"Un pays deux systèmes ?"

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"Un pays deux systèmes ?"

Messagepar laoshi » 26 Nov 2012, 17:37

Quelles seront les répercussions de la récente nomination de Xi Jinping à la tête de l'Etat chinois ? L'article de La Croix permet de s'en faite une idée.

La Croix a écrit: Le « statu quo » entre Taïwan et Pékin risque de se fragiliser

Après la nomination de Xi Jinping à la tête du Parti communiste chinois, le président de Taïwan a affirmé qu’il voulait poursuivre sa stratégie de rapprochement. À Pékin, on souhaite aller encore plus loin, ce que refuse l’opinion publique taïwanaise.

« Nous espérons que la nouvelle équipe en place à Pékin prendra en compte les effets positifs de notre collaboration et notre rapprochement depuis quatre ans, et souhaitera poursuivre cette politique de coopération dans la paix. »

Au lendemain de l’intronisation de la nouvelle équipe au pouvoir à Pékin, le vice-ministre des affaires étrangères de Taïwan, Kuoyu Tung, ne laisse apparaître ni satisfaction excessive ni inquiétude réelle.

rapprochement historique avec Pékin
Pour autant, la « cinquième génération » de leaders en poste aujourd’hui à Pékin pour dix ans apportera son lot de changements dans les relations entre la République populaire de Chine (RPC) et la République de Chine (RDC).

L’actuel président de Taïwan, Ma Ying-jeou, élu en 2008 président du Parti nationaliste chinois (KMT), a initié un rapprochement historique avec Pékin depuis quatre ans, mais tient à maîtriser cette évolution sans en arriver à une réunification avec le continent. Ce qui est en revanche le but ultime de la Chine.

« une seule Chine »
Séparés depuis l’arrivée des communistes à Pékin en 1949 et la fuite à Taïwan des nationalistes, Pékin et Taïwan ont renoué un dialogue à partir de 1992, fondé sur le concept qu’il n’existe qu’« une seule Chine » .

Cette formule laisse à chacun sa liberté d’interprétation : Pékin considère toujours que Taïwan est une province inaliénable de la République populaire de Chine qui devra réintégrer à terme la mère patrie ; Taïwan considère que c’est elle qui incarne la République de Chine créée en 1912 à la chute de la dynastie Qing.

La semaine dernière, lorsque le secrétaire général du PC chinois, Hu Qintao, a appelé Taïwan a encore plus de rapprochement avec le continent, Taïwan a officiellement réitéré sa politique des « trois non » à l’égard du continent : « non à la réunification, non à l’indépendance, non à l’usage de la force ».

des législatives en 2014 et présidentielle en 2016
Dans ce contexte singulier, qualifié de « statu quo », les observateurs taïwanais se demandent quelle sera la politique chinoise à l’égard de Taïwan dans les prochaines années. « La politique des nouveaux leaders chinois à l’égard de Taïwan ne changera pas à court terme », assure Chao Chung-shan, professeur de sciences politique à l’université Tamkang de Taïpei.

À ses yeux, trois facteurs fondamentaux vont conditionner d’éventuels changements : « Le plus important sera de voir la politique américaine en Asie, surtout après l’élection pour un second mandat du président Obama, qui influencera de facto la politique de Taïwan et de la Chine l’un envers l’autre. Ensuite, le nouveau leader chinois, Xi Jinping, va devoir s’occuper de ses problèmes intérieurs, assurer la stabilité économique et sociale, et recrédibiliser le Parti communiste chinois. Enfin, nous aurons différentes élections à Taïwan, législatives en 2014 et présidentielle en 2016, et nous pourrons mesurer la popularité du parti au pouvoir, KMT, et du parti de l’opposition, le Parti progressif démocratique (DPP). »

Après quatre ans de rapprochement avec Pékin, la politique du président Ma Ying-jeou ne semble pas avoir eu les conséquences économiques espérées pour Taïwan, la croissance stagnant à 2 %, alors qu’il avait assuré qu’un rapprochement économique avec Pékin permettrait un développement économique important. La popularité du président Ma n’a jamais été aussi faible depuis son élection en 2008 (13 % d’opinions positives) et il est contesté à l’intérieur même de son parti.

L’objectif est d’obtenir à terme une réunification
Une accélération du rapprochement avec Pékin serait très mal perçue par l’opinion publique taïwanaise, qui redoute une « invasion chinoise » civile, à travers l’économie et le tourisme. Cette contradiction va poser un problème au président Ma, alors que la Chine va s’efforcer, elle, de faire pression pour approfondir un rapprochement politique après sa « diplomatie économique » .

L’objectif est d’obtenir à terme une réunification aux contours encore incertains mais qui pourrait se fonder sur le concept d’« un pays, deux systèmes », celui-là même appliqué pour Hong Kong depuis la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine en juillet 1997.

« l’électorat a son mot à dire »
Taïwan est encore loin de vivre une telle situation. Et l’éditorialiste du Taipei Times, un quotidien modéré, soulignait, le 17 novembre, que la perspective d’une absorption par la Chine continentale déplaisait toujours autant à la population.

Il rappelait un élément fondamental : « Le Parti communiste chinois (Chine) et le Parti nationaliste chinois (Taïwan) peuvent continuer à parler comme ils veulent d’une amélioration des relations, mais aussi bien le président Ma que le secrétaire général du PCC, Xi, devraient se rappeler que de ce côté du Détroit, à Taïwan, l’électorat a son mot à dire, et il a déjà dit qu’il était clairement en faveur du statu quo, pas en faveur de liens qui enchaînent. Taïwan est une démocratie. »

Dorian MALOVIC, à Taïpei
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