Il y a quelque temps, Sciences Po cédait aux pressions de Pékin et annulait une conférence du Dalai Lama. L'université de San Diego, soumise à une incroyable pression des étudiants chinois qui la fréquentent, tient bon.
Quand ils ont appris que le Dalai Lama était l'invité d'honneur de l’Université et qu'il devait prendre la parole lors de la cérémonie de remise des prix, en juin prochain, les étudiants chinois ont vu rouge ! Habilement, ils ont choisi d'utiliser la rhétorique de "la société inclusive" - très à la mode en ce moment chez tous ceux qui veulent faire taire les défenseurs de la laïcité ou de l'égalité des sexes au nom du respect des différentes communautés ethniques et culturelles -, pour revendiquer "le respect" que leur devrait l'institution.
Le Dalai Lama étant, comme chacun sait, la bête noire de Pékin, ils se sont dits outragés par cette invitation. Ils ont mis en avant la gêne que ressentiraient leurs parents, nombreux à faire le voyage depuis la mère-patrie, dont la présence de ce "séparatiste" , voire de ce "terroriste", allait gâcher la joie. Ils ont aussi rappelé qu'ils payaient de forts droits d'inscription et qu'ils avaient, à ce titre, leur mot à dire sur ladite invitation. Pour le moment, l'université de San Diego tient bon, espérons qu'elle ne se laissera pas intimider comme Sciences Po !
Cela devrait faire réfléchir, chez nous, ceux qui brandissent sans arrêt l'idéal de la "société inclusive", un gadget idéologique aussi dangereux qu'il est apparemment innocent...