Les rapports du Parti et des minorités en feuilleton

Les feuilletons chinois ne sont pas seulement une vitrine idéologique du régime ; ils sont aussi une source inépuisable de renseignements concernant l'histoire et la culture chinoises ; on y découvre des coutumes et des croyances anciennes ou contemporaines et de précieux documents pédagogiques sur l'art et la littérature

Les rapports du Parti et des minorités en feuilleton

Messagepar laoshi » 23 Avr 2012, 15:22

Après un feuilleton particulièrement insipide sur les amours tourmentées d'une bande de jeunes gens à Macao vantant les progrès immenses de l'île depuis qu'elle a réintégré la "mère-patrie" - feuilleton tourné à l'occasion du dixième anniversaire de la rétrocession -, CCTV consacre une nouvelle série télévisée à l'histoire du "glorieux" Parti communiste chinois.

Cette fois, il s'agit de mettre en scène la politique des minorités ethniques du Parti au tout début des années 50. On y voit Mao en personne, débonnaire à souhait, et son fidèle Zhou Enlai expliquer que la mère-patrie (encore elle) ne peut négliger aucun de ses enfants et que la Chine doit mettre en place une politique d'ouverture pour se concilier les bonnes grâces desdites minorités, trop enclines encore à soutenir les seigneurs de la guerre et les débris de l'armée nationaliste en déroute : il faut, dit benoîtement Mao, renoncer à toute arrogance, se montrer modeste, se mettre à "apprendre des minorités", afin qu'elles rejoignent le PCC. Pour cela, il faut les identifier, les compter, les respecter.

Beau programme, qu'on désespère de voir appliquer au Tibet et dans les provinces tibétaines du Sichuan... Pour le moment, il a été question des Wa, des Dai et des Tusi. Les minorités tibétaines viendront sans doute à leur tour... A ne pas manquer donc si l'on veut mesurer l'écart entre le discours idéologique et la réalité historique !
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combat à la loyale chez les Yi

Messagepar laoshi » 25 Avr 2012, 07:54

Si le feuilleton présente l'Armée Populaire de Libération comme une joyeuse bande de boys scouts, la volonté de description ethnographique des minorités est néanmoins claire et le réalisateur semble s'être entouré de conseillers folkloriques pour restituer au mieux le répertoire des chants traditionnels, celui des us et coutumes, le panthéon local etc.

On apprend ainsi que les Yi réglaient leurs conflits dans un combat à la loyale - proche de l'ordalie -, répondant à des règles strites. Pour régler un différend entre deux clans, ceux-ci s'affrontaient dans un corps à corps à la fois violent et très codé. A la fin du combat, on ramassait les morts, le clan qui avait le moins de morts était déclaré vainqueur mais celui qui en avait le plus était dédommagé par son adversaire à raison de 9 boeufs par mort supplémentaire.

Un officier de l'Armée de Libération, qui tente de faire cesser le combat, est immédiatement pris à partie par les deux clans dont les deux chefs scellent une alliance provisoire contre l'intrus.

A l'issue du combat, se déroule une sorte de débat judiciaire pour trancher qui des deux clans est responsable du vol d'un cheval : les deux chefs exposent leurs arguments de manière contradictoire et les sages décrètent, après avoir entendu chacun d'eux, de quel côté est la raison ; à chaque fois qu'un clan l'emporte une pierre est mise à son crédit de telle sorte qu'il n'y a plus, ensuite, du moins on peut le supposer, qu'à compter le nombre de pierres acquises par chacun pour départager les adversaires.
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us et coutumes des Dai et des Bai

Messagepar laoshi » 26 Avr 2012, 16:15

Après l’ordalie collective des Yi, les us et coutumes des Dai et des Bai.

La délégation de l’Armée de Libération apprend à ses dépens qu’on ne peut pendre impunément des pantalons à l’entrée de la cour d'une maison bai, que cela constitue une souillure qui porte malheur….
Elle apprend aussi qu’uriner dans le lac Erhai constitue une profanation gravissime. La chamane, qui voulait relâcher des oiseaux au bord du lac pour obtenir des dieux qu’ils dispersent l’armée communiste, constatant que les oiseaux « refusent » de s’envoler, en conclut que les dieux refusent tout commerce avec les hommes ; il faut tout le doigté du chef de la délégation communiste, épaulé par une jolie villageoise dai, pour que le coupable ne soit pas purement et simplement lynché….
Pour exorciser la faute, la délégation de l’Armée de Libération, dûment instruite par l’ethnologue qui lui est attaché, organise le rite du « sacrifice de l’oiseau » dans lequel un homme, déguisé en grue, danse au milieu de ses camarades portant des simulacres d’oiseaux au bout d’un bâton.

Le feuilleton insiste évidemment sur la différence entre l'armée populaire et l'armée nationaliste, l'une pille sans vergogne les villageois, l'autre leur vient en aide, les soigne gratuitement, respecte même leurs coutumes autant que faire se peut même si elle continue à affirmer que les superstitions dangereuses (après tout, on a risqué mort d'homme pour un pipi au bord du lac !) doivent être détruites.

L'ethonologue consigne soigneusement us et coutumes, relève le plan des demeures dai, photographie les splendides murs-écrans qui protègent les demeures des intempéries, bref témoigne de la volonté de préservation culturelle du PCC.
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l'APL au Tibet

Messagepar laoshi » 29 Avr 2012, 11:57

Après les Wa, les Yi, les Dai et les Bai, ce sont les ethnies tibétaines qui sont visitées ; travaillées de l’intérieur par les nationalistes, elles sont plus hostiles que les précédentes, moins faciles à convaincre, et la réticence des soldats de l’Armée Populaire à accepter leurs mœurs féodales est beaucoup plus grande. Mais les ordres de Mao sont formels et le chef de la délégation entend bien les faire respecter.
Pas question de remettre en cause le pouvoir des aristocrates : ils seront convertis en cadres locaux ou régionaux selon leur place dans la hiérarchie féodale ; les croyances anciennes seront respectées et il faudra bien que le chef de compagnie, un communiste authentique, fasse acte d’allégeance au « Bouddha vivant » qui règne sur les âmes des villageois. Bouillant intérieurement, mais avec une louable abnégation, il se laissera insulter par un chef tibétain qui le traitera de « bouse de yack » ! Seuls seront remis en cause les traitements inhumains que ces autocrates d’un autre âge infligent à leurs esclaves : leur arracher les yeux et leur couper les pieds, par exemple, comme à ce pauvre berger dont le seul crime est d’avoir quitté son enclos pour voir le film que l’APL projette dans les contrées les plus reculées. Subjugués par le charisme de Mao proclamant la fondation de la Chine populaire, les opprimés d’hier ne rêvent plus que de voir leur libérateur en chair et en os tandis que leurs oppresseurs d’antan, même s’ils se font un peu tirer l’oreille, se rallient à la cause et endossent le costume de cadre de la nouvelle République.
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Les Lisu et les Dulong

Messagepar laoshi » 29 Avr 2012, 14:38

Les deux épisodes suivants sont consacrés à des ethnies plus « primitives » encore, celle des belliqueux 傈僳 Lìsù, qui menacent ceux qu’ils prennent pour des envahisseurs de les combattre avec des « taureaux de feu », et celle des Dulong 独龙[dùlóng] ou, en chinois traditionnel, 獨龍.
En consultant le Ricci, j’ai découvert que ces taureaux de feu, [huǒ niú], étaient des « bœufs aux cornes armées de couteaux et à la queue enduite de résine enflammée, dressés par Tián Dān, du royaume de Qí, pour attaquer l’armée du royaume de Yān à l’époque [zhàn guó] des Royaumes Combattants (403-222 A.C.) ». La menace est d’autant plus terrifiante que les soldats de l’APL se sont engagés à ne pas tirer un coup de feu contre les ethnies minoritaires qu’ils sont venus « évangéliser »….
Il faudra tout le doigté de Lin Jinfeng, la jeune femme bai qui s’est enrôlée dans la délégation, pour convaincre ces hôtes indociles que les communistes n’ont rien à voir avec les nationalistes qui ont endossé leurs uniformes pour les discréditer en détruisant le seul pont qui permettait de traverser le redoutable fleuve
Nùjiāng.
Cela donnera l’occasion au feuilleton de montrer les prouesses de ces peuples capables de traverser les rivières à l’aide d’une crémaillère sur des filins tendus entre les deux rives et injustement méprisés par les Han des « dynasties » précédentes : leur nom, remarque l'un des personnages, leur a souvent été attribué pour les dévaloriser. Si le mot Lisu est une simple transcription phonétique, le mot
独龙 [dùlóng], dont le premier caractère contient la clef des animaux, renvoie en effet à un animal mythologique ressemblant à un grand singe (le deuxième caractère signifie quant à lui dragon) : on pourrait donc le traduire par l'expression méprisante « dragon simiesque ». Bien que le Parti communiste soit censé respecter les minorités ethniques, la population des Dulong est montrée de manière très condescendante par le feuilleton : s'abritant dans des cavernes, se perchant dans les arbres, les Dulong, marchant à moitié nus et pieds nus dans la neige, semblent tout droit sortis de la préhistoire....
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petite leçon d'ethnographie marxiste appliquée

Messagepar laoshi » 14 Mai 2012, 09:02

Les derniers épisodes du feuilleton sont consacrés à l’épidémie qui ravagea le Kongqueba et aux secours que l’APL apporta aux populations autochtones avec un dévouement exemplaire malgré les attaques des nationalistes, indifférents au sort de la population. Ils mettent aussi en évidence les conflits interethniques qu’il a fallu un immense doigté aux membres de la délégation pour résoudre et se termine sur les images d’archives de la cérémonie lors de laquelle Mao reçut les délégations des minorités. En souvenir de cette cérémonie, l’un des participants - le chef dai -, propose à Mao de rédiger la dédicace d’une stèle commémorative ; la sculpture, dont on voit l’image se superposer à la scène qu’elle immortalise, représente le sacrifice d’un bœuf.

Image

En cherchant des renseignements sur cette "stèle du serment" installée sur la Place rouge du district de Pu'er et sur ce sacrifice, j’ai trouvé une étude ethnographique des Dulong par Stéphanie Gros, de Paris X, qui éclaire de manière très intéressante l’évolution de la politique des nationalités des années 50 à nos jours et permet de mieux comprendre les enjeux de ce feuilleton.

Des années 50 aux années 80, le rôle de l’ethnographie chinoise était d’étudier les nationalités « dans un esprit de conservation » en attendant l’avènement de la société authentiquement communiste qui devait faire « disparaître différences ethniques et culturelles » (il va sans dire que la disparition attendue fut un peu « précipitée » lors de la Révolution culturelle : toutes les vieilleries, les superstitions, les coutumes surannées étant brutalement interdites).

Il s’agissait avant tout d’illustrer la théorie marxiste inspirée du « stadisme de Morgan ». Ayant travaillé sur cette question en philosophie, je vous explique brièvement de quoi il est question. Morgan est un anthropologue américain du XIX° siècle. Spécialiste des Iroquois, il a élaboré une théorie évolutionniste de l’histoire des sociétés faisant d’une sorte de communisme le premier stade de l’évolution sociale. Engels a repris cette théorie dans L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat pour faire du communisme l’alpha et l’oméga du développement social : le communisme politique hérité de Marx serait « scientifiquement » justifié puisque « la société sans classes » à laquelle il vise renouerait avec l’état « naturel » de l’humanité, le « communisme originel » de Morgan.

La société des Dulong, sur lesquels Yang Guanghai a filmé un documentaire en 1959, est emblématique de ce schéma évolutif. Restée au stade du communisme originel, elle possède, de ce fait même, une faculté miraculeuse : celle de pouvoir passer sans transition ou presque au stade développé du communisme politique. Il suffit qu’elle vainque sa peur de l’Armée Populaire de Libération, d’abord confondue avec ses oppresseurs traditionnels (les Tibétains qui enlèvent certains de ses membres pour les réduire au servage) et les nationalistes sans scrupules qui rançonnent les populations, pour qu’elle entre dans l’avenir radieux de la société sans classes.
C’est exactement ce qui se passe dans le feuilleton. Après avoir capturé la jolie Lin Jinfeng, la jeune femme bai qui s’est enrôlée dans la délégation, puis voulu tatouer son visage selon leurs coutumes archaïques, après avoir voulu tuer le bel officier communiste qui les libère de l’oppression, ils se convertissent avec enthousiasme à la politique de la Chine moderne qui leur apporte le progrès technique et scientifique qui leur manque.
Consacrant les « noces » du passé et de l’avenir, du communisme « originel » et du communisme « scientifique », le feuilleton se termine sur un sacrifice fêtant l’entrée de ces primitifs dans le monde moderne : il s’agit du druqwa, que la plupart des auteurs confondent avec le kaquewa, le rituel du Nouvel An qui rappelle celui du bœuf de printemps par les Han. Une sculpture commémorative dédicacée par Mao lui-même, en gardera éternellement le souvenir.

La diffusion du feuilleton poursuit un tout autre objectif que celui de l’ethnologie enrôlée aux côtés de l’APL dans les années 50. Elle participe du projet de folklorisation des minorités à des fins touristiques et mercantiles.


Stéphanie Gros a écrit:

La deuxième période, que l’on peut faire commencer au milieu des années quatre-vingt, se caractérise par un certain renouveau de l’ethnologie, mais aussi par un bouleversement dans l’attitude générale à l’égard des cultures des peuples minoritaires considérées bientôt comme un patrimoine à même de servir le développement économique par le tourisme (le cas du Yunnan est exemplaire), ainsi que par une « exotisation » de ces peuples et une réification de leur culture. Les nationalités minoritaires sont comme enfermées dans leur culture sur la base d’un relativisme culturel de façade né d’un projet non plus politique mais économique, toujours prérogative d’État.

Pour le téléspectateur, les minorités ethniques deviennent en effet des objets de curiosité, dont l’Etat chinois attend des retombées économiques avec la promotion du Yunnan, qui concentre 26 des 55 minorités chinoises, et, en particulier, de Kunming où se situe le musée ethnographique dont ZhenZooNaCha nous a parlé dans ses Notes de Voyage .
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Les Dai ou Thaïs chinois

Messagepar laoshi » 16 Mai 2012, 12:57

C’est le chef dai (autrement dit le chef des Thaïs), je l’ai dit plus haut, qui propose à Mao, en janvier 1951, de dédicacer « la stèle du serment » destinée à commémorer l’acte d’allégeance des 26 ethnies du Yunnan au nouveau pouvoir communiste et au président Mao.
L’ethnie dai pourrait représenter à elle seule, dans le feuilleton, toutes les tares de la féodalité abolie par la République populaire. Non seulement elle soutient les nationalistes qui tentent de reprendre le pouvoir mais encore elle pratique le servage et opprime les autres peuples de la région. Il en va ainsi des Wa, dont elle a confisqué les terres agricoles et les bananeraies et qu’elle a repoussés dans les montagnes arides et inhospitalières (les communistes leur apporteront d’ailleurs l’eau qui manque à leur bonheur en construisant un aqueduc de bambou). Le chef dai, aussi cruel qu’il est superstitieux et pusillanime, retient en détention dans son « cachot d’eau »
[shuǐ láo] le fils du chef wa…. Le Ricci précisant qu’il s’agit d’un « supplice chinois », j’ai cherché sur le web chinois en quoi consistait cette « prison d’eau » : il semble que le prisonnier soit maintenu aux fers, pieds et mains entravés, dans un souterrain envahi d’eau glacée. Le feuilleton montre le jeune homme les mains liées à la voûte de la grotte humide dans laquelle il est enfermé mais il ne semble pas qu’il subisse le supplice de la goutte d’eau. J’ai retrouvé plusieurs images montrant des prisonniers dans cette position.
Après avoir fait libérer le malheureux, le délégué communiste explique à l'aristocrate dai que, désormais, il n'est plus possible d'avoir des prisons privées, que tout conflit doit être réglé selon les lois chinoises et que toute détention extra-judiciaire est illégale (une remarque qui prend tout son sel au moment même où la question de la détention arbitraire est posée avec l'affaire Chen Guangcheng!).
L’ethnie dai représente aussi, avec ses bijoux, ses maisons à l’architecture raffinée, ses costumes, les ressources artistiques des minorités.
Le feuilleton est enfin riche de promesses folkloriques pour les touristes qui se rendraient sur place : outre la cérémonie du sacrifice du bœuf qui clôt la série, la fête de l’eau et les danses traditionnelles (y compris la danse du dragon) de l’ethnie dai sont évoquées et ses instruments de musique sont présentés de manière assez détaillée. C’est le cas du hulusi,
葫芦 [húlúsī] (de 葫芦, [húlú] (calebasse), et [sī] (soie), un instrument à vent et à anche fait à partir d’une calebasse que l’on peut entendre ici.
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la stèle du serment de Pu'Er

Messagepar laoshi » 18 Mai 2012, 15:37

Le feuilleton se termine sur des images d'archives accompagnées du commentaire suivant :


A l’occasion du Nouvel An 1951, les délégués des minorités ethniques revenus de Beijing, se sont réunis sur la place rouge du district de Pu’Er, Yunnan, ils ont organisé une cérémonie solennelle où ils ont offert un sacrifice du taureau, taillé une pierre et bu de l’eau de divination pour ériger la stèle de serment pour l’union nationale ; ils ont fait inscrire leur serment sur la stèle, à l’intention des générations futures.


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Voilà la traduction du texte, dont on voit qu'il est écrit en plusieurs langues, y compris, si je ne me trompe, dans un dialecte tibétain :

le rédacteur du serment a écrit:
Nous les délégués des 26 ethnies, au nom de nos compatriotes multi-ethniques, avons organisé une cérémonie solennelle de sacrifice du taureau, en buvant de l’eau de divination. Désormais, nous nous unissons d’un même cœur, et cela jusqu'au bout. Nous jurons de construire, sous la direction du Parti communiste, une grande famille libre et heureuse où l’on se traite d’égal à égal, nous déclarons ceci sous la foi du serment.


Vous pouvez voir les images dans le dernier épisode du feuilleton à partir de la 38° minute et en avoir un petit aperçu ici :



la vidéo démarre quand on va à la page 2
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les minorités et la littérature officielle

Messagepar laoshi » 22 Mai 2012, 15:31

Après le feuilleton télévisé des minorités ethniques, la littérature des terroirs est appelée à la rescousse de l’harmonie nationale….

L'une des "curiosités" de la Chine communiste est son système de production des textes littéraires. Loin d'être laissés à la libre imagination des auteurs, quitte à ce que ceux-ci doivent ensuite jouer des coudes pour trouver un éditeur, ils suivent les programmes éditoriaux du Parti qui en définissent la ligne politique, voire, comme ici, la méthode d'écriture, et parfois même le scénario... Ma Jian donne une idée plaisante de ce système dans Les Nouilles chinoises et j'entendais l'autre jour le personnage d'un feuilleton dire qu'il n'était pas rare de voir deux écrivains écrire à peu de choses près le même livre à partir du canevas qu'on leur avait donné sans qu'on puisse parler de "plagiat".... Plus étonnant encore, le patronage de Mao – dont on sait à quel point il a maltraité les intellectuels -, est encore revendiqué.


L'Agence Chine Nouvelle ou Xinhua a écrit: Un haut responsable du PCC souhaite voir s'épanouir la littérature des minorités ethniques

Liu Yunshan, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et chef du Département de l'information, a appelé mardi les écrivains des minorités ethniques à promouvoir la prospérité de leur littérature en s'inspirant du discours de Mao Zedong sur l'art et la littérature pendant les années 1940.

Liu Yunshan s'est exprimé ainsi lors de discussions avec des écrivains jeunes et d'âge moyen issus des minorités ethniques, à l'occasion d'un séminaire organisé par l'Association des écrivains de Chine.

Avec de nombreux écrivains et poètes renommés, la littérature des minorités ethniques a écrit un superbe chapitre de l'histoire littéraire de la Chine, a indiqué M. Liu, appelant les écrivains à profiter de l'environnement favorable actuel pour promouvoir la littérature des minorités ethniques.

Il a exhorté les écrivains des minorités ethniques à s'inspirer du discours de Mao Zedong sur l'art et la littérature prononcé il y a 70 ans dans la base révolutionnaire de Yan'an. Ce discours appelait à faire du peuple la priorité, à promouvoir l'unité et l'harmonie nationale et à se rendre dans les régions de base à la recherche d'inspiration à l'écriture.
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Les Mosuo sur France 2

Messagepar laoshi » 17 Sep 2012, 23:19

Vous trouverez sur le site de France 2 deux reportages sur les Mosuo, une société matrilinéaire chinoise :

Les Mosuo et le devenir au XXIe siècle d’une société matrilinéaire

Les Mosuo, l’une des dernières sociétés matrilinéaires

C'est une société dont il n'est pas question dans le feuilleton mais qui apparaît sous le nom de Moso dans Le Dernier Voyage du juge Feng : ce sont les femmes qui gouvernent chez les Moso.
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