Aux morts sans nom de Tian'Anmen et à tous les autres

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la ballade des pendus, version PCC !

Messagepar laoshi » 07 Juin 2012, 13:08

Plus de vingt ans après, les autorités chinoises continuent à s'acharner contre ceux qui ont eu raison trop tôt, car, j'en suis convaincue, un jour viendra où la dictature (prétendument "démocratique") du PCC aura fait son temps et où les responsables des massacres devront rendre des comptes. En attendant, comme nous l'apprend un article publié dans Courrier International, elles ne font pas de quartier ! : Le dissident chinois Li Wangyang a été retrouvé mort le 6 juin à l'hôpital de Shaoyang (Hunan, dans le sud du pays), rapporte le site de Hong Kong. Agé de 62 ans, il avait passé vingt et un ans en prison en raison de sa participation au mouvement de Tian'anmen en 1989 et de son implication dans une campagne en faveur des droits des travailleurs. Selon la police, il se serait pendu. Les proches de Li Wangyang n'y croient pas. En mai, il avait déclaré à la télévision hongkongaise qu'il n'abandonnerait jamais son combat pour la démocratie. Comme à son habitude, Ai Weiwei fait partie des premiers signataires de la pétition réclamant une enquête sur cette affaire cousue de fil blanc : le pendu a été vu les pieds posant bien au sol par ses proches venus constater le décès... Evidemment, le personnel hospitalier - dont, je le disais ailleurs, le serment d'Hippocrate est le cadet des soucis, n'a pas laissé la famille récupérer le corps. Gageons qu'il aura été promptement incinéré !...

l'Agence Reuters a écrit:Des internautes chinois s'émeuvent de la mort d'un dissident
..HONG KONG (Reuters) - Un groupe d'internautes chinois a fait pression sur le gouvernement jeudi en signant une pétition au lendemain du décès suspect d'un dissident incarcéré pendant plus de vingt-deux ans après le mouvement de Tiananmen.

Jeudi après-midi, quelque 2.700 personnes avaient signé une pétition en ligne, dont l'artiste et militant Ai Weiwei, des avocats et des écrivains, appelant les autorités à faire toute la lumière sur cette mort, dans un hôpital du Hunan (centre), survenue selon plusieurs mouvements de défense des droits de l'homme dans des circonstances suspectes.

Li Wangyang, qui avait été récemment libéré, a été découvert mercredi pendu au moyen de bandages dans sa chambre d'hôpital par sa soeur et son beau frère.

"Nous avons vu son corps qui pendait encore près de la fenêtre, ses deux pieds reposaient bien sur le sol. Mais (le personnel hospitalier) ne nous a pas laissé aller près de lui, ils ont ensuite emmené le corps", a raconté Zhao Baozhu, le beau-frère de Li Wanyang, cité par Human Rights in China.

Li Wangyang militait notamment pour la reconnaissance des droits des travailleurs à Shaoyang. Après le "printemps de Tiananmen", en 1989, il avait été condamné à vingt-deux ans de prison pour propagande réactionnaire et incitation à la révolte, selon le groupe Human Rights in China. Il avait été libéré l'an dernier et était toujours hospitalisé.

James Pomfret et Stefanie McIntyre, Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser
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myopes, sourds et mauvais menteurs !

Messagepar laoshi » 12 Juin 2012, 06:27

25 000 personnes ont manifesté à Hong Kong pour exiger une enquête sur la mort de Li Wangyang, retrouvé pendu à l'hôpital (mais les pieds posés au sol !) après avoir purgé 21 ans de prison pour sa participation aux événements de Tian'Anmen.

La police hong kongaise, aussi myope que la presse officielle - qui parle de pendaison dans de telles circonstances -, n'a compté que 5 400 manifestants ! Et voilà que la famille est censée avoir demandé elle-même l'incinération immédiate du corps alors même qu'il lui avait été promptement soustrait sans qu'elle ait même pu s'en approcher.

Décidément, les officines de propagande ont les idées courtes, elles ne savent même plus mentir !
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l'affaire Li Wangyang sur France Inter

Messagepar laoshi » 13 Juin 2012, 07:24

France Inter, dans son journal de 9 h, a consacré une analyse détaillée à l'affaire Li Wangyang... Décidément, le monde est un village ; les "petites mains" de la police politique ne peuvent même plus "harmoniser" la société en paix, c'est à désespérer du régime, non ? !

Au fait, ça me rappelle quelque chose : en 89, c'était le trublion Gorbatchev qui faisait une visite officielle en Chine tandis que les étudiants campaient sur la place Tian'Anmen ; 23 ans après, c'est l'ex du KGB Poutine, glorieux "prix Confucius" qui était reçu à Pékin tandis que les militants des droits de l'homme étaient arrêtés par milliers pour éviter toute commémoration des événements...
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Re: Aux morts sans nom de Tian'Anmen et à tous les autres

Messagepar mandarine » 19 Juin 2012, 07:43

Rebondissement :La vox populi est en marche

http://gauthier.blogs.nouvelobs.com/
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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une autopsie surréaliste

Messagepar laoshi » 19 Juin 2012, 08:31

Merci de nous avoir signalé cet article, Mandarine. Quelquefois les photos sont si "parlantes" qu'il est nécessaire d'en passer par là pour dénoncer ce que tant de prétendus "amis de la Chine" ne veulent ni savoir, ni voir, ni dire !
Vous noterez que les bourreaux perdent décidément toute imagination, voilà qu'ils promettent une autopsie du corps de Li Wangyang après avoir fait incinérer le corps !
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oraison funèbre pour un pendu

Messagepar laoshi » 21 Juin 2012, 10:28

Triste oraison funèbre pour la liberté de la presse à Hong Kong, mise à l'épreuve par la mort de Li Wangyang ; la prochaine nomination d'un dirigeant favorable à Pékin a déjà changé la donne : certains rédacteurs en chef anticipent la censure à laquelle ils ne sont pas encore explicitement soumis pour étouffer l'affaire (si l'on peut dire pour parler d'un pendu)...

Le Nouvel Observateur avec l'Agence Reuters a écrit:
La main de Pékin derrière un cas de censure à Hong Kong ?

Un grand journal de Hong Kong, le South China Morning Post, est sous le feu des critiques pour avoir réduit au minimum sa couverture de la mort d'un dissident chinois, ce qui laisse craindre à certains que les communistes au pouvoir à Pékin ne cherchent à limiter la liberté de la presse dans l'ex-colonie britannique.

Cette affaire intervient au cours d'une année particulière à Hong Kong, puisqu'un nouveau dirigeant, pro-Pékin, assumera le pouvoir à partir du 1er juillet, et que l'on fêtera le 15e anniversaire de la rétrocession de la colonie à la Chine, en tant que "Région autonome spéciale".

Le 7 juin, le South China Morning Post, journal anglophone, a publié tout d'abord un article complet sur la mort suspecte du dissident chinois Li Wangyang dans un hôpital de Chine populaire, avant de rétrograder la nouvelle sous forme de brève enfouie dans les pages intérieures.

Li venait d'être libéré après avoir purgé plus de 22 ans de prison pour son rôle dans le mouvement du "printemps de Pékin", en 1989, lorsqu'il a été retrouvé mort dans un hôpital de la province de Hunan, pendu avec des bandages. Les autorités ont parlé de suicide mais sa famille a jugé les circonstances du décès suspectes.

La large couverture de l'événement par d'autres médias de Hong Kong a favorisé une prise de conscience de l'opinion publique hongkongaise, a déclenché des manifestations et poussé le dirigeant de l'ex-colonie à demander à Pékin d'enquêter sur le décès du dissident.

Dans un échange de mails tendu reproduit largement dans les milieux de la presse, Alex Price, secrétaire de rédaction au South China Morning Post, a demandé à son rédacteur en chef, le Chinois Wang Xiangwei, pourquoi l'article avait été coupé d'une manière qui "ressemble terriblement à de l'autocensure".

"Je n'ai pas d'explications à vous donner. J'ai pris cette décision et je m'y tiens. Si cela ne vous plaît pas, vous savez ce qui vous reste à faire", a répliqué Wang, qui siège au sein d'un organisme consultatif du parlement chinois.

James Pomfret et Eric Faye, pour le service français
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vous avez dit "soft power" ?

Messagepar laoshi » 29 Mars 2013, 18:21

Les dirigeants chinois comptent sur le "soft power" pour étendre leur leadership sur le monde et l'image de la "première dame", chanteuse populaire et soldate de charme, fait partie de la stratégie actuelle destinée à "vendre" l'image d'une Chine "déringardisée" (excusez ce terme affreux), délivrée des raideurs d'un Hu Jintao et autres apparatchiks du PCC à l'attitude plus ou moins empaillée.

Las, une photo montrant ladite "première dame" en train de chanter pour les braves soldats qui viennent d'écraser le printemps de Tian'Anmen a fait le tour du web (avant qu'elle n'en soit promptement retirée, vous l'imaginez bien !) :

Image

Dur dur de faire oublier le sang qu'on a sur les mains !
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Re: Aux morts sans nom de Tian'Anmen et à tous les autres

Messagepar jolvil » 30 Mars 2013, 08:46

Cette photo aurait été publiée en 1989 sur la couverture du magazine PLA Pictorial http://www.plapic.com.cn
puis reprise par Open Magazine de Hong Kong en 2003 http://www.open.com.hk/

La photo aurait été postée sur Internet par l'utilisateur Weibo @HKfighter dont le compte aurait été fermé depuis.
http://blog.foreignpolicy.com/jkeating

pengliyuan-tien.jpg
pengliyuan-tien.jpg (44.96 Kio) Consulté 33703 fois
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24 ans de coma collectif

Messagepar laoshi » 04 Juin 2013, 09:13

4 juin 1989 - 4 juin 2013 : 24 ans d'amnésie officielle, 24 ans de silence complice et de coma collectif !

Combien de temps encore faudra-t-il pour que le pouvoir communiste reconnaisse les faits et fasse amende honorable pour les massacres de Tian'Anmen ? Xi Jinping ne semble pas disposé à briser la chape de plomb qui pèse sur ces événements dramatiques.

Si vous voulez suivre cette tragédie au jour le jour, je vous recommande de lire Beijing Coma, dont je vous ai déjà parlé sur ce forum...
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pas de bougies pour Tian'Anmen

Messagepar laoshi » 04 Juin 2013, 13:22

Les bonnes vieilles méthodes continuent sous Xi Jinping : Il est interdit de pleurer les morts ! Comme l'an dernier et comme tous les ans, il est impossible de poster une image de bougie sur son blog !

Le Point a écrit:
Tiananmen : la Chine refuse l'hommage aux victimes


Les autorités chinoises ont empêché des familles de victimes des répressions sanglantes de Tiananmen de pénétrer dans un cimetière de Pékin.

La police chinoise a interdit mardi l'accès à un cimetière où sont inhumées des victimes de la sanglante répression du mouvement démocratique de Tiananmen, parmi d'autres mesures prises pour empêcher toute commémoration du 24e anniversaire du 4 juin 1989. Les policiers déployés à l'extérieur du cimetière de Wanan, dans l'ouest de Pékin, en bloquaient l'entrée principale et ont demandé à des journalistes de l'AFP de quitter les lieux. Les familles des étudiants tués par l'armée chinoise ont l'habitude de se rendre à des cérémonies à ce cimetière, des rassemblements surveillés de près par les forces de l'ordre.

Près d'un quart de siècle après que le Parti communiste a envoyé les chars pour mater les manifestations au coeur de la capitale, l'anniversaire de Tiananmen reste une date sensible pour le régime, qui s'efforce d'empêcher toute discussion publique ou commémoration des événements. Le sujet demeure tabou pour les médias officiels et une censure draconienne s'exerce sur les réseaux sociaux, où toute recherche portant sur la date du 4 juin, ou des mots tels que "Tiananmen" ou "bougie" était bloquée mardi. Les autorités ont par ailleurs fait taire ou écarté quelques dissidents et défenseurs des droits de l'homme particulièrement surveillés, a indiqué l'organisation China Human Rights Defenders, basée à Hong Kong.

Liu Xiaoyuan, un avocat et militant des droits de l'homme, a ainsi annoncé sur Twitter que son compte de microblogs chinois avait été neutralisé après qu'il eut publié l'image d'une bougie appelant à se souvenir des victimes de Tiananmen. "Dans ce pays, tout l'enjeu revient à allumer ou à éteindre une bougie", a de son côté commenté l'artiste contestataire Ai Weiwei. Des centaines voire des milliers de jeunes ont été tués par l'armée chinoise lors de la répression du mouvement de Tiananmen le 4 juin 1989, selon les organisations de défense des droits de l'homme. Pékin avait justifié l'intervention militaire par la nécessité de contrer une rébellion "contre-révolutionnaire".


N’ayant en ce moment qu’une connexion bas-débit (les normes d’il y a vingt ans !), j’ai les mille peines du monde à charger les articles de presse concernant cette non-commémoration des événements de Tian’Anmen. Si vous avez un peu de temps pour le faire… merci d’avance.
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