1an 1/2 de travaux forcés pour Tang Hui, mère courage

Je vous ai déjà parlé du système des laojiao, camps de rééducation par le travail et des pétitionnaires qui tentent de faire valoir leur droit contre l'arbitraire mais sont, le plus souvent, durement réprimés pour avoir osé mettre en cause les fonctionnaires corrompus dont ils sont victimes. Le cas de Mme Tang, récemment évoqué au journal de 20 heures sur France 2, conjugue les deux questions.
Tang Hui, dont la fille a été enlevée, violée, séquestrée et prostituée à l'âge de 11 ans par un patron de bordel en octobre 2006 , s'est vu infliger une peine d'un an et demi de camp de rééducation par le travail pour avoir protesté contre la collusion des policiers chargés de l'enquête et du proxénète d'une part et contre le silence complice du tribunal qui n'a pas jugé bon de dénoncer les protections dont jouissait celui-ci d'autre part.
Pour se faire entendre, Tang Hui a utilisé toutes les voies de recours des pétitionnaires, pire, "elle n'a pas hésité à occuper pendant quinze jours un lieu d'accueil du public pour l'enregistrement des plaintes au tribunal intermédiaire de Yongzhou, ou à se coucher devant les voitures de cadres locaux". Face à cette mère-courage, la police a sorti l'arsenal habituel de la répression et de la langue de bois : selon elle, "la conduite de Tang Hui a gravement perturbé l'organisation des unités de travail et l'ordre social, provoquant une influence extrêmement mauvaise sur la société", et la sanction, une peine administrative sans jugement, est tombée : un an et demi de laogai...
C'était sans compter sur la puissance des réseaux sociaux, Weibo en tête, que le pouvoir ne parvient pas à bâillonner... Le Quotidien du peuple a finalement dû emboîter le pas aux internautes indignés qui ont relayé le combat de Mme Tang. Ce fait divers tragique met en lumière l'une des plaies de la société chinoise, le recours à la détention extrajudicaire, manifestement contraire à la constitution chinoise elle-même, et que dénonçait déjà Liu Xiaobo.
Tang Hui, dont la fille a été enlevée, violée, séquestrée et prostituée à l'âge de 11 ans par un patron de bordel en octobre 2006 , s'est vu infliger une peine d'un an et demi de camp de rééducation par le travail pour avoir protesté contre la collusion des policiers chargés de l'enquête et du proxénète d'une part et contre le silence complice du tribunal qui n'a pas jugé bon de dénoncer les protections dont jouissait celui-ci d'autre part.
Pour se faire entendre, Tang Hui a utilisé toutes les voies de recours des pétitionnaires, pire, "elle n'a pas hésité à occuper pendant quinze jours un lieu d'accueil du public pour l'enregistrement des plaintes au tribunal intermédiaire de Yongzhou, ou à se coucher devant les voitures de cadres locaux". Face à cette mère-courage, la police a sorti l'arsenal habituel de la répression et de la langue de bois : selon elle, "la conduite de Tang Hui a gravement perturbé l'organisation des unités de travail et l'ordre social, provoquant une influence extrêmement mauvaise sur la société", et la sanction, une peine administrative sans jugement, est tombée : un an et demi de laogai...
C'était sans compter sur la puissance des réseaux sociaux, Weibo en tête, que le pouvoir ne parvient pas à bâillonner... Le Quotidien du peuple a finalement dû emboîter le pas aux internautes indignés qui ont relayé le combat de Mme Tang. Ce fait divers tragique met en lumière l'une des plaies de la société chinoise, le recours à la détention extrajudicaire, manifestement contraire à la constitution chinoise elle-même, et que dénonçait déjà Liu Xiaobo.
Le Monde a écrit: Mais l'affaire va désormais bien au-delà du cas personnel de Tang Hui. Elle relance les appels en faveur de l'abolition du laojiao, une anomalie pour de nombreux pénalistes chinois. "Dans l'affaire Tang Hui, il ne faut pas seulement regarder la barbarie des organes de maintien de la loi (...), il faut surtout regarder la cruauté et la noirceur du système de rééducation par le travail", a estimé l'écrivain Murong Xuecun. "Depuis quarante-cinq ans, des millions de personnes en ont souffert et demain, il continuera à apporter souffrance et douleur", a-t-il ajouté..