Gu Kailai condamnée à mort avec sursis

Gu Kailai condamnée à mort avec sursis

Messagepar laoshi » 24 Août 2012, 10:13

On l'a appris il y a quelques jours, Gu Kailai, l'épouse de Bo Xilai, le bouillant néo-maoïste richissime dont je vous ai déjà longuement parlé dans Du Rififi au Parti, a été condamnée à mort avec sursis. Ceux qui auront vu le reportage à la télévision auront sans doute été frappés, comme moi, par le visage bouffi, littéralement"soufflé", de Gu Kailai. Julie Desné, dans Le Point, remarque qu'elle est "étonnamment ronde". Ces rondeurs ne me semblent absolument pas "naturelles" : ceux qui se souviennent de Leonid Pliouchtch ont déjà constaté quelque chose de ce genre en voyant le dissident soviétique à sa sortie de l'Institut psychiatrique Serbsky ; c'était alors l'effet d'un neuroleptique puissant, l'Halopéridol... Il ne serait pas étonnant que Gu Kailai ait été ainsi "calmée" en vue de son procès. Il ne faudrait pas qu'elle dise des bêtises, n'est-ce pas ?

Julie Desné Dans Le Point a écrit:Affaire Bo Xilai : pouvoir, corruption et mensonge en République populaire de Chine


Le meurtre d'un Britannique à Chongqing en 2011 a déclenché un gigantesque règlement de comptes entre les maîtres de la Chine. Récit.

John le Carré n'aurait pas fait mieux. Gu Kailai, épouse d'une star montante du Parti communiste (PC) Bo Xilai, empoisonne un ami de longue date, un étranger devenu trop gourmand après des placements d'argent douteux à l'étranger. Le chef de la police et bras droit de son politicien d'époux découvre l'affaire, se met en tête de la dénoncer et, craignant pour sa vie, finit par se réfugier au consulat américain le plus proche, où il lâche toutes ses informations, avant d'être remis aux autorités chinoises. Et comme dans un polar politique bien documenté, il est difficile de tracer la ligne entre fiction et réalité. Car cette rocambolesque affaire de meurtre coïncide étrangement avec la chute de l'ambitieux Bo Xilai, secrétaire général du PC de Chongqing, mégalopole industrielle de trente millions d'habitants, au centre du pays, et prétendant à l'un des neuf sièges du Comité permanent du bureau politique du Parti communiste, véritable cabine de pilotage de la deuxième puissance économique mondiale.

Au cours du dernier acte de cette rocambolesque saga, Gu Kailai a été condamnée le 20 août à la peine de mort avec sursis. Le verdict scelle autant son sort que celui de son mari déchu. Mais c'est bien l'ancienne avocate d'affaires qui a cristallisé l'attention ces dernières semaines avec sa comparution lors d'un procès-éclair, de quelques heures, devant un tribunal de Hefei, capitale provinciale de l'Anhui, à l'ouest de Shanghai. À la fois bien loin de Chongqing et de Pékin. Calme et étonnamment ronde, elle a répondu aux questions de la cour, aux côtés de l'homme de main de la famille, Zhang Xiaojun, accusé, comme elle, de meurtre par empoisonnement de Neil Heywood. Le corps de l'homme d'affaires britannique avait été retrouvé sans vie, sur la moquette épaisse de sa chambre d'hôtel de Chongqing, au coeur du fief de Bo Xilai. Couvert par la police locale, selon les révélations du procès, l'empoisonnement au cyanure n'aurait jamais dû sortir du cadre de la première version officielle rapportée à la famille selon laquelle Neil Heywood, incinéré, avait succombé à une crise cardiaque.

Révélations

C'était sans compter sur l'incorruptible Wang Lijun, bras droit de Bo Xilai et chef de la police de Chongqing au moment des faits. Il mène sa petite enquête personnelle sur la mort du Britannique, qu'il sait proche de la famille Bo, et notamment du fils Bo Guagua parti en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, poursuivre ses études. Le super-flic parvient à prélever in extremis un échantillon de tissu musculaire du défunt qui révèle des traces de cyanure et d'autres substances toxiques. Que s'est-il passé entre le fidèle Wang Lijun et son patron Bo Xilai ? L'histoire ne le dira sans doute jamais, mais un clash entre les deux hommes provoque le premier épisode d'un feuilleton qui a ébranlé le Parti communiste chinois ces derniers mois.

Le policier quitte précipitamment la ville de Chongqing dans l'intention de regagner le consulat britannique de Chengdu à quelque 300 kilomètres de là. Il est finalement reçu au consulat des États-Unis de la capitale du Sichuan, dans le centre du pays, et passe sa nuit à déverser son sac et tout ce qu'il compte de détails croustillants sur la gestion d'une des villes de premier plan en Chine et sa gestion douteuse par un homme, pourtant en vue sur la scène politique. Les diplomates américains, abasourdis, ne veulent cependant pas s'encombrer d'un cas diplomatiquement sensible. Remis aux autorités chinoises, Wang Lijun disparaît de la circulation. Son procès se serait tenu en grand secret à Chengdu quelques jours après celui de Gu Kailai.

La résistible ascension de Bo Xilai

L'épouse de Bo Xilai reste finalement la seule personne de ce scandale politico-judiciaire à prendre la lumière. À croire qu'en Chine il faut toujours "chercher la femme". Gu Kailai n'est pas la première "femme de" à payer cher les inimitiés de sa moitié. Jiang Qing, la veuve de Mao, avait dû répondre de la tragédie de la Révolution culturelle, au cours d'un procès intenté quatre ans après la mort du Grand Timonier. L'impératrice douairière Cixi est souvent présentée comme la responsable de la chute de la dynastie Qing. Dans l'affaire de Bo Xilai, les médias officiels ont volontiers esquissé le portrait d'une femme-dragon qui oeuvrait dans l'ombre de son charismatique mari.

Les médias occidentaux, eux, n'ont pas hésité à faire du clan Bo-Gu le pendant chinois de la dynastie Kennedy, avec son glamour, ses succès et ses drames. Pourtant, l'histoire de cette famille de l'"aristocratie rouge" est on ne peut plus chinoise. Fils de Bo Yibo, un des "immortels", fondateurs de la République populaire de Chine aux côtés de Mao, le petit Xilai passe son enfance à jouer dans les couloirs du pouvoir avec les enfants de l'élite communiste. Encore adolescent, il subit de plein fouet la Révolution culturelle, qui commence en 1966. Sa mère meurt en détention et son père passe plusieurs années à l'ombre d'une cellule. Bo Xilai, lui-même, s'enrôle comme garde rouge, mais finit par être arrêté pour ses ascendances "réactionnaires". La période est tout aussi traumatisante pour Gu Kailai, qui, entre sept et dix-sept ans, voit son père, général de l'Armée populaire de libération, et sa mère jetés en prison, alors que ses quatre soeurs sont envoyées à la campagne.

De retour en grâce avec l'arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir, le clan Bo reprend ses droits. Et le patriarche s'attelle à l'ascension politique de son rejeton, Xilai. Diplômé de journalisme, le fils manie les médias comme personne. Une compétence qui tranche dans une Chine où le pouvoir aime rester secret et les dirigeants discrets. Il a, pour ses rêves de grandeur, le soutien de sa femme, devenue brillante avocate d'affaires, qui met entre parenthèses sa carrière en 2001 pour se consacrer à l'éducation de leur fils et laisser le champ libre à son insatiable époux.

Liturgie

Mais l'ego surdimensionné de ce dernier en agace plus d'un. Décrit comme affable, brillant, mais aussi parfois tyrannique selon les interlocuteurs, le cadre du Parti se sent tout à fait capable de prendre les rênes de la République populaire. Est-ce pour cela qu'il met sur écoutes, entre autres dignitaires, le numéro un du régime, Hu Jintao ? En tout cas, ce crime de lèse-majesté a peut-être contribué à la chute du "baron rouge" de Chongqing. D'autant que, au sein du Parti, personne ne manque d'ennemis à la veille d'une transition politique délicate pour un régime qui vénère la stabilité. "Toute cette affaire est avant tout liée à la période de tractations en cours à quelques mois du 18e Congrès", souligne Joseph Cheng, professeur de sciences politiques à la City University of Hong Kong, pour qui le procès de Gu Kailai montre qu'"un accord a été conclu [entre les factions du Parti communiste] pour laisser Bo hors de la procédure pénale. Lui sera sanctionné dans le cadre strict de la commission disciplinaire du Parti". Une autre façon de laver son linge sale en famille, puisque rien ne filtre de ce type de procédure interne.

L'affaire criminelle cherchait à détourner l'attention. "La procédure relevait davantage de la cérémonie rituelle. [...] Toutes les cérémonies requièrent une liturgie, et dans le cas du procès de Gu Kailai, chacun a dûment rempli ses devoirs liturgiques", note Flora Sapio, de la Chinese University of Hong Kong et auteur de Pouvoir souverain et droit en Chine (Sovereign Power and the Law in China). De quoi s'assurer que les sujets qui fâchent ne passeront pas les portes de Zhongnanhai, la résidence des hauts cadres du Parti à deux pas de Tian'anmen. Notamment celui de l'enrichissement du couple déchu. Bo Xilai aurait touché au moins cent millions d'euros de pots-de-vin, selon les informations du quotidien japonais Yomiuri, qui citait en avril une source interne au Parti. C'est sans doute beaucoup plus et, surtout, une infime partie des milliards placés à l'étranger par les officiels chinois. L'an dernier, un rapport adressé à la banque centrale chinoise estimait qu'entre 1990 et 2008 123 milliards de dollars avaient ainsi été investis hors de Chine par des responsables politiques ou des cadres d'entreprise publique. "Les crimes économiques [de Gu et Bo] resteront confidentiels. La publicité autour des milliards probablement blanchis serait trop dommageable pour le Parti", note Joseph Cheng. "La corruption est mentionnée dans un post sur trois sur les micro-blogs chinois", renchérit Renaud de Spens, spécialiste du Web en Chine.

Inachevé

Le procès terminé, le rideau est maintenant retombé. L'épouse accablée, qui risque la peine de mort, devrait bénéficier de la clémence des juges, qui ont souligné le côté émotionnel d'une femme "inquiète pour la sécurité de son fils" à la suite d'une dispute avec Neil Heywood. Selon la version officielle du moins. Le Parti emportera dans les couloirs feutrés du pouvoir les vrais détails de cette rocambolesque affaire, dont chaque épisode prête à interrogations. "L'équipe dirigeante sortante va porter ce fiasco", analyse Renaud de Spens, qui estime que pour l'opinion publique chinoise "la désillusion est totale". Après avoir abondamment suivi les premiers épisodes de la saga Bo, la Toile chinoise et son fer de lance Sina Weibo, le Twitter chinois aux 300 millions de micro-blogueurs, se désintéressent désormais d'une affaire prestement récupérée par le pouvoir. "Au lieu de faire un procès transparent, les internautes ont vu une affaire traitée comme à l'époque de la Révolution culturelle", résume Renaud de Spens. De quoi creuser toujours davantage le fossé entre une jeune génération de mieux en mieux informée et des cadres dirigeants qui continuent de cultiver l'opacité.

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l'explication officielle...

Messagepar laoshi » 24 Août 2012, 10:54

Visiblement, les autorités du PCC savaient bien que le détail de la bouffissure de Gu Kailai ne pourrait passer inaperçu ; elles en ont trouvé la parade : "L'agence de presse officielle Chine nouvelle a décrit Gu Kailai comme une femme dépressive, qui prenait des médicaments", lit-on dans l'article que Le Nouvel Observateur vient de consacrer à cette affaire. Il me semble évident que de simples anti-dépresseurs ne peuvent défigurer le patient à ce point-là !...

Le Nouvel Observateur a écrit:Chine: la femme de Bo Xilai condamnée à la peine capitale avec sursis

HEFEI, Chine (Sipa) — Gu Kailai, l'épouse de l'homme politique Bo Xilai, ex-étoile montante du Parti communiste tombée en disgrâce, a été condamnée lundi à la peine capitale avec sursis pour le meurtre d'un homme d'affaires britannique.

Cette condamnation sera commuée en peine de prison à perpétuité après un délai de deux ans. Un de ses proches, Zhang Xiaojun, a été condamné à neuf ans de prison pour complicité, a déclaré à la presse un responsable du tribunal de Hefei, Tang Yigan. Quatre policiers accusés d'avoir couvert le crime ont écopé de peines allant de cinq à onze ans.

Gu Kailai a été reconnue coupable d'avoir tué l'homme d'affaires britannique Neil Heywood pour des questions d'argent et parce qu'il menaçait la sécurité de son fils, Bo Guagua, 24 ans, étudiant à Harvard. Les médias d'Etat avaient affirmé que la défendante avait avoué le meurtre lors de son procès le 9 août.

L'avocat de la famille Heywood, He Zhengsheng, a dit ignorer si les proches de l'homme d'affaires avaient l'intention de faire appel. "Nous respectons la décision d'aujourd'hui", a-t-il commenté. Selon Tang Yigan, Gu Kailai et Zhang Xiaojun ont déclaré à la cour qu'ils ne feraient pas appel.

L'arrestation de Mme Gu et le limogeage de son époux Bo Xilai, ex-chef du Parti communiste pour la mégapole de Chongqing (sud-ouest) jusqu'en mars dernier ont déclenché les plus fortes turbulences politiques qu'ait connues la Chine depuis la répression sanglante des manifestations pour la démocratie place Tiananmen à Pékin en 1989.

L'agence de presse officielle Chine nouvelle a décrit Gu Kailai comme une femme dépressive, qui prenait des médicaments et a planifié l'assassinat. Elle aurait attiré Heywod dans un hôtel de Chongqing, l'aurait saoulé puis lui aurait versé du cyanure dans la bouche.

Le gouvernement s'est efforcé de présenter l'affaire comme un dossier purement criminel, sans aspect politique, mais les déclarations officielles ne dissimulent pas les zones d'ombre du dossier. Des experts en droit et en politique estiment que des questions essentielles demeurent, dont celle, et pas la moindre, de savoir si, et à quel point, Bo Xilai est impliqué dans le crime imputé à sa femme, dans une ville qu'il tenait d'une main de fer et où il s'était fait le champion de la lutte contre la mafia et la corruption. Son nom est étonnamment absent de la procédure.

L'affaire a éclaté en février quand l'ancien chef de la police de Chongqing, Wang Lijun, s'est soudain réfugié au consulat des Etats-Unis en affirmant aux diplomates américains qu'il soupçonnait que Heywood avait été assassiné et que la famille de Bo Xilai était impliquée.

Le procès rapidement expédié est apparu comme une tentative d'étouffer le scandale avant le renouvellement, qui se produit tous les dix ans, de la direction du Parti communiste à l'automne prochain. Avant sa chute, Bo Xilai avait des chances d'entrer au tout-puissant Bureau politique.

L'ambassade de Grande-Bretagne s'est félicitée dans un communiqué que la Chine ait jugé les responsables de ce crime. Elle précise qu'elle avait demandé à Pékin de ne pas appliquer la peine de mort dans cette affaire et de se conformer aux normes internationales en matière de droits de l'Homme.

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Re: Gu Kailai condamnée à mort avec sursis

Messagepar mandarine » 24 Août 2012, 15:19

Effectivement , elle a beaucoup "profité" durant son incarcération...
Certains pensent qu'elle serait un sosie...d'autres pourront peut-être reconnaitre le son de sa voix dans la vidéo
Image Image

http://www.leparisien.fr/international/ ... 133387.php


Un autre mot censuré à ajouter à longue liste : sosie

Les autorités chinoises bloquaient mercredi le mot "sosie" sur divers moteurs de recherche de l'internet, face aux rumeurs selon lesquelles l'ex-avocate Gu Kailai, reconnue coupable lundi de l'assassinat d'un Britannique, était représentée au tribunal par une doublure. |


http://www.leparisien.fr/flash-actualit ... 133361.php
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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Re: Gu Kailai condamnée à mort avec sursis

Messagepar mandarine » 10 Sep 2012, 06:32

Toujours dans la revue de presse proposée par le Consulat de France en Chine ,une information sur le droit chinois qui permet bien des choses ....Gageons que le souci de l'ordre public prévaut sur celui de l'économie dans ce cas d'espèce.

Quels tribunaux pour les grandes affaires ? (大要案 谁来审)
Nanfangzhoumo, édition du 23 août 2012 http://www.infzm.com/content/80030

Le Nanfang Zhoumo s’intéresse au procès Gu Kailai et s’interroge sur la compétence du tribunal intermédiaire de Hefei pour juger l’affaire du meurtre de N. Heywood, alors que rien ne relie en apparence cette ville et la province de l’Anhui aux différents aspects de ce dossier.
L’hebdomadaire souligne que les procédures pénales chinoises permettent en effet à un tribunal supérieur de demander à ce que le cas soit jugé dans une autre cour que le tribunal populaire normalement compétent (dans l’affaire en espèce, Chongqing). Quant aux raisons qui ont pu pousser les autorités judiciaires à procéder à ce changement, un membre de l’administration judiciaire de Chongqing suppose que les deux principales sont la préservation de l’ordre public et un souci d’économie (le lieu de détention de Mme Gu étant proche de Hefei).
L’article souligne que cette pratique de changement de cour de justice est relativement répandue, notamment pour les affaires concernant les hauts fonctionnaires et cadres du parti. Plusieurs tribunaux du Hebei et de Tianjin ont également eu à être saisis de cas, qui auraient normalement dû être jugés à la capitale.
Cette revue de la presse hebdomadaire chinoise est une synthèse d’articles publiés dans les magazines en Chine. Les articles présentés dans cette revue sont sélectionnés pour leur représentativité des courants et tendances dans ce pays. Ils reflètent l’avis de leurs auteurs et n’engagent en rien la position ni le point de vue de l’Ambassade de France en Chine.


http://www.ambafrance-cn.org/Revue-des- ... -aout.html
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Re: Gu Kailai condamnée à mort avec sursis

Messagepar laoshi » 11 Sep 2012, 14:20

Très intéressant ! je ne connaissais pas cette revue de presse que je me suis empressée d'ajouter à mes favoris !
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Re: Gu Kailai condamnée à mort avec sursis

Messagepar jolvil » 11 Sep 2012, 18:51

C'est vrai que Gu Kalai est méconnaissable au tribunal avec son visage gonflé. On parle de sosie, en comparant diverses photos certains traits comme le nez et la bouche restent semblables, il me semble que c'est bien Gu Kalai qui est au tribunal et non un sosie. Et puis pourquoi utiliser un sosie qui ne ressemble pas à l'original?

Cette histoire est surement bien plus complexe que ce qui est présenté, le procès a été expédié. Les chinois sont de plus en plus ouverts sur le Monde, je me demande si ils vont supporter encore longtemps le régime politique chinois actuel.
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Re: Gu Kailai condamnée à mort avec sursis

Messagepar jolvil » 25 Sep 2012, 20:05

Dans la presse officielle chinoise Gu Kalai est devenue Bogu Kalai: exemple: http://www.chine-informations.com/actua ... 46055.html

Etrange apparition de Mme Bogu

La presse chinoise a rendu compte du procès (avec juste un petit décalage dans le temps). Mais, sous la plume officielle, Mme Gu est devenue Mme Bogu, collage du nom de son mari au sien – ce qui n’arrive pratiquement jamais. En Chine, même mariée, une femme conserve son nom de famille. Mais l’avantage de lui adjoindre le nom de son mari est de rappeler aux foules que le pouvoir s’attaque aux plus hauts dirigeants – M. Bo et sa famille – quand ils ont fauté. Une justice égale pour tous... y compris pour les « fils de princes », c’est-à-dire les enfants des héros de la révolution maoïste, qui occupent des places au sein du parti et sont souvent montrés du doigt pour leurs privilèges. Quant au mari lui-même, il a été démis de ses fonctions en mars dernier pour « infraction à la discipline du parti ». Rien de plus, mais de quoi évincer M. Bo et ses ambitions (il devait devenir l’un des principaux dirigeants au prochain congrès) ; son courant politique (social et autoritaire) et ses points d’appui (dans l’armée comme dans le parti) en sortent affaiblis.

http://blog.mondediplo.net/2012-08-16-L ... e-Mme-Bogu
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Re: Gu Kailai condamnée à mort avec sursis

Messagepar laoshi » 26 Sep 2012, 07:31

Très intéressant, Jolvil, je m'étais demandé pourquoi ce nom apparaissait dans le compte rendu du procès en anglais.
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nouveau mensonge d'Etat

Messagepar laoshi » 01 Oct 2012, 04:46

Décidément, le Parti a bien des soucis à se faire ! Avec Internet et le courage exemplaire de quelques citoyens qui osent parler et publier leurs réflexions sur internet, les mensonges d'Etat ne sont plus aussi faciles à faire avaler à la population - voire au monde entier -, qu'au temps jadis. C'est ce que vient de démontrer Wang Xuemei, médecin légiste, expert auprès des tribunaux : selon elle, Heywood ne peut pas avoir été empoisonné au cyanure, contrairement à ce que dit la thèse officielle :

Le Monde du 28 septembre 2012 a écrit: vendredi 28 septembre : Wang Xuemei, directrice adjointe du centre de recherches sur l'information et la technologie au parquet populaire suprême souligne qu'elle n'a pas directement travaillé sur l'affaire et n'a pas eu elle-même accès aux preuves, mais ses doutes font écho à ceux de beaucoup de Chinois qui craignent que le procès ait été manipulé pour minimiser les dégâts en termes d'image pour le Parti communiste au pouvoir.

[...]D'après Wang Xuemei, qui est aussi directrice adjointe de l'Association chinoise de médecine légale, les documents de la cour et les témoignages décrivent une séquence d'événements ayant conduit à la mort de Heywood non conforme avec celle d'un empoisonnement au cyanure. L'ingestion de ce poison provoque une asphyxie immédiate qui fait virer le sang rouge écarlate, selon la spécialiste chinoise, qui ajoute que ces symptômes étaient absents chez Heywood.
[...]
"J'ai de sérieux doutes sur les échantillons de sang que Wang Lijun avait entre les mains pendant trois mois et qui ont ensuite d'un seul coup révélé le poison fatal", a-t-elle déclaré. "Que notre tribunal ait pu aller jusqu'à croire que le cyanure a été la cause de la mort [de Neil Heywood] est à la fois inquiétant, troublant et effrayant"


Le blog de Wang Xuemei a été immédiatement censuré ; on n'en attendait pas moins du PCC...
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