Je n'ai suivi ce feuilleton qu'épisodiquement (c'est le cas de le dire !) ; mais j'ai grapillé, par-ci, par-là, des informations très intéressantes concernant les croyances, l'histoire ou la vie quotidienne des Chinois :
La pratique constante de l'autocritique, imposée à l'héroïne parce qu'elle a téléphoné chez elle sans autorisation, la nécessité d'obtenir une autorisation d'accoucher pour devenir mère, les conditions de transmission du nom de la mère, l'existence de noms maudits ou indésirables de signes présageant du sexe du bébé à naître, ou de mets honorifiquesparticulièrement recherchés...
Dans l'épisode 26, deux inspecteurs arrivent du Yunnan où l'héroïne a été envoyée comme "jeune instruite" lorsqu'elle était adolescente (elle a alors passé les 35 ans) ; les inspecteurs veulent savoir comment elle a pu regagner Pékin. Elle prétend qu'elle est revenue en application de la loi parce qu'elle était le seul soutien de ses parents âgés mais les inspecteurs ne s'en laissent pas conter. Nous sommes en 1986. Ils veulent savoir si le cadre du village dans lequel elle a passé ces années-là l'a violée ou si elle a monnayé son retour de ses charmes, auquel cas on pourrait lui imputer une "faute de conduite". Ce problème du viol des jeunes instruites semble récurrent dans les feuilletons, j'en ai déjà parlé à propos de Sifflet de pigeon. Il y aurait là, sans doute, un chantier de recherche inédit pour les historiens.