Wei Jingsheng 魏京生

l'idée de ce forum m'a été inspirée par l'action d'Ai Weiwei concernant les disparus du Sichuan, je vous propose d'y donner le nom de chacun des dissidents emprisonnés, disparus ou libérés dont vous aurez des nouvelles

Wei Jingsheng 魏京生

Messagepar laoshi » 18 Oct 2011, 06:27

京生, Wèi Jīngshēng, est le plus célèbre des dissidents chinois de l'immédiat après-Mao. Fils de cadres, né en 1950, devenu garde-rouge comme il se doit au début de la Révolution culturelle (il avait 16 ans quand elle a commencé), il a dénoncé très tôt le leurre de la modernisation dès lors que la "cinquième modernisation", la modernisation politique - autrement dit la démocratisation de la Chine -, était écartée par les autorités. CommeLiu Xiaobo- dont il consteste d'ailleurs la modération -, il a été pressenti pour le Prix Nobel et, comme Hu Jia, il a obtenu le Prix Sakarov (en 1996).

Arrêté pour "divulgation de secrets d'Etat" pour avoir commenté la guerre entre la Chine et le Vietnam dans ses lettres à des correspondants étrangers, il fut condamné à 15 ans de prison en 1979.. LIbéré en 1993, puis arrêté à nouveau 6 mois plus tard, il fut condamné, cette fois, à 14 ans de prison ; il fut finalement relâché en 1997, après avoir passé 18 ans dans les geôles du PCC, puis expulsé aux Etats-Unis (manière commode, pour le régime, de disqualifier la parole de ceux qui le contestent de l'intérieur !). Ses lettres à Deng Xiaoping, écrites en prison et sorties clandestinement de Chine, sont en partie publiées sur le Web.

Wei Jingsheng conteste, entre autres, la domination de la Chine sur le Tibet :

Wei Jingsheng, dans une lettre au président du Comité international olympique a écrit:Six mois avant les JO, le Comité international olympique ne peut pas se laver les mains de la répression engagée par la Chine contre les Tibétains. Tandis que se poursuit au Tibet ce que le dalaï-lama a qualifié de « génocide culturel », il est inacceptable que Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO), refuse - en totale contradiction avec « l'esprit olympique » - de prendre position contre la répression actuelle menée par le gouvernement chinois à l'encontre des protestataires tibétains. [...] Comment le CIO peut-il faire comme si de rien n'était alors que le sang coule dans les rues de Lhassa ? »

Rappelant que Hu Jintao réprimait une révolte à Lhassa tandis que Deng Xiaoping sévissait à Pékin, Wei Jingsheng encourageait les Chinois à ne pas tomber dans le piège du nationalisme : « la majorité han, affirmait-il au Monde en 2008, comprend que la lutte des Tibétains contre la tyrannie est aussi la sienne. » Je ne suis pas sûre qu'il en aille ainsi aujourd'hui après la gestion calamiteuse de cette affaire, en France et ailleurs...

Wei Jingsheng nous rappelle avec raison que nous ne sommes pas à la hauteur des idéaux qui sont les nôtres et il montre que notre lâcheté et notre cynisme alimentent la puissance et le cynisme du PCC :


Wei Jingsheng, en 1998 a écrit:Les politiciens occidentaux renoncent à leurs principes pour gagner le marché chinois. Lorsque j’étais en Chine, les communistes me disaient que les démocraties n’avaient que faire des droits de l’homme. Evidemment, je ne les croyais pas. Ce que je constate aujourd’hui de visu pourrait me faire croire qu’ils avaient raison...

On peut lire La cinquième modernisation et autres écrits sur le Printemps de Pékin , édition Christian Bourgois 1997, ISBN 2267013932
Wei Jingsheng, chinois inflexible, Marie Holzman et Bernard Debord, éditions Bleu de Chine (6 avril 2005), ISBN 2849310018
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