les méthodes de la justice chinoise

l'idée de ce forum m'a été inspirée par l'action d'Ai Weiwei concernant les disparus du Sichuan, je vous propose d'y donner le nom de chacun des dissidents emprisonnés, disparus ou libérés dont vous aurez des nouvelles

les méthodes de la justice chinoise

Messagepar laoshi » 26 Avr 2017, 08:10


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Les blogueurs Li Tingyu 李婷玉 et son compagnon Lu Yuyu 卢昱宇 ont été inculpés de "trouble à l'ordre public" en juin 2016 pour avoir fait rendu compte de 30 000 grèves, manifestations pour la protection de l'environnement et autres marches de protestation contre l'accaparement des terres agricoles sur leur pages d'information, 非新闻 [fei xinwen]. Ils ont reçu le Prix de la liberté de la presse décerné par Reporters sans frontières et TV5-Monde aux journalistes non-professionnels en 2016.

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Des policiers en civil déguisés en livreurs ont sonné à la porte de Li Tingyu le 15 juin et se sont emparés d'elle. Ils l'ont jetée dans une voiture non-immatriculée et lui ont enfilé une cagoule noire sur la tête. Ils ne se sont pas identifiés comme policiers alors qu'elle criait à l'aide, ne sachant pas qui l'enlevait. Selon les déclarations qu'elle a faites à ses avocats, autorisés à la rencontrer le 6 juillet, les interrogatoires ont d'abord porté sur son travail de documentation des manifestations de protestation dont elle et son compagnon avaient rendus compte sur leur blog et sur les réseaux sociaux. Les policiers ont ensuite tenté de la contraindre à affirmer qu'il s'agissait de fausses informations, ce qu'elle a refusé de faire. Ses avocats ont réclamé sa libération sous caution mais leur requête a été repoussée.

Lors d'une deuxième visite, le 26 juillet, Li Tingyu a déclaré à ses avocats que les enquêteurs s'appuyaient prétendument sur les aveux écrits de Zhao Wei 赵威, une activiste arrêtée lors de la répression qui s'est abattue sur les défenseurs des droits de l'homme le 9 juillet 2015 (la fameuse “répression 709”). La police a tenté de convaincre Li de tirer les leçons de la “confession” de Zhao Wei et de récuser ses avocats.

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Zhao Wei, elle aussi enlevée à son domicile, inculpée de subversion du pouvoir d'Etat a, selon les autorités, été libérée sous caution après avoir été victime d'agression sexuelle en détention. Le 7 juillet 2016, les autorités ont déclaré que Zhao Wei avait “avoué” ses crimes et que les conditions étaient désormais remplies pour une libération sous caution mais, depuis cette annonce, son mari n'a pu entrer en contact avec elle. Zhao Wei a ensuite fait une étrange confession au South China Morning Post. On peut penser qu'elle reste en réalité sous le contrôle de la police. En septembre 2016, la police l'aurait déplacée avec ses parents dans un appartement où elle est sous surveillance constante et d'où elle ne peut joindre aucun de ceux qui la soutiennents.

Les autorités de la prison de Dali, dans la province du Yunnan, ont refusé aux avocats Li Tingyu, Ge Yongxi 葛永喜 et Huang Simin,黄思敏 de rencontrer leur cliente qui, selon elles, les aurait révoqués au profit d'avocats commis d'office.

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Les avocats de Lu Yuyu, Xiao Yunyang 萧云阳 et Wang Zongyue 王宗跃, se sont rendus au tribunal pour examiner l'acte d'accusation contre leur client le 20 avril , mais ils se sont heurtés à des forces de police massives. Ils ont seulement pu apprendre que le cas de leur client serait traité à part de celui de Li Tingyu.
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Li Heping condamné pour subversion

Messagepar laoshi » 30 Avr 2017, 17:58

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Le femme de Li Heping harcelée par la police

Messagepar laoshi » 01 Mai 2017, 10:13

Selon les autorités chinoises, Li Heping, jugé à huis clos (en fait clandestinement) le 25 avril, aurait écopé d'une peine de prison "avec sursis". Son avocat commis d'office, entouré d'une dizaine d'agents de sécurité, s'est présenté devant l'immeuble de Wang Qiaoling à Pékin pour lui annoncer la sentence et lui faire lire une lettre prétendument écrite par son mari afin qu'elle accepte de les suivre à Tianjin avec sa fille. Sachant que les familles d'autres victimes de la répression du 7 juillet 2015 avaient disparu dans les mêmes circonstances, Wang Qiaoling a refusé leur "proposition". Elle a posté une déclaration vidéo sur les réseaux sociaux, voici la traduction de l'article de China Change qui rapporte ses propos.

China Change a écrit: Mardi dernier, à 11H du soir (heure de Pékin) Wang Qiaoling et Li Wenzu ont fait cette déclaration dans une vidéo :

Wang Qiaoling : Ce matin à 11h, alors que je sortais de mon appartement avec ma fille, je me suis retrouvée encerclée par un groupe nombreux d’agents de sécurité. Il y avait parmi eux des agents de sécurité de Pékin, des agents de sécurité de Tianjin, le chef du commissariat de Jiaguasi à Tianjin et des auxiliaires de police de l’immeuble et du quartier. Les officiers de sécurité m’ont demandé de discuter avec eux du procès de Li Heping en me serrant de plus près. J’ai d’abord pensé que c’était une tentative d’intimidation habituelle et je leur ai demandé de me montrer leurs plaques d’identification. Ils ont refusé de le faire. Tandis que nous contestions leur refus et que nous essayons d’obtenir qu’ils nous les montrent, ils m’ont dit que Li Heping avait été condamné avec sursis. Cela m’a stupéfiée. Cela signifiait que Li Heping avait été jugé à huis clos.

(Elle montre en même temps un panneau disant : pourquoi le juger en secret ? procès 709, 659ème jour)

Que je sache, en dix ans de carrière, Li Heping s’est opposé à la torture en tant qu’avocat, il a défendu les droits de croyants et a agi au nom de ceux qui étaient victimes d’injustice. Tout ce qu’il a fait peut être discuté de manière publique, tout ce qu’il a fait est transparent et légal.

(le panneau dit : mon mari est innocent et honnête)

Mon mari a été jugé clandestinement le 25 avril et la sentence a été rendue publique ce matin. Au moment où la sentence a été rendue, l’avocat commis d’office par les autorités, Wen Zhisheng, était devant chez moi avec les agents de sécurité à attendre que je sorte au lieu d’être à ses côtés. A un moment, il s’est précipité sur moi et a essayé de m’arracher mon téléphone portable, il a même essayé de me frapper avant d’être tiré en arrière. Ce Wen Zhisheng se conduit en agent de la sécurité plus encore que les agents de sécurité eux-mêmes – c’est d’ailleurs un auxiliaire de police volontaire. La conduite de cet avocat – qui collabore avec les autorités pour entraver ses confrères – est absolument honteuse !

Les agents de sécurité m’ont dit que la sentence – trois ans de prison avec un sursis de quatre ans – avait été obtenue au terme d’un travail acharné et qu’elle satisfaisait tout le monde. Ils m’ont ordonné de faire les bagages des enfants afin qu’ils puissent tous nous emmener voir Li Heping.

Réjouissez-vous et soyez satisfaite. Pour Li Heping, qui est maintenant un délinquant politique, une condamnation à trois ans de prison assortie d’une période de probation de quatre ans, signifie qu’il sera privé de liberté pendant sept ans ! J’ai vu tant de familles attentionnées des victimes de la répression 709 se faire berner par les agents de sécurité au cours de ces deux dernières années : après avoir été emmenées à Tianjin, elles ont été purement et simplement coupées du monde. Ce qui leur est arrivé, personne ne le sait !

Aujourd’hui, beaucoup de journalistes me demandent ce que je ressens à l’annonce de la libération de Li Heping. Mais Li Heping n’est pas libre ! Selon la loi chinoise, Li Heping a été condamné avec sursis, il devrait donc être à la maison avec nous en ce moment même ! Mais au lieu de cela, des agents de sécurité viennent en bande chez moi et essaient de m’emmener avec ma fille à Tianjin ! Cela signifie que Li Heping est toujours sous les verrous mais sous des modalités différentes !

Li Wenzu prend alors la parole : Aujourd’hui, la sécurité intérieure m’a dit explicitement que Wang Quanzhang était le prochain sur la liste. Ils m’ont dit de me montrer un peu plus docile et qu’il pourrait bénéficier d’un sursis.
Wang Qiaoling : Réjouissez-vous du sursis !
Li Wenzu : Exactement ! cela fait 659 jours que nous attendons leur retour et leur libération effective
Wang Qiaoling : la situation des victimes de la répression 709 est loin d’être résolue, le chemin à parcourir sera encore long.

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L'avocat de Xie Yang enlevé avec sa famille

Messagepar laoshi » 03 Mai 2017, 13:17

On vient d'apprendre que Chen Jiangang, 陈建刚, l'avocat de Xie Yang, a été enlevé par les services de sécurité avec sa femme, ses deux enfants (âgés de 3 et 6 ans) et deux de ses amis alors qu'ils étaient en vacances au Yunnan. Ils seraient détenus à la prison de Jinhong 云南景洪. Les deux amis sont Zhang Baocheng (张宝成) et sa femme Liu Juefan (刘珏帆).

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Chen Jiangang a réussi à alerter l'opinion internationale avec cette note de sa main :

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Chen Jiangang a publié les déclarations de son client sur les tortures dont il a été victime le 19 janvier 2017 ; les autorités ont riposté en prétendant qu'il s'agissait de fausses rumeurs fabriquées et colportées par ses avocats Jiang Tianyong, enlevé en novembre 2016, et par Chen Jiangang.

Chen a fait la déclaration suivante le 3 mars 2017 :


Chen Jiangang a écrit:

“Je n'ai commis aucun crime. Je ne consentirai jamais de ma propre volonté à aucun interrogatoire illégal, je ne porterai jamais de fausses accusations contre quiconque et je n'essaierai jamais de compromettre quiconque. Toute confession écrite, orale ou vidéo, toute auto-flagellation, toute accusation contre d'autres personnes que je serais censé avoir faites ne pourront être liées qu'à des circonstances dans lesquelles j'aurais été privé de ma liberté, j'aurais été soumis à la coercition, à la torture ou à la menace. Il n'y a que de telles circonstances qui pourraient me contraindre à ce type de déclarations et aucune ne serait vraie.”
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Une pétition pour Chen Jiangang

Messagepar laoshi » 04 Mai 2017, 12:35

100 avocats signent une pétition pour demander la libération immédiate de Chen Jiangang, de sa famille et de ses amis, enlevés par la police du Yunnan alors qu'ils participaient à un voyage touristique.
Ils rappellent que la liberté de déplacement à l'intérieur du territoire chinois est un droit pour tout citoyen chinois et que les normes internationales stipulent que les avocats ne soient pas l'objet de persécutions dans l'exercice de leurs fonctions.
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le démenti préventif et confession forcée

Messagepar laoshi » 16 Mai 2017, 14:00

Comme Li Heping, Chen Jiangang, enlevé par la police le 3 mai alors qu'il faisait du tourisme au Yunnan avec sa femme et deux amis, contraint de faire 3000 kilomètres pour rentrer à Pékin et empêché d’assister au procès de son client, Xie Yang, avait pris les devants. Sachant sa liberté menacée, comme celle de tous les avocats des droits de l'homme, il avait enregistré une vidéodéniant, à l'avance, l'authenticité de tous les aveux, écrits, enregistrés ou filmés, que pourrait lui extorquer la police. Le Hong Kong Free Press vient de mettre cette vidéo en ligne. Chen Jiangang y réaffirme qu'il n'a commis aucun crime et qu'il n'accusera personne d'autre. Il demande d'avance pardon à ceux dont il prononcerait le nom à la télévision sous la contrainte et il termine sa vidéo par une adresse émouvante à ses enfants : "si jamais je suis arrêté, mes chers enfants, sachez que votre père vous aime. Si je perds ma liberté, rendez publique cette vidéo".

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Xie Yang lisant ses aveux forcés lors de son procès et son démenti écrit préventivement[/color]

[color=#004080]La Chine adore les confessions forcées [héritées des séances d'autocritique publique de l'ère maoïste]. De telles pratiques violent les normes internationales du droit et le droit des accusés à un procès équitable. La plupart de ces confessions sont faites à l'issue de centaines de jours de détention préventive alors que la détention préventive devrait être l'exception et non la règle et que sa durée ne devrait pas excéder une courte période avant le procès en cas de nécessité absolue. Le risque de tortures est déjà élevé dans un système qui repose sur les aveux mais la quête de ces confessions forcées accroît dramatiquement le risque et les victimes de disparition forcée mises en détention secrète sont particulièrement exposées à la torture.


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Wang Quanzhang. Photo: RFA.

Le cas de l'avocat Wang Quanzhang, dont le sort et le lieu de détention n'ont pu être formellement établi depuis son enlèvement par la police en août 2015 est emblématique à cet égard. Nous avons appris en janvier 2017 qu'il avait été torturé, probablement pour avoir refusé de faire des aveux.
Plusieurs avocats renommés des droits de l'homme, victimes du coup de filet de juillet 2015, ont été contraints de faire des aveux télévisés, de Wang Yu à Zhang Kai. Zhang Kai a disparu une seconde fois après s'être publiquement rétracté et être revenu sur ses aveux forcés. Quelques mois plus tôt, en juin 2016, l'éditeur Lam Wing Kee avait révélé que lui et ses collègues du Mighty Current Publishing, y comprisGui Minhai, toujours détenu au secret, avaient eux aussi été contraints à des aveux.

Dans sa confession forcée, Gui Minhai, citoyen suédois, demandait à ne recevoir aucune assistance diplomatique et renonçait à la citoyenneté suédoise ! Cela a été immédiatement contesté et mis sur le compte de la coercition mais, s’il avait pris la précaution de tourner une vidéo, comme Chen Jiangang, l’absurdité d’une telle demande aurait été plus criante encore ! Les derniers propos crédibles de ceux qui disparaissent dans cette Chine orwellienne et ne reparaissent que pour faire leurs aveux, sont ceux qu’ils ont tenus alors qu’ils étaient libres, et cela peut leur apporter une certaine protection.
Les chercheurs ont montré que rendre publiques d’évidentes contradictions donnait aux victimes une possibilité de résistance. En d’autres termes, pratiquement, si les mesures de protection anticipée contre certaines formes de répression se multiplient, les autorités auront tendance à les abandonner, ce qui, au bout du compte, aura pour effet de protéger les défenseurs des droits de l’homme de telles pratiques.


Démenti préventif et confessions forcées

La vidéo est un outil puissant et les défenseurs des droits risquant la disparition et les aveux forcés devraient prendre la précaution d’enregistrer une déclaration au lieu de se contenter de l’écrire. Mais, avant de l’enregistrer, il est essentiel qu’ils produisent une évaluation approfondie des menaces qui pèsent sur eux, un évaluation détaillée et régulièrement mise à jour.
Après l’arrestation, il est très difficile de demander à la victime quel type d’assistance elle souhaite. Même si elle est autorisée à rencontrer un avocat, les pressions qu’elle subit réduisent très souvent le champ de ce qu’elle peut dire. C’est pourquoi il est si important de prendre les devants avec une vidéo. Le message à enregistrer dépend de la situation de chacun. Gui Minhai aurait pu déclarer qu’il avait abandonné la citoyenneté chinoise et qu’il ne renoncerait jamais à sa nationalité suédoise. Pour d’autres, il serait opportun de déclarer qu’ils n’accepteraient jamais un avocat commis d’office. D’autres encore pourraient déclarer qu’ils ne s’opposeraient jamais à l’accès de leurs proches à leur compte bancaire - mesure qui a déjà été utilisée par l’Etat chinois pour compromettre les moyens d’existence de la famille de certains détenus – à moins d’y être contraints par la torture.
Il est essentiel que la vidéo prenne les devants et que les victimes potentielles de la répression affirment qu’elles n’accepteront jamais d’avouer une quelconque culpabilité et qu’elles ne dénonceront jamais personne à moins d’y être contraintes par les mauvais traitements ou la torture. Chacun devrait réaffirmer qu’il n’a jamais été dans un rapport de collusion avec une puissance étrangère, qu’il croit dans les droits de l’homme et dans la règle de droit, qu’il respecte son travail et qu’il ne renoncera jamais à renforcer la règle de droit en Chine à moins d’y être contraint sous la menace.
Les défenseurs des droits de l’homme doivent aussi s’assurer d’avoir un contact fiable qui puisse diffuser sa vidéo en cas de besoin. Choisir son avocat avant d’être en détention est vital même si l’Etat refuse ensuite que celui-ci rencontre son client sous un prétexte quelconque. Le responsable de la publication de la vidéo, la famille et les avocats doivent être en relation étroite les uns avec les autres et doivent connaître le contenu de la déclaration filmée.
Que l’on ait besoin de recourir à de telles méthodes est grotesque mais si les défenseurs des droits de l’homme étaient plus nombreux à le faire, le pouvoir serait obligé de renoncer aux aveux fabriqués de toutes pièces dès lors que les contradictions apparaîtraient au grand jour.
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le fils de Chen Jiangang privé d'école

Messagepar laoshi » 17 Mai 2017, 08:05

Le PCC n'a décidément aucun scrupule, on a appris, il y a 4 h à peine, que le fils de Chen Jiangang était désormais interdit d'école, sur ordre de la police, en réponse à la publication par son père des déclarations de son client Xie Yang, sur les tortures qu'il a subies en détention !
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Un T-shirt subversif !

Messagepar laoshi » 29 Mai 2017, 13:18

YinXu'an condamné à trois ans et demi de prison pour avoir porté un T-shirt en soutien à un défenseur des droits de l'homme. Lire l'article de Chinese Human Rights Defenders

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Re: les méthodes de la justice chinoise

Messagepar laoshi » 29 Mai 2017, 13:22

Liu Yanli vient de passer 8 mois derrière les barreaux pour avoir publié des commentaires "calomnieux" sur Mao.

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La nouvelle législation chinoise interdit explicitement de s'en prendre aux héros du communisme, alors Mao, évidemment !... pas question de rappeler que c'est le plus grand criminel de toute l'histoire du XX° siècle
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Lu Yuyu:

Messagepar mandarine » 20 Août 2017, 18:10

Lu Yuyu :J'apprends qu'il avait reçu le prix


Chine: Lu Yuyu, prix RSF-TV5 Monde, condamné à quatre ans de prison
Chine


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Le journaliste-citoyen Lu Yuyu, prix RSF-TV5 Monde 2016, a été condamné à quatre ans de prison pour avoir documenté les mouvements sociaux en Chine. RSF dénonce la guerre menée par les autorités de Pékin contre les journalistes-citoyens.

La justice chinoise a condamné à quatre ans d'emprisonnement le journaliste-citoyen Lu Yuyu, lauréat du prix RSF-TV5 Monde 2016, qui répertoriait dans un blog les manifestations et mouvements sociaux, en hausse ces dernières années en Chine. Le tribunal de Dali, dans le Yunnan (sud-ouest), l’a reconnu coupable d'avoir "attisé des querelles et provoqué des troubles”, un motif flou que les autorités chinoises utilisent à dessein pour réprimer les voix hostiles au régime.


"Lu Yuyu n’a commis aucun crime, il mériterait plutôt une médaille! Il a fait un travail extraordinaire de compilation et de mise en perspective d'informations éparses sur Internet, c’est l’essence même du journalisme-citoyen, s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de RSF, qui dénonce dans ce verdict "le dernier épisode d’une campagne de répression menée par le régime de Pékin contre tous ceux qui défendent les droits du peuple face à la violence de l’appareil d’Etat, et notamment la liberté d’information.”


30 000 mouvements sociaux dans toute la Chine


Expropriations forcées, faillites d’usines, conditions de travail: ces dernières années, la Chine connaît une flambée de grèves et de manifestations qui témoignent de tensions économiques et sociales grandissantes. Mais dans ce pays à l’échelle d’un continent, il est difficile pour les contestataires de se coordonner, ou même de se tenir au courant de ce qui se passe dans d'autres villes, d’autres provinces.


Ancien travailleur migrant lui-même, né en 1979 dans la province de Guizhou, Lu Yuyu avait décidé de remédier à ce phénomène de dilution et donner une image exhaustive des mouvements sociaux. En 2012, après une brève arrestation pour une manifestation contre la corruption des officiels, il fonde le blog "Not News" (wickedonna.blogspot.com) avec des comptes associés sur les réseaux sociaux.


Entre 2012 et 2016, Lu Yuyu et sa compagne Li Tingyu auraient ainsi documenté sur leur site quelque 30 000 mouvements sociaux et manifestations ouvrières dans toute la Chine. Ce travail leur a valu le prix 2016 de la liberté de la presse Reporters sans frontières–TV5 Monde dans la catégorie journalistes-citoyens.


Enlevés par des agents en civil


Le 16 juin 2016, les deux journalistes citoyens avaient été brutalement enlevés par des agents en civil, maintenus au secret une semaine et privés des services d’un avocat durant trois semaines, au mépris de la loi pénale chinoise. L’été dernier, Lu Yuyu a aussi subi des violences en détention qui l’avaient poussé à faire une grève de la faim.


Lu Yuyu peut en théorie faire appel de sa condamnation, mais l’espoir est infime. En Chine, moins d’une personne sur 1000 est acquittée lors d’un procès criminel, et le pourcentage se rapproche de zéro quand il s’agit d’un journaliste-citoyen.


Sa compagne Li Tingyu, née en 1991, a pour sa part été jugée lors d’une audience non publique le 20 avril dernier, après avoir été forcée à récuser son avocat ; à la suite de quoi elle a été assignée à résidence sans qu’un verdict soit prononcé.


La Chine, 176e sur 180 pays dans le Classement RSF de la liberté de la presse, détient dans ses geôles plus de 100 journalistes et cyber-journalistes.


https://rsf.org/fr/actualites/chine-lu- ... -de-prison
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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