Le compte de « La Voix féministe de Chine » a été suspendu pour 30 jours sur Sina Weibo l’équivalent chinois de Twitter. La raison de cette sanction : "viol de la loi chinoise". Cette décision intervient après que le groupe a traduit un article du Guardian dans lequel des universitaires américaines appelaient à une nouvelle lutte féministe en réponse à la politique « agressivement misogyne, homophobe, transphobe et raciste » de Donald Trump. L’article appelait à une grève internationale et à une marche des femmes le 8 mars (journée internationale des femmes) pour lutter contre les violences machistes et pour défendre le droit à l’avortement.
De nombreux Chinoises ont apporté leur soutien au site sur leur propre compte Weibo, certaines sont pleines d'humour et utilisent l'image de la chatte pour brocarder à la fois les propos orduriers de Trump ("les femmes, vous les attrapez par la chatte et après vous pouvez en faire tout ce que vous voulez") et l'interdit :
"La chatte peut riposter" ; "ne touchez pas à la voix féministe", "je veux entendre la voix féministe", disent les slogans
Pour Li Maizi, l’une des porte-parole les plus en vue du mouvement féministe chinois, la fermeture du compte de La Voix féministe relève de la volonté gouvernementale visant à contrôler entièrement l’opinion en Chine ; en fermant ce compte, les autorités lancent un avertissement : « pour le moment, je me contente de fermer un compte, mais je pourrais bien les réduire tous au silence. » Xi Jinping semble aussi vouloir éviter tout ce qui pourrait compliquer ses relations avec Washington ; de nouvelles directives ont d’ailleurs été données à la censure pour bloquer toute information qui ne suivrait pas la ligne officielle : « toute information concernant Trump doit être soigneusement maîtrisée, toute critique des paroles ou des actes de Trump est interdite sans l’aval des autorités. » La diffusion en direct du discours d’investiture de Trump a été interdite et les journaux ont reçu l’ordre de ne diffuser que des articles provenant de l’agence officielle Xinhua.