J'ouvre ici une nouvelle rubrique pour apprendre à lire de manière très progressive. Chacun pourra l'enrichir à sa guise, s'il le souhaite.
En premier lieu, je vous suggère de lire ou de relire ma première "leçon".
Voilà les trois caractères que je vous propose de découvrir et de retenir aujourd'hui
女 子 好
le caractère 女 [nǘ], la femme, les femmes, représente une femme agenouillée dans une attitude de soumission (il faut lire l'image de droite à gauche, sens de l'écriture chinoise ancienne, pour le comprendre)
le caractère 子 [zǐ] représente un petit enfant dont on ne voit que la grosse tête et les bras, le reste du corps étant emmaillotté ; isolé, il se prononce au troisième ton ; mais il est souvent employé comme suffixe et il est alors atone.
Ces deux caractères sont des caractères simples, indécomposables ; combinés entre eux, ils forment le caractère composé 好 [hǎo] ("bon, bien") dans lequel 女 [nǘ] est la "clef", et 子 [zǐ] un composant sémantique, un élément porteur d'un sens : un enfant dans les bras de sa mère, n'est-ce pas le symbole même de ce qui est bon ?
Tous les composants chinois, en effet, n'ont pas le même rôle, nous y reviendrons. Ici, les deux composants ont un sens mais ils n'ont pas la même importance hiérarchique : la "clef" ("radical" ou "racine"), sert à intégrer le mot désigné par le caractère dans une classe d'objets ou de concepts : on trouvera ainsi le composant 女 [nǘ], dans un grand nombre de termes objectivement associés aux femmes comme les mots 妈 [mā] ("mère"), 娘 [niáng] ("jeune fille", "mère", "dame") ou 嫁 [jià] ("épouser"), par exemple, mais on le trouvera aussi dans des termes qui reflètent l'idéologie plus que la réalité : allez donc savoir pourquoi les deux syllabes du mot "jalousie" 嫉妒 [jídù], s'écrivent avec la clef de la femme ?