Chen Guangcheng, l'avocat aux pieds nus

l'idée de ce forum m'a été inspirée par l'action d'Ai Weiwei concernant les disparus du Sichuan, je vous propose d'y donner le nom de chacun des dissidents emprisonnés, disparus ou libérés dont vous aurez des nouvelles

Récit d'une évasion

Messagepar laoshi » 30 Avr 2012, 07:31

l'Agence Reuters de Hong-Kong a écrit:
L'opposant chinois a escaladé un mur pour s'évader

Dans l'habitation délabrée où il était assigné à résidence, le dissident chinois Chen Guangcheng a feint pendant longtemps d'être malade, gardant le lit pour laisser croire à ses gardiens qu'il était incapable de prendre la fuite, ont raconté ce week-end des opposants chinois.

C'est cette ruse mûrie de longue date qui a permis au dissident de déjouer la vigilance de ses geôliers et de parvenir à Pékin, où, selon des opposants, il se trouve désormais sous protection diplomatique américaine.

L'épouse de Chen, leur fils et sa mère se trouvent quant à eux toujours dans le village du Shandong, une province de l'est de la Chine, où le dissident était assigné à résidence. On est sans nouvelles d'eux depuis l'évasion.

Un diplomate étranger en poste à Pékin a déclaré dimanche que Chen se trouvait désormais à l'ambassade des Etats-Unis.

Lorsque les gardiens ont relâché quelque peu leur surveillance, le 21 avril, Chen, qui est aveugle, s'est glissé hors de la maison à la faveur de l'obscurité et il a escaladé un mur d'enceinte de deux mètres de haut.

"Il a tenté de creuser un tunnel mais a fini par renoncer à ce plan-là", a expliqué Bob Fu, président d'une ONG de défense des droits de l'homme, ChinaAid. "Ce qui lui a permis de réussir, c'était d'avoir fait croire qu'il devait garder le lit".

Selon Bob Fu, les gardiens de la maison ne se sont aperçus de l'évasion que jeudi, soit cinq jours après.

VOYAGE EN VOITURE VERS PÉKIN

Chen, qui était assigné à résidence depuis sa libération de prison en septembre 2010, a réussi à escalader le mur sans aucune aide, ont déclaré des opposants et des ONG des droits de l'homme.

Il s'est cependant blessé au pied en sautant de l'autre côté. Bob Fu précise que Chen était déterminé à prendre la fuite et a réussi à traverser une rivière, avant de retrouver des amis qui l'ont conduit en voiture à Pékin.

"Après s'être échappé du village, il m'a contacté et je suis allé le prendre en charge", a expliqué une amie du dissident, He Peirong, elle-même militante des droits de l'homme. "Il connaissait mon numéro de téléphone. Nous avions eu une conversation téléphonique en juillet dernier", ajoute cette amie de longue date.

Le voyage en voiture entre le Shandong et Pékin, long de 500 km, a pris trois jours. Ainsi le dissident aveugle a-t-il pu éviter les transports publics, où il aurait pu se faire repérer. Après son arrivée dans la capitale, Chen a changé de lieu à plusieurs reprises afin d'éviter de se faire prendre, ont déclaré des opposants.

He Peirong, elle, a été arrêtée vendredi, selon Fu.

La télévision de Hong Kong a diffusé samedi des images de la maison, dans le village de Dongshigu, où Chen a passé 19 mois en résidence surveillée. C'est une habitation triste et délabrée, avec des épis de maïs éparpillés sous l'avant-toit et dans une cour où règne un grand désordre.
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Chen Guangcheng à l'ambassade des USA

Messagepar laoshi » 30 Avr 2012, 07:56

Le Monde diplomatique confirme la prise en charge de Chen Guangcheng par l'ambassade américaine à Pékin :

Le Monde diplomatique a écrit:
Le dissident chinois Chen Guangcheng est bien sous protection américaine

Le dissident chinois Hu Jia a confirmé, lundi 30 avril, que le militant des droits de l'homme, Chen Guangcheng, avait trouvé refuge à l'ambassade des Etats-Unis à Pékin. Hu Jia a pu rencontrer son ami, qui a réussi, le 22 avril, à fuir de son domicile, où il était confiné par les autorités. Ces déclarations confirment les rumeurs insistantes sur le fait que l'avocat autodidacte aveugle se trouvait désormais sous protection américaine. Des rumeurs au sujet desquelles Pékin comme Washington ont observé un silence embarrassé.

Lire (en zone abonnés) : La retentissante évasion de Chen Guangcheng

M. Hu a été arrêté samedi par la sécurité d'Etat chinoise après la publication sur Internet d'une photo de lui et de M. Chen. Il a été relâché dimanche après-midi, après vingt-quatre heures de garde à vue. "Ils étaient très préoccupés au sujet de la situation de Chen Guangcheng, a indiqué Hu Jia, ils voulaient tout particulièrement savoir comment il avait réussi à s'échapper et qui étaient ceux qui l'avaient amené à Pékin." "Ils ont demandé quand il avait rencontré l'ambassadeur (américain) Gary Locke", a-t-il également ajouté.

Chen Guangcheng, pourfendeur des abus de la politique de l'enfant unique en Chine et des expropriations, s'est échappé de son domicile du Shandong, où il était assigné à résidence depuis dix-neuf mois et a adressé vendredi dernier un message par Internet au premier ministre, Wen Jiabao, sur son calvaire.

Dans ce message, ce militant des droits civiques de 40 ans se plaint des brutalités physiques et du harcèlement des nervis du régime dont il a été victime ainsi que sa famille depuis le début de son assignation à résidence. Il avait été libéré de prison en septembre 2010 après avoir purgé une peine de plus de quatre ans de réclusion, puis confiné dans sa maison de Dongshigu, gardée par des dizaines d'hommes de main du régime. Des membres de sa famille, mais aussi des amis militants soupçonnés de l'avoir aidé dans sa fuite ont été arrêtés, selon diverses associations de défense des droits de l'homme.

La fuite de Chen Guangcheng intervient à un très mauvais moment pour les relations sino-américaines, alors que Pékin doit accueillir jeudi 3 et vendredi 4 mai la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, et le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, pour une importante rencontre bilatérale.
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Chen Guangcheng s'adressant à Wen Jiabao

Messagepar laoshi » 30 Avr 2012, 08:10

Voilà la vidéo de Chen Guangcheng s'adressant à Wen Jiabao sous-titrée en anglais

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Re: Chen Guangcheng, l'avocat aux pieds nus

Messagepar mandarine » 02 Mai 2012, 07:33

:cry: je constate que Chen Guangcheng n'a pas choisi l'ambassade du pays des Droits de l'Homme pour demander asile ....
Les autorités de votre pays,qui elles aussi pensent forcément à leurs intérêts,ne manqueront pas de comprendre combien le type de célébrité que leur vaut la persécution de personnes telles que vous les dessert Vaclav Havel à Liu Xiaobo
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Un courage hors pair !

Messagepar laoshi » 02 Mai 2012, 13:42

J'admire sans réserves le courage hors pair de cet homme et celui de ses proches. Je pense, évidemment, à sa femme sans qui, sans doute, rien n'aurait été possible pour l'aveugle qu'il est...

la Presse.ca a écrit:
Chen quitte l'ambassade américaine et restera en Chine

La Chine a garanti la sécurité du militant Chen Guangcheng qui n'a pas demandé l'asile politique à l'ambassade des États-Unis où il s'était réfugié, a annoncé mercredi un responsable américain, peu après l'arrivée à Pékin de la secrétaire d'État Hillary Clinton.
Mais le ministère chinois des Affaires étrangères a exigé des excuses des États-Unis pour avoir accueilli ce militant des droits civiques dans leur mission diplomatique pendant six jours. Un responsable américain, qui a requis l'anonymat, a simplement indiqué que l'incident ne se «reproduirait» pas.

La crise provoquée par l'évasion de l'avocat autodidacte aveugle, le 22 avril, de la résidence très surveillée où il était assigné dans le Shandong (est) depuis 19 mois, a ainsi été opportunément réglée juste avant les discussions, jeudi et vendredi à Pékin, du «dialogue stratégique et économique» entre les deux puissances.

Les discussions sur l'économie et les grands dossiers internationaux de cette rencontre prévue de longue date menaçaient d'être sérieusement compliquées par la présence du dissident chinois dans les locaux de l'ambassade des États-Unis.


Ni Washington ni Pékin n'avaient officiellement reconnu que Chen Guangcheng se trouvait dans la mission diplomatique américaine, comme l'affirmaient depuis plusieurs jours les amis de ce militant pourfendeur des abus de la politique de l'enfant unique. Une affaire très embarrassante pour les deux pays.

Le gouvernement chinois a garanti à Chen Guangcheng un endroit «sûr» pour rester en Chine, a annoncé un responsable américain.

Ce responsable, qui a souhaité l'anonymat, a ajouté que M. Chen n'avait pas demandé à quitter son pays, où il était jusqu'à son évasion soumis, ainsi que ses proches, à de mauvais traitements des autorités locales, selon une vidéo qu'il a adressée la semaine dernière au premier ministre Wen Jiabao.

Auparavant, l'agence officielle Chine nouvelle avait annoncé que Chen avait quitté l'ambassade «de son plein gré», et le responsable américain qu'il allait dans un hôpital et serait «réuni avec sa famille».

Chen a été examiné à l'Hôpital de Chaoyang, au coeur de Pékin, où se trouvait également l'ambassadeur des États-Unis Gary Locke -selon des messages sur weibo, équivalent de Twitter en Chine- et une foule de journalistes.

Hillary Clinton a téléphoné au militant chinois des droits civiques qui lui a dit: «Je voudrais vous embrasser», a également rapporté le responsable américain.

Si la crise autour de Chen semblait avoir trouvé une issue, la Chine a accusé, en termes très durs, les États-Unis.

«Il faut souligner que l'ambassade des États-Unis en Chine a employé des moyens anormaux pour introduire le citoyen chinois Chen Guangcheng dans l'ambassade. La Chine en est très mécontente», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Weimin.

«Cette façon d'agir des États-Unis constitue une ingérence dans les affaires intérieures chinoises inacceptable par la Chine», a-t-il poursuivi.

«La Chine exige des excuses pour cette affaire ainsi qu'une enquête approfondie, des sanctions contre les responsables et la garantie que ce genre d'affaires ne se reproduira pas», a encore dit M. Liu.

Le quotidien officiel Global Times avait été le premier organe de presse chinois mercredi matin à rompre le silence de la presse sur l'affaire: il a estimé dans un éditorial que «les relations sino-américaines ne devraient pas être affectées par l'incident».

Mme Clinton doit participer jeudi et vendredi, en compagnie de son homologue du Trésor Timothy Geithner, à une nouvelle session du «dialogue stratégique et économique».

Cette réunion annuelle -qui se tient alternativement en Chine et aux États-Unis- est traditionnellement l'occasion d'échanges sur les grands dossiers économiques et de politique internationale. Mais aussi sur les droits de l'homme.

Le taux du yuan, la monnaie chinoise que Washington souhaiterait voir s'apprécier bien davantage, est un habituel sujet de contentieux.

Les États-Unis devraient profiter aussi du dialogue pour aborder avec la Chine les grands dossiers internationaux: Syrie, programmes nucléaires iranien et nord-coréen et conflit entre les deux Soudans, sujets sur lequels Pékin est un interlocuteur important.

La Chine a récemment fait des gestes qui ont dû plaire à Washington: elle a réduit ses importations de pétrole iranien, pays sous sanctions américaines, implicitement désapprouvé le lancement d'une fusée par la Corée du Nord et soutenu, enfin, le plan de paix sur la Syrie.
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sacrifié sur l'autel de la raison d'Etat

Messagepar laoshi » 08 Mai 2012, 10:05

Comme je le pressentais, Chen Guangcheng a été sacrifié par les Américains sur l'autel de la raison d'Etat. En l'abandonnant à l'hôpital de Pékin sans laisser sur place un membre du personnel diplomatique américain, les autorités américaines laissaient les coudées franches à la Chine pour pousser le gêneur dehors.

Le Monde a écrit: Mercredi 2 mai, le dissident chinois Chen Guangcheng quittait volontairement l'ambassade américaine à Pékin, accompagné par Gary Locke, l'ambassadeur en personne, pour se rendre dans un hôpital de la ville et rejoindre sa femme et ses deux enfants. Il indiquait vouloir rester en Chine. Chinois et Américains avaient trouvé un terrain d'entente : M. Chen, avocat autodidacte, pourrait rester dans une ville de son choix, probablement Tianjin, à l'est de Pékin, pour étudier.

Mais, jeudi, retournement de situation : M. Chen dit craindre pour sa sécurité et vouloir prendre l'avion d'Hillary Clinton, qui a assisté jeudi à Pékin à l'ouverture du dialogue économique et stratégique, un sommet sino-américain, pour rejoindre les Etats-Unis. Les différentes interviews accordées à plusieurs médias étrangers et les conversations téléphoniques avec un de ses proches, l'avocat Teng Biao, permettent de comprendre ce changement de position.

" Beaucoup d'Américains étaient avec moi lorsque j'ai été admis à l'hôpital et que les médecins m'ont examiné ", a-t-il raconté. Mais, progressivement, il s'est retrouvé seul avec sa famille, sans même se voir donner de quoi dîner. Et ses tentatives de joindre des responsables de l'ambassade américaine ont été un échec.

"DÉÇU PAR LE GOUVERNEMENT AMÉRICAIN"

De plus, M. Chen explique avoir été complètement isolé lors de son séjour à l'ambassade, du 26 avril au 2 mai, sans possibilité de joindre des proches, poussé à quitter l'enceinte diplomatique par des négociateurs américains, arrivés avant le sommet pour éviter que l'affaire ne vienne perturber ce grand rendez-vous diplomatique. Dans une interview à CNN, le dissident aveugle dit être "déçu par le gouvernement américain" tout en appelant le président Obama à "tout faire pour le faire sortir" de Chine.

Dans ses conversations téléphoniques avec M. Chen mercredi soir, l'avocat Teng Biao l'avait mis en garde : "C'est tout simplement inimaginable qu'ils respectent leurs promesses et ne règlent pas leurs comptes après. Leurs promesses ne dureront tout au plus qu'une semaine ou deux. Si tu restes en Chine, ce sera très dangereux (...) Guangcheng, même si tu as dit à l'ambassade que tu ne reviendrais pas, tu peux toujours changer d'avis et tout le monde te comprendra (...) Ils avaient également promis [en 1989] qu'ils ne puniraient personne et regarde ce qui s'est passé après. Comment de personnes ont été fusillées ?" Teng Biao a diffusé lui-même jeudi sur Internet la transcription de ce dialogue.
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La pression de l'opinion internationale sur la Chine

Messagepar laoshi » 09 Mai 2012, 12:57

Dans un entretien accordé à L'Express, le sinologue Jean-Philippe Béja rappelle le durcissement sans précédent qui s'est produit en Chine depuis 2008 ; il rappelle aussi que nous sommes responsables, par nos silences, par notre surdité, par la volatilité de notre indignation, de la situation que vivent les dissidents chinois, entre autres Liu Xiaobo que semblent avoir oublié les grands médias. Zhongguowenhua est un site minuscule, confidentiel, même si le nombre de lectures que recueille chaque sujet est honorable pour un site sans publicité créé au mois de juillet dernier. Je suis fière néanmmoins qu'il contribue à empêcher l'assoupissement des consciences, ne serait-ce qu'avec cette rubrique "j'écris ton nom..."

Jean-Philippe Béja, dans un interview accordé à Catherine Gouëset, pour l'Express, a écrit: Affaire Chen Guangcheng: "Il ne faut pas relâcher la pression sur la Chine"

La Chine a demandé lundi aux Etats-Unis de "réfléchir à leur actes", après avoir accueilli dans leur ambassade à Pékin le militant des droits civiques Chen Guangcheng, et de "prendre les mesures nécessaires pour prévenir des incidents similaires".

Reuters/www.ChinaAid.org
Le sort du militant des droits civiques a connu de multiples rebondissements ces dernières semaines. Quel peut être l'impact de la situation politique en Chine et aux Etats-Unis sur le sort de l'avocat aveugle? L'analyse de Jean-Philippe Béja, spécialiste de la Chine.

En une semaine, le sort du militant des droits civiques Chen Guangcheng a connu de multiples rebondissements: "évasion" de son domicile, accueil à l'ambassade des Etats-Unis à Pékin, annonces contradictoires sur son désir de rester en Chine puis de partir en exil... Comment le contexte politique en Chine a-t-il interféré dans cette crise et que signifie t-elle pour les relations américano-chinoises. L'analyse de Jean-Philippe Béja, Directeur de recherche au CNRS et enseignant à Sciences Po Paris.

Comment expliquer les nombreux retournements dans cette affaire?

On est dans une période de succession de Hu Jintao en Chine et d'élections aux Etats-Unis. Il y a donc des pressions de deux côtés qui ont contribué à rendre plus difficile la situation. Il y a bien eu une tentative intéressante, dans la première phase de la négociation, qui prévoyait la possibilité, pour Chen Guangcheng de rester étudier en Chine. Mais les garanties accordées par la partie chinoise ont été très légères. A peine le militant sorti de l'ambassade, la police secrète s'est manifestée à l'hôpital où il était soigné. Les diplomates américains ont fait l'erreur de ne pas rester auprès de lui. Il était naïf de croire que les services de sécurité en resteraient là. Quand il s'est aperçu de cela, Chen a demandé à quitter le pays, constatant que lui et sa famille n'étaient pas en sécurité.

La situation vous semble-t-elle en bonne voie pour le militant?

Rien n'est gagné. On se demande si les Américains ont vraiment les moyens de faire partir Chen. Ils ont moins de moyens de pression maintenant que Hillary Clinton a quitté la Chine [après la fin de sa visite dans le cadre du "dialogue stratégique et économique", des discussions annuelles de haut niveau, NLDLR].

Que dit cette crise de la situation des Droits de l'Homme en Chine?

Il n'y a pas d'ouverture. On en avait entrevu la possibilité il y a quelques années, mais depuis 2008 on assiste à un réel raidissement du régime. Le Prix Nobel de la paix Liu Xiaobo arrêté il y a trois ans est toujours en prison. Le harcèlement dont a été victime l'artiste Ai Weiwei ces derniers mois en est une autre preuve de cette fermeture. Dans le cas de Chen, certes, He Peirong, la femme qui a aidé Chen Guangcheng à s'échapper a été libérée vendredi, mais elle est en liberté surveillée et va certainement le rester.

Comment le contexte politique en Chine a-t-il joué?

L'enjeu principal du débat en Chine est le wei-wen, le maintien de la stabilité
L'agitation autour du militant aveugle s'est produite dans le contexte d'une lutte au sommet en vue du XVIIIe congrès du Parti en octobre, qui doit amener une nouvelle génération au pouvoir. La succession n'est pas du tout institutionnalisée. On a, à mon avis conclu un peu hâtivement que la chute du maire de Chongking, Bo Xilai, en mars, était une grande victoire des libéraux. On ne connaît pas grand-chose de ce que pense Xi Jinping [le probable futur numéro un chinois]. Le combat des chefs est extrêmement opaque. Hu Jintao, qui est sur le départ, veut seulement faire en sorte qu'il y ait le moins de vagues possible avant le passage de relais de l'automne. Il faut pour cela empêcher les dissidents de causer des problèmes. Même l'épisode de Wukan [Ce village du sud de la Chine où un scrutin exceptionnellement ouvert a eu lieu après des semaines de contestation de la population? NDLR] est une illustration de la lutte pour le pouvoir. L'enjeu principal du débat est le wei-wen, le maintien de la stabilité. La question est de savoir si le meilleur moyen de maintenir cette stabilité est d'empêcher la manifestation de toute opinion divergente, ou au contraire de laisser les désaccords s'exprimer.

Que représente cette crise pour les relations américano-chinoises ?

Si les Etats-Unis obtiennent le départ de Chen, cela sera un grand succès pour eux. Mais dans le cas contraire, on pourra se demander si Chen n'a pas été sacrifié sur l'autel des intérêts économiques et stratégiques. En effet ils ont obtenu des concessions sur l'économie et à propos de la Corée du Nord lors du "dialogue stratégique et économique". Par ailleurs, la surenchère exercée par les Républicains a probablement rendu plus compliquée la négociation, mais en même temps elle permet que le cas du dissident ne soit pas passé à la trappe des intérêts diplomatiques.

Côté chinois, il semble que la priorité du futur dirigeant Xi Jinping soit de ne pas aggraver les relations avec les Etats-Unis, principal partenaire économique de son pays.

Vous avez des réserves sur le traitement de cette crise par les médias...

Les négociations autour du sort du dissident sont extrêmement complexes et les rebondissements apparents sont peut-être dus à l'empressement des médias à vouloir réagir en temps réel sur cette affaire. Cela a pu semer la confusion. Mais il faut admettre que la pression exercée sur les autorités chinoises les a aussi obligées à composer. Il ne faut surtout pas relâcher cette pression. Je regrette que les médias soient si volatiles en matière de défense des droits de l'homme. Regardez le cas du prix Nobel Liu Xiaobo. il est toujours emprisonné, et qui en parle encore maintenant ? J'espère qu'il n'en ira pas de même pour Chen Guangcheng.
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Une interview de Chen Guangcheng

Messagepar laoshi » 13 Mai 2012, 08:26

L'Express vient de publier une interview de Chen Guangcheng accordée à Arthur Henry. La voici :

L'Express du 11/05/2012 a écrit:
Chen Guangcheng : "Il faut avoir davantage foi en soi-même"

Chen Guangcheng, l'avocat chinois "aux pieds nus", attend du gouvernement chinois une enquête minutieuse, fondée sur les faits et menée dans la transparence.

Chen Guangcheng, qui attend toujours son passeport pour partir aux Etats-Unis, a accusé jeudi les autorités de tenter de se venger de son évasion de résidence surveillée sur ses proches. Depuis sa chambre d'hôpital, le dissident aveugle a répondu à L'Express par téléphone.

Vous sentez-vous libre ?

De nombreuses restrictions sont toujours imposées à mes amis qui ne peuvent pas me rendre visite à l'hôpital
Mon moral est bon. Pour ce qui est des conditions de ma liberté, elles ne correspondent toujours pas aux droits du citoyen tels qu'inscrits dans la Constitution. Ma propre expérience de la liberté est par ailleurs limitée dans la mesure où mon pied est dans le plâtre et où je ne peux pas sortir de la chambre. Surtout, de nombreuses restrictions sont toujours imposées à mes amis qui ne peuvent pas me rendre visite à l'hôpital, ainsi qu'au personnel de l'ambassade des Etats-Unis qui ne peut pas me voir librement non plus. Tout cela est anormal.


Qu'attendez-vous du gouvernement central chinois ?

Ils devraient ouvrir une enquête minutieuse sur cette affaire, dans le cadre des lois du pays. L'enquête doit être sérieuse, fondée sur les faits et menée dans la transparence. S'ils procèdent ainsi, à ce moment critique, ils gagneront le coeur de la population. Ce serait également utile pour l'édification du système juridique chinois, la moralité de notre société, ainsi que la crédibilité du gouvernement.

Etes-vous fier de votre évasion ?

"Fier", ce n'est pas le mot. Je pense que, la plupart du temps, les gens se sous-estiment, moi y compris. Il faut avoir davantage foi en soi-même. La plupart de mes amis seraient sans doute bien plus aptes que moi s'ils avaient davantage confiance en eux. Le problème est là: ils pensent que c'est trop dur.

Est-ce un combat ?

C'est s'aider soi-même, pas combattre. Pour d'autres, c'est peut-être un combat; pour moi, c'est une forme de salut. "Aide toi et Dieu t'aidera", comme on dit. Alors que j'essayais de me sauver, Dieu m'a tendu la main.

Où en sont les procédures pour votre départ aux Etats-Unis ?

Je ne sais pas. Pour le moment, je n'ai aucune information concernant le visa, et je ne sais pas exactement quand je pourrai partir. Je dois par ailleurs garder mon plâtre pendant 6 à 8 semaines. Il a été posé il y a plus d'une semaine; je vais donc le garder encore pendant 6 semaines.
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Retour sur l'affaire Chen Guangcheng, l'avocat aux pieds nus

Messagepar laoshi » 13 Mai 2012, 08:39

Un article de L'Express, revient sur les événements récents et en décrypte bien les enjeux chinois et américains.

L'Express a écrit: Chine: le choix de Chen Guangcheng

Comment un dissident au courage remarquable échappe à ses gardes, cherche refuge à l'ambassade des Etats-Unis à Pékin... et plonge deux superpuissances dans l'embarras. Retour sur le destin de Chen Guangcheng, alors que l'avocat aveugle, qui attend toujours son passeport pour partir aux Etats-Unis, a accusé ce jeudi les autorités de tenter de se venger sur ses proches de son évasion de résidence surveillée.

En principe, 2012 devait être l'année de la stabilité en Chine afin de permettre, à l'automne, une relève de générations à la tête de l'Etat. En pratique, elle s'avère être une suite de défis majeurs pour Pékin. Dernier épisode en date, l'embarrassante fuite du dissident Chen Guangcheng.

Cet avocat autodidacte a gagné la reconnaissance des militants chinois des droits de l'homme en soutenant les femmes victimes d'avortements forcés - conséquence directe de la politique de l'enfant unique - dans sa province du Shandong, dans l'est du pays. Son engagement lui vaut d'être condamné, en 2006, à quatre ans et trois mois de prison. "Libéré" en septembre 2010, il est placé en détention à son domicile, de même que sa famille - une procédure extrajudiciaire qui met en perspective le discours ambiant, en Chine, sur les progrès de l'Etat de droit.

Chen devient rapidement une icône incontestable du mouvement pour les droits de l'homme. Plutôt que de fustiger le monopole du pouvoir du Parti communiste, comme Liu Xiaobo, Prix Nobel de la paix, il dénonce des injustices notoires. A la différence du virulent artiste Ai Weiwei, il ne recourt ni à la dérision, ni à la provocation. Son engagement sans faille est celui d'un humaniste jusqu'au-boutiste. Dans les mois qui suivent son assignation à domicile, journalistes et militants anonymes font le voyage jusqu'au village de Dongshigu, où Chen est embastillé... pour être reçus par des jets de cailloux. Même Christian Bale, star du cinéma hollywoodien, a fait le déplacement, à l'occasion de la présentation d'un film du réalisateur Zhang Yimou, avant d'être éconduit sans ménagement devant les caméras de CNN.

Le 22 avril, Chen s'enfuit. Il se prétendait malade depuis un mois afin de déjouer la vigilance des gardes chargés de sa surveillance, de petites frappes à la solde des autorités locales pour l'équivalent de dix euros par jour. "Il connaissait l'horaire de leurs rondes", explique Bob Fu, un dissident réfugié aux Etats-Unis. Malgré sa cécité, "il a franchi plusieurs murs et traversé une rivière, avant de se rendre à un premier point de rendez-vous", ajoute-t-il. Chen dira être tombé plus de 200 fois avant de rallier un lieu de rencontre prédéterminé. C'est alors que des "amis" le conduisent en voiture jusqu'à Pékin, telle He Peirong, une femme de Nanjing qui l'a aidé à faire le trajet vers la capitale. Elle a depuis disparu, sans doute en détention, après un dernier coup de fil avec Bob Fu.


"La réalité est encore pire que ce qui a été dit"

Dans une vidéo tournée après son évasion, Chen Guangcheng prend directement à partie le Premier ministre, Wen Jiabao, un progressiste connu pour ses déclarations sur les progrès des droits de l'homme dans le pays, rarement suivies d'effets. "Toutes les histoires diffusées sur Internet quant au traitement brutal qui m'a été réservé sont authentiques, lance, d'une voix paisible, l'homme aux lunettes noires. Je peux en témoigner personnellement. En fait, la réalité est encore pire que ce qui a été dit." Et d'énumérer : "Plus d'une dizaine d'hommes ont attaqué ma femme", "battue pendant des heures au sol", "frappé ma mère également", "simplement monstrueux"... "Leurs actions sont si cruelles, conclut Chen, qu'elles ont gravement nui à l'image du Parti communiste". C'est après l'enregistrement de cette séquence que l'avocat est accompagné à l'ambassade des Etats-Unis, où il se croit à l'abri du danger.

Pour Pékin, l'affaire est d'autant plus embarrassante que quelques semaines auparavant, déjà, Wang Lijun, l'ex-chef de la police de Chongqing, une métropole du centre de la Chine, s'était réfugié au consulat américain le plus proche, déclenchant par son geste l'une des plus grandes intrigues politiques chinoises de ces dernières années (voir "Les poignards volent", dans L'Express du 4 avril 2012).

Après six jours dans l'enceinte de la représentation diplomatique américaine, Chen Guangcheng se serait décidé à sortir, selon Washington. L'avocat affirme vouloir rester dans son pays, afin d'y continuer son combat ; les Etats-Unis auraient négocié avec le ministère des Affaires étrangères chinois pour qu'il puisse poursuivre des études dans l'est de la Chine.

Pour les militants des droits de l'homme, c'est une folie. "Il est absolument impensable que les Américains s'en tiennent à leurs promesses de protection. Rester en Chine sera très dangereux pour toi", explique à son ami, au téléphone, l'avocat Teng Biao. "Chen et les siens ont déjà énormément souffert pour cette nation, écrit sur Twitter un autre juriste, Jiang Tianyong. Maintenant, la seule chose qu'il doit faire est de quitter le pays avec sa famille."

Après quelques heures passées à l'hôpital, Chen Guangcheng change d'avis. Auprès des journalistes de CNN, il exprime son sentiment d'avoir été abandonné par les diplomates américains, qui ne lui auraient pas transmis toutes les informations lui permettant d'évaluer la situation. Son épouse lui raconte, lors de leur rencontre à l'hôpital, avoir été ligotée à une chaise par des geôliers, après son évasion. Il dit craindre pour sa vie s'il demeure en Chine et souhaite quitter le pays. Chen en appelle au président Obama et dit vouloir partir dans l'avion de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, alors en visite à Pékin.

L'imbroglio est lourd de menaces pour l'administration Obama. Aux yeux des internautes chinois, l'ambassade des Etats-Unis est "le seul lieu sûr de Pékin". C'est là qu'avait séjourné, une année durant, Fang Lizhi, un meneur de Tiananmen, surnommé le "Sakharov chinois", avant que les Etats-Unis parviennent, en 1990, à négocier son exil. Or, cette fois-ci, le gouvernement américain est soupçonné de n'avoir pas été à la hauteur, en abandonnant à son sort un homme menacé. Wei Jingsheng, dissident en exil, accuse Washington d'avoir commis "une sérieuse erreur".


Pékin reproche à Washington de lui avoir fait perdre la face

A quelques mois de la présidentielle américaine, l'administration Obama est soudain prise en étau. D'une part, les défenseurs des droits de l'homme et certains républicains l'accusent d'avoir tourné le dos aux valeurs de la démocratie américaine et trahi la confiance d'un homme aveugle au courage remarquable. D'autre part, Pékin reproche à Washington de lui avoir fait perdre la face une nouvelle fois, en cette année délicate entre toutes : le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Liu Weimin, accuse les Etats-Unis d'avoir directement interféré dans les affaires du pays. Au sein du Parti, nul doute que l'évènement relance les divisions entre réformistes pragmatiques et doctrinaires conservateurs. En fin de semaine, les premiers semblaient l'avoir emporté sur les seconds. Pékin a indiqué, le 4 mai, que Chen était libre de quitter le territoire : "S'il souhaite étudier à l'étranger, il peut s'adresser aux administrations concernées, conformément à la loi, comme tout citoyen chinois"... Pendant une semaine, guère plus, l'avenir politique d'une superpuissance de 1,3 milliard d'habitants a semblé reposer sur le destin d'un seul homme.
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Chen Guangcheng : récit d'une évasion

Messagepar laoshi » 18 Mai 2012, 12:37

Robert Saiget, de l'AFP, rapporte les conditions dans lesquelles Chen Guangcheng a réussi à s'évader et à joindre l'ambassade des Etats-Unis à Pékin.

Robert Saiget, de l'AFP a écrit:CHINE : le militant des droits civiques Chen Guangcheng relate son incroyable évasion

Chen Guangcheng, l'emblématique militant chinois des droits civiques, confie avoir risqué sa vie lorsqu'il s'est évadé de sa résidence surveillée, une épreuve de plus de 20 heures durant lesquelles il s'est terré dans une porcherie puis a rampé, le pied cassé.

Chen a relaté ces moments dramatiques dans un entretien par téléphone à l'AFP, depuis l'hôpital de Pékin où il est soigné et où il ne peut recevoir ni ses amis ni la presse.

Les détails sur cette incroyable évasion remontant au 20 avril émergent peu à peu, au fur et à mesure que se desserre l'étau sur les personnes qui ont aidé l'avocat aveugle à parvenir à se réfugier à l'ambassade des Etats-Unis, à Pékin.

Mais au début Chen, 40 ans, est seul quand il se lance dans sa folle tentative, malgré les dizaines de gardes déployés dans son village rural de la province du Shandong (est).

Ces vigiles, qui ont prouvé leur tempérament violent en repoussant à coups de briques des journalistes étrangers, sont chargés de le surveiller et d'empêcher qu'il communique avec l'extérieur.

"Il y avait au moins 60 personnes chargées de me surveiller dans le village. S'ils avaient découvert que je m'étais échappé, ils m'auraient probablement battu à mort. C'était vraiment très, très dangereux", a relaté Chen tard jeudi.

Après avoir durant plusieurs jours prétendu être malade, afin d'endormir la vigilance de ses gardiens, l'aveugle entreprend sa "belle" en plein jour, dans un village et ses environs qu'il connaît bien malgré sa cécité depuis l'enfance.

Le premier obstacle est de taille: un mur de deux mètres de haut, construit autour de son logis par ses geôliers. Il réussit à le franchir, mais au prix d'une fracture au pied.

De là, il parvient à se réfugier dans une porcherie toute proche, redoutant d'y être découvert.

"Je suis resté dans la porcherie pendant des heures... C'est à ce moment que j'ai été le plus inquiet", précise "l'avocat aux pieds nus".

A la tombée de la nuit, il entreprend de tenter de sortir du village, ce qui va lui prendre des heures. Trébuchant à chaque pas, voire rampant sur le sol, Chen Guangcheng progresse très lentement. A chaque bruit suspect, il s'immobilise.

Il lui faut notamment franchir une rivière. Heureusement la géographie des lieux est gravée dans sa mémoire et l'aveugle parvient à se glisser sur le pont qui enjambe le cours d'eau. Un endroit où est théoriquement posté en permanence un garde, mais par miracle celui-ci ne remarque rien. Peut-être dormait-il, avance aujourd'hui Chen.

Au mépris de la douleur qui irradie de son pied -- il ignore encore qu'il a une triple fracture -- Chen Guangcheng progresse en plein champs, franchissant les clôtures les unes après les autres.

Une vingtaine d'heures après le début de sa fuite, il parvient à rallier Xishiguzhuang, village distant de seulement un kilomètre. Il retrouve la porte du logis d'un ami, dont l'AFP taira le nom par sécurité. Ce dernier envoie discrètement un message à Chen Guangfu, le frère de l'évadé.

"Personne ne croyait que j'arriverais à m'échapper, ils ont été choqués quand ils m'ont vu", se souvient Chen.

Le frère réussit à informer quelques militants des droits de l'Homme, par ces mots immédiatement compris: "L'aveugle s'est échappé". En même temps, Chen Guangfu organise un trajet en voiture pour conduire Chen à Xintai, la ville la plus proche en dehors de la juridiction locale.

Il y retrouve, le 22 avril, les militants venus de Pékin qui vont se charger de la suite, au péril d'une lourde peine de prison: contacter l'ambassade des Etats-Unis et amener Chen dans la capitale.

Heureusement les vigiles mettront plusieurs jours à se rendre compte de l'évasion. Un temps qui permet à Chen d'arriver à Pékin, où les autorités redoutent qu'il trouve refuge dans une chancellerie occidentale.

Le "contact" final a lieu le 26. Même si toutes les voitures de l'ambassade des Etats-Unis sont suivies, l'une d'entre elles arrive à prendre en charge l'aveugle et à semer les poursuivants, dans un scénario de guerre froide.

Après un imbroglio diplomatique entre Pékin et Washington et des négociations secrètes, Chen Guangcheng est transféré en milieu hospitalier. Il a annoncé jeudi espérer quitter la Chine pour les Etats-Unis dans les deux semaines.
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