Censure internet

l'idée de ce forum m'a été inspirée par l'action d'Ai Weiwei concernant les disparus du Sichuan, je vous propose d'y donner le nom de chacun des dissidents emprisonnés, disparus ou libérés dont vous aurez des nouvelles

Re: Censure internet

Messagepar mandarine » 06 Août 2017, 10:12

On peut raconter son quotidien à Pékin ...mais pas avec une "écriture imprecise".

Vous y comprenez quelque chose vous ?



Chine: un blogueur censuré pour un texte sur la vie à Pékin
Par Angélique Forget Publié le 01-08-2017 Modifié le 01-08-2017 à 12:24
media
La pollution à Pékin, un des sujets mis en exergue par le blogueur anonyme dont le texte a été censuré.
REUTERS/Jason Lee

Image

En Chine, un jeune blogueur vient d’être censuré pour un récit qu’il a publié sur la toile. Dans son texte, il décrit la vie à Pékin, et visiblement cela n’a pas plu aux autorités car elles viennent de supprimer tout simplement sa publication.

De notre correspondante à Pékin,

Ce texte a pour titre: « Pékin compte 20 millions d’habitants qui tentent d’avoir une vie ». Son auteur qui écrit sous pseudonyme, dresse un portrait chaotique de la capitale chinoise. C’est une ville qui étouffe sous la pollution, une ville dans laquelle les loyers sont inabordables et qui manque cruellement de chaleur humaine. « En fait, il n’y a pas de vie dans cette ville », déplore-t-il.

Un texte qui fait parler

Son texte a été largement partagé sur les réseaux sociaux, et notamment sur Wechat qui comptabilisait plus de 5 millions de vues. Mais depuis quelques jours, son récit est introuvable, lorsqu’on essaie de cliquer dessus, un message de l’administration chinoise du cyberespace apparaît, et indique que ce texte ne respecte pas la réglementation chinoise.

Comme à chaque fois sur la toile en Chine, cela a divisé les internautes. Certains ont félicité l’auteur pour son réalisme, d’autres l’ont accusé d’exagération. Mais les réactions les plus virulentes à l’encontre de l’auteur proviennent des médias officiels chinois. Le Quotidien du Peuple l’accuse de vouloir faire pleurer dans les chaumières et la chaîne d’Etat CCTV rappelle que Pékin a certes des défauts mais que la ville fait beaucoup d’efforts pour s’améliorer et que de nombreux jeunes parviennent à y réaliser leur rêve.

La censure n’a pas de limite

Une certitude : ce blogueur a dû subir une forte pression après la diffusion de son texte puisque dans une interview donnée à un quotidien chinois, il revient sur ses propos, s’excuse pour son « écriture imprécise », et ajoute apprécier tout ce que cette ville lui a donné.

En Chine, il arrive souvent que les autorités censurent des contenus de personnes « lambdas », qui sont, en apparence, peu subversifs. En mai dernier, une femme de 44 ans, Fan Yusu, publiait un texte sur sa condition misérable d’employée de maison à Pékin. C’était un très bel essai qui parlait en filigrane des inégalités entre les riches et les pauvres, entre la ville et la campagne. Là encore son histoire avait fait le tour des réseaux sociaux avant de disparaître mystérieusement.


http://www.rfi.fr/asie-pacifique/201708 ... -vie-pekin
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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Re: Censure internet :Apple

Messagepar mandarine » 06 Août 2017, 10:17

'il n'y avait qu'Apple !


Chine: Apple a supprimé des applications permettant de contourner la censure

Économie High-Tech

Par Perrine Signoret, publié le 01/08/2017 à 12:28



Les chinois ne peuvent plus télécharger d'application VPN dans le magasin d'applications Apple.

Image

afp.com/JOHANNES EISELE
L'entreprise se défend d'avoir simplement voulu se conformer à la régulation chinoise, qui interdit les VPN depuis janvier 2017.

Apple aura finalement fini par céder à la pression. Samedi 29 juillet, l'entreprise s'est pliée aux demandes de Pékin: elle a retiré de son App Store chinois toutes les applications VPN disponibles.
Les VPN, utilisés pour contourner la censure

Ces "réseaux privés virtuels" sont des services permettant de sécuriser sa connexion internet. Lorsque que vous naviguez sur la toile en les utilisant, votre fournisseur d'accès à internet et les sites que vous consultez ne peuvent déterminer qui vous êtes, car ils ne voient qu'une adresse IP mise à disposition par le VPN, et non votre adresse IP personnelle. Cela permet également de consulter des contenus normalement inaccessibles depuis le pays où vous vous trouvez. Par exemple, avec un VPN, on peut accéder au catalogue mondial de Netflix, qui ne propose pas toujours les mêmes films et documentaires selon que vous vous trouvez aux États-Unis, en France, au Maroc ou en Mauritanie.

LIRE AUSSI>> Pour séduire la Chine, Facebook serait prêt à se plier à la censure du régime

En Chine, les VPN sont de fait particulièrement utiles pour contourner le grand "firewall" (pare-feu en français), c'est-à-dire le filtre censurant les contenus sur le web. Tous ceux qui n'étaient pas sous licence du gouvernement avaient été interdits pour cette raison, en janvier 2017. Restaient les VPN accessible via l'App Store. Jusqu'à samedi dernier, donc.

La firme américaine, qui a fait parvenir au site TechCrunch un communiqué, explique que c'est précisément pour se conformer à cette législation que les applications de VPN auraient été évincées de son App Store. "On nous a demandé de retirer certaines applications, a confirmé Apple. Elles restent disponibles dans tous les autres pays."
"Une menace pour la liberté d'expression et les libertés civiles"

De leur côté, les développeurs de ces applications ont largement critiqué cette mise en conformité. "Nous sommes déçus et troublés, quant au fait qu'Apple aide la Chine dans son processus de censure. Nous condamnons fermement cette mesure qui est une menace pour la liberté d'expression et les libertés civiles", a ainsi regretté ExpressVPN dans un communiqué.


Star VPN quant à elle, a indiqué que la décision d'Apple était "très dangereuse". Selon l'entreprise, d'autres pays au sein desquels le gouvernement restreint l'accès à internet pourraient en effet s'inspirer de cet exemple chinois pour eux aussi interdire les réseaux privés virtuels.

En Chine, la censure d'internet n'a cessé de se renforcer ces derniers mois, notamment avec le blocage de plusieurs fonctionnalités de la messagerie sécurisée WhatsApp. Autre exemple: le gouvernement a réussi à interdire toute mention de Liu Xiaobo sur WeChat et Weibo, respectivement messagerie et site de microblogging. Weibo, prix Nobel de la paix en 2010, militant pour les droits de l'Homme en Chine et de fait opposant au régime, est mort le 14 juillet dernier. Les pages le concernant sur internet ont également été censurées dans le pays. Sans VPN, ce sont des milliers d'histoires comme celle-ci qui pourraient sombrer dans l'oubli en Chine.

LIRE AUSSI>> Nouvelle vague de censure en Chine: de nombreux sites d'information bloqués



Chine: Apple a supprimé des applications permettant de contourner la censure

Économie High-Tech

Par Perrine Signoret, publié le 01/08/2017 à 12:28

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Les chinois ne peuvent plus télécharger d'application VPN dans le magasin d'applications Apple.

Les chinois ne peuvent plus télécharger d'application VPN dans le magasin d'applications Apple.

afp.com/JOHANNES EISELE
L'entreprise se défend d'avoir simplement voulu se conformer à la régulation chinoise, qui interdit les VPN depuis janvier 2017.

Apple aura finalement fini par céder à la pression. Samedi 29 juillet, l'entreprise s'est pliée aux demandes de Pékin: elle a retiré de son App Store chinois toutes les applications VPN disponibles.
Les VPN, utilisés pour contourner la censure

Ces "réseaux privés virtuels" sont des services permettant de sécuriser sa connexion internet. Lorsque que vous naviguez sur la toile en les utilisant, votre fournisseur d'accès à internet et les sites que vous consultez ne peuvent déterminer qui vous êtes, car ils ne voient qu'une adresse IP mise à disposition par le VPN, et non votre adresse IP personnelle. Cela permet également de consulter des contenus normalement inaccessibles depuis le pays où vous vous trouvez. Par exemple, avec un VPN, on peut accéder au catalogue mondial de Netflix, qui ne propose pas toujours les mêmes films et documentaires selon que vous vous trouvez aux États-Unis, en France, au Maroc ou en Mauritanie.

LIRE AUSSI>> Pour séduire la Chine, Facebook serait prêt à se plier à la censure du régime

En Chine, les VPN sont de fait particulièrement utiles pour contourner le grand "firewall" (pare-feu en français), c'est-à-dire le filtre censurant les contenus sur le web. Tous ceux qui n'étaient pas sous licence du gouvernement avaient été interdits pour cette raison, en janvier 2017. Restaient les VPN accessible via l'App Store. Jusqu'à samedi dernier, donc.

La firme américaine, qui a fait parvenir au site TechCrunch un communiqué, explique que c'est précisément pour se conformer à cette législation que les applications de VPN auraient été évincées de son App Store. "On nous a demandé de retirer certaines applications, a confirmé Apple. Elles restent disponibles dans tous les autres pays."
"Une menace pour la liberté d'expression et les libertés civiles"

De leur côté, les développeurs de ces applications ont largement critiqué cette mise en conformité. "Nous sommes déçus et troublés, quant au fait qu'Apple aide la Chine dans son processus de censure. Nous condamnons fermement cette mesure qui est une menace pour la liberté d'expression et les libertés civiles", a ainsi regretté ExpressVPN dans un communiqué.


Star VPN quant à elle, a indiqué que la décision d'Apple était "très dangereuse". Selon l'entreprise, d'autres pays au sein desquels le gouvernement restreint l'accès à internet pourraient en effet s'inspirer de cet exemple chinois pour eux aussi interdire les réseaux privés virtuels.

En Chine, la censure d'internet n'a cessé de se renforcer ces derniers mois, notamment avec le blocage de plusieurs fonctionnalités de la messagerie sécurisée WhatsApp. Autre exemple: le gouvernement a réussi à interdire toute mention de Liu Xiaobo sur WeChat et Weibo, respectivement messagerie et site de microblogging. Weibo, prix Nobel de la paix en 2010, militant pour les droits de l'Homme en Chine et de fait opposant au régime, est mort le 14 juillet dernier. Les pages le concernant sur internet ont également été censurées dans le pays. Sans VPN, ce sont des milliers d'histoires comme celle-ci qui pourraient sombrer dans l'oubli en Chine.

LIRE AUSSI>> Nouvelle vague de censure en Chine: de nombreux sites d'information bloqués
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Re: Censure internet

Messagepar mandarine » 06 Août 2017, 10:21

Chine. Censure : Apple capitule en silence
Publié le 01/08/2017 - 16:46

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La célèbre marque à la pomme obéit à la baguette aux injonctions de Xi Jinping. Sommée de supprimer les logiciels permettant à ses utilisateurs de contourner le contrôle d’Internet dans le pays, l’entreprise américaine a fini par céder face au gouvernement chinois. Samedi 29 juillet, Apple a en effet annoncé qu’elle retirait de sa boutique en ligne toutes les applications de VPN, des “réseaux privés virtuels” qui permettent d’accéder aux pages web bloquées dans le pays.

“La capitulation silencieuse d’Apple face au resserrement de la censure dans l’un de ses principaux marchés constitue un dangereux précédent”, s’inquiète le New York Times.
À lire aussi Technologie. Apple se fait l’apôtre du “Made in America”

Le quotidien américain dénonce la discrétion de la firme dans cette affaire et note que d’autres entreprises envisagent d’ores et déjà de prendre des décisions similaires.


http://www.courrierinternational.com/de ... en-silence
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Re: Censure internet

Messagepar laoshi » 18 Sep 2018, 05:20

Impensable,Google prêt à tous les abaissements pour faire du fric en Chine. Une âme de collabo, vraiment !

ZDNet a écrit: Censure et surveillance : en Chine, le moteur de recherche de Google serait associé aux numéros de mobiles

Sécurité : Selon The Intercept, Google a créé un prototype de moteur de recherche pour la Chine qui associe les requêtes d’un internaute à son numéro de téléphone personnel. De quoi en faire un redoutable outil de surveillance et de censure.

la rédaction de ZDNet
Par L'agence EP | Lundi 17 Septembre 2018

La pression qui s’exerce actuellement sur Google quant à ses projets supposés de retour en Chine avec un moteur de recherche se conformant aux exigences de Pékin en matière de censure de l’information risque de monter d’un cran. The Intercept affirme que le géant californien a créé une version prototype pour Android de son outil de recherche dénommée Dragonfly qui pourrait censurer les contenus liés à des thématiques bannies par les autorités chinoises. Selon l’article, Google aurait créé une “liste noire de censure” comportant des mots clé en mandarins tels que “droits de l’homme”, “manifestations étudiantes” ou encore “Prix Nobel”. Une liste non exhaustive qui pourrait apparemment évoluer selon les besoins.

Des démissions en pagaille
Encore plus troublant, le moteur de recherche associerait les requêtes au numéro de téléphone du mobinaute. Autrement dit, toute personne effectuant une recherche en dehors des clous de la censure serait très facilement repérable. Autre “option” de ce prétendu moteur de recherche, la possibilité de “remplacer les données sur la pollution atmosphérique par des informations fournies directement par une source anonyme à Pékin”. Pour le moment, Google n’a fait aucun commentaire officiel quant à ses projets de retour en Chine et l’existence d’un tel moteur de recherche.

Mais l’entreprise fait face à une bronca d’une partie de ses salariés opposés à toute initiative susceptible de soutenir les pratiques liberticides des autorités chinoises. Plusieurs personnes ont même démissionné. Jeudi dernier, un groupe bipartisan de la Chambre des Représentants du Congrès américain ont écrit à Sundar Pichai, le P-dg de Google, pour lui demander des éclaircissements suite à ces allégations. (Eureka Presse)
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Re: Censure internet

Messagepar laoshi » 19 Sep 2018, 14:17


Franck DeCloquement, sur Atlantico, a écrit:Google, assistant dictateur en Chine : le grand jeu de dupes
Selon « The Intercept », Google travaillerait à la conception d'un moteur de recherche nommé « DragonFly » adapté au marché chinois... et aux exigences de contrôle de Pékin.

Atlantico : Selon des informations révélées par le site américain « The Intercept », Google travaillerait à la conception d'un moteur de recherche nommé « DragonFly » adapté au marché chinois, et qui permettrait un tri du contenu mais également un suivi renforcé des utilisateurs au travers de leur numéro de téléphone. Jusqu’où Google pourrait-aller pour s'ouvrir le marché chinois ?
Franck DeCloquement : Cela rappel en tout point l’affaire Apple évoquée il y a quelques mois ici même, dans les colonnes d’ATLANTICO, quand la multinationale américaine avait décidé de livrer sans coup férir à la Chine, les données « iCloud » de ses utilisateurs chinois. Privilégiant sans ambages son business à ses valeurs humanistes affichées... Le régime de Pékin n'avait désormais plus à demander « l'autorisation » aux autorités américaines pour avoir accès aux données personnelles des comptes utilisateurs chinois.

Le même cas de figure semble ici se profiler à nouveau. En effet, en août 2018, le site The Intercept avait mis au jour qu’une petite équipe de Google travaillait depuis le printemps 2017 sur une version alternative de son moteur de recherche mondialement connu. En d’autres termes, une version spécifique de « Google Search », mais conforme cette fois aux règles de censure exigées par le régime chinois. Google avait officiellement retiré son moteur de recherche de Chine en 2010. Mais des documents internes obtenus et révélés par The Intercept en août dernier, ont fait état de nouveaux travaux sur une version sensiblement modifiée du moteur de recherche emblématique de la firme, mais qui serait conforme cette fois aux critères de censure promulguées par le régime de Pékin.

Ainsi, certains termes proscrits y seront exclus des résultats de recherche (des mots-clés comme « protestations étudiantes », « droits humains », ou encore « Prix Nobel » y seraient bannis), et des contenus spécifiques purement et simplement interdits ou bloqués en accès... Via « The Intercept », nous apprenons aussi que ce moteur de recherche - s’il était mis à disposition - ne serait pas seulement un puissant outil de censure, mais il serait également conçu pour « aider » le gouvernement chinois à surveiller ses concitoyens à l’échelle individuelle. Ce qui viendrait indéniablement entacher la réputation de Google qui se plierait dans ce cas aux exigences liberticides bien connues du gouvernement de Pékin. Comme pour le cas mettant en cause Apple précédemment évoqué, on comprend immédiatement le fondement de cet arbitrage « business » du géant américain de Mountain View, dès lors que l’on considère l’immensité du marché Chinois trusté actuellement par son concurrent local « Baidu », qui compte aujourd’hui un peu plus de 750 millions d’internautes.

Quels sont les risques pris par Google auprès de ses utilisateurs actuels qui pourraient voir d'un mauvais œil ce renforcement de surveillance permis par le géant américain ?

En jouant ostensiblement les « supplétifs » sécuritaires auprès du régime chinois pour surveiller ses propres concitoyens à l’échelle individuelle - et cela par des moyens de surveillance électronique ouvertement inquisiteurs et liberticides - la direction de Google prendrait le risque immédiat de contrevenir aux valeurs occidentales démocratiques et de sauvegarde des libertés individuelles. Des demandes de comptes et des pressions d’élus américains très remontés contre la firme ont d’ores et déjà vu le jour aux Etats-Unis, dès lors que l’on réalise que tout Chinois qui utilisera les ressources documentaires offertes par le moteur « Dragonfly », verra immanquablement son numéro de téléphone personnel fonctionnant sous Android immédiatement mouchardé, et associé à ses recherches web spécifiques... Sa vie personnelle sera donc exposée à la vindicte autoritaire du gouvernement. Si un citoyen tente d’effectuer une recherche sur un sujet « proscrit » par les autorités de Pékin, le gouvernement sera immédiatement informé de son identité et de son numéro de téléphone personnel. Il sera alors possible pour les autorités de le tracer et de le mettre sur écoute à volonté… À des fins liberticides évidentes pour qui connait les réalités « locales ». L’affaire est grave… Est-il nécessaire de rappeler que ce système encore actuellement dans les cartons de la multinationale serait prioritairement destiné aux smartphones et tablettes fonctionnant sous Android, le système d’exploitation mobile justement déployé par Google...

Très attachée à la culture du secret en interne, les fuites depuis quelques mois, sont le signe d’un malaise grandissant et palpable selon les spécialistes du secteur, dans les rangs de l’entreprise américaine. Et cette série d’indiscrétions notables sur des sujets éminemment stratégiques et politiques pour l’entreprise, place immanquablement Google dans une situation particulièrement délicate de facto. Gardons aussi à l’esprit que Google a participé d’un programme connu sous l’acronyme de « Enduring Security Framework », qui impliquait un partage d’information entre les entreprises « Tech » de la Silicon Valley, et les agences affiliées au Pentagone, à l’image de la NSA.

N’oublions pas également que Google est un membre clef de la « Defense Industrial Base » définie par le Homeland Security (le département de la sécurité intérieure américaine) comme : « le complexe industriel d’ampleur mondiale qui permet la recherche et le développement, la conception, la production, la livraison et l’entretien de systèmes et de sous-systèmes et pièces militaires, et de répondre aux besoins militaires des Etats-Unis ». Si Google devait devenir l’avenir d’internet, « le monde devrait sérieusement s’en inquiéter » avait prophétisé Julian Assange dans son dernier livre « Google contre Wikileaks »... Certains seraient aujourd’hui bien tentés de le croire, au regard des derniers évènements en date.

Dans quelle mesure une telle situation, qui ressemble à un jeu de dupes, peut démontrer les difficultés existantes à une forme de régulation de la surveillance opérée par les géants de la Tech sur les utilisateurs ?
Même si le moteur de recherche incriminé « Dragonfly » de Google n’est encore qu’un prototype à l’heure où nous rédigeons ces lignes, ce projet a d’ores et déjà suscité la fronde en interne d’un très grand nombre d’employés de la firme américaine. On en dénombre plus prosaïquement cinq selon « The Intercept » et sept selon le site d’informations en ligne « BuzzFeed ». Il a même été récemment rapporté que le scientifique senior en intelligence artificielle (IA) Jack Poulson, avait personnellement choisi de démissionner de ses fonctions au sein de la multinationale américaine, afin de protester contre l’idée même projetée par Google dans cette affaire. Ainsi, s’il est apparu lucratif dans un premier temps pour Google d’assurer sa présence « business » en Chine en faisant fi des valeurs défendues par le camp occidental, l’impact particulièrement négatif sur son image et sa réputation à l’échelle mondiale pourrait bien en contrebalancer très rapidement les bénéfices attendus. L’onde de choc est d’ores et déjà immense auprès des initiés et pourrait s’amplifier de manière exponentielle à travers le monde telle une trainée de poudre. La presse américaine rapporte qu’un groupe de seize députés démocrates et républicains, a adressé jeudi 13 septembre 2018 une lettre à Sundar Pichai, PDG du groupe. Celle-ci évoquait de très sérieuses inquiétudes de la part des parlementaires : « Nous avons pour responsabilité de nous assurer que les entreprises américaines ne perpétuent pas de violations des droits humains à l’étranger », ont-ils écrit, avant de demander plus de détails à l’entreprise sur le projet « Dragonfly ». Google n’a pas souhaité pour l’heure réagir, et d’’une manière très générale, la multinationale de Mountain View se montre plutôt mutique depuis les révélations en série sur son projet « Dragonfly », dont elle n’a d’ailleurs pas nié l’existence à ce jour.
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