordre de détruire des centaines de millions de manuels à cause de remarques faites par leur ancien employé. Au cours de ces nombreuses années vécues sous l’idéologie chinoise, je ne pense pas avoir vu quelque chose de plus risible », se désole Yedu, un écrivain basé à Guangzhou. (via Epoch Times)

Le débat avait été lancé par un article posté le 20 avril sur un site chinois. Dans l'article, un internaute dénonçait les réadacteurs et la maison d’édition dans laquelle travaille Wen Lisan. Les manuels scolaires que la maison publie véhiculaient, selon lui, un culte des cultures étrangères et une pensée antipatriotique.

Les manuels édités par la maison contenaient une leçon sur l’amitié avec des personnages aux noms russes, une histoire sur l’honnêteté avec des personnages japonais, deux références à Leonard de Vinci puis Lénine, mais aussi, dernier outrage, l’histoire d’un Chinois paresseux et égoïste. L’éditeur s’était défendu en rappelant que « choisir des textes avec des éléments étrangers tend à ouvrir aux élèves de nouveaux horizons, à cultiver leur esprit scientifique ». Profondément réactionnaire.
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main basse sur les manuels d'histoire

Messagepar laoshi » 11 Jan 2017, 09:37

La mainmise du Parti sur l'école, nous apprend le South China Morning Post vient de connaître un nouveau développement avec une circulaire du Ministre de l'éducation nationale qui allonge de 6 ans la durée de la guerre sino-japonaise pour renforcer le nationalisme ! Datée du 3 janvier, cette circulaire enjoint les professeurs et les éditeurs de manuels scolaires à remplacer l'expression "guerre de résistance de huit ans" par "guerre de résistance de 14 ans". Elle ajoute que seuls les instruments pédagogiques conformes à cette révision historique pourront être utilisés en classe, tant à l'école primaire que dans le secondaire, dès le printemps.

Pour faire bonne mesure, les écoliers devront apprendre que le rôle du Parti communiste dans cette guerre de résistance a été déterminant (on s'en doutait) et que la Chine a été l'un des principaux champs de bataille de la guerre contre le fascisme. La résistance du Parti est désormais censée avoir commencé en 1931, après l'incident de Muckden, près de Shenyang, lorsqu'une bombe, d'origine inconnue, a détruit une voie ferrée japonaise.

Cette directive fait suite à l'appel de Xi Jinping de renforcer "l'éducation patriotique" dans les écoles, partie intégrante du "rêve chinois" ; en octobre, les autorités de Shanghai avaient déjà exigé des écoles privées qu'elles intègrent l'enseignement de l'idéologie politique dans leurs programmes.

Tandis que les historiens officiels, tels Jin Shenghong, spécialiste de l'occupation de Nankin, accueillent favorablement cette révision des programmes, les utilisateurs de Weibo sont divisés : "l'essence de l'éducation est de nous enseigner comment haïr une autre nation", dit l'un d'eux, "toute l'histoire contemporaine est fabriquée de toutes pièces, de toute façon, qu'importe cette nouvelle version ?, dit un autre tandis qu'un troisième se réjouit de voir que "justice est enfin rendue à ceux de ses ancêtres qui ont lutté pour le pays".

Il suffit de lire Mao, l'histoire inconnue, pour constater que le rôle de Mao et du Parti dans la guerre sino-japonaise est loin d'être aussi clair que les nouveaux manuels d'histoire veulent bien le dire !
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mainmise sur l'histoire

Messagepar laoshi » 13 Jan 2017, 07:45

La presse française se fait l'écho de la réforme des programmes d'histoire dont je parlais dans le message précédent.

Slate a écrit:La Chine ajoute six années de guerre avec le Japon à ses manuels d’histoire

La guerre sino-japonaise va passer de huit à quatorze ans pour tenter d'attiser le patriotisme chinois.

Les écoliers chinois vont devoir reprendre leurs cours d'histoire. Si pendant des générations, ils ont appris que la «guerre pour résister aux Japonais» avait duré huit ans, de 1937 à 1945 et la chute de l'Empire japonais, le gouvernement du président chinois, Xi Jinping, «a ordonné aux enseignants de réécrire les livres d'histoire pour décrire le conflit comme “la guerre de quatorze ans pour résister aux Japonais”», entre 1931 et 1945, explique leNew York Times.
Jusque-là le point de départ de la guerre était marqué par l'incident du pont Marco Polo, «un accrochage qui a eu lieu en 1937 entre les forces japonaises et les troupes chinoises, le long d'une ligne de trains, au sud-ouest de Pékin, et qui représentait le début d'un conflit à grande échelle». Il va donc être reculé à l'autômne 1931, quand l'Empire japonais a envahi la Mandchourie.

Cité par le New York Times, le ministre de l'Éducation indique que cette décision vise à «promouvoir l'éducation patriotique et à mettre en avant le “rôle central” du parti communiste dans la résistance face au fascisme japonais avant la Seconde Guerre mondiale. Elle a également pour but de rallier le soutien de jeunes personnes au parti, alors que Xi Jinping promeut vigoureusement l'histoire communiste et sa pensée à l'école».

Une question d'image

Mais, ce n'est pas parce que le Parti communiste raconte l'histoire ainsi que tout est vrai dedans, remarque Quartz.
«En fait, la force militaire du Parti communiste était basée dans le sud-est du pays, et s'est ensuite retranchée au nord ouest, via l'ouest dans un voyage épique connu sous le nom de la Longue Marche, et n'a jamais croisé directement l'armée japonaise en chemin.»
Xi Jinping travaille depuis de nombreuses années à améliorer l'image des communistes et de leurs exploits, lors de la Seconde Guerre mondiale, reprend le New York Times, «et ce alors que de nombreux historiens estiment que ce sont les nationalistes chinois, et pas les communistes, qui ont le plus participé aux combats». Les Chinois ne sont cependant pas les seuls à réécrire l'histoire, pour leur propre intérêt, rappelle Quartz.
«Quand les livres d'histoire de lycéens japonais ont adouci ou ignoré l'agression de leur pays pendant la Seconde Guerre mondiale, dont le massacre de Nankin, les médias d'État chinois s'en sont vite ému. Mais comme l'avait noté le Wall Street Journal à l'époque, Pékin a également étouffé sa propre histoire dans ses manuels officiels.»
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l'université Sun Yat-Sen reprise en main

Messagepar laoshi » 13 Jan 2017, 08:24

J'apprends dans le South China Morning Post que l'Université Sun Yat-Sen de Canton, réputée pour être l'une des plus libérales de Chine, bannit toute critique du Parti dans les cours.

Les directives officielles sont on ne peut plus claires. Plus question de tolérer la moindre "critique de la Constitution" et "des dirigeants du Parti" ou de "répandre la religion ou la superstition".

Cette reprise en main du corps professoral fait suite à un discours de Xi Jinping déclarant, il y a un mois, que les universités devaient devenir "les bastions du rôle dirigeant du Parti" qui "définit la ligne politique correcte et tient fermement le cap". Ce n'est pas la première fois que les dirigeants du Parti prèchent la bonne parole aux enseignants mais la directive de l'Université Sun Yat-Sen témoigne du contrôle que les autorités universitaires entendent exercer sur leur personnel pour qu'il suive rigoureusement la ligne officielle. Une circulaire de 2013 définissait déjà les "sept sujets interdits" parmi lesquels figuraient en bonne place "la démocratie, les valeurs universelles, la société civile et l'indépendance de la presse".

L'Université Sun Yat-Sen, fondée il y a plus de 90 ans par les réformateurs qui avaient renversé l'Empire et la dynastie Qing, a récemment défrayé la chronique par ses audaces : c'est là qu'une étudiante a fait son coming-out sur le campus en juillet 2015 et avait obtenu le soutien du Président de l'Université, tandis qu'une autre étudiante, Qiu Bai, intentait un procès contre le Ministère de l'Education pour les manuels continuant à taxer l'homosexualité de "maladie mentale". Une telle ouverture d'esprit est tout à fait exceptionnelle en Chine, comme en témoigne la mésaventure d'une autre étudiante lesbienne de Canton, Jean Ouyang, qui avait publiquement déclaré sa flamme pour son amie, Nie Xiaoyu, dans une autre université du Guangdong.
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