Vous avez raison, Mandarine ! A ce petit jeu Bayrou gagnerait sans doute la palme. Non seulement parce qu'il a les grandes oreilles du Bouddha et donc du bonheur mais encore parce qu'elles sont si décollées qu'on les voit très distinctement quelque effort qu'il fasse pour les cacher (je précise que je n'ai rien contre les grandes oreilles, les miennes rivaliseraient presque avec celles de Bayrou).
Comme vous le dites, les auteurs et les artistes font flèche de tout bois lorsqu'il s'agit de désacraliser les icônes du pouvoir pour défendre la liberté de penser : pensons à Rabelais, qui faisait naître son Gargantua par l'oreille pour moquer l'Annonciation et le dogme de la virginité mariale en un temps où l'Eglise régnait en maître sur les consciences (l'image d'Epinal, quant à elle, a été plus souvent utilisée par le pouvoir comme vecteur de propagande, en particulier pour promouvoir le culte napoléonien).
Mise en éveil par le doigt irrévérencieux qu'Ai Weiwei pointe sur la Place Tian'Anmen (où, par le jeu de la perspective, le doigt semble plus grand que le portrait du dictateur, vénéré malgré les millions de morts qu'ont coûté au peuple chinois ses délires totalitaires), j'ai eu la curiosité de mieux regarder ce qu'il montre. .
Voici donc, en gros plan, le portrait de Mao qui y trône :
Je constate que le Grand Timonier a bien ses deux oreilles et que le photographe a pris soin d'éclairer son front conformément au code de la lumière que m'a permis de découvrir le feuilleton. Nouvelle preuve que le règne de Mao s'inscrit dans la longue durée de la mythologie impériale.