Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

l'idée de ce forum m'a été inspirée par l'action d'Ai Weiwei concernant les disparus du Sichuan, je vous propose d'y donner le nom de chacun des dissidents emprisonnés, disparus ou libérés dont vous aurez des nouvelles

Re: Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

Messagepar laoshi » 17 Sep 2018, 08:23

7 JUIN 2018 — Lettre ouverte de la ligue des Droits de l'homme à E. Macron

La Ligue des Droits de l'Homme écrit (enfin !) une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour lui demander d'agir enfin concrètement pour obtenir de Xi Jinping la libération de Liu Xia.
Puisse-t-elle être lue ! Puisse-t-elle être entendue ! Puisse Emmanuel Macron se souvenir enfin que la France est la patrie des Droits de l'homme !

Macron sommé d'intervenir auprès de la Chine pour sauver Liu Xia
Etan Liam, CC BY ND 2.0 Depuis des semaines et des mois, les appels lancés par la communauté internationale se multiplient. L'état de santé…
https://www.actualitte.com
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Re: Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

Messagepar laoshi » 17 Sep 2018, 08:25

9 JUIN 2018 — Lectures de Liu Xia, lectures pour Liu Xia à Bruxelles et à Paris

Pour beaucoup d’entre nous, Liu Xia n’est encore qu’une « note en bas de page » de Liu Xiaobo. C’est pourtant une artiste aux multiples talents, dont l’œuvre reste malheureusement méconnue.

Venez faire sa connaissance, venez écouter ses poèmes au « Midi des Droits Humains », le 14 juin à Bruxelles, et à la « Maison de la poésie » le 16 juin à Paris.

Catherine Blanjean, l’auteur de « Lettres à une femme interdite » sera présente dans les deux manifestations où l’on entendra une sélection des poèmes de Liu Xia que j’ai traduits et commentés.

Vous entendrez aussi, à Paris, Marie Holzman, Jean-Philippe Béja et Liao Yiwu, les trois personnages-clefs que Catherine Blanjean a rencontrés pour écrire son livre. Jean-François Bouthors, des éditions François Bourin, animera le débat. Vous y découvrirez les photographies et les peintures de Liu Xia à travers le superbe texte qu’a écrit Liu Xiaobo à la veille de sa mort auquel j’ai consacré une vidéo. Emilie Chevrillon lira dix-sept des poèmes de Liu Xia, parmi lesquels « Une Nuit qui n’en finit pas », le grand poème des massacres de Tian’Anmen.

Mais vous découvrirez aussi la vie intime de Liu Xia, ses souvenirs d’enfance, sa vie de femme de prisonnier politique, un portrait étonnant de sa terrible belle-mère, sa détresse de femme séquestrée et, à travers elle, les voix du silence de la Chine communiste… Vous entendrez enfin la voix d’artiste de Liu Xia, dialoguant, par-delà l’espace et le temps, avec Van Gogh, Munch ou Camille Claudel, sa sœur imaginaire….

La soirée se terminera avec la lecture, en chinois et en français, de « L’Elégie funèbre à Liu Xiaobo » que Liao Yiwu – dont on entendra aussi la musique -, a écrite au lendemain de la mort de son ami.

Attention, la réservation est obligatoire : https://www.maisondelapoesieparis.com/e ... interdite/

Midi des droits humains - Chine : le destin de Liu Xia, femme "interdite"
Dire que la situation des droits humains ne s'améliore pas en Chine est un euphémisme. Depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping, l'étau se…
https://www.amnesty.be
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Re: Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

Messagepar laoshi » 17 Sep 2018, 08:27

18 JUIN 2018 — Pour prolonger la soirée de la Maison de la poésie consacrée à Liu Xia...

"Histoires de mer", écrit en 1982, est le premier poème connu de Liu Xia, je l'ai évoqué samedi, à la Maison de la Poésie, dans ma présentation de l'oeuvre de Liu Xia.
Je vous propose de l'entendre en hommage à son oeuvre et à Liu Xiaobo, dont les cendres ont été dispersées en mer, sur ordre du Parti, il y a un an bientôt.
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Re: Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

Messagepar laoshi » 17 Sep 2018, 08:30

19 JUIN 2018 — Pour Liu Xia : Liao Yiwu à la flûte

Liao Yiwu a ouvert la soirée de la Maison de la Poésie en jouant une de ses mélodies à la flûte. Vous pouvez l'entendre ou la réentendre sur cette vidéo.
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Re: Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

Messagepar laoshi » 17 Sep 2018, 08:32

20 JUIN 2018 — Une statue de bronze pour Liu Xiaobo et une nouvelle pétition pour Liu Xia

J’interromps le compte rendu de la soirée de la Maison de la Poésie (je la reprendrai ensuite), pour vous donner les dernières nouvelles de la lutte des militants des droits de l’homme hongkongais pour Liu Xiaobo et pour Liu Xia.

Voici, tout d’abord, le texte de la lettre-pétition que vous invite à signer l’Alliance hongkongaise pour la démocratie avant le 11 juillet.

"Monsieur le Président,
Je vous écris pour exprimer ma préoccupation au sujet de la situation de Liu Xia, la veuve du Prix Nobel de la Paix, Liu Xiaobo.
J’ai appris que, depuis le décès de Liu Xiaobo, le 13 juillet 2017, le gouvernement chinois avait accru sa répression à l’encontre de ses partisans. Plus d’une douzaine d’entre eux ont été arrêtés pour avoir simplement tenté de lui rendre hommage.
Quant à Liu Xia, elle est toujours privée de sa liberté de mouvement et de communication. Ni ses amis, ni les membres de sa famille, ni ses sympathisants ne peuvent la rencontrer librement. Pire encore, on ne sait pas où elle est actuellement. Il y a bientôt huit ans maintenant que Liu Xia est maintenue en résidence surveillée alors qu’elle n’a commis aucun crime et qu’elle n’a jamais été condamnée par un tribunal chinois. Tout cela l’a rendue malade physiquement, moralement et psychologiquement.
Deux enregistrements d’appels téléphoniques récents, réalisés clandestinement par un ami proche de Liu Xia, montrent qu’elle est dans un état de profond désespoir et de souffrance psychique extrême qui font craindre pour sa vie.
Monsieur le Président, l’époque de la culpabilité par accointance est depuis longtemps révolue. Liu Xia ne peut être punie du simple fait qu’elle était l’épouse de Liu Xiaobo.
Je vous conjure de mettre fin au harcèlement, à la surveillance et à l’assignation à résidence infligés à Liu Xia et à veiller à ce que tous ses droits fondamentaux - y compris sa liberté de mouvement, à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine -, soient effectivement garantis. Liu Xia doit être autorisée à quitter la Chine si elle le souhaite.
M. le Président, il serait plus que temps que le gouvernement chinois rende à Liu Xiaobo la reconnaissance et le respect qu’il mérite. Et il est grand temps de mettre un terme à la répression qu’endurent sa famille et ses sympathisants.
Bien respectueusement,"

Vous trouverez le formulaire à signer en ligne ici :
https://form.jotform.me/81611618372455

Cette lettre-pétition a été accompagnée de manifestations symboliques. Comme je vous l’avais annoncé, les démocrates hongkongais avaient déjà érigé un buste de Liu Xiaobo pour commémorer le 4 juin :

https://www.hongkongfp.com/2018/06/01/p ... seway-bay/

Le 13 juin, un mois avant le premier anniversaire de la mort de Liu Xiaobo, c’est une statue de bronze d’un mètre 50 qu’ils ont installée devant le centre commercial de Times Square, au cœur du quartier très animé de Causeway Bay.

https://www.hongkongfp.com/2018/06/13/h ... niversary/
http://www.scmp.com/news/hong-kong/poli ... cted-times

Les démocrates hongkongais espéraient que la statue (dont le donateur a souhaité rester anonyme) pourrait rester en place jusqu’au 13 juillet. Ils avaient promis aux dirigeants de Times Square que la statue serait ensuite retirée : « Times Square, remarque Avery Ng Man-yuen, le président de la Ligue des Sociaux-Démocrates, est l’endroit où l’on rencontre le plus grand nombre de touristes chinois du continent. La plupart d’entre eux n’ont jamais entendu parler de Liu Xiaobo du fait de la censure chinoise. J’espère vraiment que la direction du centre fera preuve d’une certaine bienveillance et qu’il nous autorisera à rester pendant un mois ».

Mais les gestionnaires du centre commercial n’ont pas apprécié cette publicité militante et ont menacé la Ligue des Sociaux-Démocrates et l’Alliance Démocratique d’une action en justice pour occupation illégale de l’espace urbain en invoquant le statut juridique de cet espace : la place de Times Square est une « propriété privée à usage public. Qui plus est, arguent les avocats du Centre commercial, les activistes emploient des haut-parleurs pour promouvoir leurs idées politiques et solliciter des dons. Beaucoup de clients se sont plaints du bruit et de l’entrave à la circulation dans cet espace. »

La statue a été retirée dès le lendemain, au grand dam des militants des droits de l’homme, après trois minutes de silence : « C’est une honte, a déploré l’ancien député démocrate Leung Kwok-hung, le patron du centre commercial de Times Square ne comprend pas que c’est un honneur que d’accueillir la statue d’un Prix Nobel de la Paix ! au lieu de cela, il utilise son argent pour nous chasser encore et encore. Times Square appartient au peuple de Hong Kong, et pas au patron du centre commercial ! » C’est d’autant plus scandaleux, a-t-il ajouté, que la place a été occupée de manière bien plus intrusive par une exposition de Pickachu lors d’un carnaval Pokemon sans que le patron du centre commercial y trouve quoi que ce soit à redire. Leung Kwok-hung a enfin annoncé que la statue serait déplacée à l’intersection des zones piétonnières de la rue Patterson et de la rue Great George : « on verra si des propriétaires ou les forces de police nous contraindrons à quitter les lieux. »

https://www.hongkongfp.com/2018/06/19/s ... es-square/
https://coconuts.co/hongkong/news/activ ... al-action/

Mais le plus important est la signature de la pétition à Xi Jinping ; je vous engage à la signer comme je vais le faire moi-même.

Merci à tous de votre engagement… chaque signature compte pour Liu Xia !

Activists move Liu Xiaobo statue from Times Square - to Fashion Walk
Shopping centre's management had warned group it would apply for court order for its removal from piazza
http://www.scmp.com
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Re: Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

Messagepar laoshi » 17 Sep 2018, 08:35

21 JUIN 2018 — Liu Xiaobo et Liu Xia racontés par Jean-Philippe Béja

Je reprends mon compte rendu de la soirée de la Maison de la poésie.

Après avoir entendu la musique de Liao Yiwu (https://youtu.be/dMWn_GtK2G4), on a pu découvrir le dernier texte de Liu Xiaobo dans la vidéo que je lui ai consacrée. Le public a pu ainsi voir les photographies et les toiles de Liu Xia qu'il commentait avec amour le 7 juillet, quelques jours avant sa mort.

On entendu ensuite Jean-Philippe Béja, sinologue, traducteur de Liu Xiaobo et auteur, entre autres de "La Philosophie du Porc" et de "Vivre dans la Vérité".

Une bonne âme ayant enregistré la totalité des interventions, j'ai pu reconstituer la quasi totalité de son propos, malgré la très mauvaise qualité de la vidéo (https://youtu.be/9XHiyQsQNcA) : j'indique entre crochets les passages que je n'ai pu transcrire.

J. F. Bouthors : Jean-Philippe Béja je voudrais que vous nous disiez dans quelles circonstances vous avez connu Liu Xiaobo et aussi ce qui explique la situation dans laquelle se trouve Liu Xia aujourd’hui.

Jean-Philippe Béja : J’ai connu Liu Xiaobo assez tard, en fait, j’avais entendu parler de lui, autour de 1986, lorsqu’il avait écrit un texte extrêmement iconoclaste dans lequel il dénonçait l’attitude des écrivains de la nouvelle vague alors qu’à ce moment-là tout le monde s’émerveillait de voir ces écrivains qui enfin disaient quelque chose sur [la période maoïste]. Liu Xiaobo, dans cet article que j’ai traduit dans "La Philosophie du Porc", expliquait à quel point ces intellectuels ne parlaient que des intellectuels ; or, ils n’étaient pas les seuls à avoir souffert et parfois même un certain nombre d’entre eux avaient participé à la persécution. Et donc ce texte avait fait énormément de bruit. Ensuite, bien sûr, Liu Xiaobo a participé au mouvement pour la démocratie de 1989 ; à l’époque, il avait publié un recueil des textes du mouvement démocratique. Depuis, à chaque fois que j’allais en Chine, je rencontrais Liu Xiaobo. Puis finalement, en 1992, à sa première sortie de prison (il avait été condamné en 89 [ ???]), je l’ai connu à ce moment-là. Liu Xiaobo est un homme qui a mis beaucoup de temps à ???. Au départ, dans les années 80, c’était un individualiste nietzschéen, et franchement, il n’était pas très sympathique et je dois dire que le mouvement de 1989 l’a complètement changé. Le mouvement de 89 et l’autocritique qu’il avait faite pendant qu’il était en prison sont deux éléments qui l’ont complètement changé. Et depuis, il l’a dit à plusieurs reprises, il se sentait l’âme des morts de 1989. Et Liu Xiaobo a vécu lui-même l’opposition, c’est-à-dire qu’il a compris qu’en fait, après la mort de Mao Zedong, on ne risquait plus sa vie en essayant d’exprimer ses pensées et qu’on pouvait donc écrire ; on risquait peut-être la prison, mais sans risquer sa vie et la vie de sa famille. C’est une des choses qu’il a lui-même écrites ; évidemment la réalité l’a depuis lors démenti mais à partir de ce moment-là Liu Xiaobo s’est lancé de tout cœur dans ce qu’on pourrait appeler « la dissidence ». Pour reprendre les termes de Vaclav Havel, il a décidé de « vivre dans la vérité ». Or, pour lui, vivre dans la vérité, c’est quelque chose qui était à la portée de tous, il fallait simplement refuser le mensonge officiel. C’est une manière de s’opposer très particulière, qui rappelle beaucoup celle de l’Europe de l’Est des années 80.

Liu Xiaobo avait un autre avantage, étant donné qu’il avait participé à ce mouvement pour la démocratie de 89 et qu’il avait été lui-même, dès la fin des années 70, un poète relativement extérieur au système, il était en mesure de faire la jonction entre les diverses générations de l’opposition. Liu Xioabo avait de très bonnes relations avec les intellectuels qui avaient été réprimés en 1957, les « droitiers » et puis il avait de bonnes relations avec ceux qui s’étaient exprimés sur le Mur de la Démocratie, les anciens gardes-rouges, en 1979, enfin, bien sûr, avec ceux de 1989 mais aussi les plus jeunes, les défenseurs des Droits de l’homme, ceux qu’on appelle « les avocats défenseurs du droit ». Il était donc au centre de cette galaxie que représente l’opposition en Chine.

Alors vous me direz : qu’est-ce que représente l’opposition en Chine ? Regardez, le développement de l’économie etc. Mais en réalité, ces opposants, ce sont eux qui arrivent quand même à faire prendre en compte le droit des personnes les plus vulnérables. On a souvent dit, au moment du Prix Nobel de la paix que Liu Xiaobo était un réactionnaire, un néo-libéral etc. Or, si vous lisez ce qu’a écrit Liu Xiaobo, c’est tout à fait faux, Liu Xiaobo a essayé de donner la parole à ceux qui ne l’avaient pas : il parlait pour les sans-voix, et malheureusement son incarcération, puis sa mort, représentent l’ultime résistance à un régime qui est de plus en plus néo-totalitaire.

Liu Xia, je l’ai connue beaucoup plus tard, forcément, je l’ai connue en 2000 et chaque fois qu’on commençait à discuter de politique, elle nous disait « bon, continuez, allez parler de politique, moi, je m’en vais ». Donc, au début, j’ai eu beaucoup de mal à avoir des relations avec Liu Xia parce que je ne la voyais pas. Et un jour, en 2007, Liu Xia est venue à Paris et, tout à l’heure, en remontant la rue Saint-Martin, je me souvenais de cette ballade qu’on avait faite avec elle, justement, autour de la rue Saint-Martin, devant Beaubourg, où elle me demandait les endroits où on pouvait boire un peu de bon vin rouge et j’ai commencé à discuter avec elle et je me suis rendu compte que c’était une femme extraordinaire en soi. C’est-à-dire que c’est une poétesse, une poétesse extraordinaire, elle était photographe et moi je ne suis pas un grand spécialiste de la poésie chinoise, c’est quelque chose d’assez complexe […] et donc, [???] et donc j’ai commencé à discuter avec elle mais j’ai surtout connu Liu Xia après la dernière arrestation de Liu Xiaobo. A ce moment-là je vivais à Hong Kong, c’était en 2008 et chaque fois que je me rendais à Pékin, ce qui était quand même assez fréquent, je rencontrais Liu Xia. Et j’ai trouvé une femme absolument extraordinaire qui se battait partout pour Liu Xiaobo, qui donnait des interviewes, et cette femme qui n’était absolument pas politique s’est mise à raisonner de manière politique et partout où elle le pouvait, elle défendait Liu Xiaobo. Et elle me racontait, à ce moment-là, parce qu’elle pouvait aller le voir une fois par mois, une demi-heure et pour ça, elle devait faire 800 km aller, 800 km retour, emmenée par la police et elle me disait, « finalement, comme on ne peut rien dire, parce que si on parle de politique, on se fait immédiatement bloquer, si on parle des amis, on se fait immédiatement bloquer, du coup je ne sais plus quoi dire à Liu Xiaobo, donc maintenant, je suis complètement isolée.

Liu Xia, dans une certaine mesure, elle représente, ce qu’est la vie d’un citoyen chinois qui cherche à vivre selon son cœur, qui cherche, simplement à ne pas tenir compte de la propagande et de tous les [conseils] du Parti. Parce que là, vu qu’elle était très jeune, au tout début des années 80, c’était une personne tout à faire particulière, elle n’était pas du tout la citoyenne chinoise lambda. Cette situation même montre comment ce parti, qui avait fait mine de s’ouvrir, qui avait quand même permis une certaine ouverture au début des années 80, est en train de se refermer, déjà depuis 2008 mais encore plus depuis l’accession de Xi Jinping au pouvoir.

Vous savez, il y avait une chose qui se passait sous Mao Zedong, qu’on appelait la « théorie du sang » : on disait « les parents ou les frères, les sœurs, d’un réactionnaire sont réactionnaires eux aussi » et donc toute la famille était éclaboussée par l’arrestation ou l’exécution d’un « contre-révolutionnaire ». Dans ces années 80, c’était quelque chose qui avait tout de même reculé or, Liu Xia est la première qui s’est retrouvée dans la situation des années 50 et des années de la Révolution culturelle où simplement parce qu’elle était l’épouse de Liu Xiaobo, elle a été victime de toutes sortes de persécutions et notamment cette mise en résidence surveillée à partir du moment où il a eu le Prix Nobel de la Paix, mise en résidence surveillée qui n’était justifiée par aucun délit, même aucune suspicion de délit, on ne lui a jamais rien reproché officiellement depuis le 20 octobre 2008, elle est coupée du monde, elle n’a pas d’accès à Internet, elle n’a pas accès à un téléphone portable et elle est sans arrêt suivie par le Guobao, la police politique chinoise.

J.F. Bouthors : Au fond, elle a été condamnée à perpétuité par amour

J.P. Béja : Largement ! l’idée simplement de son amour pour Liu Xiaobo est une idée qu’elle a toujours refusé de renier. Alors il y a beaucoup d’histoires dans l’Histoire de Chine, il y a beaucoup de personnages féminins qui sont punis des pires persécutions simplement parce qu’ils étaient fidèles à la personne qu’ils aimaient. Liu Xia fait donc partie, dans une certaine mesure, de cette longue lignée de femmes courageuses qui refusent de se renier. Mais refuser de se renier a un prix énorme, pourtant, Liu Xia n’a jamais envisagé de se renier, pour elle c’était tout à fait naturel.
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Re: Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

Messagepar laoshi » 17 Sep 2018, 08:37

22 JUIN 2018 — Quelques clefs pour entendre les poèmes de Liu Xia

Un poème de Liu Xia en vidéo

Je continue mon compte rendu de la soirée de la Maison de la poésie. Après la belle présentation de Liu Xiaobo et de Liu Xia par Jean-Philippe Béja, Jean-François Bouthors m'a donné la parole.

J. F. Bouthors : Je vais demander à Béatrice Desgranges, d’abord comment elle est arrivée à Liu Xia, et comment elle a appris le chinois parce qu’en tant que professeur de philosophie n’était pas tellement naturel ?

Béatrice Desgranges : Alors pour moi, en tant que professeur de philosophie, la valeur essentielle, c’est la liberté, on ne peut pas être philosophe sans défendre la liberté. Par conséquent, j’ai toujours été très préoccupée par les droits de l’homme et mes élèves ont toujours entendu parler des dissidents, de toutes les victimes des totalitarismes, que ce soient des totalitarismes de gauche ou de droite, et j’ai connu Liu Xiaobo comme ça.

Pour ce qui est de l’apprentissage du chinois, j’ai voulu l’apprendre pour aller en Chine. J’aurais voulu attendre que la démocratie revienne mais quand j’ai vu que c’était désespéré, après Tian’Anmen, j’ai quand même voulu y aller, en 95, mais j’ai voulu parler aux Chinois sans aucun intermédiaire. Je croyais que le chinois c’était une langue comme l’anglais que l’on apprend relativement facilement, j’ai très vite déchanté, évidemment, mais j’ai continué parce que pour moi une langue, c’est aussi une culture, une littérature etc.

J’ai appris l’existence de Liu Xia seulement au moment où Liu Xiaobo a écrit « Je n’ai pas d’ennemi », une lettre merveilleuse qu’il a écrite à Liu Xia. Ensuite je me suis renseignée sur Liu Xia. Et puis quand j’ai appris, le 26 juin, que Liu Xiaobo était malade et qu’il allait mourir, j’ai mis en ligne une pétition pour Liu Xiaobo et pour Liu Xia demandant à Mme Hidalgo d’afficher leurs portraits géants sur les murs de l’Hôtel de Ville, comme cela avait été fait pour d’autres personnes, pour d’autres cas dramatiques, et, malheureusement, cette pétition, que vous pouvez trouver sur Change. org, n’a pas eu le résultat escompté mais, pour faire exister Liu Xia, pour que son nom ne s’efface pas des réseaux sociaux, j’ai voulu pouvoir mettre en ligne toujours de nouveaux poèmes et une revue de presse quasiment quotidienne ; je lis la presse anglophone, la presse sinophone, la presse francophone, même s’il y a malheureusement fort peu de choses dans la presse francophone : il y a un silence absolument dramatique sur cette affaire et donc j’ai commencé à lire les poèmes de Liu Xia et à les traduire pour pouvoir faire vivre le nom de Liu Xia sur les réseaux sociaux. J’ai ouvert un compte Facebook, ce que je n’avais jamais fait parce que cela ne m’intéresse absolument pas, un compte twitter, idem, exclusivement pour faire exister Liu Xia. Et j’ai découvert un poète absolument merveilleux.

Avant qu’Emilie nous dise ces poèmes de Liu Xia, je voudrais vous donner quelques clefs pour que vous puissiez mieux les entendre. Vous avez vu tout à l’heure cette photo où Liu Xia esquisse un geste d’adieu tandis qu’on disperse les cendres de Liu Xiaobo en mer. Cette photo, quand je la vois, me fait penser, au premier poème connu de Liu Xia, "Histoires de mer".

https://youtu.be/6JWmzGf9GCM

C’est un poème de 1982 qui, par une étrange coïncidence, semble préfigurer cette scène dramatique ; on y voit une jeune épouse qui contemple « les limites invisibles de la mer » à travers les mailles d’un filet de pêcheur. On y voit un vieillard qui pleure ses amis morts en mer ; bien qu’on n’ait pas retrouvé les corps, il leur a érigé des tombeaux, pour qu’on ne les oublie pas. Et enfin, troisième élément, il se souvient de ses amours de jeunesse à travers un peigne qu’il a retrouvé sur la plage et qui est emporté au loin par les vagues. On a là trois éléments essentiels de la poétique de Liu Xia, l’amour, la mémoire des morts et un point de vue original.

La poésie de Liu Xia, c’est une poésie narrative ; c’est-à-dire une poésie qui raconte des histoires mais qui raconte des histoires en rupture avec des « mensonges » (Jean-Philippe Béja parlait tout à l’heure de « vivre dans la vérité ») ; elle raconte donc des histoires en rupture avec les « mensonges reliés en édition de luxe » du réalisme socialiste. Au lieu de célébrer les foules révolutionnaires et les héros du communisme, elle s’attache aux histoires simples d’individus ordinaires : et, à ce titre, cette image des carrés minuscules que découpent les mailles du filet de pêcheur, est extrêmement significative.

Vous remarquerez que le carré est aussi le format de toutes les photos de Liu Xia. Parce que pour elle, le rectangle représente le pouvoir, il représente la solennité et la fermeture.
Avec ces carrés minuscules, Liu Xia réduit le champ aux limites d’une conscience subjective. Sa poésie est une poésie en première personne mais elle ne sombre pas dans l’obscurité presque autistique des poètes rebelles qui étaient en vogue à l’époque. Elle utilise des perspectives et des images simples, celle du vieillard et de l’enfant qui retournent chez eux « tels deux sampans glissant à la surface de l’eau », elle utilise le gros plan, le gros plan sur ce peigne aux dents cassées, qui représente l’amour mort. Ce sont des « choses vues », des choses vues très simples, mais elle les voit toujours avec l’œil du peintre ou du photographe, car ce qui importe pour l’artiste, ce sont les manières de voir, ce n’est pas tellement le sujet qui compte, c’est la manière de voir.

Comme le montrent les photos de Liu Xia et comme le souligne Liu Xiaobo, il y a en effet une profonde unité entre les poèmes de Liu Xia et son œuvre iconographique. Entre ses poèmes et sa vie aussi.

Le premier poème que l’on entendra ce soir, "D’un Oiseau l’autre", date de mai 1983, il date des jours heureux, au tout début de leur rencontre, dans une période où, après la féroce répression du premier Printemps de Pékin, en 1979, le désir de liberté était plus vivant que jamais. Or quoi de plus symbolique de la liberté qu’un oiseau ? Comme Prévert dans "Pour faire le portrait d’un oiseau", que vous connaissez certainement, Liu Xiaobo et Liu Xia se racontent des histoires, ils créent un monde imaginaire à la mesure de leurs désirs par la magie du langage. A force de parler de l’oiseau, eh bien l’oiseau se met à exister, il finit par « imprimer le reflet de sa petite silhouette » à la surface d’un verre. Puis l’image fixe se met en mouvement et l’oiseau s’envole : « abracadabra », comme disent les petits enfants….

On peut dire que l’oiseau, c’est l’animal totémique de Liu Xia : vous avez vu tout à l’heure l’image d’une poupée enfermée dans une cage à oiseau qui représente évidemment son désir d’envol et Liao Yiwu dit qu’on entendait le gazouillis des oiseaux dans son rire. On sait aussi que Liu Xia a écrit un conte où une petite fille dépose l’empreinte de sa main sur une vitrine, comme le font si souvent les enfants, et voilà que, dans le reflet du soleil, l’empreinte de sa main se transforme en hirondelle. On pourrait suivre, la courbe des espoirs et des désespoirs de Liu Xia à travers l’évolution du thème de l’oiseau. Dans la série des poèmes qu’elle écrit sur les "Paysages" tibétains, en 87, l’oiseau représente à la fois la liberté et de l’élévation spirituelle. Voilà ce qu’elle écrit :

« Sur les eaux du lac, s’étend le vide du ciel
Sur le vide du ciel, le vol tournoyant des oiseaux »

Dix ans plus tard, dans "Un Réveil en sursaut", écrit alors que Liu Xiaobo purgeait une peine de trois ans d’emprisonnement, le thème de l’oiseau a totalement changé, elle sent dans sa main le cœur de l’oiseau qui palpite alors que la police est en train d’ébranler l’escalier dans ses cauchemars en venant l’arrêter. En 2014, alors qu’elle est séquestrée par le Parti, dans "Comme un arbre en hiver", un des derniers poèmes que vous entendrez ce soir, elle se dit impuissante désormais à peindre les oiseaux.

Evidemment, les jours heureux n’ont pas duré et c’est Tian’Anmen qui a décidé de la vie de Liu Xia.

J. F. Bouthors : Béatrice Desgranges, si je puis me permettre, dans la sélection des poèmes, elle ne s’intéresse pas seulement au chinois ; elle fait des références à Vang Gogh, des références à des auteurs étrangers… Elle n’est pas fermée sur elle-même....

La poésie de Liu Xia est ouverte sur l’universel, Liu Xiaobo et Liu Xia sont des penseurs de l’universel. C’est très très important. Elle parle, par exemple, de Kafka. Elle fait de la critique littéraire à travers ses poèmes. Le poème qu’elle a écrit sur Kafka, montre combien justement un certain nombre de ces intellectuels dont parlait tout à l’heure Jean-Philippe Béja, ont essayé de récupérer les auteurs contestataires et Kafka, ils ont essayé de le récupérer. Elle interpelle Kafka dans ce poème : « voilà que tout à coup, il t’est venu des amis à foison, lui dit-elle. Comme c’est étrange, ces gens-là se renvoient la balle entre le pouvoir et les faux rebelles ». C’est une femme qui lit et dont les lectures sont extrêmement profondes. Je traduisais il y a deux jours un poème sur Marguerite Duras, à propos de "Détruire dit-elle", extraordinaire d’intelligence. Et alors effectivement vous entendrez ce soir un poème consacré à Van Gogh, elle parle de Munch, elle parle de Charlotte Salomon, un peintre expressionniste allemand que je ne connaissais pas qui est morte à Auschwitz alors qu’elle était enceinte de quatre mois et vous entendrez aussi dans sa poésie des accents verlainiens. Je dois à mon amie Patricia, qui est prof de français, d’avoir découvert ces échos de Verlaine dans la poétique de Liu Xia. Vous connaissez sans doute mieux que je ne le connaissais, ce poème dont je vais vous lire la première strophe.
« Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
[...]
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit,
Chante sa plainte. »
Vous entendrez ces échos de Verlaine dans la poésie de Liu Xia.

Mais c’est en Camille Claudel que Liu Xia trouve son double et sa sœur imaginaire. Pourquoi ? Eh bien, quelque chose que vous entendrez tout à l’heure, c’est qu’on a longtemps considéré Camille Claudel comme « une note en bas de page de cet homme ». « Cet homme », c’est évidemment Rodin. Je crois que vous comprendrez, quand vous aurez entendu les poèmes de Liu Xia, que Liu Xia n’est pas une note en bas de page de Liu Xiaobo.
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Re: Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

Messagepar laoshi » 17 Sep 2018, 08:39

23 JUIN 2018 —Les lettres à Liu Xia de Catherine Blanjean à la Maison de la poésie

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« Quand elle a appris le sort fait à Liu Xia, écrit la Maison de la poésie dans sa présentation de la soirée, Catherine Blanjean a entrepris de lui écrire des lettres dont elle savait pourtant qu’elles ne pourraient jamais lui parvenir. Catherine Blanjean est alors allée à la rencontre des rares personnes capables d’évoquer Liu Xia ; elle s’est aussi plongée dans des textes qui parlent de la Chine et de son régime. Il en ressort le portrait bouleversant d’une femme “interdite”. Le cri d’une femme pour une femme. Et pour l’humanité. »

Jean-François Bouthors : On va demander à Catherine Blanjean comment elle est entrée dans cette aventure et dans ce dialogue à distance avec Liu Xia et d’écrire ces lettres qui n’auraient pas de réponse...

Catherine Blanjean : J’ai écrit un livre dont le titre est "Liu Xia, lettres à une femme interdite", mais je ne suis pas du tout une spécialiste de Liu Xia, j’ai essayé de glaner des informations en allant voir Jean-Philippe Béja, en allant voir Marie Holzman et Liao Yiwu.

Pour moi, tout a commencé par un coup de cœur pour les photos de Liu Xia et les poèmes que j’ai pu trouver sur Internet. Je n’étais pas du tout au départ une militante des droits de l’homme, je ne connais pas du tout la culture chinoise, je ne m’intéressais pas du tout à ce pays, mais j’ai entendu parler de Liu Xia, de la situation dramatique d’une femme assignée à résidence depuis 7 ans, une situation qui m’a touchée en tant que femme et, je ne sais pas pourquoi, je suis allée voir sur Internet et j’ai trouvé les photos de Liu Xia, celles qu’on a vues dans la vidéo du début. J’ai vu ça, j’ai entendu des extraits du premier poème sur lequel je suis tombée, c’est le poème de l’arbre qu’on entendra tout à l’heure, et je me suis demandé comment c’était possible de survivre à sept années d’enfermement et d’isolement complets, voilà. Est-ce que c’est par l’isolement de la censure, est-ce que c’est par une force intérieure qui n’a pas la place de s’exprimer, comment ça se fait ?

Alors, il se fait que depuis toujours, j’écris facilement des correspondances à des gens, je l’ai déjà fait des années auparavant et donc, assez naturellement, j’ai écrit à Liu Xia en sachant qu’elle n’aurait jamais la lettre. Mais c’est une manière pour moi de mettre sur le papier mes questions et tout ce qui résonnait en moi en découvrant son œuvre et en découvrant Liu Xia. J’ai écrit quelques lettres […] et j’avais vraiment envie de partager ceci.

Jean-François Bouthors : Ce qui est très fort dans votre œuvre, c’est la portée de la réclusion ; il y a une grande expérience de la réclusion dans l’histoire des femmes, les femmes qu’on enfermait au Moyen Age, derrière les murs, etc.

Catherine Blanjean : J’ai été très frappée par une affiche où l’on voit la photo de Liu Xia avec une croix sur la bouche (moi ça m’a rappelé le scotch qu’on me mettait sur la bouche à l’école quand j’étais gamine) et par cette censure, cet isolement, cette solitude auxquels elle était confrontée. Et j’ai découvert dans cette femme, effectivement, quelqu’un qui vit […] sans compromis par rapport au monde politique, par rapport au monde économique et qui voulait « vivre en vérité ».

Voilà, pour moi, c’était quelque chose qui était vraiment très très fort et qui résonne dans ma pratique professionnelle ; je fais beaucoup de théâtre, je programme des spectacles et j’ai voulu transmettre cette forme de liberté, cette forme de dissidence et de [vérité]. Ca m’a rappelé ces femmes qu’on emmurait vivantes au Moyen Age parce qu’on les traitait de sorcières, voilà c’est un peu difficile de prendre la parole.

Jean-François Bouthors : Vous parlez de la relation assez particulière entre Liu Xiaobo et Liu Xia, une relation sans accommodement…

Catherine Blanjean : La deuxième chose qui m’a vraiment touchée, c’est de découvrir cet amour et de voir comment leurs textes se répondaient dans les poèmes […] et puis il y a aussi des textes, enfin des poèmes, où Liu Xia lui rentre dedans ! Elle ne mâche pas ses mots, mais il y a un dialogue constant entre eux, chacun écrit à sa manière. Liu Xiaobo c’est un politique, c’est un penseur, tandis que Liu Xia, c’est [une écriture] poétique.
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Re: Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

Messagepar laoshi » 17 Sep 2018, 08:41

24 JUIN 2018 — Liu Xia à la Maison de la poésie : "D'un Oiseau l'autre"

Je n'ai pas, malheureusement, la vidéo de ce poème lu par Emilie Chevrillon à la Maison de la poésie. A défaut, je vous en donne ma propre lecture. Je continuerai à mettre en ligne tous les poèmes qui ont été lus lors de la soirée du 16 juin, un par jour si possible.

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Re: Mon combat pour Liu Xiaobo et Liu Xia au jour le jour

Messagepar laoshi » 17 Sep 2018, 08:43

25 JUIN 2018 — Liu Xia à la Maison de la poésie : "Les Etrangères - Pour Camille Claudel"

Les sculptures de Camille Claudel appartiennent au musée imaginaire de Liu Xia, comme les toiles expressionnistes de Van Gogh, Munch ou Charlotte Salomon.

Mais la parenté, ici, n’est pas seulement esthétique, elle est aussi psychologique. Comme Camille Claudel, encore trop souvent considérée comme un épigone de Rodin, Liu Xia passe en effet souvent pour n’être qu’une « note en bas de page » de Liu Xiaobo, ce qu’elle a toujours refusé : « je ne suis pas la vassale de Liu Xiaobo », déclarait-elle en 2009. La hantise de la folie et de l’obésité font aussi de Camille Claudel, par-delà le temps, son âme-sœur : « Je détesterais avoir le ventre gonflé comme un tambour », écrivait Liu Xia en 2003 dans ses "Paroles d’hystérique"….

Là encore, personne n'ayant filmé la lecture d'Emilie Chevrillon, je vous donne ma propre lecture de ce poème.
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