Harry Wu : de l'exécution à la table d'opération

l'idée de ce forum m'a été inspirée par l'action d'Ai Weiwei concernant les disparus du Sichuan, je vous propose d'y donner le nom de chacun des dissidents emprisonnés, disparus ou libérés dont vous aurez des nouvelles

Harry Wu : de l'exécution à la table d'opération

Messagepar laoshi » 09 Fév 2012, 16:08

Connaissez-vous Wu Hongda, alias, Harry WU ? Ce dissident chinois, qui a survécu à 19 ans de Laogaï, auteur de Vents Amers et de Retour au Laogai, devenu citoyen américain, s'est donné pour tâche de faire reconnaître l'horreur du tourisme médical qui alimentait (on espère pouvoir parler au passé) les transplantations d'organes clandestines dans les années 90. A plusieurs reprises, il est retourné clandestinement en Chine. Il a ainsi pu filmer, en caméra cachée, la face sombre de ce « tourisme » dont de riches Américains profitaient sans état d'âme dans les années 90.

Se faisant lui-même passer pour l'ami d'un malade américain en demande de greffe de rein en 1994, il a obtenu la preuve que les exécutions capitales étaient alors largement utilisées pour assurer l'approvisionnement de certains hôpitaux en greffons.
J'ai vu la vidéo d'Harry Wu lors de sa première diffusion et j'en ai retrouvé le « verbatim » sur Internet (an anglais) ; le médecin de l'hôpital universitaire de Chengdu, qu'il « consulte », y tient tranquillement les propos suivants (je vous les traduis) :

« la qualité de nos reins est meilleure que celle des reins américains, car nous pouvons les prélever très vite et au moment opportun. Dès que nous apprenons que le donneur est en état de mort cérébrale, nous pouvons obtenir le greffon avec un minimum de problèmes et nous avons la garantie de pouvoir bénéficier de plusieurs greffons par mois. Le délai entre le prélèvement de l'organe et sa transplantation est très court : elle peut avoir lieu moins de 10 heures après celui-ci contre plus de 20 heures en Amérique. »

Le prix demandé pour un rein était alors de 30 000 $. Même prix pour une greffe de foie.

Un autre médecin de l'université Sun Yat Sen de Chengdu assurait quant à lui sans ambages que « les organes étaient de bonne qualité puisqu'ils étaient prélevés sur de jeunes prisonniers ». « je ne peux pas être plus clair, ajoutait-il. Si vous ne saisissez pas votre chance maintenant (juste avant le Nouvel an chinois), il vous faudra attendre la Fête du travail. Un certain nombre de prisonniers viennent de se voir signifier leur sentence. Nous aurons donc des organes ce mois-ci. Bien sûr, il nous faudra nous assurer de la compatibilité des groupes sanguins mais vous n'avez aucune inquiétude à vous faire. Il y en aura beaucoup. »

Il fallait alors construire « la nouvelle Chine » et certains médecins chinois n'étaient pas regardants sur les moyens ! Notons que les malades américains ne l'étaient pas plus sur ceux de leur guérison....

Espérons en tout cas que ce trafic, démantelé dans sa composante américaine grâce à l'action d'Harry Wu, ne se poursuit pas avec de richissimes Chinois ou autres magnats de la finance internationale....

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Re: Harry Wu

Messagepar mandarine » 09 Fév 2012, 18:15

Concernant les transplantations d'organes prélevés sur des prisonniers,combat de Harry WU,
j'ai trouvé une situation identique dans "Un beau jour de printemps " de Yiyun Li ,lecture que je vous avais recommandée :
"La fille d'un professeur,ex-garde-rouge , est exhibée au public avant son exécution, les cordes vocales tranchées , une blessure ensanglantée au creux du dos ;ses reins ont été prélevés afin d'être transplantés sur un vieux cadre du Parti."
il y a des horreurs qui ne s'inventent pas !
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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Re: Harry Wu

Messagepar laoshi » 09 Fév 2012, 18:59

Mince ! j'ai oublié de mettre cette référence sur ma liste d'anniversaire ! mais, je vais l'acheter à la prochaine commande (pas de librairie dans le coin) !
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de l'exécution à la table d'opération

Messagepar laoshi » 07 Mars 2012, 22:05

Les condamnés à mort sont aujourd'hui encore les principaux pourvoyeurs des hôpitaux en matière de transplantation. Huang Jiefu, le vice-ministre chinois de la Santé, le reconnaît et le déplore lui-même :

Agence France-Presse a écrit: Les condamnés à mort, principale source d'organes en Chine

Les condamnés à mort exécutés sont la principale source des organes utilisés dans les transplantations en Chine à cause d'un manque de dons volontaires, a déclaré le vice-ministre chinois de la Santé, Huang Jiefu, cité par mercredi par le Fazhi Ribao (Quotidien des Lois).
La Chine cherche depuis longtemps à réduire cette dépendance vis-à-vis des organes des condamnés à mort, mais une demande élevée et un manque persistant de dons font qu'ils en restent une source majeure, a expliqué M. Huang au journal en marge de la session annuelle du parlement chinois.

Pékin a interdit le commerce des organes humains en 2007 et lancé deux années plus tard une campagne pour recueillir des dons, mais ces derniers restent insuffisants.

Environ 10 000 transplantations sont réalisées chaque année tandis que le nombre de personnes qui attendent des dons d'organes est estimé à 1,3 million, avait rapporté précédemment la presse officielle.

Le nombre des exécutions chaque année en Chine, qui reste secret, a été évalué en décembre à 4000 par an par l'organisation de défense des droits de l'homme Duihua (Dialogue), sur la base d'un rapport de l'Académie chinoise des sciences sociales.

Le manque de dons d'organes dans le pays le plus peuplé du monde a créé un marché pour les ventes illégales et les dons forcés.

L'Association des médecins de Chine avait déclaré en 2007 que les transplantations des organes des condamnés exécutés devaient bénéficier uniquement à leurs proches immédiats.

Mais en 2009, M. Huang, tout en assurant que les droits des condamnés à mort étaient respectés, avait déclaré qu'il fallait une autorisation écrite de leur part avant que leurs organes puissent être utilisés, avait rapporté à l'époque le quotidien China Daily.

«Rien n'a vraiment changé», a déclaré à l'AFP Sarah Schafer, chercheur pour Amnesty International. «Ce manque de progrès fait froid dans le dos», a-t-elle ajouté.
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Re: Harry Wu : de l'exécution à la table d'opération

Messagepar mandarine » 08 Mars 2012, 13:07

En dehors de la ressource de prélèvements d'organes chez les prisonniers (ressource illimitée ...) ,et de ceux qui vendent leurs organes pour une somme dérisoire , il y a aussi les enlèvements de personnes
à qui on prélève un organe à leur insu un oeil ,(et ou ) un rein, dans le meilleur des cas ....
c'est le côté cruel de la chine que je n'aime pas ,et je dis que tant que les autorités laisseront prélever des organes chez les prisonniers ,tous les abus seront possibles
Dernière édition par mandarine le 09 Mars 2012, 09:57, édité 1 fois au total.
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Re: Harry Wu : de l'exécution à la table d'opération

Messagepar laoshi » 08 Mars 2012, 13:28

Officiellement, je crois que le trafic d'organes tombe sous le coup de la loi depuis 2007 en Chine mais c'est sans doute sans compter, en effet, sur la puissance des mafias et sur la corruption de certains cadres....
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Re: Harry Wu : de l'exécution à la table d'opération

Messagepar mandarine » 09 Mars 2012, 10:02

je viens de relire le titre du sujet

Harry Wu : de l'exécution à la table d'opération

on peut aussi le dire dans l'autre sens sans prendre beaucoup de risques de se tromper ....
de la table d'opération à l'exécution
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Re: Harry Wu : de l'exécution à la table d'opération

Messagepar laoshi » 09 Mars 2012, 10:23

Oui, c'est ce qu'avait voulu démontrer Harry Wu avec ce reportage clandestin.
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65 % des greffons viennent des condamnés à mort

Messagepar laoshi » 02 Mars 2013, 18:54

Dans les années 90, selon Liao Yiwu, qui dit tenir l'information d'un policier, il y avait entre 10 et 15 000 exécutions capitales par an en Chine. La mésaventure arrivée à l'un de ses codétenus montre que l'auteur d'un Beau Jour de Printemps n'exagère pas lorsqu'elle met en scène une condamnée à mort dont on prélève les deux reins de son vivant avant l'exécution par balle. Liao Yiwu et ses compagnons de cellule sont terrorisés à la vue de ce qu'ils croient être un fantôme lorsqu'un de leur codétenu, emmené quelques heures plus tôt pour son exécution, rentre, livide, dans la cellule : les autorités de la prison l'avait confondu avec un homonyme. Le "revenant" avait été "sauvé" in extremis, alors qu'il était déjà sur le billard et qu'il avait déjà été en partie vidé de son sang, avant le prélèvement de ses organes...

Libération a écrit: Comme l’a reconnu plusieurs fois l’actuel vice-ministre de la Santé, Huang Jiefu, les condamnés à mort étaient, voilà quelques années encore, la source unique d’organes pour les transplantations. Désormais, assurait-il le mois dernier, les couloirs de la mort chinois ne fournissent «plus que 65%» des organes destinés aux transplantations.
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Enfin une position claire ;merci pour eux,Israël .

Messagepar mandarine » 05 Déc 2013, 22:40

Je ne sais quels seront les sujets de conversation de notre premier ministre en Chine aujourd'hui et ce pour 5 jours , mais voilà un article qui pourrait l'inspirer .
Les prisonniers adeptes du Falun Gong sont les plus menacés et la position d'Israël est sans ambiguïté :

En 2008, le gouvernement israélien a adopté une loi qui interdit le financement des greffes à un pays qui s’engage dans le commerce illégal d’organes. Ainsi, Israëlk a fermé ses portes aux chinois qui voudraient faire du tourisme médical à Jérusalem ou Tel-Aviv.



A l’ONU, Israël attaque la Chine et réclame l’arrêt des vols d’organes sur les prisonniers
Publié le : 5 décembre 2013
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Depuis 2001, il y a eu plusieurs rapports en provenance de Chine sur le prélèvement forcé d’organes sur des citoyens chinois, principalement des pratiquants du Falun Gong, par les autorités chinoises.

Depuis mars 2006, trois témoins indépendants ont déclaré publiquement que certains hôpitaux en Chine ont prélevé des organes sur des pratiquants emprisonnés de Falun Gong, sans avoir obtenu de consentement préalable. Les témoins ont également déclaré que les victimes involontaires avaient été incarcérés dans des établissements qui ressemblent à des centres de détention ou des camps de concentration.

Ce processus a permis aux chirurgiens chinois de fournir des organes de donneurs à des patients qui étaient dans l’urgence.

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Selon plusieurs sites web, les donneurs d’organes pouvaient recevoir des organes sous 2 à 4 semaines, dans certains cas, dans les 2 jours.

Dans les pays occidentaux, le temps d’attente pour les organes s’élève généralement à plusieurs années. Le volume des transplantations en Chine a augmenté de 300 % au cours des 8 dernières années… Malgré le fait qu’il n’existe là-bas aucun système de surveillance des dons, ni aucune promotion du don d’organe.


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Le régime communiste a ouvertement admis en 2005 que 95 % des organes transplantés en Chine proviennent de prisonniers condamnés, mais aujourd’hui il nie les conclusions d’un rapport publié par les médecins qui militent contre les prélèvements forcés. Dans le même temps, le gouvernement a prévu de cesser la récolte illégale sur les prisonnier en juin 2014… Sauf pour les pratiquant du Falun-gong: une pratique qui inquiète le Parti Communiste.

En Israël, 30.000 signataires, dont 20 membres de la Knesset de tout le spectre politique, des membres des conseils municipaux ont rejoint la pétition envoyée au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, pour réclamer la fin de ces prélèvements illégaux sur les prisonniers.

En 2008, le gouvernement israélien a adopté une loi qui interdit le financement des greffes à un pays qui s’engage dans le commerce illégal d’organes. Ainsi, Israëlk a fermé ses portes aux chinois qui voudraient faire du tourisme médical à Jérusalem ou Tel-Aviv.

Le député du Likoud, Moshe Feiglin, est très direct sur le sujet: « Israël doit faire entendre sa voix morale ! On ne va pas suspendre nos relations avec la Chine, mais il faut une déclaration claire contre ce phénomène. Je prie pour que le gouvernement chinois mette un terme à cette atrocité. Nous ne pouvons ignorer cela. »

Le Falun-Gong est une discipline spirituelle chinoise dans la tradition bouddhiste. Il se compose d’enseignements moraux, de méditation et de quatre exercices que l’on dit être très efficace dans l’amélioration des niveaux de santé et d’énergie.

Par Ariyeh Savir – Tazpit News Agency- Avec Jack Philip – JSSNews


http://jssnews.com/2013/12/05/a-lonu-is ... isonniers/
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