mémoires de femmes au laojiao

Un portofolio du Monde sur les femmes du laojiao : 11 images à voir et à méditer, pour ne pas oublier...
Le Monde, citant les propos d'une détenue, a écrit:
"Je n'oublierai jamais cette douleur qui me lançait au cœur"
Liu Hua, Lu Xiujuan, Chen Shenqun et Li Ping ont été internées comme de nombreuses autres femmes dans le camp de rééducation de Mansanjia, dans le nord-est de la Chine. Il en existerait 350 dans le pays. Elles témoignent de leurs conditions de détention.
[légende des photos]
La détenue Liu Hua montre sa carte d'identification avec la mention "Camp de rééducation par le travail des femmes de Masanjia au Liaoning".
Morceaux de tissus sur lesquels elle consignait secrètement le récit des violences subies par elle et les autres détenues, et qu'elle dissimulait, roulés et cousus dans des ourlets de vêtements.
Deux stylos que Liu Hua cachait à ses gêoliers, tantôt dans ses vêtements, tantôt dans sa bouche
Lu Xiujuan, 47 ans, a été internée de 2003 à 2005, puis de 2008 à 2010.
Sur les uniformes d'hiver des détenues, des noms de marques sportives. Aucune ne sait s'il s'agit de vêtements issus de surplus ou d'inscriptions fantaisistes
Petite partie des factures médicales attestant des soins reçus – dont le paiement est à la charge des détenues – à la suite de coups et brimades infligées au camp par les geôliers.
Li Peng, 60 ans, a été détenue à Masanjia d'août 2008 à août 2009
Elle montre sa carte d'identification. Une nuit de mars 2009, elle a écrit en gros sur son uniforme : "Je veux la liberté. Je veux rentrer chez moi. Je veux que les droits de l'homme soient respectés"
Etiquette d'un vêtement fabriqué dans le camp et volée par Liu Xiujuan, sur laquelle est écrit qu'il est destiné au "régiment 5302 de la police armée du peuple de Pékin, fabriqué en 2010, pour une personne d'1 m 75".
Cheng Shenqun, 55 ans, a été emprisonnée d'octobre 2008 à avril 2010
Les anciennes détenues portent aujourd'hui sur elles le badge de Gongmin ("citoyen"), un groupement d'avocats chinois engagés dans la défense des droits de l'homme, et rencontrent des juristes, des universitaires chinois et étrangers ainsi que des diplomates.