Sifflet de pigeon : l'ère post-maoïste en feuilleton

Les feuilletons chinois ne sont pas seulement une vitrine idéologique du régime ; ils sont aussi une source inépuisable de renseignements concernant l'histoire et la culture chinoises ; on y découvre des coutumes et des croyances anciennes ou contemporaines et de précieux documents pédagogiques sur l'art et la littérature

Re: Sifflet de pigeon : l'ère post-maoïste en feuilleton

Messagepar laoshi » 02 Jan 2012, 18:43

L'un des intérêts majeurs de ces feuilletons, souvent médiocres (mais pas plus que les séries américaines dont on nous gave !), est de nous apporter, de manière oblique, des connaissances sur la vie quotidienne des Chinois.

On voit ici deux cérémonies de mariage, l'une au début de l'ère Deng Xiaoping (le fiancé apporte la dot en camion), l'autre quinze ou vingt ans plus tard (le fiancé a entièrement équipé un appartement pour le ménage). On pénètre dans l'intérieur des appartements (même si les décors ne sont pas entièrement réalistes, ils ne peuvent pas être non plus tout à fait imaginaires). L'organisation de l'espace domestique, en l'occurrence, m'a étonnée : dans toutes les maisons de la courée, les meubles sont alignés contre le mur du fond, face à la porte, et l'espace qui les sépare de la porte est entièrement vide. Autre étonnement, la manière de boire : à l'occasion d'une déconvenue ou d'un malheur, on s'installe seul dans un bar et l'on vide bouteille après bouteille !…. Mais le plus curieux est la grimace que font les personnages qui s'invitent mutuellement à vider un verre : l'alcool est apparemment si fort que je me demande bien quel plaisir on peut avoir à faire ainsi « cul sec »….

Le feuilleton s’est terminé hier soir, voici donc quelques-unes de mes impressions et réflexions sur l'ensemble de la série.

Ce qui me frappe d’abord, dans cette série, c’est son caractère elliptique ; des choses sont dites, et évacuées à peine dites… La chanson du générique évoque quelque chose dont il n’est strictement jamais question dans le feuilleton, la « vente forfaitaire de la terre » par quelques paysans de l’Anhui et un débat à l’Assemblée de Pékin qui a duré plus d’une semaine en 1978 sur « le critère de la vérité » et dont j’imagine qu’il s’agit de « la théorie du chat blanc»…

Le but de la série est visiblement en effet de promouvoir la politique de Deng Xiaoping : on n’hésite pas à y fustiger les cadres qui attendent tout de l’Etat au lieu de se prendre en main comme le font courageusement les « jeunes instruits » revenus de la campagne sans bagage universitaire. Le personnage de Xiaoju, à cet égard, est exemplaire : privée d’éducation, la jeune fille se lance dans la vente sur le marché de nuit, entraîne à ses côtés Shengzi, l’enfant abandonné (on peut supposer que sa mère a dû le confier au voisinage lors d'une campagne de rééducation), et se débrouille pour étendre peu à peu son commerce, passant des choux à la vente à la sauvette des beignets de légumes frits, quitte à voler les blouses dans un magasin ayant pignon sur rue pour faire passer son activité pour un commerce légal.

Car « l’accumulation primitive du capital » ne va jamais sans quelque vol – fût-il commis par un personnage aussi débonnaire que le « papi Tang », ci-devant capitaliste, qui donne des leçons d’économie pratique aux deux jeunes gens. Avec la rouerie d’un vieil habitué de la société marchande, il achète pour une bouchée de pain tout l’étal d’un pauvre homme acculé à vendre les quelques objets de valeur qu’il a pu arracher à la folie destructrice des gardes-rouges et revend à prix d’or le bol sorti des ateliers impériaux que celui-ci lui a cédé.

En voilà assez, cette fois, pour se lancer dans le commerce de vêtements, toujours sur le marché de nuit qu’écument des bandes de racketteurs. C’est d’abord les manteaux de l’armée, achetés dans la banlieue pékinoise, qui font fureur, puis Shengzi s’en va, toujours plus loin, à Canton, puis à Shenzhen chercher les produits à la mode, des « vêtements culturels » avant de les importer de Hong-Kong et même, pour rester concurrentiel, de les acheter à un fournisseur pékinois travaillant avec l’Europe. Les marques françaises, Pierre Cardin et Yves Saint-Laurent en tête, sont à l’honneur.

Du commerce de rue, les deux jeunes gens passent à l’achat d’une boutique ; pas question, cette fois, de spéculer sur les antiquités ; le papi Tang, à qui l’Etat vient de rendre l’un des appartements qui lui avaient été confisqués pendant la période révolutionnaire, a la générosité d’échanger celui-ci contre une boutique située dans une rue commerçante. Et l’affaire prospère tandis que Xiaoshu, l’étudiant talentueux diplômé de la prestigieuse université de Qinghua, végète dans une entreprise d’Etat avant de se lancer, lui aussi, dans la libre entreprise, sur le marché des ordinateurs cette fois.

Pendant ce temps Yanping, revenu de Beidahuang,
(haut lieu du laogai), un camp forestier du Heilongjiang où il a passé dix ans, voit échouer ses aspirations littéraires ; simple livreur de charbon, il se fait pistonner par un ami pour intégrer une revue littéraire dans laquelle il fait plus de manutention que de travail de rédaction. Sa rédactrice en chef est limogée pour avoir publié un « livre piraté » (sic) et lui-même doit se conformer à la nouvelle ligne éditoriale dictée par Parti qui décide que « la littérature des cicatrices» a fait son temps et qu’il faut désormais définir un « nouveau réalisme » en s’inspirant de la société de marché. Car le marché, répète-t-on à l’envi dans le feuilleton, n’est pas réservé au capitalisme, il est parfaitement compatible avec le socialisme.

Bien sûr, les dérives de cette économie de marché aux couleurs de la Chine sont pointées du doigt et Xiaoju est prise dans le vertige de la Bourse et même du « marché à terme » contre lequel le feuilleton (comme Le Printemps de Zhang Xiaowu) met en garde les spectateurs ; les trafics de toutes sortes prospèrent, heureusement déjoués par la police et sanctionnés par les tribunaux…. Mais chacun peut rêver de faire fortune, à l’image des déshérités du hutong qui sont les héros du feuilleton. Même le repris de justice Shengzi, dont le rêve d’intégrer l’armée a été brisé par sa faute, peut faire fortune et devenir un honnête patron après avoir purgé cinq ans de prison pour avoir blessé un voyou dans une bagarre.

Plus intéressantes, les informations que l’on peut saisir en filigrane sur la vie quotidienne avant et après la chute de la « Bande des quatre ». Le Papi Tang, réhabilité, demande à son voisin, le professeur Mi, de ne plus entrer chez lui comme dans un moulin mais de frapper avant d’entrer ; de ne plus exiger de lui qu’il lui fasse chauffer de l’eau pour le thé ou qu’il lui impose de jouer aux échecs avec lui sans même savoir s’il en a envie…. Voilà qui en dit long sur les conditions d’existence des « propriétaires », mis au banc de la société par la Révolution. Bien sûr, le brave homme, qui se voit restituer tous les appartements de la cour, renonce à percevoir quelque loyer que ce soit. On s’étonne que le professeur Mi, lui-même victime d’une campagne idéologique, privé d’emploi et de salaire pendant dix ans, ait pu participer ainsi à l’humiliation quotidienne de son voisin….

Mao, bien sûr, reste à part et ne subit aucune critique de la part des personnages ni, apparemment, du réalisateur : Yanping, qui doit à la Révolution Culturelle d’avoir perdu sa jeunesse, s’enthousiasme encore rétrospectivement au souvenir des trois ou quatre fois où il a eu l’occasion de voir le « Grand Timonier ». Il l’a même approché d’assez près pour avoir vu « son grain de beauté» (encore un trait de la physiognomonie chinoise) et l’évoque avec la foi d’un chrétien des premiers siècles qui aurait touché « un vrai clou de la vraie Croix » ! L’image de Mao trône bien évidemment dans la maison de sa mère, la directrice du comité de quartier fanatique, mais aussi dans toutes les maisons de la cour, sous forme de statue, de porcelaine ou de chromo….

Le feuilleton entend enfin lutter contre l’archaïsme des rapports familiaux et faire comprendre que la « piété filiale » ne doit pas se transformer en une soumission absolue à la volonté des parents : faute de place dans la maison, Yanhong, la sœur de Yanping, a dû épouser un homme qu’elle n’aimait pas pour que son frère puisse revenir de son lointain camp forestier et le professeur Mi, tout intellectuel qu’il soit, met son véto au mariage de son fils Xiaoshu avec la jeune divorcée. Mais, si l’un et l’autre passent outre, les rapports amoureux sont étrangement conformes aux recommandations du Parti qui préconise « le mariage tardif » : Xiaoshu remet son mariage avec Yanhong d’année en année sans que la jeune femme trouve à y redire ; quant à Yanping et Xiaoju, ils auront la quarantaine bien sonnée quand enfin ils se marieront. Entre temps Xiaoju, femme d’affaires moderne, aura su garder « sa face et sa virginité » ! Je me demande comment les spectateurs chinois ressentent une telle pudibonderie et une fable aussi peu « réaliste » !…. Une curieuse hiérarchie des valeurs préside d’ailleurs aux rapports affectifs : Yanhong, amoureuse de Shengzi, se résigne à ne pas lui dévoiler le sentiment qu’elle a pour lui et Shengzi, amoureux de Yanhong, se résigne à ne pas lui dévoiler le sentiment qu’il a pour elle car il sait que son ami Xiaoshu aime lui aussi la jeune fille. Le sacrifice de soi reste décidément le maître mot des rapports familiaux dans la « société harmonieuse »….
On voit mal, en réalité, le rôle que jouent les pigeons dans le film. Rêve d’idéal et de liberté ? Sans doute.
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Sifflet de pigeon : les enfants du hutong

Messagepar laoshi » 05 Jan 2012, 16:07

Parmi les traits de la culture chinoise révélés par ce feuilleton, on trouve de nombreux jeux d'enfants, vous en trouverez la liste et la description dans mon inventaire des jeux d'enfants:

les hommes de bois

le jeu des triangles blancs ?

la marelle

l'aigle, la poule et les poussins

sauter à l'élastique

jeux de filles, jeux de garçons

le charivari des mariés

Tous ces jeux ont en commun d'être gratuits, de ne supposer aucun achat de la part des adultes ; à la fin du feuilleton, au contraire, le brave Papi Tang a acheté un robot au petit garçon de Shengzi et une poupée "qui ferme les yeux" à la fille de Yanhong, là aussi, la société marchande et les modèles occidentaux ont pris le pas sur la société maoïste...
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sifflet de pigeon : pigeons en vol

Messagepar laoshi » 11 Jan 2012, 18:49

J'ai sélectionné une toute petite séquence vidéo qui vous fera entendre le concert vaguement inquiétant d'un vol de pigeons équipés de sifflets :



la vidéo commence automatiquement à la page 2
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la magie du hutong

Messagepar laoshi » 14 Jan 2012, 17:09

Madarine a déjà évoqué les [lǐ lòng] lilong de Shanghai dans les paradoxes de la pudeur chinoise. L’un des intérêts majeurs de Sifflet de pigeon est de nous montrer quelques-uns des rares [hú tòng] « hutong » encore préservés de Pékin. Ces ruelles étroites, dont les romanciers (Laoshe en particulier avec la ruelle du « Petit Bercail ») nous ont donné une image fascinante, ont disparu à la vitesse du son depuis que les spéculations immobilières ont commencé à faire rage à Pékin. Les [sìhéyuàn] « siheyuan », maisons traditionnelles aux lignes harmonieuses, formées de quatre pavillons identiques ouvrant sur une cour carrée, sont de petits bijoux d’architecture ; l’ombre d’un arbre central, une table de pierre entourée de tabourets, un puits, quelques fleurs invitent les habitants à s’attarder pour une partie de dames ou de majong, un brin de conversation ou un geste d’entraide.

Auparavant habités par une seule famille, comme dans Quatre génération sous le même toit, les quatre pavillons des siheyuan ont été affectés à plusieurs familles, comme on le voit dans le feuilleton : l’ancien propriétaire, deux familles ouvrières, une famille d’intellectuels... avec tout ce que cela suppose de conflits potentiels en période révolutionnaire. Aucun confort sanitaire, évidemment, un robinet d’eau froide dans la cour, des toilettes collectives au bout de la ruelle, avec un grand caractère désignant celles des hommes et celles des femmes, un poêle rudimentaire pour chauffer les courants d’air (car les portes, même en hiver, sont rarement fermées autrement que par une portière de lourd tissu capitonné), mais la magie du hutong est incontestablement de créer du lien social. Le loisir de Shengzi, qui élève des pigeons sur le toit de son pavillon pour le bonheur de tous, témoigne de la convivialité structurelle du siheyuan.

Nostalgie stupide d’une « intello » en mal d’exotisme et de pittoresque ? Je ne souhaite pas un instant, évidemment, que la Chine se fige dans un passé dépassé : il est parfaitement légitime que les Chinois aspirent au confort et la rénovation des quartiers anciens ou insalubres est une impérieuse nécessité. L'exiguité des logements, de deux pièces au plus dans le feuilleton, suscite des tragédies de la promiscuité sans doute bien réelles : il faut marier en hâte la fille pour que le fils revienne de Beidahuang, beaucoup de jeunes instruits retournent dans la lointaine Mongolie où ils avaient été affectés au temps de la Révolution culturelle faute de place dans la maison de leur enfance et la surveillance incessante de l'intellectuel par la directrice du comité de quartier est insupportable.

Reste qu'on ne peut ignorer l'impact très destructeur d'un urbanisme soumis aux spéculations immobilières. Cela est si vrai que bien des habitants ont lutté, mais le plus souvent en vain, contre la destruction de ce qu'ils estimaient être un patrimoine architectural irremplaçable. Cela ne signifie pas qu'ils voulaient continuer à vivre sans aucune des commodités de la vie moderne ! On peut aussi rénover de manière respectueuse de l'histoire et non pas détruire à tout-va, que ce soit pour lutter, comme Mao, contre les « quatre vieilleries », ou, comme le font les promoteurs immobiliers sans scrupules, pour faire un maximum de profit...

On sait ce qu'a coûté, en Europe, cet urbanisme à la hussarde ! Des banlieues sans âme, lieux de relégation et de désolation, des centres commerciaux standardisés qu'on pourrait retrouver à Lyon à Pékin ou à New York, une carence gravissime du lien social. On assiste aujourd’hui au même phénomène en Chine : la destruction des hutong, loin de conduire à une réelle amélioration des conditions d'existence des habitants, s'est soldée par le transfert de ces populations dans de lointaines banlieues, dans des bâtiments d’une laideur à pleurer, type HLM, comme cela a été si souvent le cas chez nous lorsque les promoteurs immobiliers se sont empressés de détruire à tout va pour faire du profit. C’est pourtant ce que vante, évidemment, le feuilleton : alors que Shengzi ignore ce que c’est qu’une chasse d’eau, Yanping, devenu pépiniériste dans une lointaine banlieue rurale de Pékin, vante la modernité des appartements qu’on y construit ; tous, dit-il, ont leurs toilettes et leur salle-de-bain et il compte bien arracher ses parents à l’inconfort du hutong pour les transférer dans ce paradis du confort….

Conscient de la richesse de ce patrimoine en voie de disparition, un habitant de Pékin a ouvert un musée privé consacré aux sihuyan et aux hutong ; il y conserve ce qu'il a pu arracher aux pelleteuses des démolisseurs, tuiles vernissées, panneaux de bois ajourés, butées de porte sculptées dans la pierre, objets de toute sorte ; si, un jour, vous avez la chance de visiter Pékin, je vous conseille de visiter ce petit musée très original.


remarque orthographique : je ne mets pas de marque du pluriel aux mots "hutong" et "siheyuan" parce qu'il n'y a aucune marque du nombre ou du genre en chinois. Pour le genre, je garde le masculin, sachant qu'en français, "le masculin l'emporte sur le féminin" au grand dam de la féministe que je suis.
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amours impossibles

Messagepar laoshi » 17 Jan 2012, 14:17

J'ai découvert ce matin, en regardant l'épisode 11, que la légende de Dong Yong sous-tend l'imaginaire du feuilleton et, en particulier, l'amour impossible de Yanrong et de Shengzi. J'explique donc la légende dans le forum consacré au légendaire chinois.
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un sifflet de pigeon à hui tons

Messagepar laoshi » 20 Jan 2012, 13:39

Voici, en vidéo, Shenzi essayant un sifflet à huit tons pendant que Papi Tang essuie ses chromos de l'ère Mao.



la vidéo démarre automatiquement quand vous allez à la page 2 mais il faut évidemment attendre le préchargement.
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marchandage sur un marché d'antiquités

Messagepar laoshi » 20 Jan 2012, 15:16

Parmi les éléments quasiment ethnographiques que nous révèle ce feuilleton figure le marchandage : le Papi Tang, négociant quelques antiquités avec un Pékinois sur un marché de nuit, négocie avec celui-ci main dans la main, de telle sorte à cacher à d'éventuels concurrents le prix qu'il propose. Vous pouvez voir la séquence en vidéo dans dites les prix avec les mains...
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le nez au centre de l'ego chinois

Messagepar laoshi » 21 Jan 2012, 22:50

Autre élément de la gestuelle, fort intéressant du point de vue ethnographique, la manière de se désigner soi-même en pointant son index ou son majeur vers son nez, comme si le nez était au centre de l'ego chinois.
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Re: Sifflet de pigeon : l'ère post-maoïste en feuilleton

Messagepar laoshi » 24 Mai 2012, 13:44

Je l'ai dit plus haut, la rédactrice en chef de la revue dans laquelle travaille Yanping est arrêtée et incarcérée pour avoir participé à une "publication pirate" ; on ne dit rien dans le feuilleton, du contenu de cette publication mais l'actualité montre que le phénomène perdure. Officiellement, il s'agit de "protéger la propriété intellectuelle" et de lutter contre "la pornographie" ; dans les faits, il est probable que soient aussi visés les textes indésirables ou "politiquement incorrect"...

L'Agence Xinhua a écrit:La Chine lance une nouvelle campagne contre les publications pirates

Le bureau national de Chine contre les publications pornographiques et les publications illégales a annoncé jeudi une nouvelle campagne ciblant les vendeurs et imprimeurs de publications pirates pour protéger les droits de propriété intellectuelle.

La campagne mettra l'accent sur Beijing, Shanghai, le Guangdong, le Hebei, le Henan et le Gansu, six régions de niveau provincial libellées comme "marchés actifs et posant de sérieux problèmes", selon Jiang Jianguo, un responsable du bureau.

"Durant la campagne, les bureaux locaux contre les publications illégales ne devront épargner aucun effort dans l'inspection des marchés et les cas d'enquêtes, avec de strictes sanctions contre les fournisseurs de services d'imprimerie, les kiosques et les vendeurs ambulants impliqués dans le trafic de publications illégales", a indiqué M.Jiang lors d'une réunion.

Les autorités de 31 provinces, municipalités et régions autonomes ont détruit le mois dernier plus de 29 millions d'exemplaires de publications piratées et autres documents illégaux, une démarche montrant la résolution du pays dans cette campagne.

Selon des chiffres officiels, les autorités ont confisqué plus de 38 millions de publications non autorisées et enquêté sur plus de 7 800 affaires relatives entre avril 2011 et mars 2012.
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Re: Sifflet de pigeon : l'ère post-maoïste en feuilleton

Messagepar mandarine » 25 Mai 2012, 07:43

En effet , je pencherais moi aussi du côté du contrôle des publications qui pourraient gêner les autorités
car la propriété intellectuelle n'a jamais été ,à ma connaissance,le souci qui les empêcherait de bien dormir
le pays de la copie a fait un sport national du non respect de la propriété intellectuelle en copiant tout et n'importe quoi
il existe pourtant en Chine des talents extraordinaires ,des artistes fabuleux,dommage que la plupart finissent par être muselés
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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