Ai Weiwei s'exprime sur sa reprise du clip de Spy
http://www.youtube.com/watch?v=e_2zcdNWOeE
Aux termes de la loi, chacun a le droit de s'exprimer librement ; notre bonheur et notre existence même dépendent étroitement de cette liberté d'expression ; quand une société exige que l'on abandonne ce droit, elle perd toute créativité et elle ne peut jamais devenir une société heureuse.
À une semaine d’écart, l’artiste dissident chinois et la performeuse serbe ont chacun droit à un portrait au cinéma. « Ai Weiwei never sorry » (en salles le 5 décembre) et « The Artist is present » (en salles le 12 décembre) sont deux preuves que l’art contemporain est soluble dans un bain de complaisance.
[Study of perspective] Study of perspective
Depuis l’exposition de ses photos au Jeu de Paume en février dernier, plus personne en France ignore Ai Weiwei, célèbre notamment pour sa série intitulée study of perspective. Mais si souvenez-vous, ce majeur rageur tendu à tous les monuments du monde, de la place Tian’an men à la Tour Eiffel ! Un doigt de provocation que l’on retrouve dans la plupart de ses travaux, ce qui lui vaut d’ailleurs l’attention des médias de tous les pays. L’artiste a tout pour plaire en effet, mais pas à tout le monde : en 2011, le gouvernement chinois l’arrête pour une détention qui durera 81 jours. Il est remis en liberté sous caution et condamné à 15,22 millions du yuans (1,7 millions d’euros) d’amende avec interdiction de quitter le territoire… Alison Klayman a eu la chance de rencontrer Ai Weiwei en 2008 quand elle était journaliste indépendante en Chine. Son film, Ai Weiwei never sorry, montre les différentes facettes de l’artiste activiste : architecte, sculpteur, photographe, blogueur, twitto… Il y a un côté « Ai Weiwei pour les nuls », et pour les moins nuls, d’ailleurs. On y apprend son combat pour la vérité sur le nombre de victimes du tremblement de terre du Sichuan en 2008. On découvre aussi que la police de l’empire du Milieu serait la plus bête du monde. Ou que le Duchamp chinois est le père d’un petit garçon qu’il a eu avec une autre femme que son épouse. On suit le dissident 2.0 de Pékin à Shanghai - où son atelier fraîchement rénové est démoli par les autorités-, d’une exposition à Munich à une installation à la Tate Modern de Londres… Le tout est porté par une musique dégoulinante, dans une esthétique de pub pour une banque ou pour la téléphonie mobile du genre « nous allons vous faire aimer la 4G ». Le tout entrecoupé de témoignages d’amis artistes ou de curators aux phrases définitives (« il est plus qu’un artiste »). Une belle empathie qui fait de Ai Weiwei un gourou, l’icône d’un film totalement dénué d’esprit critique et d’humour. Tout le contraire du bonhomme et de son œuvre, en somme.
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