Le gouvernement chinois est en train de recruter une formidable armada de quelque 20 000 contributeurs et chercheurs pour rédiger une encyclopédie en ligne capable de concurrencer Wikipédia, d'ailleurs inaccessible dans sa version en mandarin en Chine depuis le 19 mai 2015.
L'Encyclopédie chinioise aura 300 OOO entrées dans plus de 100 disciplines. Chaque entrée comprendra un millier de mots. Pas question, évidemment, de laisser les internautes compléter ou corriger à leur gré les articles dûment estampillés "conformes". A l'opposé de sa grande sœur occidentale, l'Encyclopédie chinoise ne sera rien d'autre que la grande muraille culturelle du Parti à la croisée de la science, de la propagande et du soft power.... Rappelons, pour mémoire, que Google est bloqué en Chine depuis 2014 (sa version chinoise avait fermé en 2010) et que Facebook, Twitter, [i]YouTube, Line, KaoKao Talk, Flickr Microsoft, One Drive figurent eux aussi sur la liste des sites interdits.
Wikipédia avait pensé qu'en laissant les autorités chinoises censurer ses contenus à leur guise, elle limiterait les dégâts et qu'il valait mieux, au bout du compte, des pages censurées que rien du tout. Elle faisait aussi le pari d'une ouverture progressive de la Chine. En fait, sur les 1200 pages vérifiées par le Huffingtton Post, 228 étaient déjà bloquées et les autorités chinoises ne craignent plus de se discréditer en censurant à tout-va les contenus ou les médias qui les dérangent...